Depuis que l’infâme magicien Watrys a jeté un voile sombre sur les environs du village de Tallia, tout le monde est effrayé et rien ni personne n’arrête ses sombres desseins. Le haut conseil a quand même décidé de m’envoyer sur place voir ce qui se passe car depuis des mois, tous ceux qui s’y sont aventurés n’en sont pas revenus. Voilà le récit de mon aventure.
Jour 1 – Mon entrée dans le donjon
Je viens d’entrer dans le donjon, je ne suis pas certain d’être l’élu, mais il faut bien y aller. Je me déplace laborieusement dans des couloirs sombres, éclairés de loin en loin par des torches. Ma hantise depuis que je suis entré, ce sont les rats. Ils pullulent par ici, et j’ai parfois du mal à m’en débarrasser. Un simple coup de dague de gauche à droite devrait suffire, mais certaines fois, mon bras tape au dessus, et je rate ma cible. Pas grave, je suis costaud et j’ai de l’endurance, pour l’instant du moins. Les sous-sols de ce donjon sont assez labyrinthiques, je passe beaucoup de temps à faire des allers-retours, mais ce n’est pas très grave, mon chemin semble s’inscrire au fur et à mesure sur un parchemin et je finis toujours par trouver ce que je cherche. Au cours de mes pérégrinations, je trouve parfois des éléments d’armures, que j’enfile aussitôt pour être plus fort. J’ai aussi découvert des pièces secrètes dans lesquelles se trouvaient de drôles d’objets circulaires avec des symboles dessinés dessus, un peu comme des runes. Je ne sais pas à quoi ça sert, mais dans le doute, je les garde dans ma besace. Je tombe de temps en temps sur des interrupteurs à enclencher ou sur des clés qui me servent ensuite à débloquer mon chemin. J’ai aussi eu droit à quelques énigmes pour ouvrir des portes.
Jour 2 – ma progression dans les tréfonds
Je suis de mieux en mieux équipé, et mon armement commence à ressembler à quelque chose. J’ai juste parfois l’impression d’être un personnage aux mains d’un marionnettiste pas très habile. Mes coups ne font toujours pas mouche à chaque fois, je continue à faire des demi-tours fréquents pour réussir à trouver la bonne direction, mais dans l’ensemble je progresse dans les entrailles du donjon. J’ai aussi l’impression permanente d’entendre comme une musique, un fond sonore plutôt discret, et qui semble rythmer ma progression.
Jour 3 – les choses sérieuses commencent
Ca y est, j’ai enfin compris à quoi servent les runes que j’ai trouvé le long de mon chemin. Cela me permet de lancer des sorts. Le problème, c’est que ce qui devrait être simple, s’avère en fait beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît. J’ai l’impression de bafouiller mes sorts, de bégayer pour lancer une boule de feu, comme si quelqu’un prenait le contrôle de ma personne sans réussir à en avoir la maîtrise complète. Je me sens frustré et impuissant à bien progresser à cause de problèmes qui ne sont pas de mon ressort. Pourtant, j’ai aussi des moments de joie, cet après-midi, j’ai délivré un enfant qui était prisonnier. Il m’a bien remercié et s’est enfui vers la sortie.
Jour 4 – Et ça continue encore et encore
J’ai comme une impression de « déjà vu ». Les ennemis que je croise se ressemblent tous, et les couloirs que j’emprunte sont tous les mêmes à mes yeux. J’ai peut-être déjà passé trop de temps ici pour avoir les idées claires. J’ai encore l’impression d’être pataud et maladroit quand je dois me battre, et ça m’inquiète beaucoup pour la suite. Si je n’arrive pas à résoudre mes problèmes de combat, ça va mal finir pour moi.
Jour 5 – C’est que le début, d’accord, d’accord
J’ai eu la peur de ma vie aujourd’hui. J’ai atteint un niveau inférieur dans lequel se terraient d’énormes araignées. Malgré les potions de soin et d’endurance que j’ai bues pour mener le combat, j’ai vraiment cru y rester, la faute à cette entité qui prend le contrôle de mes gestes, mais qui n’arrive pas à se débrouiller correctement. J’espère que tout finira par rentrer dans l’ordre, qui sait…
Si les paragraphes ci-dessus ne vous ont pas encore donné envie de tester The Keep, voilà quelques éléments pour compléter votre perception de ce titre old school au possible.
Ce jeu est un dungeon-crawler dans lequel on avance case par case, ou on doit résoudre des énigmes et passer beaucoup de temps à faire des allers retours pour voir si les mécanismes que l’on a enclenché ouvrent bien un passage que l’on avait repéré plusieurs minutes auparavant. Comme au bon vieux temps, les développeurs ont intégré une option de mort permanente. Dans ce cas, on progresse tout doucement, on passe son temps à reprendre des potions de soin et des potions d’endurance pour être prêt à affronter les créatures qui se cachent derrière les portes closes. L’accompagnement musical correspond tout à fait à ce que l’on attend d’un jeu médiéval-fantastique. Le seul vrai souci du jeu concerne son ergonomie : passer du double écran de la 3DS au simple écran de la Switch impose des combinaisons de boutons pas forcément idéales, mais bon on fait avec. Sur la 3DS, l’ergonomie n’était déjà pas au top, et la réussite des lancers de sorts n’était jamais optimale.
Grâce à The Keep, j’ai envie de rejouer à Dungeon Master avec la solution papier du magazine Génération 4 sur les genoux. J’ai aussi envie de lancer Legend of Grimrock sur PC, un jeu plus récent pour lequel un mod “Dungeon Master” existe, où le jeu original a été recréé par des amateurs.
Conclusion
The Keep est un très bon Dungeon Crawler, qui vous gardera en haleine pour une petite dizaine d’heures de jeu. Le parcours labyrinthique est suffisamment sinueux pour que l’on y revienne sans aucun problème. Les amateurs du genre se régaleront.
LES PLUS
- Un côté old school assumé
- Une ambiance médiévale fantastique sympa
- La bande son
LES MOINS
- Une jouabilité pas très ergonomique