Sortis sur presque tous les supports dont la Wii U et la 3DS pour le premier opus, les jeux de skateboard développés par Roll7 arrivent sur Nintendo Switch. C’est par le biais d’une compilation s’intitulant OlliOlli: Switch Stance comprenant OlliOlli et OlliOlli2: Welcome to Olliwood que nous avons pu enchaîner les tricks et les grinds. Rouler ou mourir !
OlliOlli
OlliOlli se présente comme un jeu de skate en 2D à défilement horizontale où le but est de réaliser de multiples figures et divers grinds de qualité pour accumuler le plus de points possible. Les bases du gameplay résident dans ces enchaînements combinés entre les accélérations, les sauts et les atterrissages de votre personnage. Une fois le tuto passé, vous allez vous heurter rapidement au bitume car le jeu nécessite en effet un petit temps d’adaptation. Vous contrôlez le skateur avec le bouton B pour pousser et prendre de la vitesse mais également pour atterrir et bien se réceptionner. Le stick sera mis à rude épreuve pour sauter et effectuer des figures et grinds. Les gâchettes L et R permettront d’effectuer des spins (rotations) dans les airs. Le plus dur sera de réussir à tout maîtriser mais une fois pris en main, c’est un pur plaisir. Les figures se réalisent donc avec le stick du Joy-Con en mode portable ou du Pro Controller sur TV. Cela va du simple Ollie en poussant vers le haut au quart de tour, demi-tour, tour complet pour un 360 Hardflip. A chaque fois, il s’agit de bien relâcher le stick en hauteur alors que les grinds s’accomplissent sur les trottoirs, rebords et rampes toujours avec le stick (haut, bas, gauche, droite). Il faut essayer de combiner, quand vous le pouvez, les gâchettes L et R. Cela représente près de 120 figures et grinds à essayer, un livre consultable à tout moment vous montrera les combinaisons de touches et un aperçu du mouvement. Ce qui peut paraître assez répétitif dans le fond mais qui s’avère très accrocheur avec une prise en main simple et efficace.
Ne pas tomber de son skate avant la fin du niveau n’est pas si facile. Sur votre chemin, il faudra anticiper les escaliers, voitures, pics, la neige et autres objets menaçants. Le jeu se divise en cinq mondes : urbain, décharge, port, base (neige) et Neon City (ville de nuit). Chaque environnement dispose de dix niveaux amateur et pro, soit une cinquantaine en tout. Il faudra terminer tous les défis d’un niveau amateur pour débloquer le niveau pro et compléter les défis de ces derniers pour atteindre un mode extrême. Dans chaque niveau, nous avons donc cinq défis à réaliser comme atteindre un score de 100k, faire des combos ou tricks spécifiques, récolter des objets, des atterrissages parfaits mais parfois, il serat demandé de ne pas accélérer ou de tenir compte de certaines restrictions. Vous pouvez très bien faire le jeu sans y porter attention mais il sera obligatoire de les réaliser tôt ou tard si vous souhaitez faire l’autre moitié du jeu avec tous les niveaux pros bien plus exigeant. Le level-design est très strict mais bien construit.
Des amateurs de scoring ? Toutes vos actions rapportent des points comptabilisés dans un classement à chaque niveau. Un mode Spots permet même de réaliser un grand combo avec un score élevé, sans tomber une seule fois sinon zéro point à la clé, et à condition de bien se réceptionner pour valider son record (c’est-à-dire ne pas trébucher ni faire un vol plané, ni s’écorcher les genoux ou avant-bras). Même si ce n’est pas la folie dans les modes de jeu, des grinds quotidiens, différents chaque jour pendant une période de 24h, seront là pour vous mesurer aux autres joueurs du monde entier. OlliOlli est très rude voir frustrant mais l’aspect die and retry est omniprésent et donne tout son intérêt au jeu. Il faut cependant aimer le scoring. Avec une bonne difficulté croissante, les plus déterminés prendront goût à progresser quitte à refaire le niveau encore et encore pour le terminer d’une belle manière et repousser ses limites. Pour vous détendre ou vous stimuler selon les morceaux composés, la bande son est de très bonne qualité entre RnB et Électro, et il est possible de changer de piste à tout moment. Enfin, on peut saluer le beau travail sur les bruitages du skateboard.
Graphiquement, le jeu demeure très classique mais cela reste une expérience arcade dans laquelle on ne se focalise pas forcément sur les détails, et le titre s’en sort bien par rapport à son concept : un jeu old school bien calibré et un côté rétro pixel 8-bit d’époque charmant. On ira même jusqu’à qualifier la version portable de complément lorsque vous êtes en déplacement puisqu’elle semble être la moins pertinente en termes d’expérience. Hormis les environnements, les crampes se font assez vite sentir à cause de la rigidité du gameplay et on peut dire que notre pouce gauche a beaucoup souffert. Dernière chose que l’on pourrait reprocher d’une manière générale : l’absence d’un mode replay qui permettrait de (re)voir ses exploits et ceux des meilleurs joueurs.
OlliOlli2 : Welcome to Olliwood
Pour cette suite se nommant OlliOlli2 : Welcome to Olliwood, notre skateur légendaire débarque dans l’univers du septième art avec un nouveau look. Finie la rue, préparez-vous à faire du skate dans de vrais décors de cinéma. On reste dans un jeu 2D qui gagne en qualité graphiquement avec des décors travaillés et colorés mais aussi des arrières plans détaillés. On est face à un jeu plus lisse et encore très bien calibré. On peut quasiment reprendre notre avis sur le premier jeu car cette suite reprend la même recette. A commencer par le même nombre de monde à savoir cinq, constitués de cinq niveaux en amateur et cinq en pro. Première déception, s’il y a largement de quoi faire pour ne serait-ce que remplir tous les objectifs, on n’aurait pas dit non à plus de niveau.
Il y a un rapide tuto puis c’est le retour au die & retry et aux chutes. Le jeu introduit quelques nouveautés appréciables dans son système de combo avec les manuals qui permettent de rebondir et donc de maintenir son combo jusqu’à la fin du niveau. Bien entendu, le timing des réceptions est toujours primordial d’autant que viennent s’ajouter des revert manuals et autres grinds switches. Mais ce n’est pas tout puisque les développeurs ont également introduit des rampes inédites et des collines vertigineuses pour réaliser des sauts de folie avec des niveaux à embranchements multiples. Cependant, le début du jeu est toujours rude pour les novices qui peuvent s’y perdre avec toutes ses figures. C’est pour ça qu’il y a le fameux « tricktionnaire » qui comprend désormais de nouvelles figures comme les 540 shove-its, les anti-casper flips et les darkslides.
Concernant les modes de jeu, nous avons donc le mode carrière dont il est conseillé de terminer chaque niveau sans chuter avant d’ensuite y revenir pour compléter les objectifs manqués. Le mode Spot dans lequel un seul combo est possible permettra ensuite de comparer son score avec les autres joueurs. Le skatepark fait office de mode d’entraînement afin de s’essayer à diverses figures, un mode Course Combo pour jouer avec vos amis et le grind du jour (le défi quotidien) qui change toutes les 24h. Il n’y a toujours pas de réel mode multijoueur ni de replay pour enregistrer ses parties, éléménts pourtant ardemment demandés depuis le premier. Les musiques sont toujours très dynamiques et se prêtent parfaitement au jeu. Terminons sur un petit bémol : on ne peut pas passer d’une version à l’autre en jeu, il faut quitter le logiciel et le relancer pour choisir l’autre version. Pas très ergonomique tout ça…
Conclusion
OlliOlli: Switch Stance est une bonne compilation à prix correct sur l’eShop. Si vous cherchez un jeu de skate exigeant, vous n’allez pas être déçu. Plutôt complet en termes de figures mais un peu pauvre en contenu, vous allez vite devenir accro. Les deux jeux sont fun, difficiles et techniques à la fois. On sent que OlliOlli2: Welcome to Olliwood a gagné en finesse et il introduit des nouveautés appréciables. A petite dose, le jeu devient excellent mais il fait toujours aussi mal au pouce sur de longue session.
LES PLUS
- Gameplay technique
- Fun à jouer
- OlliOlli2 gagne en qualité
- Die & retry addictif
- Bande-son dynamique
- Une compilation à prix correct
LES MOINS
- Aie, mon pouce
- Pauvre en contenu
- Quelques erreurs de traductions
- Toujours pas de mode replay
- Relancer le jeu pour passer sur l’autre version