Sorti le 07 Juin 2018 sur Nintendo Switch et ayant bénéficié d’une toute petite mise à jour depuis (v1.0.1), Iro Hero est un shoot them up vertical, développé par Artax Games et édité par EastAsiaSoft. Le jeu emprunte le style des vieux jeux d’arcade des 80’s et la mécanique de polarité d’un monstre du genre, Ikaruga. Il n’en fallait pas plus sur le papier pour que nous allions voir ce que ce shmup avait dans le bide !
Au démarrage du jeu, plusieurs choix de mode sont possibles : Histoire, Normal, Arcade et 1CC. Les deux derniers modes permettent de vous classer online sur les high scores et le mode 1CC ne sera débloqué que si vous triomphez du mode Arcade. Tout un programme !
Le mode story se lance et nous avons droit à une cinématique qui balade la caméra sur des images fixes, dessinées, et qui nous racontent ce qu’il s’est passé pour que nous en soyons arrivés à vouloir flinguer tout le monde à bord de notre vaisseau. Pour vous la faire courte, en 2206 un peuple extraterrestre a débarqué sur terre et a montré aux humains comment exploiter leur énergie intérieure pour produire de l’électricité. Cent ans plus tard, ce qui aurait dû être une bénédiction pour la race humaine est devenue un vrai calvaire à cause de sa cupidité légendaire. De grosses sociétés ont commencé à créer des fermes de production d’électricité réduisant l’humain à une simple source d’énergie. Et puis, d’autres extraterrestres ont débarqués et ont enlevés des terriens pour créer leurs propres fermes… Bref, pas facile de s’en sortir dans ce monde qui est devenu si capitaliste et impitoyable… Vous incarnez donc Iro, un jeune garçon parti en guerre contre les Re’Wu qui ont kidnappé sa mère. Accompagné de Dai, ils devront venir à bout de ces extraterrestres, mais pas que, car vous apprendrez très vite que d’autres humains se sont rangés à leurs côtés… Nous nous arrêterons là pour le scénario, mais sachez que l’histoire est bien écrite et a sa petite part d’importance dans le jeu.
Iro Hero est donc un shoot them up vertical qui se joue sur la partie centrale de l’écran qui a été réduit grâce à l’ajout d’une fenêtre de chaque côté (façon compiles Megaman), avec des informations en tout genre mais aussi les dialogues entre Iro et Dai, tout cela pour donner l’impression de jouer sur un écran retourné. Le subterfuge est très sympa en mode dock, mais c’est dommage de ne pas pouvoir tourner la switch à la verticale pour profiter pleinement du jeu en nomade.
Le premier niveau se passe au-dessus de la planète Terre et le ton est tout de suite donné dès l’apparition de vos premiers ennemis. Chaque fois que vous êtes touchés vous perdez la moitié d’une des trois icones qui représentent la santé de votre vaisseau. Une fois que vous n’avez plus d’icônes, il faut recommencer depuis le début ; en bref faites-vous toucher six fois et c’est terminé pour vous. Sachant que le jeu peut être qualifié de hardcore tant il est difficile (mais nous reviendrons là-dessus sur le pourquoi du comment), vous comprendrez tout de suite que la tâche va être vraiment compliquée. Néanmoins tout un arsenal de compétences spéciales est à débloquer.
Iro, ayant appris à maitriser son énergie intérieure, il a la capacité de changer la polarité de son vaisseau et par la même occasion celle de ses blasts, pouvant alterner le tout du rouge au bleu, à tout moment. Très pratique pour s’attaquer aux ennemis qui sont, soit bleus, soit rouges et qui auront mal quand vous les toucherez avec des tirs de la couleur opposée; bien entendu il en ira de même pour vous et il faudra parfois changer de polarité au dernier moment pour éviter de se prendre la boulette fatidique. Être de la même couleur que l’adversaire a également un autre avantage. Lorsque vous êtes touchés par les tirs ennemis (amis), vous remplissez une barre d’énergie qui servira à lâcher un tir destructeur quand elle sera full. En revanche, être de la même couleur qu’un autre vaisseau n’exclue pas les dégâts en cas de collision. Vous l’aurez certainement compris, le jeu de la polarité dans Iro Hero va au-delà de pouvoir détruire les vaisseaux d’en face. Il faudra vraiment devenir bipolaire et user d’une certaine dextérité pour arriver à collecter les bullets ennemis tout en alternant de coloris pour ensuite les exterminer, le tout sans se mélanger les pinceaux et en évitant les vaisseaux vicieux qui vous foncent dessus peu importe votre camp !
Le point fort d’Iro Hero est dans sa maniabilité qui est indiscutablement une des exigences primordiales que doivent s’imposer les développeurs lorsqu’ils se lancent dans le style shmup. Ici la prise en main est rapide, fluide, précise. Le vaisseau glisse sur l’écran et vu la difficulté du jeu et ses mécaniques, on ne pouvait en attendre moins du titre. Autre petit point à notifier, n’en déplaise aux vieux grincheux qui jouent encore à Raiden dans leur grenier, les tirs sont en automatique mais cela ne gêne absolument pas le gameplay et ne cherchez pas dans les options, les seuls réglages disponibles sont dédiés à l’activation/désactivation de la musique ou des bruitages. Cela n’empêche pas de tapoter du pouce comme un bourrin pour accélérer la cadence de tir.
Si le jeu est maniable du bout des doigts avec un réel plaisir de déplacer son engin, la difficulté est très élevée de par le nombre faible d’impacts que nous pouvons supporter mais aussi et surtout, du fait qu’aucun check point n’a été imaginé à travers les longs stages de jeu. De plus, le seul moyen de gagner des vies supplémentaires est de les acheter avec votre score, à la fin de chaque niveau (encore faut-il le finir…). C’est dommage, car il est certain que si vous êtes un newbie des shoot them up ou encore, que vous n’avez aucune patience, ce jeu est à éviter sous peine d’être méchamment frustré !
Graphiquement, nous sommes devant un jeu qui se veut old school à souhait avec des vaisseaux pixélisés qui évoluent sur fond d’écran en 3D isométrique pour l’arrière-plan tout en nous faisant parfois bénéficier de petites animations en milieu de plan (par exemple un train qui traverse des rails, ou une barre métallique électrifiée) mais qui n’a aucune incidence sur notre engin. Pour le style graphique, il s’agit bien de retro mais on a déjà vu beaucoup mieux à l’époque et c’est dommage de se limiter en 2018, alors que les possibilités actuelles permettent d’atteindre des sommets dans le genre. En ce qui concerne la direction artistique, comme nous l’avons écrit plus haut, le jeu se déroule au milieu de l’écran et, dans les parties gauche et droite, sont dessinés les personnages qui discutent pendant que vous vous arrachez les cheveux à rester en vie tout en scorant. Le style est clairement manga mais on ne peut s’empêcher de détecter la patte occidentale. C’est joli, mais pour les puristes ca sentira quand même le fake.
La bande est vraiment sympa et soutien le rythme du shoot them up avec une musique électro bien adaptée parfois mêlée à du métal, rappelant l’époque des salles d’arcades tout en restant moderne. En revanche les bruitages sont voulus chiptune mais ne sont pas sensationnels.
Conclusion
Pour les fans du genre, cela fait toujours plaisir d’avoir un nouveau shoot them up à emporter partout avec soi en plus de pouvoir y jouer sur la TV. C’est ce que nous propose Iro Hero en débarquant sur la Nintendo Switch seulement voilà, nous avons l’impression que le jeu ne s’adresse qu’aux afficionados du genre avec son niveau élevé de difficulté non modifiable. Le gameplay, basé sur les polarités, même s’il est déjà connu, est toujours intéressant à jouer, et la maniabilité du jeu augmente le plaisir de prise en main. Enfin, l’histoire sympathique et bien écrite, vient agrémenter le tout pour un titre où l’on sent la passion des développeurs, peut-être un peu trop élitistes, qui auraient certainement dû travailler un peu plus les graphismes.
LES PLUS
- Un gameplay emprunté d’Ikaruga qui n’est pas le dernier des shmup, mais qui apporte aussi sa touche perso.
- Une Bande son qui reste dans la tête.
- La maniabilité est hyper fluide c’est un régal de déplacer son vaisseau.
- Histoire bien écrite et qui soulève des sujets.
LES MOINS
- Absence de checks points.
- Pas de réglage de la difficulté.
- Graphismes voulu old school mais trop pauvres pour l’époque représentée.
- Ne pas pouvoir tourner sa Switch en nomade pour jouer à la verticale.