Né d’un projet Kickstarter lancé en 2014 par les australiens League of Geeks, Armello est un jeu ayant pour ambition de retranscrire un gameplay de jeu de rôle mêlé à des mécaniques de jeu de plateau. Sorti sur tous supports confondus, la version Nintendo Switch est l’une des dernières nées avec une sortie en fin Septembre 2018.
Le roi est mort ! Vive le roi !
L’histoire du royaume d’Armello est celle d’un empire en déclin, le roi qui fût un leader respecté et bienveillant se voit frapper par un mal obscur appelé le “déclin” consumant son corps et son âme en le sombrant dans la folie. C’est donc fort heureusement que des héros vaillants des grands clans d’Armello sont appelés pour récupérer le trône.
Le principe d’Armello est donc au cours de parties à 4 joueurs (humains ou IA) de renverser le Roi et prendre sa place de souverain pour remporter la victoire, cela peut se faire de 4 façons différentes liées à la façon dont vous choisirez de jouer. Ainsi vous pourrez soit vous équiper et partir combattre le roi (il faut survivre au combat), soit rassembler 4 pierres d’esprit pour guérir le roi et sauver le royaume, soit obtenir le plus d’honneur et à la mort de ce dernier vous serez proclamé digne successeur ou bien alors succomber à votre tour au “déclin” et tuer le roi pour prendre sa place au nom du chaos.
Pour se faire, au cours de la partie de nombreux éléments sont à prendre en compte, ils sont bien sûr tous expliqués avec l’histoire du jeu lors d’un prologue/tutoriel très complet.
Tout d’abord la sélection de votre personnage, chaque personnage représenté par un animal défend les couleurs de son peuple (loups, lapins, rats…), chacun ayant un pouvoir passif et des statistiques différentes entre la combativité (définit le nombre de dés que vous aurez en combat), le physique (la vie), la présence d’esprit et la spiritualité (des caractéristiques influant sur vos chances de réussir des quêtes). Une fois le personnage sélectionné vous pourrez choisir une chevalière et une amulette, deux objets augmentant vos statistiques de personnage.
Passé le choix des personnages vous arriverez en jeu, voici donc ce que vous aurez à disposition :
- 3 points d’action par tour, chacun vous permettant de vous déplacer d’une case (des cases ont des propriétés spécifiques comme la montagne prenant 2PA à gravir ou les marais infligeant 1 point de dommage)
- Des cartes à jouer réparties en 4 catégories, objets à équiper (octroient des bonus en combat ou augmentent des caractéristiques), sorts & ruses (des effets utilisables sur les autres joueurs, les terrains ou les monstres) et acolytes (ayant des effets passifs uniques)
- Une quête octroyant de l’argent, de la magie et une récompense pouvant être une carte ou une pierre d’esprit vers laquelle vous devrez vous dirigez et dont vous êtes le seul à connaître la destination (sauf cartes d’espionnage adverses)
Les tours du jeu fonctionnent sous un système de cycle jour/nuit, à chaque nouveau lever du soleil le roi perdra un point de vie, limitant ainsi la durée de la partie à 16 tours (sauf utilisations de sorts soignant le roi rallongeant donc la partie). Passés ces 16 tours si le roi meurt à cause du “déclin” le personnage avec le plus d’honneur remporte la partie d’office.
Pour progresser donc il vous faudra accomplir différentes quêtes, l’argent et la magie récoltés vous permettront d’équiper les cartes équipements présentes dans votre inventaire ainsi que d’utiliser des sorts. Ces bonus peuvent également s’obtenir en explorant des donjons disséminés sur la carte ainsi qu’en battant des périls (défis de lancer de dés pouvant vous faire perdre des cartes en cas d’échec).
Un système de combat est également présent car vous croiserez le fer avec des monstres corrompus par le “déclin”, les gardes du roi protégeant des cases à chaque tour, les autres joueurs ainsi que le roi lui-même si vous décidez de le prendre en duel. Ce système de combat fonctionne avec un lancer de dés (le nombre étant déterminé par votre combativité et tout bonus lié à votre équipement), les résultats des lancers vous octroient de l’attaque et de la défense (des ruses et sorts sont utilisables pour tourner le combat à votre avantage).
Le système est simple, chaque point de défense contrera une attaque et en cas d’attaque adverse supérieure à votre défense ce sont vos points de vie qui ramasseront directement. En cas de mort, vous serez renvoyé à la case départ de votre clan, vous perdrez de l’honneur et des cartes.
Dernière mécanique à prendre en compte, le système d’honneur. Vous en accumulerez à chaque quête accomplie, chaque duel avec un autre joueur remporté ou encore et toujours grâce à certaines cartes de ruse et sorts. S’il est l’une des conditions possible de victoire, l’honneur apporte un tout autre avantage, en effet chaque matin le roi perdant un point de vie demande également au plus honorable pour le tour précédent de choisir entre 2 lois qui seront appliquées immédiatement pour l’ensemble du plateau. Ces lois peuvent du simple soin d’un point du roi et du votant à un déploiement de périls difficiles sur toute la carte.
Un party-game avant tout
Une fois introduit au jeu, vous aurez le choix entre deux options, jouer seul contre l’IA ou alors vous frotter à vos amis (ou inconnus) en ligne ! Le jeu ne propose malheureusement pas de mode multijoueur local, ironique alors qu’il est pensé comme un jeu de société…
Le mode multijoueur fonctionne très bien, dans ce dernier vous assisterez à des parties plus longues, chaque joueur dispose de 15 secondes pour effectuer des actions dans son tour sans quoi il sera passé, ce qui nécessite une attention toute particulière à ce qui se passe et permettrait de contrer des joueurs malhonnêtes voulant volontairement faire durer leurs tours plus longtemps pour faire quitter tout le monde.
Vous disposez d’un niveau de personnage en ligne, chaque niveau vous faisant débloquer des clés et coffres agissant comme un système de lootboxes (pas les mauvaises, soyez rassuré) permettant d’obtenir des skins pour vos dés.
Niveau progression vous n’aurez rien en particulier à accomplir, hormis la collection de cartes se révélant au fil des parties selon lesquelles vous croiserez en jeu, le système de succès interne et les différentes chevalières et amulettes à débloquer. Armello est avant tout un jeu qui se prend pour faire une partie sans prise de tête.
Pour ceux préférant jouer en solo, vous aurez la possibilité soit de lancer une partie rapide, soit de personnaliser les paramètres pour rendre la partie plus difficile en augmentant par exemple le nombre de donjons, de périls que le roi posera sur la carte ou alors commencer avec tous les personnages corrompus par le “déclin” au maximum.
Conclusion
Armello est un très bon jeu retranscrivant l’expérience d’un jeu de plateau, la portabilité de cette version Switch apporte un plus non négligeable et cerise sur le gâteau les commandes tactiles sont disponibles en mode tabletop. Le jeu s’assimile assez rapidement après un tuto très clair dès le départ, pour plus de subtilité un guide est disponible dans le menu principal. Sa force vient de l’unicité de chaque partie nécessitant autant de viser un type de victoire en particulier que d’empêcher les autres de progresser, cette stratégie permanente mêlée au caractère aléatoire des combats avec leurs lancers de dés et l’utilisation de cartes aux effets divers et variés en font une expérience prenante d’autant plus en multijoueurs en ligne. On pourra regretter comme seul point noir l’absence d’un mode local qui aurait pourtant eu sa place...
LES PLUS
- La direction artistique et l’univers du jeu
- Le côté jeu de plateau retranscrit à la perfection
- Le choix donné aux joueurs de progresser comme ils le souhaitent
- Des mécaniques nombreuses s’assimilant rapidement
LES MOINS
- Plutôt du genre à se jouer occasionnellement pour quelques parties
- Absence d’un mode multijoueur local