Il est des genres de jeux qui refont surface de temps à autre et qui accrochent les joueurs.
En 1987, la société FTL innovait avec Dungeon Master, un jeu de rôle case par case sur l’ordinateur Atari ST puis sur d’autres supports par la suite. Puis, plus récemment en 2012, Legend of Grimrock ressuscitait le genre du Dungeon Crawler en proposant un gameplay quasiment identique avec les déplacements caractéristiques. Plus proche encore en 2014, il y a eu The Keep sur Nintendo 3DS qui a été adapté sur Switch il y a quelques mois. Et aujourd’hui sort Vaporum, un jeu de rôle case par case dans un univers steampunk. Est-ce que ce jeu apporte lui aussi sa pierre à l’édifice ? La réponse est ici.
Vaporum pose son ambiance directement en deux images fixes. Le héros que l’on incarne se retrouve sur un îlot au milieu de nulle part avec une tour métallique gigantesque devant lui. Il entre et l’aventure commence. A l’intérieur tout est froid, sombre, avec des tuyaux, des grilles, des portes en fer. Du steampunk pur jus. Pour ceux qui ne connaîtraient pas bien ce genre, le steampunk est une uchronie dans un univers de type victorien avec la première révolution industrielle et les machines à vapeur. Beaucoup de mécanismes, de métal, et d’acier. Dans Vaporum, on traverse des couloirs en longeant du tuyaux de part et d’autre, des jets de vapeur sont projetés par moment, des mécanismes faits de roues crantées immenses se mettent en marche, des presses énormes s’entrechoquent, des machineries vieillottes et désuètes tournent à plein régime.
Notre héros, que l’on ne voit jamais puisque le jeu se joue en vue à la première personne, va donc arpenter ce labyrinthe à la recherche de la sortie. Au début de la progression, qui se fait case par case comme dans tout bon Dungeon Crawler, on va trouver un exosquelette qui va augmenter nos capacités. On a le choix entre quatre : un de combat, un lourd, un exosquelette thaumaturgique avec bonus de technologie et un autre d’assaut. Une fois l’armure validée, on part à l’aventure.
Les développeurs ont essayé d’optimiser l’utilisation des touches de la console et un exemple tout simple concerne la sauvegarde rapide puisqu’une combinaison de deux touches permet d’effectuer cette sauvegarde. Chose à faire fréquemment, car il n’y a rien de plus rageant que de mourir bêtement en tombant dans une fosse que l’on n’a pas vue dans la pénombre et de se retrouver dix minutes en arrière avec des mécanismes à remettre en route en refaisant tout un trajet déjà parcouru. Bien qu’il soit extrêmement classique dans son approche du genre Dungeon Crawler, Vaporum apporte çà et là différentes petites améliorations qui sont bienvenues comme les raccourcis de touches, pour se régénérer par exemple ou pour changer de set d’armes. Tout se fait en un clic et évite d’aller ouvrir un menu et de changer les paramètres à l’intérieur. Même chose pour les gadgets technologiques que l’on active par un raccourci et qui permettent de se tirer d’un mauvais pas pendant un combat. Il faut savoir que les armes ont un temps de rechargement plus ou moins long entre deux coups, ce qui est une contrainte importante à prendre en compte. On peut aussi déclencher un mode “arrêt du temps” qui, lorsqu’il est activé, met automatiquement le jeu en pause quand on reste immobile. Cela permet de réfléchir et de mettre en place une stratégie sans paniquer face aux ennemis qui arrivent.
Concernant le bestiaire justement, étant dans le steampunk, on a droit à des araignées métalliques, à des objets volants mécaniques, à des canons automatiques, à des humains cachés derrière des masques en métal ou encore des créatures plus dérangeantes vers la fin. L’environnement sonore permet de conserver cette ambiance. Il n’y a pas de musique, seulement l’écho de vos pas, les grincements des machines, le goutte à goutte de fuites d’eau et les bruits inhérents à un univers fait de métal. Le temps est parfois long dans le jeu car pour résoudre les énigmes qui se posent à nous (très souvent des portes fermées et donc des clés à trouver), il faut faire un grand nombre d’allers-retours pour activer un mécanisme qui va débloquer un passage nous donnant accès à un coffre qui va contenir la fameuse clé recherchée. On a aussi des documents papier ou audio à consulter pour en apprendre un peu plus sur ce qui s’est passé dans cette tour et sur ce qu’est le fameux matériau dont on entend beaucoup parler : le fumium.
La difficulté peut être dosée selon cinq échelons, de décontractée à brutale, ce qui permet de voir une première fois la fin du jeu en une bonne dizaine d’heures avant d’y retourner dans un mode plus difficile et avec un exosquelette différent. On peut à tout moment ouvrir la carte du niveau où l’on se trouve, ce qui permet de voir le nombre de portes qui n’ont pas encore été ouvertes et ce qui permet aussi de voir si on n’a rien oublié à l’étage où on est. Vaporum propose aussi tout un pan un peu RPG avec de l’expérience à acquérir pour améliorer la résistance de son exosquelette et des points de circuits qui servent à améliorer ses armes qu’elles soient tranchantes, contondantes ou à feu.
Grâce à Vaporum, j’ai très envie de relancer une partie de The Keep sur Switch et pourquoi pas de relancer Legend of Grimrock sur PC en installant un mod créé par des joueurs qui reproduit les niveaux de l’ancêtre Dungeon Master.
Conclusion
Vaporum est un Dungeon Crawler qui propose exactement ce qu’on attend de lui, et même un peu plus encore car toutes les petites améliorations de gameplay qu’il apporte donnent une expérience de jeu encore plus convaincante. Si vous êtes fan du genre, foncez les yeux fermés. Si vous voulez découvrir ce type de jeux, n’hésitez pas, son accessibilité vous permettra d’en profiter au maximum.
LES PLUS
- L’ambiance sombre
- Le mode arrêt du temps
- Les énigmes parfois tordues
- Le plaisir du genre Dungeon Crawler
LES MOINS
- Pas de musique en jeu
- Un côté un peu répétitif