Ancien féru de gros pixels et de sons 16/32-bits, Konjak n’en est pas à son coup d’essai en nous pondant Iconoclasts, 7 années après le début de son “long” développement. L’ambitieux développeur, Joakim Sandberg de son prénom, a déjà donné de sa personne dans de nombreux projets tels que les Noitu Love, The Legend of Princess et Chalk, pour ne citer qu’eux.
Sorti de prime abord côté Sony et PC, le “magnum opus” de Sandberg atterrit sur la petite dernière de Nintendo en ce début du mois d’Août et n’a pas à rougir face à d’autres perles du genre Metroidvania.
Ce dernier, vous avez dû l’entendre bon nombre de fois ces dernières années, et il faut dire que le bougre a le vent en poupe, et c’est tant mieux.
Robin sans son Batman
On retrouve donc Robin, jeune mécano-rebelle misant plus sur les actes que les mots, dans la ville de Blockrock. Non capable de rester à sa place, notre héroïne silencieuse préfère briser les lois, réparant tout sur son passage. Elle tombe donc vite nez-à-nez avec “One Concern”, forces de l’ordre dont les voies sont impénétrables, dominant dans un monde déjà en ruine.
Clé à molette et flingue en main, on se voit donc arpenter bon nombre de tableaux des plus ingénieux, regorgeant de coffres et trésors parfois inaccessibles. Il vous faudra donc suivre la bonne vieille recette des Metroidvania : Les Allers-Retours. Ne vous inquiétez pas si vous pensez que votre mémoire vous joue des tours, les coffres fermés et aperçus restent repérables grâce à votre minicarte. Alternant entre aventure/plateformes et énigmes de qualité, le jeu et sa direction artistique ne cessent jamais de nous surprendre et prennent exemple sur les ténors du genre, en passant par Wonder Boy, Monster World et évidemment Metroid.
Une mécanique bien huilée ?
Là où Iconoclasts montre une fois de plus son originalité est dans sa trame et sa façon de raconter les choses, relayant le drame et la comédie, car le jeu a un message à faire passer aux joueurs et n’hésite pas, lui aussi, à transgresser les règles en parlant de thèmes peu communs, comparant la science et la religion, en les poussant vers certains extrêmes. Ceci dit, les cutscenes s’enchaînent parfaitement, et le rythme est loin d’être ralenti par ces thèmes qui peuvent paraître un peu ternes. Bien au contraire, tout est là pour que l’on puisse toujours trouver de quoi attiser notre curiosité, ou presque.
Robin dispose en plus de son attirail de quelques Tweaks (= ajustements) supplémentaires rendant l’aventure plus personnelle, voire plus aisée : c’est au joueur de décider de les utiliser ou non. D’ailleurs, c’est surtout au joueur d’évoluer dans Iconoclasts : à part le traditionnel combo double-saut/bombes, on apprend surtout à mieux utiliser les atouts de Robin au fil du jeu. Revenir à ses débuts et déceler certains trésors est toujours un vrai plaisir.
Qui dit plaisir, dit évidemment musique. Et Iconoclasts ne loupe toujours pas le coche et livre à nos esgourdes d’excellents thèmes 16-bits qui résonnent encore, une fois la console éteinte, quitte à les emporter avec soi partout où l’on va. On mettra d’ailleurs environ 11h pour voir le bout du tunnel et 5 de plus pour les plus complétionnistes d’entre nous.
S’il fallait lui trouver quelques petits défauts, on pourrait reprocher peut-être quelques excellents mécanismes qui ne sont pas assez approfondis, trop peu utilisés, ou encore une VF un peu bancale.
Conclusion
Un monde en ruines, une théocratie très douteuse et des boss dantesques ; on ne s’attendait pas à tant d’adrénaline en sortant du lit de Robin et pourtant, Iconoclasts et Konjak nous montrent à nouveau qu’il reste de la place dans sa catégorie, et le hisse même à côté de ses plus belles inspirations comme Metroid : FUSION. On ne peut que saluer bien bas ce grand Monsieur qui a réalisé un travail d’orfèvre.
LES PLUS
- Direction artistique aux petits oignons
- Musique enivrante à écouter partout avec soi
- Des boss à couper le souffle
- Une héroïne des plus capables
LES MOINS
- On n’en veut toujours plus
- VF Google Trad
- Quelques tweaks et mécanismes de jeu pas assez poussés