Quand on vous parle de Lisbonne, vous pensez forcément à cette belle ville cosmopolite, son tramway qui vous permet de visiter les nombreux quartiers historiques, sa grande place Terreiro do Paço sur laquelle vous pouvez profiter de ce style de musique très atypique qu’est le fado et j’en passe. Mais qui de vous l’aurait associé à l’univers du jeu vidéo dans un métissage de genre ?
En effet, l’éditeur ImaginationOverflow est un jeune et petit studio portugais basé à Lisbonne qui a créé avec Stellar Interface son premier jeu pc puis console (sortie en novembre 2016 sur pc, en décembre 2017 sur xbox puis en janvier 2019 sur Switch). Stellar Interface est un mélange de shoot’em up à défilement horizontal et de rogue-like pour lequel les développeurs ne se sont pas attardés sur l’histoire: il n’y a aucun scénario, pas d’introduction ni de cinématiques, on est au menu dès le lancement du jeu. Je vous conseille avant toute chose de lancer le “guide” qui équivaut à un tutoriel et nous présente d’une manière simple et complète les spécificités du jeu.
Un petit jeu pour le shooter mais un grand jeu pour le rogue-like
Autant être clair tout de suite, si les développeurs s’étaient arrêtés à l’aspect shoot’em up, un test pour ce jeu n’aurait pas de réel intérêt car, hormis un système d’esquive indispensable dans le gameplay, de ce point de vue là le jeu est classique et se serait noyé dans la masse. Par contre, Stellar Interface se démarque avec brio des autres par son côté rogue-like. Les galaxies que vous allez traverser sont composées de plusieurs niveaux, présentés sous forme de sphérier, et tous deux sont générés aléatoirement: ici impossible d’apprendre le moment ou l’endroit d’arrivée des ennemis comme dans d’autres shooter.
Lorsque vous débutez, vous aurez le choix entre 2 vaisseaux (il y en a 8 à débloquer) qui ont chacun leurs spécificités sur les armes à équiper, des statistiques différentes (la RAM qui équivaut à une limite de poids disponible, la vie, la mobilité et le nombre d’emplacements d’armes) ainsi qu’un “consommable” unique qui n’est rien d’autre qu’une attaque spéciale. Une fois installé aux commandes, il faut choisir son armement en fonction de son vaisseau ou simplement de ses préférences car le jeu n’impose rien. Vous aurez le choix entre différents types d’armes (mitrailleuse, torpille, laser…) avec chacune leurs caractéristiques : RAM utilisée, cadence de tir, dégâts provoqués et la largeur du tir. Vous voilà donc paré à dézinguer de l’ovni, il est donc temps de prendre en compte vos missions à accomplir lors de ce run. Elles se présentent aléatoirement au nombre de 3 et varient à chaque nouvelle virée (tuer tel ennemi avec tel arme, se faire toucher par un ovni précis…). Si vous réussissez à remplir vos objectifs, vous obtiendrez pour chacun un tirage au sort d’une “Cartouche StellarnetES” à la fin de la partie qu’elle soit victorieuse ou non. Il s’agit d’un bonus de différentes raretés qui s’utilise une seule fois soit en début de partie pour le run à venir, soit chez un marchand qui se trouve au début d’un niveau afin d’améliorer votre vaisseau. L’organisation terminée, il est plus que temps d’aller nettoyer quelques galaxies. Une galaxie représente en fait un run qui, si vous restez vivant jusque là, se conclut par un boss appelé “suzerain” qui a un pattern évolutif au fil des dégâts qu’il subit.
Avant de lui botter les fesses, vous aurez le choix entre plusieurs niveaux pour lesquels vous avez les informations suivantes : niveau de difficulté, % de seigneur perdu, % d’usine et % de marchand (%=pourcentage de chance de tomber sur). Les seigneurs perdus sont des minis boss, l’usine est un niveau qui diffère dans son fonctionnement car il ajoute un nombre défini d’ennemis à abattre quand au marchand, il vous permet de modifier vos armes ainsi que vos cartouches StellarnetES en pleine partie. Vous n’êtes en aucun cas obligé de faire tous les niveaux pour réussir le run et obtenir la récompense pour la mort d’un suzerain: un badge. Pour achever un niveau, rien de compliqué sur le papier, il suffit de survivre sur la durée qui est représentée par un barre qui se remplie progressivement en haut à droite de l’écran. A la fin de chacune de vos victoire, vous devrez choisir 1 bonus (appelé logiciel) parmis 3 qui améliore votre vaisseau et facilite la prochaine sortie. Lors de ce choix, il est probable qu’un sourire s’affiche sur votre visage car les développeurs ont usé d’humour et de jeux de mots pour la liaison entre les noms et les descriptions des différents logiciels.
Et sinon, ça donne quoi en jeu ?
En pratique, le jeu peut-être rendu très simple comme très compliqué. Vous allez me dire qu’il s’agit là du principe d’un rogue-like avec son côté aléatoire et je ne peux que confirmer. Le problème vient de la génération procédurale des niveaux qui peut rendre la lisibilité à l’écran compliquée en affichant énormément d’ennemis, de débris spatiaux ou de projectils qui arrivent de tous les côtés.
Pour contrecarrer cela, vous pouvez compter sur un gameplay qui est certe classique mais jamais pris à défaut. Le vaisseau répond parfaitement, que ce soit avec les joycons ou la manette pro, et une fois le système d’esquive (qui vous rend invulnérable le temps de son exécution) apprivoisé les niveaux sont très agréables à traverser manette en main. Il n’y a pas de choix de difficulté, celle-ci dépendra réellement de votre dextérité et aussi de votre chance sur les différents bonus. Les graphismes sont correct dans l’ensemble, les ennemis ou projectils sont très colorés et les environnements diffèrent à chaque suzerain tué ce qui rend l’ensemble plutôt satisfaisant tout de même. Ce qui améliore encore ce sentiment et qui est primordial pour un shoot’em up est la fluidité sans faille du jeu peu importe ce qui se passe à l’écran en mode portable comme en mode TV. Par contre, l’aspect sonore n’est clairement pas le point fort du jeu. Les effets de tirs font un peu cheap et les musiques sont assez rapidement lassantes. Je vous conseille clairement de jouer avec une bonne musique bien rythmée de votre choix par dessus afin de suivre celui imposé par le jeu.
Vers l’infini et au delà !
Avec de base 10 vaisseaux, 8 suzerains, 100 missions, 122 logiciels, 17 consommables, 80 badges à obtenir et le côté procédurale on se retrouve là avec une durée de vie de plusieurs dizaines d’heures ( vous pourrez suivre votre progression dans le “Stellar NET” au menu du jeu). Si on ajoute le mode “infini” qui se débloque lorsque vous avez anéanti notre premier suzerain et qui consiste à affronter des vagues d’ennemis qui laisseront derrière eux du loot de soin ou d’amélioration de vaisseau, on atteint une durée de vie infinie. Le seul regret de ce côté est le manque cruel d’un mode multijoueurs surtout local pour ce genre de jeu.
Conclusion
Stellar Interface est un shoot’em up moyen mais un excellent rogue like. Si vous cherchez un shoot’em up plutôt qu’un rogue-like alors il y a clairement de meilleurs jeux de ce style, à contrario, il faut clairement sortir le portefeuille pour payer les 12€99 demandés pour cette petite perle qui se trouve aussi complète , qu’addictive et qui n’est pourtant pas exempte de tout défaut. Un jeu parfait pour le concept de la Switch qui est de jouer n’importe où et n’importe quand.
LES PLUS
- Un contenu DÉMENTIEL pour ce prix
- La génération procédurale des galaxies qui rend les parties toujours différentes…
- Le système d’esquive qui rend plus technique un gameplay plutôt classique
- La rejouabilité
- Très addictif
- Chargement ultra rapide
LES MOINS
- …mais qui rend parfois la lisibilité de l’écran brouillonne
- L’aspect sonore dans sa globalité
- Manque d’un mode multijoueur au moins local
Compte Rendu parfait et complet bien joué !
Merci pour ce test, je viens de tomber dessus car j’ai vu que le jeu est en promo à 2,99 € sur l’eShop. Ca va me convaincre de la prendre à ce tarif là.