Treasure Co., Ltd. et Nicalis ont décidé de sortir un monument du shoot them up sur Nintendo Switch. Ikaruga qui avait été porté il y a une quinzaine d’années sur Gamecube, deux ans après sa sortie initiale en arcade, est encore considéré comme un must have. Partons donc (re)découvrir Ikaruga, dans cette version Nintendo Switch 2018.
Pour la petite histoire, vous incarnez Shinra, dernier survivant de Tenkaku, un groupe rebelle qui tient tête à Hôrai. Après avoir détruit votre vaisseau, vous êtes sauvé par le peuple d’Ikaruga dirigé par le vieux Kazamori. C’est dans ce village qu’a été mis au point un vaisseau très particulier portant le même nom que le village où vous êtes planqué. Devinez quoi ? C’est vous qui avez été choisi pour lutter contre la dictature de Hôrai. C’est ainsi que vous vous êtes retrouvé à piloter l’Ikaruga. Mis à part sa réalisation sublime, Ikaruga est réputé pour avoir révolutionné le monde du shoot them up lors de sa sortie. Avant il y avait les shoots verticaux, horizontaux, les Danmaku et autres manic shooters puis sont arrivés les Ikaruga-like. Tout cela est dû à son gameplay novateur, pour l’époque.
Le principe d’Ikaruga est à la fois simple si vous souhaitez juste avancer dans le jeu et complexe si vous souhaitez faire partie du panthéon des highscorers. C’est avec le jeu de treasure game Silhouette Mirage qu’est réellement arrivé ce concept mais c’est bien avec Ikaruga que le mainstream est arrivé ! Si vous êtes un habitué, vous pouvez passer au paragraphe suivant, mais si vous êtes un néophyte, ce qui suit est primordial pour comprendre Ikaruga. Le concept, donc, est basé sur la bichromie, où vous avez le choix d’alterner la couleur de votre vaisseau (et vos tirs) entre le blanc et le noir. En face de vous, même chose, les ennemis seront soit noirs soit blancs mais contrairement à vous, ils ne pourront pas changer de couleur, et c’est ce qui fait la force votre engin créé par le peuple des montagnes dirigé par Kazamori. Vous pouvez switcher à volonté en appuyant sur un bouton et lorsque vous êtes dans une polarité, les tirs ennemis de la même couleur ne pourront pas vous atteindre ; vous stockerez même de l’énergie pour votre attaque spéciale si les bullets vous traversent. En revanche, au moindre impact avec un tir opposé vous fera perdre une vie. Voici pour la première partie du gameplay, qui vous permettra peut-être de survivre dans ce monde infernal rempli de lasers et autres boulettes tirées à volonté. Si vous souhaitez scorer, une toute nouvelle manière de jouer s’offre à vous : lorsque vous éliminez 3 vaisseaux de la même couleur vous faites un combo appelé « Chain ». Si vous cumulez les combos, en tuant les ennemis trois par trois, le multiplicateur de score se met en action. Si vous cassez la chaîne, les points marqués reviendront à la normale (x1) jusqu’à ce que vous démarriez une nouvelle série de combos. Chaque fois que vous faites un chain, le score qui est de base de cent points est doublé et peut atteindre les 25600 points. Attention car lorsque vous touchez la mauvaise couleur au milieu d’une série de trois, c’est tout le « chain » qui est annulé. Comme nous l’évoquions, sur le papier c’est sympa mais en pleine action cela demande une sacrée maîtrise pour alterner la polarité au bon moment, liquider les ennemis par trois tout en évitant de mourir ! Un véritable challenge qui confirme une certaine philosophie du jeu vidéo qui dit que les shmuppers sont les joueurs les plus complets.
Graphiquement, le jeu est d’une pure beauté tout en n’ayant absolument pas changé. Nous avons ici un portage à l’identique qui rend aussi bien en mode dock qu’en portable. La switch supporte largement le titre, avec une fluidité à toute épreuve même quand l’écran est rempli de balles. Le level design reste à ce jour une pépite et si vous aimez les artworks, je vous invite à aller faire un tour du côté des options, dans la galerie. Musicalement, Ikaruga bénéficie d’une OST qui peut être à la fois mélancolique, comme au début du jeu, et à la fois très rythmée, comme par exemple contre les boss. Au-delà d’une bande son vraiment excellente, les musiques du jeu sont comme des clés pour les joueurs les plus avertis ; aussi surprenant que cela puisse paraitre, le tempo est en miroir avec les mécaniques du jeu. Ainsi, en vous immergeant complètement dans la musique, vous saurez à quel moment faire monter ou descendre votre vaisseau à l’écran. Il y même un thème qui aurait été écrit avant de construire le boss qui va avec.
Côté difficulté, pour ne pas repousser les débutants, sachez qu’il est possible d’effectuer des réglages. Le mode easy où les ennemis ne renvoient pas les tirs une fois détruits, le mode normal où là, les ennemis de même polarité renvoient les tirs une fois morts, et le mode hard où c’est carrément tous les ennemis qui renvoient les bastos une fois éliminés. En plus de cela, en farfouillant dans les options vous pouvez activer un mode « continue » et bénéficier de vies supplémentaires. Enfin, si c’est vraiment trop dur pour vous, il restera le mode free avec « continue » infini. Pour les fous furieux, il existe également le « prototype mode » où vos tirs s’épuisent sur la portée et où il faudra ramasser des tirs de la même polarité pour regagner en longueur ; bref un sacré défi même si le jeu ne comporte que cinq chapitres.
Conclusion
Si vous vous demandez ce que peut encore apporter un énième portage d’Ikaruga alors que le jeu a déjà 17 ans depuis sa sortie sur borne d’arcade SEGA, nous allons vous répondre. Tout d’abord, si vous n’y avez jamais joué, c’est l’occasion parfaite de s’y mettre, car encore aujourd’hui le jeu mérite sa place dans le hall of fame des shmups. Ensuite, Nintendo Switch oblige, vous pourrez jouer partout où vous voudrez et en mode écran vertical si vous le souhaitez. Enfin, la réalisation ne prend pas une ride, le rendu est superbe. La bande son est magnifique, la maniabilité parfaite, et la difficulté (réglable) est au rendez-vous. Que du bonheur, merci Nicalis même si nous aurions aimé un peu de nouveauté pour prolonger le plaisir.
LES PLUS
- Emmener Ikaruga partout avec soi
- La difficulté réglable
- Des graphismes toujours d’actualité
- Tourner sa switch en mode vertical
- Une maniabilité sans faille
- Une bande son étonnante
- La galerie pour les artworks
LES MOINS
- Un portage pur et dur sans aucun nouveau mode de jeu
- Le mode vertical pas terrible sans manette pro