Assise sur le strapontin rigide de la rame, je savoure ma petite chance d’avoir une place ce matin. Ce n’est pas toujours le cas…! La masse parisienne s’amasse encore et encore dans le long tube asphyxiant, mêlant relan d’urine et déodorant pas cher. Nous attendons tous ensemble la succession des arrêts, certains perdus dans leurs pensées, la majorité dans son téléphone à la recherche du réseau perdu. Bienvenu dans le métro, ce petit univers hors du commun, qui cache bien des trésors d’ingéniosité pour offrir à ses occupants journaliers, des lignes rapides et sans collision… En seriez vous capables vous ? D’ailleurs, vous êtes vous même déjà posés cette drôle de question ?
Développé par le studio Dinosaur Polo Club, « Mini Metro » est disponible depuis le 30 août dernier sur l’eshop de la Nintendo Switch pour moins de 10 euros. Le concept est, dans la forme, d’une simplicité effroyable : à vous de concevoir le squelette des lignes de trains des grandes villes du monde. Paris, Londres, Shanghai… Vous allez parcourir du pays les amis ! Vous avez bien validé votre billet au moins ?
Afin de parvenir à réaliser votre tâche, vous disposerez de nombreuses rames (à chaque ligne sa couleur), des trains, des voitures supplémentaires, des tunnels… Bref, tout le petit panel du parfait chef de gare. Vous passerez tout votre temps à imaginer le trajet de vos voyageurs, toujours plus nombreux. Vous garderez à l’esprit de ne jamais surcharger les lignes, trop d’attente et c’est toute votre réputation qui s’écroule. Il va falloir prendre votre temps et bâtir une à une les lignes qui vous mèneront jusqu’à la victoire.
Concevoir une toile de lignes de métros :
Chaque arrêt est représenté par un symbole : rond, carré, losange, étoile… Vos voyageurs s’intègrent dans le labyrinthe de vos lignes symbolisés eux aussi par ces mêmes symboles : le voyageur rond cherche à rejoindre une station à l’effigie ronde. Un voyageur triangulaire, un arrêt triangle. Rien de bien compliqué là dedans.
Là où tout se corse, c’est tout simplement le moment où votre ligne voit une succession d’arrêts ronds. Autant vous prévenir, votre train va très rapidement se remplir de voyageurs en quête des prochaines stations cubiques ou autre, toutes sauf rondes ! Et quand ça bouchonne, ça ne plaît pas du tout à nos usagers !
Pour palier à tout cela, le temps qui passe (que vous pourrez calibrer en rapide ou en normal selon votre préférence de jeu) permet de récolter de nouvelles rames, voitures, ou autres points d’échanges (bien utiles pour faciliter le flux de nombreux voyageurs dans vos plus grosses gares). Vous n’avez jamais autant aimé les débuts de semaine !
Les différents modes de jeu :
3 modes sont disponibles :
Normal pour des parties rapides mais enflammées !
Sans fin, pour ne pas trop trop se faire de soucis puisque les gares ne peuvent plus saturer.
Extrême pour les plus aventureux…!
Globalement, le principe est toujours le même. Si l’idée du « no limit » était astucieuse, elle s’avère quelque peu ennuyeuse dans les faits. Finalement, il faut bien un peu de défi, de piment et de sel, pour prendre plaisir sur un jeu ! Quand aux défis ultimes… Armez vous de patience les amis !
20 villes sont proposées (à débloquer progressivement tout de même !). Un chiffre honorable, mais qui malheureusement ne vous retiendra peut être pas si longtemps que cela si vous accrochez bien au jeu. En revanche, peut être pouvons nous espérer des mises à jour.
Univers et Jouabilité :
Au début, vous risquez de vous sentir un tantinet perdu mais la prise en main s’avère rapide et finalement ; il devient presque agréable de comprendre par soi même les mécaniques du jeu. Vous apprendrez de vos erreurs et recommencerez fissa l’expérience pour véhiculer toujours plus de voyageurs.
Les graphismes sont particulièrement minimalistes, mais très cohérents. Les informations sont suffisamment lisibles, y compris en mode portable. L’univers sonore quant à lui reste très sobre. Quelques effets sonores n’auraient peut être pas été superflus.
Enfin la jouabilité peut parfois s’avérer capricieuse. En effet, le timing est souvent très serré pour assurer le transport du monde qui s’amasse aux porte d’une station surchargée. Il devient alors très agaçant de ne pas parvenir à ajouter une nouvelle voiture au plus vite, perdu dans vos différents tracés.
Prenons quelques instants pour parler du mode multijoueurs. Il a fallu fouiner pour le trouver et l’intérêt fut limité. Le principe est exactement le même mais avec plus de manettes (jusqu’à 4 joueurs en local). Bof… Au moins, il est plus rapide d’ajouter une nouvelle voiture, je vous l’accorde !
Est ce fun de se prendre pour un grand bâtisseur de lignes ?
Oui. Ça l’est !
Mettre en place un réseau est d’une grande accessibilité dans « Mini Metro » et l’absence de chargement pousse à refaire encore et encore de nouvelles parties pour améliorer son score.
Néanmoins, nous aurions aimé d’autres paramètres et d’autres modes de jeu. Il aurait été intéressant par exemple de développer des activités en gare pour faire patienter les voyageurs, donner plus de profondeur au jeu en y ajoutant un système d’amélioration des voitures et des rames. Autant d’améliorations possibles pour conserver l’intérêt du jeu une fois l’ensemble du réseau réalisé sur toutes les villes.
Conclusion
« Mini Metro » est un excellent jeu de simulation qui vous met en position du maître d’œuvre pour réaliser l’ensemble du réseau de trains, métros et autres voitures sur rails plus ou moins rapides, des plus grandes villes du monde. Totalement addictif et abordable, vous risquez d’avoir du mal à vous endormir le soir, rêvant à la réalisation de vos futures rames multicolores. Le soft reste perfectible et souffre de quelques petits défauts, mais qui ne ternissent pas tant le plaisir de jeu pour bouder ce « Mini Metro ».
LES PLUS
- Totalement addictif
- Univers simple mais efficace
- Original
LES MOINS
- Répétitif
- Multijoueur anecdotique