C’est finalement à la surprise générale qu’on a découvert que Broken Sword 5: The Serpent’s Curse (ou plutôt Les Chevaliers de Baphomet 5 : La malédiction du serpent en bon François) allait sortir sur Nintendo Switch. Une surprise relative tout de même, tant la console hybride de Nintendo semble devenir le repère des jeux Pointer-et-cliquer (Point and Click).
Et si je dois bien vous avouer quelque chose à l’ouverture de ce test, pourtant plutôt amateur des Point and Click, je n’ai jamais joué à un jeu de cette série. Mon enfance a été rythmée par les jeux références comme Indiana Jones et la dernière croisade sur Atari ST ou encore la série des Monkey Island, référence absolue et encore présente dans mon cœur de joueur à chaque instant. Après So Blonde il y a quelques années, je reviens donc sur le genre avec appétit mais avec l’inquiétude de ne pas retrouver le petit « truc » qui faisait le charme du genre.
Faire un bon Point and Click est un exercice d’équilibre difficile: si les phases de réflexion/puzzle sont trop abstraites, le jeu est frustrant; si c’est trop facile, c’est ennuyeux. Broken Sword 5 maintient généralement ces deux préoccupations en équilibre, avec une difficulté qui varie de manière assez naturelle. Il y a très peu de cas où je n’ai pas été en mesure de suivre la logique du puzzle, ce qui est toujours une de mes préoccupations lorsqu’on parle de Point and Click. De même, le jeu évite l’autre piège classique du genre qui vous force à faire des aller-retours interminables pour aller récupérer deux objets qui débloquent ensuite une énigme.
À quelques exceptions près, tout ce qui est nécessaire pour résoudre tous les casse-têtes de chaque zone est situé dans la même zone ou fait déjà parti de votre inventaire. Broken Sword 5 indique presque toujours ce que vous devez faire et c’est plutôt agréable.
Côté maniabilité, le jeu est facile à prendre en main et ce peu importe la manière (tactile ou via Joy-con). L’avantage du côté manette vis-à-vis du tactile est que le pointeur produit un effet visuel lorsqu’on s’approche d’un objet avec une interaction, souvent pratique si vous êtes bloqué. Comme souvent avec la Nintendo Switch, on apprécie vraiment le coté portable de la bête pour avancer dans l’aventure un peu n’importe où, à chaque temps mort disponible. Par contre, les personnages sont toujours aussi mous et lents et cela peut rendre fou dans les phases de recherche.
L’histoire du jeu vous emmènera assez loin, des conspirations religieuses depuis des millénaires, jusqu’à des sectes obscures tirées de l’histoire, en passant par des fascistes des années 1940. Je n’ai pas pour habitude de parler beaucoup du scénario pour éviter tout spoil, surtout qu’il est très important dans un Point & Click, mais sachez que l’histoire est entraînante et qu’elle se dévore sans retenue. Le tout est bien servi par une technique propre graphiquement mais aussi au niveau des dialogues, bien écrits et bien doublés. Les quelques cinématiques n’envoient pas du rêve, mais elles passent tout de même bien. Côté musique, ça n’est pas la folie, elles s’enchaînent sans vraiment nous marquer.
[amazon_link asins=’B07GRQT4YL’ template=’ProductCarousel’ store=’nintendotownf-21′ marketplace=’FR’ link_id=’4330fa30-bd70-11e8-a218-fb57c73f20d6′]
Conclusion
Les Chevaliers de Baphomet 5 : La malédiction du serpent reste le bon Point and Click qu’il est depuis sa sortie il y a quelques années. La réputation de la série n’est pas du tout usurpée et l’histoire et ses énigmes se dévorent sans fin. Le portage sur Nintendo Switch est très propre et l’on apprécie donc d’autant plus le côté hybride de la console qui permet d'avancer dans l'aventure partout, tout le temps.
LES PLUS
- Un Point and Click à la difficulté accessible
- Un scénario et des dialogues bien écrits et passionnants
- Un humour présent et agréable
- Une bande-son propre
- Graphiquement intéressant
- Un doublage presque parfait
LES MOINS
- Durée de vie peut-être un peu courte pour les habitués du genre
- Parfois un peu trop facile
- Les personnages sont lents, si lents…
- Le curseur parfois imprécis
- La fin de l’aventure un peu en deça