Koloro rime avec cocorico : c’est une production française d’un studio indé composé de 3 membres. Le jeu est la première œuvre de skoll studio, mélangeant la plate-forme et le jeu de parcours dans un style poétique. Il n’est pas étonnant de le voir gonfler le catalogue de la Switch depuis ce 22 décembre dernier étant donné du flux continu de jeux indés s’adonnant sur l’Eshop de cette dernière. Il reste plus qu’à savoir si la qualité du jeu porté sur la console de Nintendo en vaut la chandelle. Commençons donc la rêverie …
Le début d’un rêve
On incarne Kora, une fille recherchant à retrouver son amie perdue lors d’un évènement mystérieux. Par la suite, la rencontre avec un petit être se fera, et celui-ci épaulera Kora tout au long de son périple qui se déroule entre le rêve et la réalité des sentiments de Kora. Ainsi, en début d’aventure, ce petit bonhomme donne à notre héroïne un pouvoir lui permettant de parcourir les niveaux qu’elle devra faire : se changer en cube ! Bon ne partez pas tout de suite ça n’a pas l’air bien passionnant sur le coup mais il y a bien plus à voir. Le gameplay se base sur un déplacement automatique du personnage et sur l’utilisation la touche saut pour lui permettre d’esquiver les obstacles, activer des mécanismes, et tout éléments de Game design permettant au joueur d’avancer dans les niveaux. Mais pour pouvoir passer au niveau suivant, il faut activer le portail en récupérerant tous les cristaux féériques que l’on peut trouver pour ainsi continuer la suite du rêve.
En effet ça a un air de déjà-vu, et on ne peut pas qualifier d’original le parcourt de niveau à l’aide d’une seule touche (notamment on peut utiliser l’écran de la Switch pour sauter en tapotant dessus). On pourrait même voir certaines personnes dissuadées de se l’acquérir en voyant l’étendu d’un gameplay trop simpliste aux premiers abords. Pourtant le voyage que Koloro propose va tellement plus loin que ce que l’on pourrait s’imaginer avec si peu de possibilité d’action !
Entre le Die & Retry et la résolution d’énigme
En effet, les niveaux sont tous relativement divers, amenant à agir de maintes façons, comme à devoir assez être rapide pour ne pas mourir lors des enchainements de sauts ou à devoir au préalable bien évaluer la situation pour s’en sortir. En fonction du monde dans lequel on se retrouve, les éléments avec lesquels ont interagi différent assez fortement même si une certaine mécanique de jeu reste encrée de manière à garder un fil conducteur dans le gameplay. Les boss retrouvés prennent efficacement partit de la jouabilité offerte. Tout cela est proposé dans plus de 300 niveaux différents dont un mode difficile et contre la montre pour ceux aimant le challenge. Et si on est plutôt du style de jouer entre amis, pas de soucis ! Retirez les 2 joy con de la Switch et jouer au mode Coopération ! D’autant plus que, même si la campagne de ce mode est de plus courte durée, elle est rigoureusement bien pensée et oblige les deux joueurs à coopérer en jouant d’une coordination précise pour pouvoir avancer dans les niveaux ! Un mode Coop aussi efficace et amusant fait plaisir à voir, c’est rare de voir des indépendants soignant autant ce type de mode lorsqu’il n’est pas promu comme principal atout du jeu. Bref les développeurs français ont fait preuve d’une grande richesse dans leur œuvre, et entre 8 à 10H de jeu pour uniquement la campagne solo, 10€ c’est clairement pas du vol à ce prix.
La difficulté est vraiment bien dosée. Certains niveaux demandent un timing tellement intense pour réussir que l’on retiendra notre respiration et on s’exclamera en disant ouf lorsqu’on arrivera enfin à ce fichu portail ! Enfin, je n’ai rien contre ce portail mais juste que de nombreuses morts peuvent être nécessaires pour l’atteindre dû à l’absence de checkpoint. Et ce n’est pas plus mal justement puisque l’intérêt du jeu résidera dans les skills du joueur qui doivent s’améliorer au fur et à mesure qu’il retente le niveau. Cela peut demander un certain temps à atteindre la sortie puisqu’il faudra s’améliorer techniquement sur le temps de réaction des actions à entreprendre. De ce fait, le level design est à considérer comme intelligemment conçu étant donné qu’il suscite le joueur pour qu’il devienne bon, mais pas exempte de défaut. Quelques zones sur certains niveaux paraissent sans intérêt puisqu’ils n’apportent rien de particulier en plus dans l’expérience de jeu que le niveau peut proposer. Accompagnons à cela la sensation de jeu qui trouve sa faille dans une impression de vide à la fin dû à l’utilisation répétée d’une seule touche et des limitations que cela importe, et on y retrouvera principalement le côté sombre de Koloro qui l’empêche d’être aussi bon qu’il aurai pu être.
Une poésie vidéo-ludique
Si l’on ne veut pas passer à côté de quelque chose, il vaut mieux appliquer le conseil que les développeurs nous donnent en début de lancement du jeu : mettre un casque. Et là on accueille avec calme la merveille auditive. Les OST sont délicates et puissantes à la fois, participant grandement à l’émotion que l’on associe au jeu. C’est charmant, poétique et reposant. Le mélange d’une atmosphère relaxante avec une atmosphère féérique dans laquelle on peut être pas mal sollicité au niveau du gameplay et cela fonctionne étrangement bien. Et face au boss le ton change assez drastiquement ce qui marque d’avantage les combats, qui ne sont pas nombreux. Puis ça colle parfaitement au visuel du jeu : mystique et féérique à la fois.
Esthétiquement joli, Koloro met en avant l’ambiance qui lui est accordé comme il se doit. Le choix des couleurs et des lumières amplifie ce que la musique veut faire passer, et la constante présence de noir rappelle sans cesse l’univers empreint à celui de la rêverie et un peu du cauchemar. Mais ce n’est pas une claque visuelle non plus, ça reste agréable à l’œil mais ça ne regorge pas de détails à tout bout de chant.
Toutefois un problème nous réveille sur un point : au niveau de l’histoire, la narration qui donne voix aux personnages sert plus de prétexte pour jouer qu’une structure supplémentaire améliorant l’expérience de jeu. En effet on ne s’attache guère aux personnages, et c’est plus la volonté de jouer à d’autres niveaux agréablement conçus qui nous pousse à avancer dans le jeu. A mettre en cause pas mal de zones d’ombre dans le scénario qui laissent trop de libertés d’interprétation au joueur, ainsi qu’une écriture peu attachante. Bref l’engagement narratif de Koloro n’est pas solide, mais il est peu probable que l’on va jouer au jeu pour ceci.
Conclusion
C’est dans une ambiance magique que Koloro a été développé avec finesse. On le doit grâce à une durée de vie conséquente mais, un gameplay précis et riche, un level design qui ne reste pas sur ses acquis et des musiques de grande qualité. Cependant à l’édifice on y remarque des poutres mal placées : la jouabilité se basant sur l’utilisation d’une seule touche qui force la redondance vers la fin, et la narration qui n’apporte rien au jeu. Mais cela ne gâche pas tant que ça l’expérience de jeu puisque l’œuvre jeu-vidéoludique française vous propose quand même un contenu de qualité avec même un mode Coop soigné et inattendu. Bref, un jeu pour tous ceux aimant juste s’évader tranquillement sur une multitude de niveaux variés.
LES PLUS
- Les niveaux sont nombreux, riches et généralement très bien réalisés
- Une ambiance entre la poésie et le rêve
- Un portage complet, tirant bien parti des atouts de la Switch
- Une grande durée de vie
- Un mode coop qui en vaut le détour
- Les OST sont superbes
LES MOINS
- La jouabilité est toutefois limitée
- Une narration inutile
Pour le peu que j’y ai joué , j’ai très vite accroché, la precision qu’il faut avoir pour celui-ci est dingue ! J’ai beaucoup aimé son passage où elle dit : je dirais que cet endroit a du piquant XDD , je l’ai eu en promo pour 0.99 centimes , je vous le conseille ^^