Il y a 10 ans, Sega décidait de faire vivre à ces fans une ré-interprétation fictive de la Seconde Guerre Mondiale sous la forme d’un Tactical RPG répondant au nom de Valkyria Chronicles. Un titre qui a connu un succès critique mais qui n’aura pas véritablement su se faire beaucoup de fan à son époque. Sur le long terme et après quelques opus en plus, le nom commence à se faire un peu connaître sur la scène du Tactical et Sega a décidé d’annoncer le 4ème opus principal déjà disponible mais également de faire revenir le premier opus sur les récentes plate-formes du moment. La Switch n’a pas été oubliée et nous avons rejoint une nouvelle fois le front au côté de l’escadron 7 se battant pour défendre Gallia. Voici notre rapport de guerre.
Gallia a besoin de vous !
En 1935, l’Europe est dominée par l’Alliance Impériale de l’Est et la Fédération Atlantique à l’Ouest. La ragnite est un minerai aux utilisations multiples et fer de lance même du développement économique de l’Europe fictive de cette époque dépeint par Sega. Dans cette course à la suprématie, les 2 superpuissances finissent par entrer en conflit. L’Empire lance les hostilités et profite de sa supériorité technologique pour prendre le dessus sur la Fédération qui réussit tout de même à stabiliser le front et la progression impériale. Dans le récent Valkyria Chronicles 4 paru sur Switch, nous sommes directement au front du côté de la Fédération Atlantique. Toutefois, nous parlons ici du premier Valkyria Chronicles. Pourquoi faire ce parallèle ? Simplement car les évènements des 2 opus se déroulent en parallèle. Alors que la Fédération Atlantique s’apprête à lancer l’Opération Croix du Nord afin de frapper un grand coup l’Alliance Impériale voire mettre fin au conflit, l’Empire lui profite de la position de défense de la Fédération pour lancer une offensive sur la Principauté Neutre de Gallia. La raison étant que ce territoire proclamé neutre et situé entre l’Alliance et la Fédération s’avère être une terre riche en Ragnite. Fâcheuse coïncidence pour le peuple de Gallia.
Welkin Gunther n’est que le fils de feu Général Belgen Ghunter connu et considéré comme un héros national à Gallia. Celui-ci ne pensait pas rejoindre sa soeur Isara au village frontalier de Bruhl. En chemin, des poissons attirent son attention et il prend le temps d’en faire un croquis. Le timing n’étant pas le meilleur, il se fait arrêter par le capitaine de la milice de Bruhl, Alicia Melchiott, qui le considère comme un espion. Manque de chance, c’est justement au moment précis où Isara sort et cours vers son frère pour le retrouver, qu’un bataillon de l’Empire se pointe et qu’une offensive sur le village de Bruhl est lancée. Welkin est forcé de prendre les armes aux côtés d’Alicia pour tenter de fuir le village. Isara leur présente alors l’Edelweiss, un char modifié par la jeune femme basé sur les travaux et prototype de Belgen Gunther lors de la précédente grande Guerre. Notre trio de protagonistes réussira à fuir vers Randgriz, la capitale de Gallia. Welkin se verra alors attribuer le commandement de l’escadron 7 en tant que Lieutenant. S’en suit alors un long conflit contre le Prince Maximillian de l’Alliance Impériale menant l’invasion de Gallia. Un conflit que l’on vivra aux côtés d’alliés attachants avec chacun une histoire et chacun créant des liens entre eux en progressant dans ce récit. Des personnages haut en couleur et aux développements divers et variés. Tantôt un développement plutôt mélancolique avec des personnages au passé complexe dont on comprend les raisons les motivant à rejoindre le front et d’autres plus colorés amenant plus de douceur dans ce contexte de Guerre.
Globalement, on n’est pas non plus en présence d’une écriture profonde sur le thème de la guerre et ses horreurs, on est plus en présence d’un manga ou d’un anime japonais sur la Guerre. Ce qui laisse du coup place à cet humour et cette ambiance colorée pour contre-balancer avec certains passages plus sérieux. Nous ne sommes pas non plus face à un récit riche en gros rebondissements, quelques surprises vous attendront tout de même mais vous pouvez deviner certains aboutissements très vite. Les annexes sur les autres membres de l’Escadron sont également bon à parcourir pour peu que vous ayez envie d’en apprendre plus sur les membres de votre petite armée. Le gros point négatif c’est que le Sega d’il y a 10 ans n’ait pas pensé à la langue française en localisant le jeu. Contrairement à Valkyria Chronicles 4 qui propose le Français, si vous souhaitez vivre le premier opus sur Switch, on préfère vous prévenir sur le fait que l’éditeur n’ait pas fait d’effort pour cette ressortie Switch et que le jeu est uniquement en Anglais. L’éditeur n’a d’ailleurs même pas forcément pris le temps d’ajouter un peu d’inédit pour motiver un nouveau passage en caisse pour certains fans. Ils ont simplement inclut de base les DLC du jeu original mais rien de totalement nouveau. Une certaine contradiction du coup dans cette sortie du premier jeu Valkyria Chronicles. Effectivement, il y a certainement une volonté de faire découvrir aux nouveaux joueurs le premier jeu de la série d’autant plus qu’il a quelques liens avec le dernier jeu en date. Toutefois, il n’est pas traduit ce qui ne motivera pas forcément les nouveaux fans allergiques à l’anglais. Puis il y a certainement une volonté d’hommage du 1er Valkyria Chronicles et l’envie de faire revivre cette aventure aux anciens fans mais sans aucune véritable nouveauté. Une manoeuvre très étrange. Dans tous les cas, en ligne droite, vous devriez venir à bout du titre en 30 ou 40h de jeu. Pour les plus téméraires visant le 100% et à récupérer toutes les récompenses du jeu tout en faisant touste les annexes ainsi qu’en tentant de jouer dans les autres difficultés du jeu, vous pourrez facilement doubler, voire tripler la durée de vie. On ne saura que conseiller aux nouveaux de se contenter du mode Normal voire Facile tant le jeu peut être cruel. Les conflits de Valkyria Chronicles ne seront pas à mettre sous le commandement de n’importe quel amateur, on vous aura prévenu et l’on va également vous en donner les raisons.
Les prémices du Canvas
Avant d’aller dans le fond du sujet, il nous faut parler de l’enrobage du jeu. Sega a fait l’effort de développer un moteur graphique afin de convenir au style de Valkyria, le moteur Canvas. Il est utilisé pour la plupart des opus de la série et toujours adapté selon les plate-formes concernées par les titres de la série. La particularité du moteur Canvas est de nous proposer un rendu de jeu similaire à de la peinture aquarelle. Si Valkyria Chronicles 4 est le dernier jeu en date exploitant ce moteur, on défendra le premier opus de la série à l’utiliser. Il n’est pas utilisé parfaitement dans ce premier jeu, certaines textures manquent peut être de finition, il y a un effet de flou mais cela ne nous empêche pas d’être éblouie par ce rendu original aux couleurs pétantes. On a globalement vraiment l’impression de voir une peinture s’animer sous nos yeux. On a même un petit effet de fondu décoloré en approchant des bordures de l’écran. C’est à dire que vous avez une belle peinture en visuel sur l’écran et comme pour former un cadre autour de la toile, on a un effet de décoloration en blanc sur les bords. Une véritable série de tableaux et de sketchs crayonnés, défilent sous nos pupilles durant toute l’aventure. On vend justement la mèche mais lorsque ce n’est pas de la peinture, on a tout de même un rendu crayonné avec des traits fins comme si quelqu’un venait de griffonner le jeu sous nos yeux. On prendra l’exemple des missions et champs de bataille du jeu qui nous font voir les 2 aspects de la chose.
Lorsque nous n’agissons pas, nous sommes sur une carte du champs de bataille. Une carte dessinée aux crayons de couleur avec des annotations diverses. On a l’impression d’être en face d’une carte qu’un membre gradé de l’armée nous présente et on se voit en pleine réunion stratégique avec cette carte en face de nous. En fait, on pourrait se dire que nous sommes cet individu gradé avec cette carte sous les yeux et que l’on donne ainsi les instructions à Welkin et l’Escadron 7. Une fois que l’on a bien regardé la carte et que l’on décide de donner des instructions à une unité particulière, on se retrouve à diriger l’unité en question dans un décor coloré et aquarelle. Une réalisation surprenante et originale qui fait désormais partie de l’identité visuelle de la série Valkyria Chronicles. Encore une fois, tout n’est pas parfait mais soulignons que Valkyria Chronicles n’était que le premier jet et titre exploitant le moteur Canvas. En tant que tel, c’est un rendu que l’on saluera pour son originalité et ses couleurs sans parler des tonnes de détaile crayonné que l’on peut relever et qui renvoie directement à son ambiance manga japonais. Citons par exemple, les bruits de pas ou de déplacement de char accompagné d’inscription lettré similaire aux onomatopés de son que l’on lit dans les mangas japonais. Toute cette réalisation s’accompagne de musique aux sonorités très orchestrale et très affilié au thème armée. Disons qu’il y a beaucoup de cuivre mais également des sons aux ambiances plus sombre lors des phases ennemies. Des musiques qui accompagnent magnifiquement bien l’ensemble du jeu sans parler du doublage japonais de qualité. Vous pouvez également passer en Anglais pour ceux qui le désir.
Le BLiTZ refait ses début sur Switch
Après avoir longuement développé sur le moteur Canvas, il est temps pour nous d’étudier le système BLiTZ introduit par Sega pour la série Valkyria Chronicles. De sa vraie dénomination, Battle for Life Tactical Zone, Valkyria Chronicles nous laisse sur un mélange de roman illustré et animé lorsque l’on est au camp avec des moments d’actions et d’interaction sur le champ de bataille. Au camp, la présentation est assez inédite. On se retrouve à tourner les pages d’un livre qui représente les chroniques de cette résistance Galliane face à l’Empire. Chaque moment clé sont à débloquer en progressant simplement dans l’histoire et il s’agit de cliquer sur une illustration du livre pour voir la scène et le récit se jouer. Le livre nous présente soit des illustrations classiques représentant les scènes clés et dialogues importants du jeu ou des images d’une carte du champ de bataille qui représente donc une bataille à jouer. Avant de jouer ces batailles continuons le tour du camp. Le livre ne comporte pas juste les chroniques du conflit mais également des pages faisant office de répertoire de diverses informations sur l’univers du jeu. Toutes ces informations se débloquent en progressant dans le jeu mais vous pouvez par exemple consulter des articles de journaux expliquant le contexte politique et économique de l’Empire ou de la Fédération voire des articles vantant vos exploits et les effets sur la population Galliane à l’arrière. Il y a aussi des articles dédiés au descriptif de votre arsenal ou celui de votre opposant. Autrement dit, il est possible de vous renseigner sur tous les termes complexes et propres à l’univers du jeu. Si vous ne comprenez pas ce qu’est la Ragnite, il s’agit simplement de retrouver et lire la page dédiée à cela. Il est même possible de lire l’historique de vos personnages mais nous y reviendrons. Terminons sur le quartier général. En y allant, vous pouvez entraîner vos protagonistes ou investir de l’argent dans la Recherche et le Développement de nouvelles armes et équipement. Il est même possible d’aller discuter dans un “cimetière” afin d’acquérir des “Ordre” inédits, choses sur lequel nous allons justement développer.
On ne dirait pas à première vue mais Valkyria Chronicles est classifié comme RPG. Le genre rime souvent avec progression de personnage et combat. Valkyria Chronicles propose juste une progression assez originale dans le genre. Il ne s’agit pas de monter un seul personnage de niveau mais toute une classe de personnage. Ainsi, en souhaitant monter de niveau Alicia de la classe Scout, notez que vous ne la ferez pas monter de niveau toute seule mais que tous les membres de la classe “Scout” monteront de niveau. Tout cela se déroule sur le camp d’entraînement dans lequel vous répartissez les points d’expériences remportés sur le champ de bataille sur les différentes classe de personnage du jeu. Alors pas d’inquiétude à ce niveau vu qu’il y a 6 classes à tout casser, chacune avec ces forces et ces faiblesses. A vous de répartir les points d’expériences à votre guise sur vos classes de prédilections. Toutefois, pour mieux en parler et mieux comprendre cela, il nous faut obligatoirement passer sur le champ de bataille. En faisant des recherches ou en vous renseignant un minimum sur Valkyria Chronicles, vous arriverez à la conclusion qu’il s’agisse d’un Tactical RPG. Lorsque l’on parle de Tactical chez Nintendo, il nous arrive souvent d’avoir Fire Emblem en tête avec des unités à déplacer sur un quadrillage puis à sélectionner différentes actions à effectuer. Le but étant de remplir les conditions définies à une mission et menant à la victoire d’une bataille. Ce n’est pas si différent sur Valkyria Chronicles si ce n’est que vous pouvez oublier le quadrillage et ajouter la riposte en temps réel.
Un tactical en temps réel et riche en possibilité
Dans le Tactical de Sega, les phases de jeu sont bien divisées en phases alliés et en phases ennemies. La phase allié correspond à votre tour de jeu et vous pouvez ainsi sélectionner une unité à contrôler parmi celle que vous aurez déployer pour la mission. A ce niveau, Valkyria nous propose un système de “Point de Commande” (PC) avec un PC correspondant à 1 tour de personnage. Notons que vous commencez un tour avec 6 PC, alors vous pourrez agir 6 fois durant la phase. Le nombre de PC peut augmenter selon le nombre de personnage “Leader” sur le terrain qui ajoute 1 PC en plus. Aussi, les Tank vous demande l’utilisation de 2 PC contrairement aux autres personnages. Une fois l’unité sélectionnée, on passe de la vue d’une carte du champ de bataille à une vue à la troisième personne juste derrière celle de l’unité choisie directement sur le champ de bataille. On bouge le stick gauche pour déplacer notre personnage directement sur le champ de bataille et l’on peut interagir avec certains éléments du décor. Il est par exemple possible de ramper sous les hautes herbes pour se camoufler et se faire moins facilement repérer par l’ennemi ou s’abriter des tirs ennemis derrière un barrage de sac de sable. Quelques interactions parmi d’autres dépendamment surtout de la configuration du champ de bataille. Les déplacements de chacune de vos unités dépendent d’une jauge d’AP propre à chaque personnage et en fonction de sa classe. Chaque pas consomme de la jauge d’AP et contrairement à un Tactical plus traditionnel ou vous pouvez annuler votre déplacement en revenant à votre case initial pour peu que vous pensiez avoir fait un mauvais mouvement, Valkyra Chronicles vous demandera de prêter attention à chaque pas que vous ferez. En consommant inutilement de la jauge d’AP, il est probable que vous ne soyez qu’à quelques centimètres d’un sac de sable ou d’une zone de hautes herbes pour vous abriter. Une erreur de calcul qui peut avoir de mauvaises conséquences pour la suite du combat.
Pour le reste des actions, elles dépendent de la classe de l’unité choisie. Dans tous les cas, il faudra que vous passiez en “mode tir” en appuyant sur R lorsque vous êtes sûr de votre positionnement. A ce moment là, vous pouvez tirer avec votre arme, lancer des grenades ou encore vous soigner parmi quelques autres options. La classe “scout” et la classe “Ingénieur” ont une grande jauge d’AP et utilisent un Fusil d’assaut pour attaquer. Ce sont des unités qui peuvent se mouvoir sur de longues distances et sont équipés d’une arme efficace sur une cible proche ou à moyenne portée. Lorsque vous lancez un assaut, votre unité tirera 6 balles sur votre ennemi. Les “Shocktroopers” sont armés de fusil mitrailleuses et tirent donc une vingtaine de balles en un assaut. Cela les rend redoutable face aux unités d’infanterie ennemies. Ils ont en revanche une mauvaise précision sur des cibles à moyennes et longue portée. Les “Lancers” sont équipés de gros lances roquettes et sont efficaces sur les infanteries si vous faites mouche. Ils ont une très bonne défense et sont surtout redoutable face aux tanks ennemis. Les “snipers” sont très efficaces sur les infanteries mais sont très fragiles. Ces trois dernières unités citées ont une jauge d’AP relativement courte. Du coup, on les utilise plus pour des assauts que pour faire de la reconnaissance. Notez que si vous n’arrivez pas à tuer votre adversaire durant votre assaut, il contre attaquera directement. Les dégâts infligés sont également plus ou moins localisées, du moins entre le corps et la tête. Ainsi, vous infligez plus de dégâts et vous avez plus de chance de venir facilement à bout d’un adversaire en le visant à la tête plutôt qu’en visant simplement son corps. C’est pour cela que la classe “Sniper” est très efficace contre l’infanterie, vous avec une lunette de visée avec la possibilité de zoomer ou dézoomer. Ils sont ainsi une classe d’unité qui peuvent faire la différence sur de longues distances. Les Shocktroopers aussi sont efficaces à leur manière lorsque vous êtes proche d’une unité et que vous visez la tête. Il n’est certainement pas agréable de recevoir une rafale d’une vingtaine de balles en pleine tête. Il y a tout de même une part d’aléatoire dans le sens où même si vous pensez viser la tête il n’est pas dit que votre personnage réussira à placer toute ses balles en pleine tête. Ne reste plus que les tanks qui sont un tout autre genre d’unité efficace tout type de situation.
On mentionnait précédemment des interactions avec le décor et la possibilité par exemple de se cacher derrière des sacs de sable. Vos adversaires sont également conscient de cela et applique cette tactique de défense basique. Dans cette position, les unités gagnent énormément en défense et il faudra plusieurs assauts pour venir à bout de juste une seule unité. Pourtant, il existe une solution. En début de tour, vos personnages ont toujours 1 grenade et vous pouvez la lancer pour infliger de gros dégâts de zone et faire sauter le mur de sac. Maintenant qu’ils sont à découvert, si vos adversaires résistent à l’explosion il ne reste plus qu’à les achever en toute tranquillité. Les ingénieurs sont des unités clés dans le sens où ils possèdent une pierre de Ragnite pour rendre une bonne quantité de vie à vos unités. Ils peuvent aussi déminer les routes, redonner des grenades ou munitions, réparer (redonner de la vie) aux tanks et ils peuvent reconstruire les murs de sac. Notez que cela fait partie des compétences des “Ingénieurs” ennemi et qu’il devient du coup urgent de les éliminer en premier. Notez comme on vous le disait que le BLiTZ est un système de combat en temps réel, le temps ne se fige qu’en “mode Tir”. Ainsi lorsque vous bougez, si vous vous trouvez sur la ligne de mir d’une unité ennemie elle vous tirera dessus et peut carrément vous mettre hors d’état de nuire. Cela s’applique évidemment dans le sens inverse. Du coup, l’aspect tactique n’en est que renforcée dans le sens où il est possible que vous veniez à bout de plusieurs ennemis lors d’une phase ennemie ou vous pouvez perdre des unités lors de votre tour de jeu. Concernant la perte de vos unités, lorsque ces PV sont à 0 elle reste sur le champ de bataille au sol en état “critique”. Vous n’avez que quelques tours pour la récupérer et l’envoyer à l’infirmerie, le cas échéant elle sera définitivement décédée. D’ailleurs si un ennemi venait à récupérer cette unité tombée au sol, cela résulterait également par une unité définitivement décédée. Et oui, Fire Emblem n’est pas le seul ambassadeur du “Permadeath”.
Dans un Tactical classique, lorsque vous agissez avec un personnage et que son tour est terminé vous ne pouvez plus l’utiliser avant votre prochaine phase d’action. Dans Valkyria Chronicles, le système tourne véritablement autour des PC. Du coup si vous n’avez que 6 PC et que vous déployez 7 unités cela va signifier que vous ne pourrez pas tous les faire agir, ce qui est stratégiquement assez stupide. Sans compter le déploiement du char qui nécessite 2 PC pour être sélectionné. Dans le même temps, cela signifie que vous pouvez très bien faire agir une même unité plusieurs fois durant la même phase d’action. La contrepartie étant que l’unité que vous sélectionnez à nouveau verra sa jauge d’AP initiale divisé par 2. Cette division se réitérera si vous choisissez à nouveau de la jouer. Autrement dit, vous irez de moins en moins loin. Aussi, les armes comme les grenades ou les munitions des “Lances Roquettes” des unités de classe “Lancer” ne sont pas régénérés si vous les avez déjà épuisé durant la phase d’action. Cela permet de limiter les manipulations abusives de certaines unités puis de penser à des tactiques incluant la manipulation d’autres unités et classe de personnages. Notez que si vous terminez un tour sans utiliser tous vos PC, ceux-ci s’additionnent avec vos nouveaux PC au début de votre prochaine phase d’action. Les PC servent également à la mécanique des “Ordres” que vous donnez via la voix du commandant Welkin. Ces ordres sont des compétences spéciales qui peuvent changer l’issu du combat en cours. Leurs effets sont divers et variés. Il y a des Ordres qui vous permet de renforcer grandement la défense de vos infanteries ou d’autres qui vous permettent de les régénérés. Ces Ordres ne consomment pas tous le même nombre de PC et il peut vous arriver de vous demander s’il vaut mieux les utiliser pour contrôler vos unités directement ou pour donner un ordre. Terminons avec le système de “Potentiel” qui s’apparente à des capacités passives que possèdent chaque personnage. Certains potentiels sont propres à la classe de ces personnages mais d’autres sont uniques à chacun d’eux. Il y a des “Potentiels” qui se débloquent ou évoluent en utilisant plusieurs fois ces personnages afin d’approfondir vos liens avec et surtout après avoir fait leurs missions annexes. Vous le constatez, il y a 10 ans Sega n’est pas arrivé dans le genre avec un jeu bancal mais avec un système bien pensé et riche en possibilité tactique.
Défaut difficile à cacher
Valkyria Chronicles nous propose une progression avec cinématique et scène de dialogue entre vos troupes comme dans un Visual Novel puis des passages sur le champ de bataille pour vivre les affrontements clés du jeu. Tactical oblige, il faut remplir les conditions menant à la victoire en veillant à ce que X ou Y ne meurt pas sous peine d’avoir directement l’écran de Game Over. Dans le jeu de Sega, X et Y représente souvent Alicia et Welkin. Les missions sont plutôt variées : capturer tous les camps de déploiement ennemi, venir à bout d’un certain ennemi, éliminer tous les ennemis parmi d’autres. Certaines missions se déroulent également sous le fameux “Brouillard de guerre” que l’on a souvent dans le genre Tactical. Des missions avec une visibilité très réduite et dans lesquelles certaines unités deviennent indispensable en tant qu’éclaireur. Dans Valkyria, ces unités sont les fameux “Scout”. En fait, il serait plus juste de dire que vous pourriez presque faire uniquement le jeu avec un escadron de “Scout” et un Tank tant cette classe est peut être “trop” équilibrée. Elle peut se mouvoir extrêmement loin, parfois même parcourir toute une zone de combat, elle peut mettre au tapis plusieurs unités avec les grenades ou avec les tirs en pleine tête, sa visibilité en brouillard de guerre est bonne puis les unités de cette classe possède une bonne défense. Certes, le système de PC tente d’instaurer des limites pour varier le jeu mais on ne cachera pas que certaines unités seront forcément plus prisées que d’autres. Ce qui signifie qu’il y a en fait un certain déséquilibre du système de classe.
Valkyria Chronicles peut se révéler très difficile, surtout en approchant de la fin. Il faudra vraiment réfléchir à chacune de vos actions en tenant compte des possibilités que vous offre le jeu. Cependant, chaque mission prendra certainement une bonne heure pour être faite et il n’y a pas de possibilité de sauvegarde automatique ou de sauvegarde que vous pouvez relancer pour revenir en arrière. Ici, il faudra assumer les défaites et quand elle intervient 50 minutes après le début de la mission alors même qu’une lueur de victoire semblait apparaître sous vos yeux. On avouera que cette défaite deviendra difficile à assumer et que beaucoup de joueurs éteindront la console, d’autres jetteront violemment leur joycon dans la pièce. Certaines victoires auront fatigué vos neurones et vous serez récompensés par une scène niaise de ces personnages de manga. Ce qui ne vous motivera peut être pas plus à vivre les histoires annexes de ces personnages. Certes, la Switch est adapté pour le genre RPG et vous vivre une belle expérience sur portable et TV. Toutefois, les missions sont tellement longues qu’on ne sait pas si vous serez motivé à lancer une mission durant vos trajets en train. Il est possible que vous ne puissiez la finir avant l’arrivée. Vous pouvez bien faire une sauvegarde rapide pour reprendre la bataille à un autre moment. Mais allez vous vous souvenir de l’état dans lequel vous avez laisser l’affrontement et la stratégie que vous vous apprêtiez à employer ? Pas forcément, peut être même allez vous reprendre votre bataille en ne faisant que des mauvais mouvements et devoir tout recommencer. Valkyria Chronicles peut rimer avec frustration au final. Il faudra des soldats aguerris et fort pour repousser l’Empire du territoire de Gallia.
Conclusion
Etrange manoeuvre tactique de Sega que de proposer le premier opus de la série Valkyria Chronicles après la sortie du 4ème opus. Une manoeuvre que l’on ne critiquera pas longtemps tant la qualité globale du jeu en fait facilement une des références du Tactical RPG sur Switch et cela même si ce premier opus est pourtant disponible depuis plus de 10 ans maintenant. Certes pour les fans qui l’on déjà fait, il n’y a pas grand chose qui motivera le second passage en caisse. Pour ceux qui ont découvert la licence avec le 4ème opus et qui ont apprécié l’expérience alors Valkyria Chronicles devient par défaut un incontournable à faire. Le seul frein à votre achat sera le fait que contrairement au 4ème jeu de la série, ce premier opus n’est disponible qu’en anglais. Dommage que, malgré cette sortie tardive l’éditeur n’ait pas souhaité poursuivre les efforts entrepris sur Valkyria Chronicles 4. Un Tactical RPG réservé aux plus grands stratèges prêt à se consacrer plusieurs heures sur le champ de bataille et à commander leurs troupes en anglais.
LES PLUS
- Le moteur Canvas et le rendu très manga
- De belles musiques
- Bonne durée de vie
- Un scénario intéressant
- Des personnages attachants
- Le BLiTZ et toutes ses subtilités
- A faire pour les fans du 4ème jeu
- Le Dual Audio disponible
- Tous les DLC du jeu original
- Un très bon Tactical sur Switch
LES MOINS
- Quelques textures d’une autre époque
- Quelques personnages et récits bien niais
- Quelques déséquilibres entre les classes
- Pas d’éléments inédits
- Peut être trop difficile pour les nouveaux stratèges
- Expérience peut être frustrante du coup
- Sous titré en anglais uniquement
« Sous titré en anglais uniquement » :'(