Tandis que les actualités révèlent des révoltes profondes, des colères profondément ancrées et de violents désaccords, prenons le temps de respirer un instant… inspirez… expirez… allez, encore une fois : inspirez… expirez… c’est agréable n’est ce pas ? Cet appel à la quiétude tandis que tout s’affole autour de nous, ce besoin de faire une pause, voilà bien la chance qui nous est offerte par l’intermédiaire d’un soft qui se prête parfaitement à cette relaxation. Enfilons notre combinaison de plongée, moulante à souhait, et prenons un bain de quiétude. Abzû, nous voilà.
Développé par Giant Squid et édité par 505 Games, Abzû n’est assurément pas un jeu comme les autres (dans la trame de Journey et de Flower pour ceux qui se souviennent de ces balades vidéo ludiques). Difficile même de l’apparenter à un jeu tant l’intérêt n’est finalement pas tant dans la distraction du joueur. En vérité, Abzû est un voyage, une virée sous marine où le calme et la sérénité s’unissent dans un ballet aquatique. Bien entendu, un fil conducteur vient vous prendre par la main et déroule une histoire, mais ce n’est guère le plus important.
Principe de jeu :
Tout débute avec beaucoup de simplicité et de douceur, une immersion immédiate dans un océan d’apparence immense (mais toujours bien délimité au final), les plantes sont présentes pour votre accueil mais la faune marine semble quelque peu absente… Et déjà vous voyez la trame du jeu se dérouler dans votre esprit.
Dans un premier temps, il vous faut maîtriser le contrôle de cette drôle et mystérieuse nageuse que vous interprétez : totalement emmitouflée dans une combinaison de circonstance, seuls ses yeux restent visibles, révélant calme et détermination dans la tâche à accomplir. Les contrôles peuvent s’avérer un peu déroutant : inversés lors de votre lancée du jeu, il vous est possible de les configurer normalement si vous êtes plus à l’aise. Votre voyage peut alors commencer.
Avec beaucoup de souplesse, vous allez pouvoir vous mouvoir très gracieusement dans ce milieu aquatique, jusqu’à y découvrir vos premières interactions. Avec pudeur, l’océan pourra bientôt retrouver toute sa beauté animale, et vous en serez l’acteur principal. Suivant les courants marins, prenant tantôt de la vitesse, séjournant tantôt lors d’une halte pour méditer sur un trône submergé, vous pourrez même grimper sur le dos d’un gros poisson pour vagabonder dans les fonds marins.
Graphisme et contemplation :
Abzû repose totalement sur la contemplation de son environnement. La véritable question est donc : est-il réussi graphiquement ? Prenons-nous une véritable claque visuelle ? Et surtout, avons-nous vraiment cette impression immersive d’être plongé au cœur d’un océan en détresse ?
C’est ce qui est attendu. Pourtant, il ne serait pas juste d’affirmer s’extasier à chaque seconde sur Abzû. Ce n’est malheureusement pas le cas. Tous les décors ne se valent pas, certaines textures sont particulièrement baveuses et le rendu devient vite assez brouillon. Les détails ne sont malheureusement pas assez présents, conférant à certains passages un aspect assez décevant.
En revanche, si certaines scènes sont assez baveuses, d’autres sont véritablement magiques. Certaines rencontres auprès de la faune marine, certaines expressions animales, certaines cohésions entre vous et l’animal sont vraiment réussies, parfois même jusqu’à balayer de votre esprit les passages moins agréables. Les efforts fournis par les développeurs pour rendre le soft poétique sont visibles et réussis. Nous aurions simplement aimer cette impression sur tout le jeu, et non pas uniquement sur certaines séquences.
Amusement et émerveillement ?
Abzû ne déroge malheureusement pas à la règle : une fois que vous aurez compris les mécaniques du jeu, le fil rouge de l’histoire pourrait bien vous sembler un peu moins imprévisible. Pourtant, avec un tel univers et une telle volonté d’impliquer le joueur dans l’émerveillement et la contemplation du monde, qu’il aurait été bon de nous surprendre encore et encore, et pourquoi pas même, de nous instruire ! Il y a tant à dire sur le monde sous marin, tout à découvrir, tant à observer que nous aurions aimé beaucoup plus.
Ça coince pour la durée de vie…
… qui n’est que de deux petites heures, un petit peu plus pour les plus admiratifs. Le soft reste néanmoins très court et sa rejouabilité moyenne de part sa répétitivité déjà évoquée. Si la méditation fait partie de votre quotidien, peut être apprécierez vous de repartir dans le voyage de Abzû mais une jolie veille d’ordinateur avec une musique paisible pourrait avoir un effet similaire !
Enfin, Abzû est disponible sur Nintendo Switch pour 20 euros, une somme plutôt élevée pour ce type de jeu avec une durée de vie peu significative.
Le saviez vous ?
Connaissez vous la série « Saint Seiya Oméga » ? Sans peur ni pitié, Abzu incarne un Dieu des ténèbres avec un style bien particulier… nous sommes bien loin de la majesté de notre nageuse incroyable !
Conclusion
Abzû n’est guère destiné à tous les publics. Les joueurs les plus calmes, en quête de relaxation, pourront y trouver leur compte, d’autant plus s’ils sont touchés par l’univers marins et ses problématiques environnementales. En revanche, sa faible durée de vie et ses graphismes irréguliers malgré un univers propre, pourraient rebuter pas mal de curieux.
LES PLUS
- Grâce et volupté de l’univers
- Certains passages particulièrement poétiques et bien réalisés
- Musiques adaptées
LES MOINS
- Durée de vie
- Graphismes parfois trop baveux gâchant le plaisir de jeu
- Répétitif
- Pas de challenge