Après avoir sorti les deux premiers Syberia sur Nintendo Switch l’année dernière, Microïds nous fait le plaisir presque un an plus tard de porter le troisième épisode. Déjà disponible sur les autres supports depuis avril 2017, les joueurs Nintendo vont enfin pouvoir découvrir la nouvelle aventure de Kate Walker. Si vous souhaitez savoir ce qui a motivé son créateur à relancer la série, nous vous conseillons de lire notre interview de Benoît Sokal réalisée en début d’année. Vous n’avez encore jamais fait les jeux précédents ? Il serait bien dommage de passer à côté de ces deux pépites. Notre test de Syberia est disponible à cette adresse et celui de Syberia 2 ici, tous les deux réalisés sur Nintendo Switch. Entrons désormais dans le vif du sujet après plusieurs années d’attentes…
Le premier opus de Syberia est sorti en 2002 et sa suite deux ans plus tard, les joueurs ont pu suivre le périple de la jeune avocate New-Yorkaise Kate Walker, accompagnant Hans Voralberg dans sa recherche des derniers mythiques mammouths de Sibérie. Si vous n’avez pas joué aux deux premiers jeux, une longue cinématique vous expliquera les événements précédents mais il serait vraiment très dommage de passer à côté. Si vous commencez directement par cet épisode, hormis quelques références et certaines rencontres, vous n’avez pas besoin de tout savoir puisque c’est une nouvelle histoire qui prend place. En effet, sans spoiler la fin du second jeu, on va trouver une Kate Walker en bien mauvais état, sauvé du froid par la tribu des Youkols. Notre héroïne se retrouve dans un vieil hôpital et elle se réveille aux côtés de Kurk, un jeune garçon. Ce dernier étant le guide spirituel des Youkols et il doit mener la transhumance des autruches des neiges vers leur terre promise. Ce troisième épisode va donc suivre le périple des Youkols, une civilisation mystérieuse. Inutile d’aller plus loin car l’histoire étant le cœur du jeu.
Le talent de Benoît Sokal à nous raconter des histoires n’est plus à prouver, on est une fois de plus plongé dans cette ambiance froide et intrigante. Après la Syberie et la Russie, l’auteur s’est intéressé à l’Ukraine. On met un peu de côté les automates pour se focaliser sur la tribu Youkol et ses croyances. La fin du jeu est un peu brutale mais elle laisse entrevoir une suite. Les dialogues sont toujours très bien écrits tout comme l’ensemble des personnages travaillés hormis peut-être le « méchant » du jeu très caricatural et dont on ne connaît pas les intentions. Les lieux visités sont aussi variés allant de la clinique Valsebor et son village, Baranour et sa cité avec à chaque fois des architectures originales sans oublier le camp Youkol sous un chapiteau. De nouvelles thématiques sont abordés comme le racisme, la catastrophe de Tchernobyl ou encore le chamanisme des peuples nomades. L’aspect graphique est aussi une composante clef de la série et comme sur les deux premiers opus, on sent qu’il y a du travail de recherche derrière. Certes, on perd un peu cet effet toile de fond qu’on avait auparavant mais pas de doute possible, le charme opère toujours.
Côté gameplay, le point’n’click propose de nouvelles énigmes abordables dans l’ensemble et encore une fois suffisamment travaillée pour surprendre le joueur. Les contrôles restent sensiblement identiques à travers un inventaire qui regroupe tous les objets et documents récoltés, il s’agira simplement de sélectionner le bon élément et interagir avec les personnages, automates ou éléments de décors. Kate peut toujours courir et il y a encore des allers-retours à faire mais jamais frustrant de ce côté-là. Il y a de petites énigmes à résoudre pour avancer comme se fabriquer un laisser passer, une clef, trouver un moyen de s’échapper mais aussi d’autres plus complexes et particulièrement réussie. En tant que point’n’click, il reste très accessible, les énigmes ne sont pas toujours évidentes mais cohérentes. Ajoutons à cela l’introduction des sticks pour ouvrir, manipuler, tourner tout sorte de chose, ce n’est malheureusement pas toujours simple à réaliser, on aurait pu s’en passer. Comptez dix heures pour l’aventure principale et un peu plus pour le DLC avec Oscar inclus. C’est tout à fait correct, les environnements sont variés et le jeu prend son temps.
Jusque-là, Syberia 3 fonctionne toujours, bien qu’un cran en dessous de ses deux prédécesseurs en termes d’histoire et de rencontres. La bande-son à nouveau composée par Inon Zur est magnifique et les musiques collent parfaitement à l’univers. On retrouve la sublime voix française de Kate Walker par Françoise Cadol. Certains doublages sont cependant complètement ratés dont le personnage d’Olga qui dès les premières minutes de jeu laisse craindre le pire. Malheureusement, le jeu va chuter lourdement sur sa technique et son rendu qui gâchent en grande partie l’expérience. Sorti en 2017, le jeu n’est pas du tout dans les standards actuels et accuse de trop nombreux défauts. On peut commencer par les animations à la rue, la synchronisation labiale laborieuse ou encore les problèmes de collisions. Oui, Sybéria 3 est un jeu daté techniquement, de même que son rendu graphique global (ne pas confondre avec la direction artistique) peu vendeur sur Switch par rapport aux autres versions consoles. Il y a aussi pas mal de temps de chargement longuet, des checkpoints placés au bon vouloir des développeurs et des ralentissements à gogo. Il y a même eu lors de notre session, la scène finale du jeu dépourvue de musique et de son, on entendait seulement les personnages parler. Notre but n’est absolument pas de détruire le jeu, c’est une licence que nous affectionnons particulièrement chez Nintendo-Town mais on se doit de vous prévenir. Cela n’empêchera sans doute pas les amateurs du genre de se plonger dedans.
Conclusion
Syberia 3 aurait pu être une aventure agréable si le jeu n’était pas totalement plombé dès les premières minutes par une réalisation d’un autre âge. Pourtant, on en découvre un peu plus sur les traditions des Youkols, on fait de nouvelles rencontres intéressantes et on retrouve l’ambiance glaciale des deux premiers jeux bordés par une bande-son fabuleuse. Cependant, que l’on soit fan ou non de cet univers, l’expérience de jeu sera forcément gâchée par un rendu graphique décevant malgré une jolie direction artistique, un gameplay très rigide que ce soit dans les déplacements de notre héroïne ou dans la résolution de certains puzzles et de nombreux soucis techniques qui n’aide pas à s’immerger dans cette aventure. On adore cette licence mais malheureusement on ne peut pas vous conseiller de commencer la série avec cet épisode, au risque de perdre tout intérêt pour les autres jeux. Les fans se jetterons dessus et terminerons le jeu tant bien que mal mais en 2017 (date de sortie originale du jeu), on se doit d’attendre un minimum alors qu’ici, on est resté bloqué dans le passé.
LES PLUS
- L’ambiance des deux premiers jeux est là
- L’histoire plus classique mais intéressante à suivre
- Des énigmes originales sans trop de difficulté
- Direction artistique et environnements travaillés
- La bande son magnifique
- La sublime voix de Françoise Cadol
- Durée de vie correcte
LES MOINS
- Techniquement à la rue
- Les temps de chargement cassent le rythme
- La synchronisation labiale en décalage
- Certains doublages ratés (Olga…)
- Une Kate Walker très rigide dans ses déplacements
- Les collisions sont horribles
- Quelques bugs gênants
Étant un grand fan de syberia, je me le suis procuré sur switch et je pense exactement comme vous concernant cet opus techniquement sur switch, entre lags et mauvaise syncronisation des paroles, je trouve ça très domage ! J’èspère qu’ils ferons un patch de mise a jour pour corriger tout ça ! Néanmoins çela reste un très bon jeu avec une histoire très envoutante mais dommage pour la partie technique
Merci pour ton avis. J’espère aussi un patch pour améliorer le jeu.