Développé par les mêmes personnes qui ont donné naissance à Stardew Valley et Risk of Rain, Chucklefish nous prouve une fois de plus sa polyvalence en termes de types de jeux avec ce nouvel arrivant qu’est Wargroove. Avec une sortie calée au 1er Février 2019 sur Nintendo Switch il est l’un des jeux indépendants de 2019 dont la sortie est très attendue des fans de Tactical RPG et plus particulièrement des fans d’Advance Wars et de Fire Emblem.
Un cocktail de Fire Emblem/Advance Wars
Un comparatif qui a souvent été fait sur Wargroove sera une mise en parallèle avec Advance Wars, une série chère au coeur des fans de Tactical RPGs dont la particularité était de commander des armées modernes de soldats armés de fusils, tanks, etc… Pour Wargroove l’une des seules ressemblances sera du côté visuel puisque les combats et prises de bâtiments seront zoomés à la manière d’Advance Wars en montrant l’action le plus fidèlement possible, pour le reste le jeu sera plutôt unique puisqu’il se passe dans un monde fantastique/médiéval un peu a la manière de Fire Emblem, ainsi vous pourrez croiser des mages, zombies et autres dragons formant ainsi une douzaine d’unités répliquées dans des skins différents au travers de 4 factions.
Au niveau du gameplay donc vous contrôlerez des unités dispersées partout sur la carte prenant une forme de « tableau », chaque case correspondant à un point de mouvement pouvant être occupée par une unité et se poser sur la case adjacente d’un adversaire permettra de l’attaquer. Plusieurs paramètres seront à prendre en compte comme le terrain sur lequel vous opérez (des archers en forêt auront l’avantage sur des fantassins sur une plaine), le nombre d’unités dans votre régiment qui doit être supérieur aux adversaires et enfin la classe que vous utiliserez, chaque classe possédant ses spécificités propres permettant de prendre l’avantage sur d’autres. Chaque attaque que vous engagerez ne sera jamais sans conséquences puisque selon le rapport de force face à vos adversaires vous risquez de prendre quelques coups en retour.
Comme pour Advance Wars, une partie gestion des ressources est présente et elle est même très importante puisque de l’or vous sera attribué à chaque tour selon le nombre de bâtiments que vous contrôlerez, ce même or permettra de recruter des unités afin de composer une armée assez mixte pour faire face aux unités adverses. Détruire les bâtiments adverses fera donc partie de la stratégie à adopter afin de le couper de ses revenus et de ses potentiels redéploiements d’unités.
Une fonction intéressante vient également du fait de pouvoir poser votre commandant sur le terrain comme une unité. Cependant, son élimination entraînera une défaite instantanée, il vaut donc mieux être prudent.
Le commandant de votre armée (que vous pourrez choisir parmi 12 commandants uniques) possède un pouvoir qui lui est propre appelé “Groove” dont l’effet diffère en passant du soin en zone aux bonus offensifs ou défensifs. Cette capacité se charge tout de même assez lentement, il ne faudra donc pas en abuser.
Un contenu solo béton
Wargroove propose un mode campagne dans lequel vous suivrez Mercia, une princesse devenue reine suite à l’assassinat de son père dont le but sera d’éradiquer les ténèbres envahissant son royaume natal. La campagne est scénarisée au travers de 7 chapitres découpés en environ 3 ou 4 missions chacuns, de quoi vous occuper un bon moment et vous apprendre les bases des mécaniques de jeu concernant les unités et les pouvoirs Groove de vos adversaires. L’histoire en soi est assez bonne, proposant ses moments comiques et tragiques avec un bon équilibre, le tout est servi par des cinématiques en jeu représentées par les sprites des personnages dans des décors fixes, un point très important pour l’une des fonctionnalités du jeu que nous présenterons dans ce test.
Une fois le mode campagne complété vous aurez accès au mode Arcade, ce dernier vous proposera un enchaînement de 5 batailles face aux 12 commandants du jeu au choix, le tout sur des cartes générées aléatoirement. Ce mode propose une sorte de “survie” puisqu’au moindre échec dans l’enchaînement de combat ce sera le game over. Ce mode a lui seul permettra de justifier de bonnes dizaines/centaines d’heures facilement. Enfin dernier contenu en solo, le mode puzzle qui vous proposera 25 situations différentes qu’il faudra régler en un seul tour de jeu, de quoi se creuser un peu les méninges.
Le Tactical bac à sable ultime
Si le contenu présent d’origine dans le jeu semble déjà bien généreux grâce aux différents modes de jeu, on pourra également compter sur la possibilité de lancer des escarmouches jusqu’à 4 joueurs en composant ou non des équipes, que ce soit en local ou en ligne (cross platform PC/Xbox/Switch s’il vous plaît !). Un point vraiment sympa à noter sur le mode en ligne vient de la possibilité de jouer en asynchrone, ainsi vous pourrez quitter une partie pour la reprendre quand ce sera votre tour de jouer, ce qui techniquement donne la possibilité de gérer plusieurs parties en même temps.
Mais le contenu actuel ne représentera bientôt qu’une goutte dans l’océan de contenus crée par la communauté. Car oui, tout et absolument tout (dans la limite de ce qui existe) est réalisable, vous pourrez ainsi créer vos propres maps pour les partager sur internet mais aussi créer vos propres scénarios et histoires. L’outil de personnalisation est extrêmement complet, ainsi vous aurez la possibilité d’écrire vos propres dialogues, définir des zones sur des cartes permettant de déclencher des événements spéciaux, comme une cinématique ou encore l’apparition d’ennemis, etc… Les personnes voulant s’investir à fond dans la création de scénarios pourront s’en donner à cœur joie tant les possibilités semblent infinies.
Les cinématiques elles mêmes sont personnalisables via les dialogues, les effets sonores déclenchés, les décors, les personnages présents à l’écran, les animations, etc… De plus, à l’instar du mode campagne, vous pourrez vous-même créer une campagne de A à Z comprenant une dizaine de niveaux réalisables aussi bien en solo qu’en coopération. D’ailleurs, les développeurs se sont déjà amusés à partager leur propre campagne. Une chose est sûre en tout cas, si le succès est au rendez-vous, une montagne de contenus sera assez vite disponible créant le Tactical RPG communautaire ultime, comme une sorte de Mario Maker au final, et le tout profitant bien évidemment du cross platform pour la création de contenus. Nous n’avons donc qu’une hâte, découvrir les scénarios de joueurs PC qui pourront proposer des contenus moddés pour le plus grand bonheur des joueurs Switch et Xbox.
Conclusion
S’il sera sans doute fait mention d’Advance Wars de partout dans les tests de Wargroove, principalement pour ses graphismes colorés en pixel art rappelant les opus Gameboy Advance, il n’en est pas pour autant un jeu dénué de personnalité, au contraire. L’univers du jeu et ses différentes factions offrent une identité forte au jeu de Chucklefish qui a su mêler des mécaniques très intelligentes introduites par les séries de jeux de stratégie d’Intelligent System, comme la gestion d’or et de recrutement d’unités basée sur la capture de bâtiments. De plus les divers modes de jeu en solo disponibles sauront vous occuper une quasi infinité d’heures, sans compter les possibilités de création de scénarios et de campagnes entières qui seront partagées dans ce qui pourrait s’annoncer comme un vivier interminable d’histoires en tout genre. Le contenu de base est donc excellent et la communauté fera vivre ce jeu s’annonçant déjà comme un indispensable pour les fans de stratégie sur Nintendo Switch.
LES PLUS
- Le style graphique très agréable et plein d’animations renforçant l’identité du jeu
- La campagne parfaite pour débuter et apprendre les mécaniques
- Le mode Arcade, une sorte de jeu de “survie” dans des parties générées aléatoirement
- Un codex regroupant l’histoire de chaque personnage, les statistiques des unités et capacités
- Jouable en multijoueur autant en coopération que les uns contre les autres, en local ou en ligne
- L’éditeur de niveaux, de scénarios, de campagnes extrêmement complet permettant une créativité sans limites
- Un contenu théoriquement illimité et donc une rejouabilité dans le même ordre
LES MOINS
- Pas de grandes innovations en termes de gameplay
- Pas de différences entre les commandants en dehors du pouvoir Groove
- Editeur pas très pratique à la manette (et absence de contrôles tactiles)