De nos jours, les Jeux de rôle ne sont plus à présenter et sont également en plein essor. InXit l’a bien compris avec ce titre fidèle au JDR tout en apportant son lot de surprises dont nous allons faire le tour dans ce test.
InXit a financé son projet Wasteland 2 avec une campagne Kickstarter en 2012 qui a récolté plus de 3 millions de dollars. Le projet a été dirigé par Brian Fargo, fondateur de Interplay (future Blizzard) et InXile, qui est notamment à l’origine du premier opus de Fallout et Wasteland. Le premier opus de Wasteland, sorti en 1988, et qui était un des tout premier JDR électronique, a beaucoup inspiré les deux premier Fallout avant que celui-ci ne devienne un FPS. On retrouve donc pas mal de similitude entre Wasteland 2 et les premiers opus de Fallout. La version Director’s cut de Wasteland 2 est une version améliorée de ce dernier dans laquelle de nombreux aspects ont été améliorés.
Wasteland 2 est un RPG post-apocalyptique dans lequel vous allez faire partie des Desert Rangers, une organisation composée d’anciens ingénieurs militaires ayant survécus à une apocalypse nucléaire et qui se sont lancés dans les terres désolées afin de protéger et venir en aide aux derniers survivants. L’histoire commence par la mort d’un ranger vétéran et votre équipe doit trouver les responsables.
En commençant le jeu, vous devez tout d’abord constituer votre équipe. Vous avez le choix entre commencer avec une équipe pré-construite ou créer votre propre équipe. Si jamais vous ne souhaitez pas perdre trop de temps à la création ou que vous n’êtes pas familier avec la création RPG, je vous conseille de prendre une équipe pré-construite car la création de personnage est très fidèle au modèle JDR, et donc assez fastidieuse. Une fois en jeu, un ranger vous fait le topo de la situation et vous demande de bien vouloir vous charger de quelques tâches pour lui. Je n’en dis pas plus sur l’histoire pour éviter les spoilers. Vous vous apercevrez assez vite que les dialogues sont bien travaillés, réalistes, qu’il y en a beaucoup, et que vous aurez pas mal de choix à faire tout au long de l’aventure, toujours dans un soucis de fidélité au format JDR. Parlons maintenant des différentes mécaniques de gameplay du jeu.
Carte / Déplacement
Afin de compléter les différentes missions du jeu, il faudra vous déplacer pour rejoindre certaines villes et certains relais radios. Pour ce faire, le déplacement se fait assez simplement sur une carte en vue de 3/4 sur laquelle vous déplacez une icône représentant votre équipe complète. Dans cette phase, vous parcourez la zone déserte à la recherche du prochain lieu de mission. Pour plus de réalisme, votre équipe a une réserve d’eau qu’ils transportent et consomment à mesure du voyage. Lorsque celle-ci est vide, vos personnages perdent de la vie ce qui représente un désavantage si un combat survient. Il est toutefois possible de la recharger via des Oasis postées à certains endroits sur la carte. Il est donc important d’aller à l’essentiel sans faire trop d’écart de route. De plus, rappelons nous que nous vivons dans un monde ravagé par une apocalypse nucléaire, il y a donc des zones contaminées qu’il faut éviter sous peine d’être irradié et de perdre encore de la vie. Une fois arrivé sur le lieu que vous cherchiez, vous entrez dans la deuxième phase d’exploration vous permettant de déplacer votre unité en vue de 3/4. Dans cette seconde phase vous aurez l’occasion de fouiller un peu la zone à la recherche de ressources, d’armes et de maps secrètes, mais vous pouvez aussi rencontrer des pillards/brigands qui vous barreront la route et engageront le combat contre vous si vous ne les devancez pas.
Combats
Les combats se déroulent un peu à la manière du Fallout originel mais sont aussi proche du fonctionnement du MMORPG Dofus. Le combat se déroule au tour par tour, vous pouvez voir l’ordre de passage sur une timeline. Durant chaque tour de personnage vous avez le choix entre plusieurs actions. Vous pouvez vous déplacer, attaquer, utiliser une compétence spéciale, recharger votre arme, changer d’arme, etc… Vous oublierez assez vite le “Tir de précision” car ses chances de toucher sont très faibles et son coup en PA élevé, ce qui le rend assez inutile. Attention, chaque action coûte un certain nombre de PA (Point d’Action) dont le nombre total dépend du personnage. Sur ce point, le jeu a intégré une fonctionnalité très intéressante, lors de la phase de déplacement vous verrez deux types de cases, des jaunes et des bleues. Les jaunes représentent la distance maximale jusqu’à laquelle vous pouvez vous déplacer, tandis que les bleues représentent la distance maximale de déplacement permettant l’utilisation d’une attaque ensuite. Cette fonctionnalité est très utile car elle évite de devoir calculer en permanence les PA.
Concernant l’attaque, c’est très classique pour ceux qui sont familiers avec le JDR. L’attaque a un pourcentage de chance de toucher puis, un jet de dégât. L’adversaire réagit à son tour avec un jet d’esquive/blocage. Le pourcentage de chance de toucher est affiché au-dessus de l’ennemi lorsque vous le visez. Votre chance de toucher change en fonction de plusieurs paramètres comme l’angle d’attaque, l’arme utilisée mais aussi l’esquive de l’ennemi. Chaque arme a ses spécificités et certaines armes auront plus de chance de toucher en étant proche des ennemis tandis que d’autres auront plus de chances de toucher de loin (fusils de précision), nous reparlerons des armes plus en détails par la suite. A la fin d’un combat, tous vos personnages gagneront de l’expérience qui servira à les faire monter de niveau. Les combats sont assez simples dans l’ensemble, même si certains nécessitent un peu plus de stratégie.
Compétences et Talents
Quand vos personnages montent de niveau, vous obtenez des points de compétence à répartir. Ces compétences sont importantes pour avancer dans l’aventure car elles permettent parfois de débloquer certains passages ou encore de mieux marchander avec les PNJ. Elles se divisent en trois catégories, Combat, Connaissances et Général. Dans la catégorie combat, vous pourrez améliorer tout ce qui concerne le maniement des armes. La catégorie connaissance apporte des compétences plus générales comme le crochetage, le secourisme, l’informatique, etc… La dernière catégorie, général, vous permettra de booster vos compétences correspondant plus à la personnalité ou au charisme comme le marchandage, le commandement ou encore devenir l’ami des animaux si vous vous sentez l’âme de Brigitte Bardot. Ces compétences sont à choisir avec soin tout en faisant attention de ne pas booster les mêmes sur plusieurs personnages différents.
Les Talents, quant-à eux, permettent de booster certaines caractéristiques ou encore obtenir des bonus (Réduction des dégâts reçus, Augmentation du nombre maximum de PA, etc…). Certains de ces talents nécessitent d’ailleurs des pré-requis, le plus souvent étant d’atteindre un certain niveau dans une compétence.
Inventaire et Équipement
L’inventaire est assez classique pour les adeptes de jeux à inventaire, vous avez tout simplement un inventaire général par personnage avec des filtres disponibles afin de mieux différencier vos éléments. A savoir que les objets ont un poids et que passé un certain poids vous ne pourrez plus rien porter de plus. Veillez donc à bien répartir le poids entre les inventaires des différents personnages. Les objets et équipements se trouvent un peu partout, dans des coffres, sur des pillards, en tuant des monstres, etc… Lors de votre périple vous trouverez aussi des munitions, qui … suspens … servent à recharger vos armes. En effet, si vos armes se retrouvent à cours de munition, il faudra vous battre avec vos poings, et c’est beaucoup, beaucoup moins efficace. Certains objets, les “Camelotes”, ne servent absolument à rien si ce n’est à être vendu. N’oubliez donc pas de les vendre quand vous croisez un marchand pour libérer du poids sur vos personnages.
Parlons maintenant un peu plus en détail de la direction artistique du jeu. Concernant les graphismes, ils sont bons mais sans être exceptionnel, ce qui est surtout lié à une contrainte technique de la Switch, même si on expérimente quelques bugs graphiques en version portable. Cependant, pour un jeu de console portable avec les contraintes que cela implique, les graphismes sont au rendez-vous et les effets, bien qu’assez classiques, ont l’effet escompté. Le petit bémol que je pourrais émettre concerne l’environnement par rapport à la caméra. En effet, il est parfois très difficile de trouver le bon angle de caméra permettant de bien voir son équipe et/ou le chemin à emprunter.
Mais ce qu’il y a de mieux que les graphismes dans ce jeu, c’est l’atmosphère que le studio a réussi à faire ressentir. Lorsque l’on se balade un peu partout, on se rend bien compte qu’il y a eu une catastrophe, entre les cadavres disséminés, les maps où l’on ne croise absolument personne et la carte du monde qui présente plus de zones de radiation et de désert que de villes. La carte est énorme et pourtant elle est remplie de “vide” dans le bon sens du terme. Ajoutez à cela la musique, ou plutôt l’absence de musique. Cette dernière est très peu présente dans le jeu et le son se résume surtout à des bruits d’ambiance (vents, craquement, radio qui grésille, etc…), cela renforce encore plus le côté terres désolés post-apocalyptique et c’est très bien fait.
Conclusion
Même si le portage switch ne bénéficie pas de la puissance graphique de sa version PC, il reste graphiquement très agréable. L’ambiance est juste géniale et le gameplay est très travaillé et complexe, donnant une bonne durée de vie au jeu ainsi que des parties qui ne se ressemblent jamais. C’est un très bon portage de Wasteland 2: Director’s Cut sur switch qui vaut vraiment le détour.
LES PLUS
- Ambiance sonore géniale
- Le système d'événements sur la carte, comme dans les JDR
- Gameplay très varié
- Histoire et dialogue très travaillés
- Addictif
- Très fluide
- Rapport qualité/prix très raisonnable
LES MOINS
- Textes parfois trop petits en version portable
- Parfois compliqué de trouver l’info dans tous les dialogues
- Tir de précision inutile