Violence extrême, drogue, nudité et langage grossier à foison, aucun doute nous sommes bien sur une production éditée par les déjantés de chez Devolver Digital (Hotline Miami, Serious Sam…). Mother Russia Bleeds est un Beat’em Up très violent développé par Le Cartel Studio et paru tout d’abord sur PC en 2016 avant d’arriver sur l’eShop de la Nintendo Switch en cette mi-novembre.
Rated R for Russia
Mother Russia Bleeds est un jeu se situant dans une URSS alternative dans laquelle vous serez aux commandes de combattants clandestins. Ces derniers issus d’une fratrie de romanis et vivant de combats de rue et vols, se font enlever par la Bratva (le gouvernement) et sont utilisés comme cobayes pour des expériences dans un laboratoire secret caché au sous-sol d’une prison. Devenus accros à cause de ces expériences, les injections de Nekro leurs sont nécessaires pour leur survie, leur but sera donc de retrouver les personnes responsables de ces expériences et les faire souffrir, votre aventure vous mènera donc au travers de 8 chapitres au cours desquels vous démantèlerez avec violence des gangs de rues alliés au gouvernement propageant cette drogue “Nekro” au sein de l’URSS.
Point rare à souligner dans les Beat’em Up, le scénario de Mother Russia Bleeds est très prenant, chaque niveau est entrecoupé de phases de dialogues crues dans lesquels les insultent extrêmes fusent ainsi que des éléments sur la psychologie des personnages, comme par exemple votre ami pacifiste Vlad voulant mener une révolution avec le peuple contre le gouvernement. L’histoire semble très criante de réalisme entre addictions, la drogue et gouvernement corrompu en passant par des territoires de gangs et de drogués vous agressant à vue… Il y a une continuité et une logique dans le fait d’arriver sur chaque niveau faisant en sorte que vous sachiez pourquoi vous êtes à tel endroit et quelle sera votre prochaine destination et ce, sans aucun détour inutile.
Le style graphique du jeu en pixel art mêlant des mouvements de flou pour les attaques est très propre et permet au jeu de se donner à l’extrême violence visuelle que vous retrouverez à l’écran, que ce soit des visages amochés de vos ennemis aux morceaux de cervelles dus à un bon grand coup d’extincteur au sol, l’intégralité des éléments est parfaitement lisible avec quelques clins d’œil cachés en arrière-plan, partie ou visuellement pas mal de petites choses se passent rendant le monde et sa misère plus convaincant et vivant autour de vos combats.
Vous pourrez prendre le contrôle de l’un des 4 personnages disponibles, Sergei, Ivan, Natasha et Boris rendant bien sûr le jeu faisable entièrement en coopération jusqu’à 4 joueurs avec même la possibilité d’ajouter des bots alliés pour vous venir en aide (la difficulté déjà réglable de base est également ajustée au nombre de joueurs présents pour adapter le challenge). Chaque personnage s’il se contrôle de la même manière que les autres dispose de sa propre palette d’animations uniques par rapport à ses congénères en plus de statistiques uniques comme la résistance, la force, la vitesse…
Laissez parler les poings
Au niveau du gameplay Mother Russia Bleeds représente ce qui se fait de mieux dans le genre, les combats en plus d’être dotés d’un certain réalisme quant aux dégâts infligés aux ennemis (un coup de couteau ou de tesson de verre tue instantanément autant qu’une balle de pistolet, AK-47 ou fusil à pompe) sont accompagnés d’un système de coups permettant de se faire plaisir.
En effet, il sera donc possible de donner des coups légers chargeables pour envoyer des coups puissants envoyant vos ennemis au sol, des coups moyens possibles de mélanger aux coups légers pour des combos permettant de lancer les ennemis en l’air, des prises pour envoyer les ennemis en l’air, sur les côtés ou leur asséner un coup les mettant au sol. Prenons en plus la possibilité d’utiliser un nombre assez varié d’armes allant du rouleau de papier toilettes au katana en passant par un tabouret de bar et vous avez l’un des Beat’em Ups les plus fourni en termes de possibilités de combat. De plus, chaque coup dispose d’une variante lorsque vous sprintez ou effectuez un dash permettant de jongler avec les ennemis.
L’extrême violence du jeu permet également d’aller frapper les ennemis à terre en leur assénant des coups à répétition pour les achever, des finishers ultra gore sont également réalisables, pour cela il suffit de passer en mode rage (en s’injectant du Nekro avec ZR) dans ce mode rage vos coups seront surpuissants et il vous sera possible de terminer instantanément un ennemi avec votre ultra.
Le thème de la drogue étant récurant, il fait donc partie du gameplay, en effet outre la possibilité d’utiliser du Nekro pour passer en mode “berserk”, ce sera votre seule et unique source de soins également. Pour récupérer du Nekro il faudra gérer vos ennemis en ne les massacrant pas complètement, en effet si vous décidez de donner des coups chargés au sol ou bien avec des armes contondantes sur des ennemis mal en point, il y a un risque de leur faire exploser le crâne, hors le Nekro peut uniquement se ponctionner sur des ennemis en train de convulser au sol (très sympa). Ainsi il faut équilibrer l’utilisation du Nekro entre le soin et le “berserk” tout en faisant attention de pouvoir avec des victimes “prélevables” au sol.
Comme dit plus tôt donc le jeu vous emmènera au travers de 8 chapitres tous comprenant plusieurs phases et un combat de boss, comptez au total un peu plus de 3 heures pour en venir à bout, chaque niveau complété débloquera également un nouveau stage dans le mode “Arène” qui apporte un grand intérêt au jeu sur le long terme. En effet le mode Arène est un mode survie dans lequel il vous faudra marquer le score le plus élevé ainsi que survivre le plus longtemps possible aux vagues infinies d’ennemis arrivant de part et d’autre de l’écran, l’intérêt de ce mode Arène est de débloquer les 10 drogues alternatives ayant chacune une spécificité, par exemple l’une d’elle vous laissera avec 1 point de vie mais vous tuerez tous vos ennemis en un coup, ou encore une drogue permettant de remplacer le mode “berserk” par un coup nettoyant l’écran de tous les ennemis présents. Ces éléments déblocables, les succès, ainsi que le choix libre du chapitre et le mode coop apportent une forte valeur à la rejouabilité globale du titre, de plus qu’une fin alternative est disponible pour ceux terminant le dernier boss sans utiliser de Nekro (un sacré challenge même en facile).
Conclusion
Mother Russia Bleeds est un défouloir ultra violent à ne pas mettre dans les mains des plus jeunes, que ce soit la violence graphique, la drogue et le réalisme global de l’univers sombre de l’URSS et ses guerres intestines, le jeu s’oriente très clairement vers un public adulte avec ce ton brut, sans aucun filtre. Concernant le gameplay le système de combat est jouissif et permet de se défaire de la sensation de répétitivité et d’ennui inhérente au genre, de plus il est possible de réaliser de superbes combos aériens avec d’autres joueurs dans un mode coop très fun jouable jusqu’à 4 joueurs. La re-jouabilité du titre est très forte grâce notamment à un mode arène agissant comme un mode survie permettant de bien se défouler tout en relevant des challenges difficiles. Le jeu est disponible pour 14,99€ sur l’eShop et pour les fans du genre autant que ceux des productions estampillées Devolver Digital, ce dernier se positionne clairement comme un must-have.
LES PLUS
- + L’histoire très prenante et réaliste
- + Le thème de l’addiction aux drogues et les hallucinations allant avec
- + Un système de combat extrêmement jouissif
- + De la violence graphique retransmettant l’impact des coups
- + La gestion des soins
- + La coopération possible avec des IA pour compléter si l’envie vous prends
- + Le mode arène permettant de jouer en “survie infinie”
- + Le côté “brut” de l’ensemble
- + Du scoring et des succès pour les plus accros aux chiffres et la complétion
LES MOINS
- Une durée de vie un peu courte en mode histoire (heureusement rattrapée par l’arène)
- Une courbe de difficulté inégale par moments (le dernier boss affreusement difficile)
- On aurait apprécié un mode multijoueur en ligne