N’avez-vous jamais eu la curiosité de vous intéresser aux algorithmes et langages informatiques ? C’est ici l’occasion de se lancer avec 7 Billion Humans. Ce jeu faisant suite à l’excellent Human Resource Machine paru en 2017 reprend un concept identique de puzzles basés sur des logiques de programmation permettant de donner des ordres à des humains répondant à la moindre commande au doigt et à l’oeil. Autant apprendre en s’amusant !
Un geigneur informaticien
L’histoire de 7 Billion Humans n’est pas la plus brillante comme la plupart des jeux de puzzle mais pousse tout de même à la réflexion sur l’évolution de la société. Dans un monde futuriste où les robots remplacent les humains pour travailler, le chômage bat son plein. Pour y remédier, les robots construisent une tour de bureaux géante dans laquelle chacun des 7 milliards d’êtres humains pourra travailler pour y effectuer la moindre tâche la plus minimaliste.
Si l’histoire n’est pas trop creusée, son absurdité fera le charme de cet univers. En effet tous les humains ont l’air d’être complètement décérébrés, un peu à l’image de Lemmings, et n’hésiteront pas lors de la moindre erreur de code à se jeter dans des trous ou s’envoyer dans une broyeuse à documents. De plus, à chaque niveau, un « superviseur » vous indiquera l’objectif qu’il souhaite atteindre de manière comique.
Un point sur les commandes avant d’attaquer le gameplay en soi. Le jeu se contrôle de deux manières différentes strictement : en mode TV, un seul Joycon sera utilisable pour pointer les éléments à l’écran à la manière de ce qui se faisait principalement à l’époque de la Wii et en mode portable, le jeu se contrôlera complètement à l’écran tactile. Si ces commandes paraissent contraignantes au premier abord, elles sont en vérité les plus adaptées à la situation, le jeu demandant simplement de glisser des éléments au sein d’une liste.
Maintenant que les bases sont posées, comment se résolvent les puzzles ? Comme dit plus haut, les êtres humains répondent à des commandes qui leur sont données à la manière d’un code informatique. Donc une fois en jeu, l’interface sera composée d’un carnet dans lequel vous devrez composer un code créé à partir d’une liste d’instructions imposées sur le côté.
Chaque instruction doit être spécifiée pour toute action et ce dans un ordre précis. Par exemple pour les bases, la commande « Move » à laquelle une direction doit être assignée ordonnera à l’ensemble des humains de bouger d’UNE case dans la direction choisie et à cela s’ajouteront rapidement des commandes « PickUp » et « Drop » permettant de ramasser et poser des cubes de données, cubes sur lesquels sont inscrits des nombres (qui serviront bien plus tard).
Le jeu évolue donc par rapport à Human Ressource Machine en vous proposant non pas de contrôler individuellement des êtres humains mais l’ensemble entier du groupe, ce qui nécessite donc de prendre en compte le fait que certains peuvent se gêner ou encore se passer des cubes de données les uns aux autres.
Cette version Nintendo Switch, outre ses commandes uniques, propose un jukebox vous permettant d’écouter les 14 titres composés par Kyle Gabler : des musiques d’ambiance principalement que vous entendrez tourner en fond lors de vos (longues) phases d’élaboration de l’algorithme fonctionnant pour la situation donnée.
Accessible à tous ?
Si les premiers puzzles proposés font office d’introduction plus ou moins simple et demandant par exemple de placer des cubes de données en diagonale, la tâche commencera à se compliquer assez rapidement avec l’introduction des boucles via la commande « Jump » et des conditionnels « If » permettant d’effectuer une action si et seulement si une condition est vérifiable et remplie (pardon les cours d’informatique qui remontent).
Sans forcément vous prendre la main mais en fournissant assez d’explications, un néophyte total peut tout à fait avancer sans trop de difficulté jusqu’au moins la moitié du jeu.
En effet, ce qui marque l’un des défauts majeurs en termes d’accessibilité sera l’introduction de mécaniques complexes et avancées de programmation qui malgré leur niveau tutoriel permettant d’en expliquer les bases posent un challenge corsé assez rapidement, des mécaniques telles que l’attribution d’une valeur en mémoire pouvant être modifiée selon certaines conditions. Ainsi il sera assez fréquent une fois passée la moitié du jeu de se retrouver face à des puzzles demandant même à des personnes ayant un minimum de connaissances en algorithmes de devoir bien se creuser la tête. Ce qui peut être un enfer cérébral se transforme en réelle barrière pour la progression (ou demandant d’aller carrément prendre la solution sur Internet). Des puzzles complexes comme par exemple un compteur ne comprenant que les instructions données en langage binaire qu’il faudra indiquer à l’aide de cubes de données sur lesquels il faudra inscrire la bonne combinaison de 0 et de 1 dans le bon ordre (rien que l’énoncé donne mal au crâne).
Bien évidemment quelques outils restent présents afin de vous aider et pour les abandonnistes, il sera possible d’utiliser l’un des 5 jokers permettant de sauter un niveau et d’avancer dans la progression. Mais pour les courageux, il est possible de traquer la progression individuelle de chaque humain instruction par instruction afin de repérer plus facilement les failles présentes dans votre code. Cet outil s’avère extrêmement utile en toutes circonstances et il est très bon d’en abuser pour éviter de se retrouver en panne sèche d’idées. Le code en général garde une très bonne lisibilité et il vous sera également possible à l’instar d’un véritable algorithme de placer vos propres commentaires sous forme de dessins en plein milieu de votre liste d’instructions.
En soi, si le challenge est très fort par moments, il n’en est pas moins gratifiant et rien ne remplace ce sentiment de satisfaction que le jeu procure une fois l’une des solutions trouvée. C’est d’ailleurs ce qui rend le jeu génial car tout comme dans le codage en général, il n’existe pas une seule et unique solution donnée à un problème, ce qui fait que votre suite d’instructions peut être, elle, unique. Des challenges sont disponibles pour chaque niveau vous demandant d’optimiser au mieux votre code pour compléter la tâche avec un minimum de commandes ainsi qu’un minimum de temps d’exécution. Un très bon point pour la rejouabilité parmi les 64 niveaux disponibles, sachant que les mécaniques maîtrisées au fil de votre progression vous donneront les outils nécessaires pour revenir sur les premiers niveaux et les optimiser avec plus de logique. Le jeu remplit donc parfaitement son objectif d’apprentissage/consolidation des acquis.
Conclusion
7 Billion Humans est de loin l’un des plus ambitieux puzzle-game créés à ce jour. S’il n’invente rien dans le fait d’employer des mécaniques existantes depuis une vingtaine d’années dans le domaine de l’informatique, le jeu propose au grand public une excellente introduction à la logique des algorithmes. L’ensemble des puzzles du jeu, s’ils ne sont pas simple au premier abord, montrent une structure proche des exercices que l’on retrouvera lors des premières années d’apprentissage de l’algorithmique (c’est dit en connaissance de cause). Si les néophytes peuvent se sentir frustrés par moments, le jeu tente d’aider au mieux au travers de niveaux tutoriels introduisant de nouvelles instructions au fil de la progression ainsi qu’un système de vérification étape par étape de ce qui se passe avec votre code. Les plus aguerris s’en donneront à coeur joie pour accomplir les défis d’optimisation de chaque niveau qui apportent une touche de difficulté très élevée vous donnant l’assurance de passer un bon moment à potasser sur les meilleures options possibles.
LES PLUS
- La simplicité et familiarité avec le codage informatique (pour les apprentis et confirmés)...
- Le défi relevé (avec brio) de mélanger apprentissage et jeu vidéo
- La possibilité de voir étape par étape ce qui se passe dans le code
- La bande-son en fond et la possibilité de l’écouter à tout moment
- L’humour omniprésent à chaque puzzle et l’univers du jeu
- Une durée de vie conséquente (environ 8 heures) pour le nombre de niveaux présents (64
- Une forte rejouabilité avec les challenges d’optimisation
LES MOINS
- ...La difficulté à encaisser quelques mécaniques et principes de programmation pour les néophytes
- Une courbe de difficulté exponentielle
- Les contrôles au gyroscope perdant leur calibration assez souvent
- Pas de commandes aux boutons
Hummmm assez intéressant mais je ne crois pas que ça soit pour moi ^^ » Moi brute moi pas geek XDDDD
Le raisonnement basé sur l’algorithmique de programme informatique risque de vite me saouler et faire un bug dans mon cerveau dans ses moments de réveil limité XDDD Mais cela ne m’empêche pas de trouver que c’est intéressant , pendant 5min ^^ » 😀