Avec une bibliothèque grandissant de jour en jour, la Switch commence à proposer de nombreuses expériences plus ou moins sympathiques, et celle proposé par Death Mark n’est pas de celles que l’on pourrait rapprocher à une petite balade tranquille.
Sorti le 31 Octobre 2018 sur Switch, une date rassurante j’en conviens, Death Mark est un visual novel développé par le studio Experience Inc, publié originellement sur PS Vita en Juillet 2017 au Japon. Coûtant 49,99€, le jeu vous propose rentrer dans la peau d’un personnage amnésique afin de le sauver d’une marque maudite, causant la mort de ceux qui la portent dans d’horribles circonstances.
C’est donc après une introduction relativement longue mais complète que vous vous retrouvez devant le manoir Kujou, amnésique, avec une carte de visite dans la poche, et vous y faîte la connaissance de Marie, une poupée vivante qui vous aidera à comprendre votre situation : si vous ne battez pas l’esprit maléfique qui vous à imposé cette marque, vous mourrez au levé du jour. Mais pas d’inquiétude, car vous serez vite rejoint par d’autres personnages partageant votre funeste destin, et avec leur aide, vous devrez vous farcir un petit nombre d’âmes damnées afin de tous survivre. On a donc un scénario très sympathique basé sur une chasse aux esprits inspirés des croyances japonaises, le tout saupoudré de personnages bien écrits et jamais redondants, ainsi qu’un monde crédible.
Niveau visuel, son genre oblige, le jeu ne nous offre quasi que des images fixes, mais de très bonne facture. Les lieux, bien que répétés dans certaines situations, sont bien détaillés et parfois dessinés sous différents angles. Les personnages, eux, possèdent chacun 3/4 poses différentes collant bien aux situations, il y aura aussi quelques scènes dessinées complètement, elles aussi très sympathiques, et il y a enfin les esprits, qui eux sont animés, certes de façon minimaliste, mais qui généralement arrivent à porter avec brio l’ambiance effrayante du titre.
Passons à la musique, si au final il n’y aura pas énormément de morceaux qui marquent l’esprit, ils font un excellent travail pour instaurer une ambiance malaisante. Et même lors des moments de « repos », la musique laisse bien transparaître que ça ne va pas durer. Il n’y a pas que la musique d’ailleurs, les effets sonores aussi sont très bien utilisés, et les amateurs de bruits de chair réduite en savoureuses compotes seront servis, tandis que les plus effrayés d’entre nous sursauteront au moindre bruit ambiant peu commun lors de l’exploration des différents lieux.
Si ce jeu est un visual novel, ça ne l’empêche pas non plus d’avoir plusieurs éléments de gameplay au milieu de ses nombreuses lignes de dialogues. En effet, chaque chapitre (5 au total + 1 bonus) vous obligera à explorer un lieu hanté afin de battre l’esprit qui s’y terre, le tout accompagné d’un allié de votre choix parmi vos compagnons d’infortune. Un peu comme dans la licence Ace Attorney, vous allez devoir analyser chaque lieu afin d’y trouver des objets utiles et des informations sur votre adversaire tout en faisant des choix intitulés « Live or Die » (Vivre ou mourir pour les non-anglophones qui nous lisent), où vous allez devoir choisir une réponse parmi plusieurs et ce dans un temps limité, afin de rester en vie. Puis vous arriverez enfin au moment fatidique où vous allez devoir affronter l’esprit qui hante les lieux, que vous devrez vaincre à l’aide des objets et des informations que vous aurez récoltés tout au long du chapitre. Mais chaque chapitre possède deux fins potentielles, une bonne et une mauvaise, or, si vous voulez avoir la bonne fin, une analyse très poussée de vos informations sera nécessaire, car un chapitre raté et vous pouvez dire au revoir à la bonne fin du jeu ainsi qu’au chapitre bonus, et autant vous prévenir, certains raisonnements seront parfois très alambiqués.
Niveau durée de vie, finir les 5 chapitres de base pourrait vous prendre entre 10 et 15 heures, le tout boosté par le chapitre bonus et un potentiel recommencement du jeu afin d’obtenir toute les bonnes fins. Si cela reste raisonnable, on aimerait en avoir plus pour un prix aussi élevé, surtout pour un jeu de ce genre qui nous a habitué à des prix plus raisonnable.
Conclusion
On se retrouve donc en face d'un jeu sympathique et bien écrit, arrivant à effrayer tout en tenant le joueur en haleine en lui faisant se poser des questions constamment. Chaque chapitre arrive à se démarquer du précédent, chose parfois rare dans ce genre de jeu basé sur un principe de répétition. Le jeu en lui même n'est bien sur pas à mettre en toute les mains, certaines scènes sont très violentes, sans parler des esprits en eux mêmes, et il y aussi une certaine forme de fan-service... mais ce dernier, en plus d'être particulièrement glauque, joue contre l'ambiance générale. Mais force est de constater que dans son ensemble, le jeu est réussi, à tel point que même sa mauvaise fin, malgré le fait qu'elle bloque le chapitre bonus, ne fait pas tache dans le reste de l'histoire. Or il y a quand même plusieurs barrières entre ce titre et le succès, premièrement, son prix : comme dit précédemment, le jeu n'offre pas assez pour justifier un prix aussi élevé, ne serait-ce que l'ajout d'un doublage complet ferait passer la pilule plus facilement, et enfin sa non-traduction. Certes on devrait être habitués de ne pas avoir de traduction française de ce genre de jeu chez nous, mais il n’empêche que dans cette échelle de prix, cela semble être le strict minimum. Donc Death Mark est un bon titre, certes, mais qui ne vaut le coup que pour les anglophones et lors d'une réduction.
LES PLUS
- Visuellement très beau
- Une ambiance réussie
- Scénario plus que correcte
- Des monstres originaux (et pas charmant du tout)
- Le joueur est actif, pas que lecteur
LES MOINS
- Le prix
- Une certaine difficulté parfois injuste
- L'absence de doublage
- Fan service de mauvais goût