Suicide Guy est un jeu indépendant sorti en mai 2018 dans lequel le joueur incarne un personnage qui doit trouver le moyen de mourir pour sortir du niveau dans lequel il se trouve bloqué. Sa suite, Suicide Guy : Sleepin’ Deeply arrive en cette fin d’année sur Switch. Le premier jeu n’était pas phénoménal, que vaut la suite ?
Suicide Guy : Sleepin’ Deeply reprend donc le concept de son aîné. On se trouve projeté dans un monde fantasmagorique duquel il faudra trouver le moyen de sortir en mourant. Le genre du jeu est à la croisée des jeux d’aventures, des jeux de réflexion et des puzzles games. Avant toute chose, il faut dire que le jeu est très aride. Tant au niveau des visuels, que du son ou que de la maniabilité. Les graphismes sont plutôt grossiers, mais cela ne nuit en rien à l’aventure. Sur le plan sonore, c’est plus délicat, il n’y a pas de musique.
On entend juste les onomatopés du héros, des sons à la Homer Simpson en moins bien. Le souci de cet enrobage sonore, c’est que le jeu étant basé sur du Die & Retry, on refait beaucoup, énormément les mêmes niveaux pour en comprendre le concept et en venir à bout. Les bruitages ont tendance à taper sur les nerfs à la longue. Sur le plan de la maniabilité, c’est assez austère aussi, les déplacements ne sont pas toujours sûrs dans ce monde en 3D, et il arrive qu’on doive s’y reprendre à plusieurs fois pour passer de plates formes en plates formes en sautant.
La difficulté du titre est très élevée, sans que cela se justifie vraiment. Passer des dizaines de minutes à tourner dans un tableau pour comprendre ce qui doit être fait, puis repasser encore des dizaines de minutes à tenter de faire les bonnes actions quand le système de jeu nous oblige à reprendre le niveau du début à cause d’un gameplay trop approximatif, c’est rageant, puis c’est frustrant, puis ça dégoute d’y jouer.
L’autre souci majeur du titre, c’est son incohérence scénaristique. Notre héros s’endort, se retrouve dans un monde particulier : au bord de la mer, dans le désert, dans une sorte de vallée de la mort, et quand il arrive à ses fins, c’est à dire à mourir, il se retrouve dans un fast food désert où il peut manger hamburger et hotdog à volonté, et surtout passer à l’épreuve suivante. On a l’impression que les développeurs ont pensé que la difficulté des niveaux suffirait à rendre le jeu intéressant, mais ce n’est pas le cas. On ne se sent pas concerné par l’histoire, on avance pour le challenge mais rien d’autre et c’est dommage.
Grâce à Suicide Guy : Sleepin’ Deeply, j’ai envie de revoir le film “Un jour sans fin” avec Bill Murray, rien que pour la scène ou se rendant compte qu’il est immortel, le héros essaie de se tuer de toutes les façons possibles et imaginables.
Conclusion
Suicide Guy : Sleepin’ Deeply est la suite d’un jeu d’action-réflexion très moyen qui, comme son aïeul, n’est pas aboutie, et pour laquelle on a un fort sentiment d’inachevé. Trop compliqué, trop obscur dans ses attentes, trop aride dans sa forme, le jeu ne plaira qu’aux amateurs de challenges vraiment corsés qui ne cherchent pas vraiment une histoire mais plutôt un défi pour les méninges.
LES PLUS
- un challenge élevé pour les amateurs
LES MOINS
- une difficulté vraiment très élevée
- un sentiment de frustration à la longue
- un environnement sonore horrible