Voici votre paquebot : le Lombardie. À bord de ce dernier, vous vous sentez pousser des ailes et seriez même prêt à rendre multiples services à tous ceux qui seraient dans le besoin. Votre humeur sociable vous aide à partager diverses conversations auprès des passagers, allant même jusqu’à rencontrer le capitaine. Tout pourrait être parfait… si le navire ne venait pas à rencontrer un monstre des mers, qui de sa toute-puissance céleste vient s’engouffrer dans les rouages du Lombardie jusqu’à provoquer le naufrage de votre vie.
Développé par Nihon Falcom, « YS Lacrimosa of Dana VIII» est disponible depuis Juin dernier sur Nintendo Switch. Distribué auparavant sur d’autres plateformes comme la PS4, les adeptes de Nintendo ont dû, quant à eux, patienter un peu avant de mettre la main sur ce jeu. L’attente s’avère-t-elle récompensée ?
Le Lombardie a sombré. Vous n’êtes plus que l’ombre de vous-même, alors que votre corps s’échoue enfin sur une plage, visiblement abandonnée. Regroupant vos dernières forces, vous vous attelez à la tâche : faire le tour des lieux, en quête de nourriture, de campements de fortune, de quoi vous battre et pourquoi pas, trouver d’autres rescapés. Votre aventure commence véritablement ici, au bord d’une plage paradisiaque qui semble bien trop calme…
Alors que vous commencez à arpenter les vallées qui bordent votre plage d’accueil, de nombreuses bestioles plus ou moins sympathiques viendront vous titiller… jusqu’à vous ôter la vie si vous restez les bras croisés ! Reprenant les rouages classiques des combats en temps réels, vous serez guidés pas à pas afin de parvenir à comprendre toutes les ficelles d’un combat réussi.
Les combats :
Dynamiques et fluides, les nombreuses attaques que vous subirez sur l’île seront l’occasion de mettre en application tout ce que vous aurez appris plus tôt grâce aux nombreuses explications délivrées par le guide du jeu (que vous pouvez retrouver à tout moment dans les options, un détail très pratique pour pouvoir reprendre le jeu tranquillement après plusieurs jours ou semaines d’arrêt). Disposant de nombreuses armes, vous serez libres de choisir les attaques qui y sont associées afin d’affronter les différentes créatures peuplant l’île. Aussi, quelques attaques ultimes viendront rapidement compléter votre arsenal offensif. Plus vous vous battrez, plus vos attaques seront chargées, et vous pourrez ainsi porter le coup fatal sans effort… bien entendu, les items seront présents pour vous prêter main forte.
Esquives et contre-attaques seront de précieuses alliées pour parvenir à sortir la tête haute de vos multiples querelles… leurs maîtrises, plutôt simples mais diaboliquement efficaces, seront indispensables pour avancer sereinement dans l’aventure.
Les combats se montrent globalement agréables et leur fluidité est exemplaire… en revanche, l’ensemble peut parfois s’avérer un peu brouillon, et votre champ de bataille devient un peu chaotique ! Néanmoins, après quelques coups bien portés, quelques têtes coupées et quelques poils arrachés, vous devriez retrouver un peu de clarté dans la bataille. Pas de quoi paniquer !
C’est bien joli tout ça. Mais à cet instant, vous avez beau avoir semé multitude de loups qui passaient avec malice dans le coin, vous êtes toujours seul au milieu de nul part. La chance va rapidement vous sourire, et le premier naufragé sera bientôt à vos côtés pour vous tenir compagnie… Charmante compagnie oserais-je dire ? À vous d’en juger…
Mon Koh-Lanta à moi :
Soleil, plage et bonne compagnie. Pas mal la vie dans YS non ?
Eh bien non. Exit les séances de cocooning au bord de l’eau à siroter du jus de coco en prenant des selfies de ses doigts de pieds en éventail… vous avez du pain sur la planche les amis, et ne pouvez guère profiter d’une séance de bronzette. Au lieu de cela, c’est tout un campement qu’il va falloir construire, aménager, défendre… et peupler ! En effet, votre tâche principale sera de retrouver l’ensemble des survivants sur l’île afin de les recueillir dans votre base, qui s’étoffera rapidement au fil de vos découvertes. Alors que le commandant du navire (qui barbote désormais dans les abysses) séjournera en personne au sein de votre campement flambant neuf, il vous confiera rapidement une tâche capitale : l’exploration de l’île.
Exploration et découvertes :
L’île est vaste et variée. Vous y croiserez aussi bien des prairies pullulant d’essaims de « moustiques géants » que des grottes, des marais, des montagnes infranchissables et bien d’autres. Vous serez surpris de croiser régulièrement de nouveaux survivants, et compléterez avec joie votre panel de campeurs aguerris. Chacun y apportera sa « touch » selon ses compétences et ses formations initiales. Vous pourrez bientôt troquer avec nombreux d’entre eux, bien entendu l’argent est dénué de sens sur une telle île… seul le troc fonctionne et vous finirez par ramasser à peu près tout et n’importe quoi !
Vos nombreux périples pour explorer l’île se solderont souvent par des obstacles. Ces derniers nécessitent un nombre minimum de personnes sur le camp afin de vous prêter main forte pour dégager le passage et vous frayer un chemin. L’exploration sera donc progressive et toujours pleine de surprises.
En effet, c’est un véritable plaisir de partir en trek sur YS. Vos déplacements sont grandement facilités par des sauts de puces possibles dans les lieux que vous avez d’ores et déjà visités. Il est donc inutile de retraverser toute la carte pour atteindre son sommet… Vous y serez instantanément si vous le souhaitez, à condition d’avoir déjà activé la pierre qui vous permet de telles téléportations. Sachez enfin qu’il est possible de sauvegarder à n’importe quel moment, excepté dans les donjons.
Régulièrement, alors que vous serez en pleine rando pédestre dans l’espoir de vous frayer un nouveau chemin, votre perroquet du village (ressemblant à joyeux un mélange de plusieurs Aras), futé et bavard, viendra vous alerter d’une attaque sur le campement. Libre à vous alors d’y répondre favorablement et de retourner fissa aider vos compatriotes, ou bien de les laisser dans le pétrin. C’est vous qui voyez ! Bien entendu, votre aide sera toujours la bienvenue et récompensée… mais je dis ça, je ne dis rien !
L’aide portée aux habitants ne s’arrête pas là. En effet, vous vous doutez bien qu’ils vont vous demander de récolter des pommes et de tuer des loups… comment ça c’est toujours la même histoire… ?
Les quêtes :
Plusieurs types de quêtes sont disponibles et vous êtes à nouveau libre de les réaliser (ou pas) dans l’ordre de votre choix. Si celles propres à l’histoire s’avèrent, tout de même, indispensables, celles proposées par les villageois se montrent plus secondaires mais particulièrement intéressantes pour récolter de nombreux objets, se faire de l’expérience et globalement améliorer votre campement.
La parlotte est toujours efficace pour récolter des quêtes, rien de bien original là-dedans. Un panneau d’affichage est aussi présent à l’entrée de votre base pour y retrouver les quêtes des habitants. Bon, il en faut combien des peaux de loups ?
Le bestiaire :
Ah il n’y a pas que des loups (mais si on vous aime les loups !) ! Complet et varié comme énoncé précédemment, le bestiaire de l’île se montre bien chargé. Mais tout de même. Les créatures endémiques se montreront généralement sacrément hostiles avec vous. Si certaines sont plutôt classiques (les loups, nous vous en avons déjà parlé ?) d’autres en revanche seront plus… improbables. Les grottes sont souvent le refuge de bestioles totalement insolites vous ne trouvez pas… ?
Si votre périple s’arrêtait à quelques loups et plantes rebelles, la balade serait un peu plus simple… bien entendu, vous croiserez aussi de nombreux boss, des créatures avec des tentacules et maintes viscosités purulentes, de grosses bébêtes qui aimeraient bien vous croquer de suite. Certains boss pourraient bien vous faire grincer des dents de par leur difficulté, mais dans la mesure où il est possible de changer la difficulté du jeu… chut, nous ne dirons rien à personne… sachez tout de même qu’il vous faudra une cinquantaine d’heures pour arriver au bout de l’histoire. Vous ne vous en tirerez pas si facilement… !
Alors que vous vous battez sans relâche contre des monstres tous plus virulents les uns que les autres, vous récolterez de très nombreux objets, bien pratiques pour l’avenir. Et l’avenir, c’est au présent qu’il se construit !
Les objets :
Quelques fruits et autres mets de rigueur sur une île sont bien entendus présents autour de vous, sans compter les nombreux os et autres bagatelles grappillées de-ci de-là sur les dépouilles. Rapidement, vous serez munis d’un arsenal de babioles impressionnant, de quoi aller troquer sur la place du village avec vanité !
Certains objets seront tout de même plus précieux que d’autres… ces derniers seront indispensables pour progresser dans l’aventure. On regrette en revanche qu’il ne soit possible de n’en porter qu’un seul à la fois, au début tout du moins puisqu’il devient possible de débloquer des emplacements supplémentaires par la suite (ouf). En effet, rien de bien folichon à retourner dans le menu pour passer d’une paire de chaussure adaptée aux sables mouvants à des gants adaptés cette fois ci à l’escalade… Votre héros parvient à se dépatouiller comme un chef devant des bestioles assoiffées de sang humain, mais reste perplexe devant la gestion d’une paire de chaussure et de gants… !
L’ambiance générale :
Fluide. C’est vraiment l’adjectif adapté au soft. C’est un plaisir de faire vibrer ses armes dans tous les sens avec une telle aisance, d’autant plus que les musiques se montrent cohérentes et agréables. Difficile d’être aussi élogieux sur les graphismes… Restant globalement corrects, certaines zones sont tout de même sacrément pixelisées : aliasing et chutes de framerate pourraient bien vous faire saigner des yeux plus d’une fois… Il ne faut pas se mentir, certaines zones deviennent franchement moches et indignes de la Switch. En revanche, de là à dire que le plaisir du jeu en est bafoué… Justement non !
S’il reviendra tout à chacun d’en juger, de notre côté, le plaisir du jeu reste intact malgré ces défauts. Il aurait été particulièrement agréable d’acquérir un jeu refait à neuf pour la Switch… mais c’est déjà un plaisir de le retrouver sur la console portable, le tout traduit en français…
Comme toujours, la véritable question reste « Tu t’amuses là ? ». La réponse est oui. En effet, de part une richesse d’exploration assez impressionnante, des quêtes nombreuses (promis les loups, nous vous laissons bientôt en paix !), des missions variées auprès des habitants, des améliorations à porter à votre base et le doux espoir de pouvoir enfin quitter les lieux pour retrouver les plaisirs d’une vie plus conventionnelle malgré votre goût pour l’aventure… YS nous emporte sur un pseudo Koh-Lanta, aguicheur et plein de surprises, dont il est difficile de sortir tant l’envie de connaître la suite de l’histoire s’avère tenace. Faites attention au conseil… les décisions des autres sont irrévocables !
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Conclusion
Sans révolutionner le genre, YS Lacrimosa of Dana VIII s’avère être un Action-RPG doté de nombreuses qualités pour offrir aux joueurs une escapade sur une île aussi paradisiaque que dangereuse. L’aspect Koh-Lanta et joie du camping pourraient en rebuter quelques-uns, mais le retour dans les contrées sauvages en quête de nouveaux paysages devrait les faire rester devant l’écran... Le regret se porte plutôt sur les graphismes, un peu d’une autre époque, et sur quelques incohérences et imperfections qui peuvent agacer doucement les joueurs... La fluidité du soft viendra rapidement balayer tout ça et permettra, à tous ceux qui le souhaitent, de vivre leur aventure avec beaucoup de plaisir.