Unruly Heroes nous invite dans une aventure pleine de rebondissements, dans un décor propre et voluptueux, le tout baigné par un conte chinois particulièrement populaire. Des atouts considérables pour mettre en scène un jeu de plateformes bourré d’actions et de surprises. Est-ce bien suffisant pour retenir le joueur…? Nintendo Town vous dévoile les petits secrets de ce jeu qui jongle entre émerveillement et… pointe d’agacement.
Avant toute chose, sachez amis gamer que l’univers de ce jeu repose sur un célèbre conte de la culture chinoise, issu du non moins populaire livre « Les pérégrinations vers l’Est ». Ce dernier retranscrit l’histoire du Roi Singe, ses péripéties pour ramener en Inde de précieux manuscrits sacrés, accompagné d’un moine, d’un homme avec une tête de cochon, et d’un ogre. Parcourant de nombreuses contrées et découvrant aussi bien l’élixir d’immortalité que des vertus peu orthodoxes, le Roi Singe connaîtra bien des aventures au cours de son existence insolite. Si les bases du jeu reposent sur cette histoire antique, la belle histoire restera dans les esprits de ceux qui la vénèrent… pendant que notre jeu suivra un chemin plus léger, prenant même un ton légèrement humoristique.
Un émerveillement soudain :
C’est LE point fort de Unruly Heroes. Ses graphismes sont soignés, comme sorti tout droit d’une aquarelle d’un artiste d’antan. Les tons pastel y sont délicatement superposés aux paysages plus ou moins sombres, les personnages sont dessinés avec précision et finesse. Dotés de contrastes plus prononcés que les différents décors autour d’eux, ils semblent crever l’écran par leurs tenues plus ou moins extravagantes.
L’histoire :
Le monde est en péril : le parchemin sacré est déchiré et ses morceaux sont disséminés. Les ténèbres s’étendent partout où la vie subsiste, bouleversant le paysage et le cœur des bêtes qui deviennent totalement incontrôlables. Comme dans n’importe quel conte qui se respecte, vous devez compter sur votre courage (mais aussi sur vos 3 potos !) pour restaurer l’équilibre et retrouver l’ensemble des parchemins et reconstituer ainsi le précieux sésame nécessaire à la quiétude du monde. Tout un programme.
Plateformes et actions au rendez-vous :
Unruly Heroes repose sur la combinaison du jeu de plateformes, d’énigmes et d’actions. Afin de donner un petit coup de pep’s à l’ensemble, il vous est possible de choisir parmi 4 héros, particulièrement distincts (un singe, un moine, un cochon et un ogre), qui ont tous leur petit rôle à jouer dans l’aventure. Si le dicton prétend que personne n’est irremplaçable, ici il n’en est rien : il vous faudra véritablement passer d’un personnage à un autre pour espérer avancer dans l’aventure. Pour ce faire, il vous est nécessaire d’appuyer sur le joystick, ce qui switche le personnage à l’écran. Simple sur le papier, cette transition s’avère dans les faits assez désagréable dans la mesure où l’ordre des héros est prédéfini : il vous faut donc parfois switcher 3x pour atteindre le héros souhaité. Plus encore si vous ratez le premier coche…
Si cette sélection s’avère quelque peu longuette, l’ensemble de boutons de votre petit joy-con vous sera néanmoins utile, notamment pour les différentes actions possibles lors des combats. En effet, frapper par ici et par là-bas sera grandement facilité par une multitude de coups disponibles. Chaque héros dispose par ailleurs de ses propres attaques.
Vient s’ajouter une action spéciale pour chacun de nos petits héros : le singe parviendra à créer des passerelles avec son grand bâton, le moine s’amusera à actionner des mécanismes à distance, le grand musclé détruira tout ce qui oserait se mettre en travers de votre route, et le petit gros, cliché quand tu nous tiens, se gonflera pour s’envoler délicatement dans les airs. Vous devinerez ainsi sans mal la nécessité de passer d’un héros à l’autre à de multiples reprises au cours d’un même niveau.
Comptez 29 niveaux, répartis en 4 mondes. 4 boss viendront vous titiller tout au long de votre périple. Chaque niveau, mis à part ceux consacrés aux boss, est relativement long et cumule aussi bien des phases de plateformes, d’actions et d’énigmes.
Malheureusement, les phases de plateformes ne resteront pas dans les mémoires pour leurs accessibilités. Si certains passages pourraient bien vous rappeler le Rayman de votre enfance, vous regretterez bien vite le personnage au poing surpuissant et son agilité légendaire. En effet, vos héros restent majoritairement lourds et peu agiles. Grimper sur une plateforme peut se transformer en un petit périple, jusqu’à appuyer un peu sur tous les boutons dans l’espoir d’atterrir enfin sur la maigre plateforme qui vous nargue depuis 5 minutes. Une sensibilité d’autant plus frustrante au cours des combats, notamment ceux des boss, puisque vous passerez certainement plus de temps à calculer avec prudence vos mouvements, plutôt qu’à vous concentrer sur les actions mêmes à remplir pour vaincre les ennemis.
L’action, quant à elle, reste bien présente et plutôt bien dosée. Les montres s’avèrent quelque peu redondants et peu originaux, mais leurs dessins fins et colorés permettent de ne pas y prêter trop rigueur. En revanche, si l’action est globalement claire en solo, l’écran devient vite fouillis à plusieurs… en effet, le soft offre la possibilité de jouer jusqu’à 4 joueurs en même temps. Une bonne idée, qui permet notamment d’avancer beaucoup plus vite dans certains passages : il suffit qu’un seul joueur parvienne à accéder à la suite du niveau, pour entraîner avec lui tous les autres… il va falloir prévoir quelques bières et un pack de sodas au frigo pour retenir vos amis aussi longtemps que nécessaire pour terminer le jeu !
Les énigmes quant à elles sont relativement simples : des statues à pousser par ci, par-là, des mécanismes à activer… accessibles à tous, certaines pourraient tout de même vous faire réfléchir… quelques minutes !
Jouabilité :
Unruly Heroes peut tout aussi bien se jouer en mode dock qu’en mode portable. Néanmoins, sachez qu’il vous sera difficile de profiter du soft dans des conditions un peu exiguës comme dans les transports en commun. En effet, il vous faudra utiliser un unique joy-con pour contrôler les personnages. Malgré une bonne réactivité de ces derniers, l’emploi de la petite manette unique reste toujours inconfortable pour une grande partie de joueurs : les mains sont souvent trop grandes pour une si petite manette ! Cependant, soulignons qu’il est possible de jouer avec la manette pro de la Nintendo Switch. Idéale dans son canapé, nettement moins dans le train où l’écran a tendance à tomber à la moindre petite secousse.
Fun et ennui :
Si Unruly Heroes séduit par ses graphismes fins et colorés, le soft manque cruellement de profondeur pour retenir suffisamment le joueur. En effet, l’ennui finit par rapidement s’installer avec cette impression d’enchaîner des niveaux similaires, des mécanismes qui se ressemblent tous un peu. Certes, certaines originalités méritent d’être relevées (citons pour exemple les changements de corps pour en acquérir les capacités comme le tir à l’arc du loup), mais l’ensemble manque de pétillant, de folie, d’énergie générale pour combler le joueur. Le voyage reste agréable… mais non inoubliable.
Sa durée de vie reste en revanche honorable. Comptez environ une dizaine d’heures pour atteindre la fin de l’aventure. Le double pour les plus courageux qui prendront le temps et la peine de récolter tous les nombreux bonus : les pièces, par exemple, vous permettront d’acheter de nouvelles tenues pour votre quatuor. Un petit attrait sans prétention mais qui a le mérite d’exister.
Multijoueurs :
Comme énoncé au début de ce test, Unrully Heroes est parfaitement jouable à plusieurs, et cela jusqu’à 4 joueurs. Reprenant un peu le même système que celui de New Mario Bros., chacun déambule dans l’écran à sa guise, parfois camouflé par une escapade trop rapide de son camarade. Si l’un des joueurs meurt, il peut rapidement revenir à la vie grâce à ses compatriotes qui n’ont qu’à crever une bulle à son effigie qui ne tarde pas à apparaître.
Annonçons la couleur tout de suite : à quatre, c’est le bor.. c’est le bazar. À tel point que les combats deviennent un petit capharnaüm, où chacun tape n’importe qui, n’importe où. En revanche, l’avancée dans l’aventure sera facilitée : fini les switche entre les personnages et il suffit qu’un seul joueur parvienne à accéder à la suite du parcours pour qu’il entraîne dans sa victoire tous ses petits copains de voyage !
Enfin, pour ceux qui en veulent encore, vous pouvez aussi vous mesurer à vos amis en ligne ! Il vous reste des bières au frigo ?
Unruly Heroes est disponible sur l’eShop de la Nintendo Switch pour 20 euros environ.
Le saviez-vous ?
Ouisticram est un Pokémon directement inspiré du Roi des Singes !
Conclusion
Difficile d’être totalement emballé ou totalement déçu par cet Unruly Heroes. Assurément pourvu de qualités indéniables (graphismes, univers, durée de vie...), ses défauts viennent malheureusement frapper bien trop souvent le joueur et l’empêchent de vivre pleinement cette belle aventure. L’ensemble reste néanmoins propre et jonché de petites surprises agréables. Ponctuées de ces petites touches d’originalités, et avec un prix abordable, les adeptes du genre plateformes/actions pourraient bien s’y laisser tenter...
LES PLUS
- Univers propre et soigné
- Musiques et graphismes qui interpellent aussitôt le joueur par leur finesse
- Durée de vie
- Petites surprises éparpillées au fil du jeu
- Multi-joueurs efficace pour avancer plus rapidement dans l’aventure...
LES MOINS
- - ... mais qu’est-ce que c’est fouillis pendant les combats !
- Une jouabilité perfectible qui impacte considérablement le plaisir du joueur lors des phases de plateformes ou pour la simple transition entre les personnages.
- Histoire finalement rapidement ennuyeuse... tout comme l’enchaînement des différents niveaux.
- Quelques bugs à signaler
Le jeu oblige certes à jouer en mode sur table plutôt qu’en portable mais est jouable avec les deux Joy-Cons sur ou sans le grip, pas seulement avec un Joy-Con seul comme indiqué dans le texte.
Bonjour 🙂
C’est exact ! Bien vu silentgenius. Avec toutes nos excuses pr cette belle coquille. Merci à toi !