Être le Roi de son royaume implique de gérer d’une main de maître l’équilibre entre tous les acteurs faisant parti du peuple, c’est avec brio que Nerial a donc développé un jeu basé sur ces dilemmes, sorti en été 2016 sur PC et smartphones Reigns débarque enfin sur Nintendo Switch accompagné du second opus “Reigns : Her Majesty” proposant de contrôler une Reine dans une version sobrement appelée “Reigns : Kings & Queens”.
C’est un match !
Le gameplay de Reigns est assez simple et le jeu sera plus orienté vers un côté narratif que vers de l’action pure. Vous êtes aux commandes du Roi ou de la Reine (selon que vous jouiez à la partie Kings ou Queens) et de nombreux sujets et personnages extérieurs à votre royaume apparaissant à la suite sous forme de cartes vous feront part de leurs problèmes ou demanderont votre avis sur certains points affectant le royaume. Les contrôles du jeu fonctionnent “à la Tinder”, c’est-à-dire que vous pourrez répondre en faisant glisser la carte de votre interlocuteur vers la gauche ou vers la droite. Chaque action aura une influence plus ou moins forte sur l’un des 4 facteurs régissant l’équilibre de votre royaume, ces derniers sont la religion, le social, l’armée et l’économie.
Tout se base sur les décisions que vous prendrez sachant qu’elles peuvent toutes aussi bien monter un facteur qu’en descendre un autre assez significativement (notamment les décisions concernant l’armée qui iront souvent à l’encontre de l’église et inversement). Dans le cas où l’un des 4 facteurs atteint zéro vous mourrez et laisserez la place à votre successeur au trône, mais attention monter l’un de ces facteurs à fond aura le même effet ! Tout est une question d’équilibre… Chacun des nouveaux arrivants au trône garderont un certain fil rouge de vos précédentes décisions, les années avançant réellement avec chaque successeur dont les durées de règne sont répertoriées sur une frise chronologique.
La narration et les acteurs présents dans le jeu donnent beaucoup de charme à vos différents règnes en tant que souverain(e), ainsi au fil de vos décisions de nouveaux évènements auront lieu pouvant déverrouiller de nouveaux personnages qui deviendront par la suite récurrents comme les souverains de royaumes voisins par exemple. Au programme beaucoup de possibilités, vous pourrez ainsi partir en croisade conquérir des terres, vivre une histoire d’amour interdite (par l’Eglise) avec un de vos sujets, découvrir la présence de loups garous parmi vos sujets, etc… Le jeu ne se donne pas de limites au niveau du folklore, il ne sera donc pas étonnant de trouver de la magie ou encore des “scientifiques” s’essayant à des expériences de magie noire pour invoquer satan lui-même (pour rappel Devolver est l’éditeur du jeu, tout s’explique).
Un système de “tâches” servant un peu de guide pour vous diriger sur d’autres choix est présent afin d’agrandir les possibilités en jeu, ces défis restent accessibles à tout moment dans le menu pause ainsi vous saurez que selon vos choix il est possible par exemple de “Recruter un espion” ou bien “Sortir avec un pigeon” permettant à l’un de vos descendants de se concentrer uniquement sur un objectif et faire avancer la vie globale du royaume, certaines de ces tâches relèvent du simple challenge comme celles demandant de régner sur le royaume pendant X années.
Quid de la version Switch ?
Cette version Nintendo Switch apporte une petite fonctionnalité sympathique mais dispensable à laquelle on ne s’attendait pas sur ce jeu, un mode 2 joueurs. Ce mode permet à chacun de voter pour la décision qui lui convient le mieux, en cas de désaccord entre les joueurs le jeu décidera au moyen d’un mini-jeu favorisant celui qui martèlera sa touche “A” le plus rapidement entre les deux… Comme dit plus tôt, c’est assez dispensable mais ça a le mérite d’exister.
Outre cet anecdotique mode 2 joueurs, le jeu embarque donc “Reigns” le jeu original ainsi que le second jeu “Reigns : Her Majesty”, il s’agît de deux jeux partageant un concept commun mais la narration et quelques mécaniques diffèrent entre les deux. La partie Kings permettra par exemple d’obtenir des malédictions ou bonus passifs selon certains cas comme un dé pipé permettant de gagner à tous les coups aux paris contre votre bouffon ou encore un mini jeu de combat dans lequel les décisions feront attaquer ou se défendre votre personnage en fonction des mouvements de l’adversaire permettant entre autres l’exploration d’un donjon abritant de grands secrets.
Concernant Queens l’histoire sera plus orientée vers la magie car vous êtes la descendante de la “mère du monde” et certains personnages que vous croiserez seront des sectaires croyant en votre pouvoir… Ce jeu troque quant à lui les bonus et passifs contre des objets utilisables à débloquer et les combats à l’épée contre des duels au pistolet ou il faudra dégainer plus vite que l’adversaire.
Conclusion
Ce sont deux expériences assez différentes et uniques que propose ce Reigns : Kings & Queens, pour seulement 7,99€ sur l’eShop. L’histoire en vaut le détour que ce soit pour le nombre de situations incroyables dans lesquelles vous vous retrouverez ou tout simplement ce stress lié aux décisions pouvant mener à votre destitution. On regrettera parfois la répétitivité de certains choix et quelques patterns qui semblent toujours se déclencher selon un ordre de décisions prises mais que le jeu va heureusement tenter de minimiser avec un côté légèrement aléatoire donné aux rencontres faites apportant une petite saveur rogue-like au jeu (oui la partie parfaite est visible sur un guide n’existe pas bien heureusement).
LES PLUS
- Le concept addictif
- Jouable en tactile ou avec une manette
- La cohérence globale de l’univers avec les pratiques médiévales
- Un côté fantastique avec des dragons et autres créatures
- Le temps avançant au global entre chaque règne
- Un côté arcade avec le temps de règne le plus long atteint à essayer de battre
- L’équilibrage des décisions très injuste et réaliste
- Deux jeux en un !
LES MOINS
- Quelques décisions répétitives au bout de quelques heures
- Des chemins dans l’histoire un peu farfelus à trouver par soi même
- Un mode 2 joueurs anecdotique