Alors que le récit de la série Ace Attorney ne fait que se poursuivre d’épisodes en épisodes en nous présentant des protagonistes gagnant en maturité et en expérience, les développeurs ont choisi d’explorer un passé très lointain sous forme de spin-off. Daigyakuten Saiban : Ryuunosuke no Bouken et sa suite Daigyakuten Saiban 2 Naruhodo Ryuunosuke no Kakugo, ou Great Ace Attorney, nous proposent une toute nouvelle aventure en tant qu’avocat de la défense, mais prenant place durant l’ère Meiji du Japon (Années 1868 – 1912). Nous étions présents lors des affaires et des procès qui se sont déroulés à ce moment et c’est plus d’un siècle après que nous vous livrons notre bilan sur celles-ci.
Résoudre des affaires dans le Japon et l’Angleterre du XIXème
Nous sommes à la fin du XIXème siècle. Le Japon est en pleine révolution industrielle et période de reconstruction afin de se moderniser après des siècles d’isolation. Le pays s’ouvre au monde et de nombreux japonais partent à l’étranger afin de revenir participer à cet effort de modernisation grâce à leurs nouveaux acquis. Naruhodo Ryuunosuke est un étudiant dont le domaine n’est certainement pas le droit. Avant de poursuivre, soulignons que cet opus est tout de même lié, de très loin, aux récents jeux de la série. En occident, nous connaissons le héros d’Ace Attorney sous le nom de Phoenix Wright, mais sachez qu’au Japon ce même héros ce nomme Naruhodo Ryuuichi. Vous commencez à voir le lien entre ce spin-off et les récents jeux ? Effectivement, nous vivons les aventures de l’ancêtre de Phoenix Wright. D’autres références et liens sont plus ou moins abordés mais sachez qu’il est possible de faire ce spin-off sans n’avoir jamais joué à la série et si le japonais ne vous pose pas de problème, vu que l’éditeur n’a certainement pas l’intention de localiser ce spin-off.
Revenons à notre cher Naruhodo Ryuunosuke, étudiant en seconde année à l’Université Teito Yuumei. Défendre des clients accusés de meurtre fait partie du quotidien de Phoenix Wright, mais peut-être est-ce une malédiction héritée de son ancêtre. Alors qu’il passe une journée comme une autre à discuter avec son ami Kazuma Asougi au restaurant « La Quantos », un flash blanc surgit. Lorsqu’il reprend conscience, c’est avec un revolver à la main et le corps du professeur d’anglais de son université John H. Watson gisant au sol. L’histoire reprend ensuite quelques jours plus tard, devant le juge, sur le siège de la défense et accompagné de Asougi, qui, en tant qu’ami, est le seul à avoir confiance en lui et, bien qu’il ne soit encore qu’étudiant en droit, est également le seul à accepter de prendre sa défense. Cependant, Ryuunosuke apprend que son ami à la chance d’avoir été sélectionné pour partir étudier en Angleterre et l’issue du procès peut avoir de graves conséquences sur ses projets. Il choisit donc d’assurer sa propre défense, sans même avoir une seule idée des mécaniques de la cour, Asougi se tenant à ses côtés en tant qu’assistant. Et si son descendant bénéficie d’une grande renommée et expérience, Naruhodo Ryuunosuke n’a rien d’un avocat. Ses pupilles flottent dans leurs orbites, montrant son inexpérience et ses hésitations. Puis il ne sait pas du tout se faire entendre, si ce n’est en criant « Hai !» (Oui !), afin de montrer qu’il a quelque chose à dire. On n’est donc très loin de l’image que donne son descendant actuel, et cela même en comparant à Phoenix Wright à ses débuts dans le métier. Pourtant, il réussira à se défendre avec brio et à prouver son innocence.
Quelques mois après cette affaire, on retrouve notre cher Naruhodo Ryuunosuke qui se réveille menotté à bord du paquebot Alaclair en direction de l’Angleterre. Il est clair que la malchance tourne autour de cet étudiant japonais de l’ère Meiji. Cet épisode représente la deuxième affaire du jeu qui réussira à nous surprendre dans le sens où il n’y a aucune phase de procès. Certes, nous sommes sur un paquebot et il est difficile d’y faire une pseudo cour d’audience, mais il n’aurait pas été difficile d’inventer mille et une raisons pour avoir une phase de procès. Toutefois, on ne crachera pas dessus car, mine de rien, un épisode découpé uniquement en plusieurs phases d’enquête est plutôt original pour la série. Dans ce second opus, nous découvrons que Naruhodo Ryuunosuke a accepté de voyager clandestinement en montant à bord du paquebot au côté de son ami Asougi. Pour ce dernier, il s’agit simplement de son voyage vers l’Angleterre afin d’y étudier le droit en compagnie de Mikotoba Susato, assistante en droit, et fille de son professeur de droit au Japon. Ryuunosuke voyage donc incognito, en se cachant dans l’armoire d’Asougi qui lui apporte à boire et à manger. Malheureusement pour notre jeune clandestin, alors que celui-ci roupille dans l’armoire, son meilleur ami se fait assassiner. Le meurtre semble se dérouler en chambre close et, lorsqu’on fouille la pièce à la recherche d’indices, quelle surprise d’y voir un passager non invité y dormir ! Il n’en faut pas plus pour que l’on accuse une nouvelle fois Ryuunosuke de meurtre. Mikotoba Susato ne connaissant pas plus notre protagoniste, et bien qu’étant tout deux japonais, elle ne prendra pas la défense de celui-ci et doutera de son innocence. Cela ne l’empêchera néanmoins pas d’enquêter à bord du paquebot avec notre héros, à la recherche de la vérité.
Autre point clé de cette seconde affaire, la rencontre avec un certain détective privé, Sherlock Holmes ! C’était le rêve de Takumi Shu, faire un jeu d’enquête avec Sherlock Holmes, et notre homme le réalise avec Daigyakuten Saiban. D’ailleurs, la rencontre ne se fait pas attendre car c’est lui qui accuse Naruhodo Ryuunosuke du meurtre au tout début, après avoir fait son show et exposé son raisonnement devant tout le monde. Dans nos sociétés modernes, le Héros d’Arthur Conan Doyle est connu pour être un grand détective résolvant les affaires à l’aide de sa grande mémoire des choses, ses bons raisonnements et l’aide de son assistant le Dr Watson. Dans Dai Gyakuten Saiban, Sherlock Holmes semble être un détective connu à travers le monde grâce notamment à des livres faisant l’éloge des affaires qu’il a résolues en Angleterre. Le Dr Watson semble également être un précieux assistant de ces différentes enquêtes, cependant on s’aperçoit très vite que la victime de la première affaire n’est autre que le fameux Dr John Watson. Autre protagoniste important de ce spin-off, qui n’intervient que dans les affaires suivantes du jeu, la jeune prodige Iris Watson. Prodige d’une dizaine d’années, auteur de la série de nouvelles « Les Aventures de Sherlock Holmes », la petite fille est également un génie scientifique.
On ne vous décrira pas en détail les cinq affaires du premier jeu, ni même celles du second opus. On dira simplement que le scénario est très bien écrit dans son ensemble avec des dénouements surprenants. On ose même dire que ce spin-off propose un scénario mieux écrit que la plupart des jeux de la série Ace Attorney. On le place facilement parmi les meilleurs de la série. Les affaires sont non-seulement bien écrites et intéressantes à chaque fois, mais elles sont aussi incroyablement bien liées entre elles. De plus, là où l’on obtenait souvent le verdict « Innocent » sans véritablement douter de notre client, Dai Gyakuten Saiban nous amène à certains moments à nous interroger : avons-nous réellement réussi à accomplir notre travail et fait la lumière et éclater la vérité sur certaines affaires ? On regrettera cependant que l’éditeur ait choisi de diviser l’intrigue en deux jeux car ne faire que le premier vous laissera avec des questions sans réponses. Dans tous les cas, fidèle à la série en général, chaque jeu vous proposera une bonne vingtaine d’heures de mystères à résoudre. En faisant les deux, vous en aurez pour une bonne quarantaine voire cinquantaine d’heures de jeu, selon votre capacité à résoudre les mystères.
Outre cela, on en parlait au début, l’œuvre présente de nombreuses références. Des références lointaines à la série Ace Attorney comme le sabre d’Asougi se nommant « Karma », lié certainement à la famille des procureurs Karma, ou encore des personnages comme l’ancêtre de Phoenix Wright mais aussi le Procureur Boulet. On retrouvera aussi des références culturelles au Japon de l’ère Meiji mais également à l’univers de Sherlock Holmes et l’Angleterre de l’époque. Pour citer d’autres personnages importants représentatifs de ces références, nous avons la présence du célèbre auteur Japonais de l’ère Meiji, Natsume Soseki. Au Japon, Natsume Soseki est considéré comme avant-garde de la littérature japonaise de nos jours. Notons également la présence de l’inspecteur Tobias Gregson de Scotland Yard, dont le nom sera familier aux fans de Sherlock Holmes. Dai Gyakuten Saiban est un véritable nid de références culturelles sur le Japon et l’Angleterre de cette époque, ce qui représente certainement le plus grand obstacle à la localisation occidentale du jeu, ce qui est bien dommage pour les fans de la série Ace Attorney qui ratent ainsi une des meilleures aventures de la série.
Un vent de fraîcheur venu du passé
Pour ceux qui connaissent la série Ace Attorney, Daigyakuten Saiban propose une expérience globalement similaire, enchainant phases d’investigation et phases de procès tout en proposant de nouvelles mécaniques afin de se démarquer des opus principaux. Des mécaniques qu’on se ferait un plaisir de voir être exploitées dans la suite des aventures de Phoenix Wright & Cie. Commençons par les phases d’investigations. Nous explorons plusieurs décors et nous pouvons en examiner les différents recoins en les touchant avec l’écran tactile. Le but est d’obtenir de nouveaux éléments afin de construire un dossier en béton avant le procès à venir. Ces éléments peuvent être des preuves concrètes mais également des témoignages. La grande nouveauté de ces phases porte un nom, il s’agit du « Show de la logique et du raisonnement » de Sherlock Holmes. A un moment des phases d’investigation, on se retrouve toujours avec le grand détective Sherlock Holmes qui, d’un seul coup d’œil à la scène de crime, a su lier de nombreux éléments entre eux afin d’apporter des réponses à certaines choses. Du moins, c’est l’image que l’on a du Sherlock Holmes dépeint par Arthur Conan Doyle.
Pour Takumi Shu et l’équipe d’Ace Attorney, Sherlock Holmes reste un grand détective pourvu d’un grand sens du raisonnement lui permettant de rapprocher beaucoup de faits les uns avec les autres. Cependant, le détective de Capcom relie très maladroitement les choses entre elles, et pas toujours les bonnes choses. Ses raisonnements sonnent toujours faux mais il ne s’agit pas de grosses erreurs de raisonnement, mais plutôt d’erreur sur des détails qui changent drastiquement le sens du raisonnement et apportent de nouvelles conclusions ainsi que de nouveaux éléments de réponse aux affaires en cours. Lors de ces « show », il s’agit ainsi de reprendre les raisonnements de Sherlock Holmes, de repérer les détails erronés et de désigner ce que le détective aurait dû pointer à la place, afin de corriger son raisonnement et diriger ce show sur de nouvelles conclusions, autres que celles faites par le détective. La mise en scène de ces « show » est également dynamique et plaisante à regarder. On y voit Sherlock presque danser sur la scène, pointer les éléments du décor et donc les éléments clés de son raisonnement avec des effets de zoom sur les personnes ou objets concernés, le tout accompagné d’effets de projecteur. Les « Show » sont vraiment des moments importants de chaque investigation mais aussi des moments très plaisants et mémorables de chaque affaire. Cette mécanique donne une autre dynamique aux phases d’investigations de la série Ace Attorney et nous implique un peu plus que simplement toucher les décors puis écouter les témoignages des différents individus concernés par les affaires.
Les deux jeux Daigyakuten Saiban vous demanderont plus que jamais d’examiner en détail les pièces à conviction que vous avez. Vous trouverez souvent de nouvelles pistes mettant à jour le descriptif de ces pièces à conviction, vous permettant de poursuivre sur de nouveaux raisonnements qui vous sauveront la mise. Cet examen en détail n’est pas nouveau dans la série, il est juste beaucoup plus exploité. On a véritablement eu l’impression d’avoir passé plus de temps à examiner en 3D les différentes pièces à conviction du jeu que dans les opus récents de la série principale. D’ailleurs, en parlant de 3D, l’effet stéréoscopique de la console est très bien réalisé avec des personnages qui ressortent vraiment de l’écran. On a même parfois l’impression de pouvoir les toucher, ou caresser un chien tout mimi que nous présente un personnage du jeu. En plus de cela, l’éditeur a fait en sorte que l’effet en question vous aide à identifier plus facilement certains éléments de l’enquête. Autrement dit, c’est quelque chose de rare mais la 3D sert ici, à certaines occasions, au gameplay du jeu. Par exemple, dans l’une des affaires, Iris Watson et Sherlock Holmes vous présentent un prototype d’appareil photo stéréoscopique. Avec deux images similaires, une pour chaque œil, on vous demande de loucher pour simuler cet effet 3D et potentiellement voir apparaitre un élément suspect. Si vous activez l’effet 3D vous n’aurez pas forcément à loucher et vous verrez facilement l’élément en question. Si vous n’aimez pas la 3D, il s’agira tout de même de jouer le jeu et de loucher pour repérer l’anomalie. Un exemple rare et malin d’utilisation de la 3D sur la console portable de Nintendo.
Allons au-delà des phases d’enquête cette fois-ci et abordons les procès. Les fans de la série ne seront pas dépaysés et prendront vite le coup de main. On écoute les témoignages puis on profite des phases de « contre-interrogation » pour presser les témoins et mettre en lumière certains mensonges. La finalité étant de présenter une « objection », une de vos pièces à conviction à l’appui allant véritablement à l’encontre d’un passage précis du témoignage. Cela permettra souvent de faire avancer les faits, de voir apparaitre de nouveaux témoignages, de nouveaux personnages, jusqu’à enfin acculer le véritable coupable de votre affaire. Rien de nouveau pour les fans et une mécanique de gameplay qui a fait ses preuves et qui est toujours jouissive. Daigyakuten Saiban se permet de reprendre un élément provenant du cross-over Phoenix Wright VS Professeur Layton : le fait d’interroger plusieurs témoins en même temps. Il arrive qu’en interrogeant un des témoins, un second réagisse aux propos du premier. Vous pouvez ainsi rebondir sur celui-ci afin de comprendre sa réaction et avoir un nouveau témoignage qui fait souvent apparaitre une contradiction jusque-là invisible. Une mécanique qui donne ainsi plus de profondeur aux phases de procès et apporte un aspect plus vivant à ces phases de jeu dans laquelle nous ne sommes plus confrontés à un seul témoin à la fois.
Dernière mécanique de gameplay totalement inédite, « l’ultime Eloquence ». Dans les deux jeux, la première affaire se déroule au Japon avec un seul juge et un procureur en face de vous. Un classique dans la série. Cependant, en Angleterre, on se retrouve face au procureur mais surtout à un jury composé de six personnes de la population anglaise et le juge rend son verdict selon l’opinion de ces six personnages. Il arrive toujours un moment où le jury met fin à votre interrogatoire et décide de rendre coupable votre client au vu des accusations et preuves contre lui. Votre ultime recours et droit qu’aucun avocat de la défense ne semble utiliser se nomme « l’ultime éloquence ». Naruhodo Ryuunosuke surprendra toujours à recourir à ce droit. Cela l’amène à faire face à ces six personnes et à entendre les raisons qui les motivent à rendre ce verdict à l’encontre de votre client. Vous avez donc soudainement six personnes à interroger et souvent les arguments de l’un sont en contradiction avec ceux de l’autre. Cela vous permet de les mettre en confrontation et de les convaincre que l’affaire n’est pas finie car vous n’avez pas réussi à faire la lumière sur tel point et qu’il faut poursuivre les interrogatoires pour avoir le fin mot de l’affaire. Une mécanique inédite qui donne une nouvelle tension aux procès et qui rend l’expérience beaucoup plus vivante et réaliste qu’elle ne l’a été jusqu’à présent dans la série Ace Attorney.
On ne cachera pas que l’expérience textuelle que propose Daigyakuten Saiban ne sera pas du gout de tous et qu’il faudra aimer lire pour apprécier l’œuvre. L’expérience, à travers les différentes mécaniques que l’on a détaillées plus haut, est beaucoup plus interactive que dans d’autres Visual Novel, si ce n’est l’absence de doublage intégral. Un point sur lequel devrait un jour travailler l’équipe derrière la série Ace Attorney. Bref, la densité de texte est telle qu’il ne sera pas surprenant que vous ayez besoin d’une grande pause au milieu d’une affaire pour reposer vos yeux de tous ces mots à l’écran. On notera que Dai Gyakuten Saiban propose des épisodes beaucoup plus découpés que d’autres opus de la série : vous pouvez avoir un épisode dont la partie investigation et procès est elle-même découpée en plusieurs parties où l’on vous propose de sauvegarder. Les développeurs avaient certainement conscience que les joueurs auraient besoin de pauses. D’ailleurs si vous décidez de reprendre votre partie plusieurs jours après, il y a aussi une catégorie pour relire quelques lignes des dialogues précédant l’instant où vous vous trouvez. Une bonne manière de se remettre dans le bain en se remémorant où vous en étiez. Toujours est-il qu’il est tout à fait possible que vous ayez l’impression que les deux jeux trainent en longueur et cela ne motivera peut-être pas certains joueurs.
Pour le reste, Daigyakuten Saiban propose une réalisation en 3D impeccable et la DA du jeu propose plus de détails que n’importe quel jeu de la série. Certains préfèreront peut-être les couleurs un peu plus chatoyantes des récents Ace Attorney mais le côté plus sombre et terne de Daigyakuten Saiban a également son charme et est en totale adéquation avec la culture britannique et japonaise de l’époque dépeinte. Les musiques sont également une perle pour les oreilles avec des sonorités de cordes plus que jamais présentes et des thèmes dont on saisit rapidement l’inspiration japonaise et anglaise. Dommage qu’il faille payer deux jeux pour avoir la totalité de ce spin-off, sachant que le second opus ne propose de nouveau que la continuité du scénario avec les réponses aux questions que l’on se pose à la fin du premier jeu. Aussi, vu l’état du marché 3DS à l’heure actuelle, il faudra beaucoup de prières pour voir arriver un jour les jeux chez nous. On ne peut que se dire que les diverses références culturelles ont rendu la localisation des jeux difficile. Aujourd’hui, le seul véritable espoir, et miracle, serait de voir une version HD des jeux débarquer sur Nintendo Switch et surtout de la voir localisée.
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