Après le sympathique Ape Out, nous nous sommes lancés dans un titre du même genre, en vue de dessus avec des effusions de sang. On range nos poings et on sort nos guns, 12 is Better Than 6 fait tout de suite penser à un Hotline Miami. Développé par Ink Stains Games, on est allés faire un tour au Far West et nous n’en sommes pas ressortis indemne. La direction artistique attire forcément l’œil mais l’historique du projet fait un peu peur quand même…
C’est donc via un financement participatif sur Indiegogo que le studio dévoile son jeu en mars 2015. Malheureusement, c’est un gros échec avec à peine 100$ sur les 4500$ demandés et aucune mise à jour des développeurs. On aurait pu s’arrêter là mais 12 is Better Than 6 revient quelques mois plus tard en septembre de la même année avec une campagne sur Kickstarter et un budget qui triple. Ce n’est plus 4500$ qui est demandé mais 15.000 livres soit environ 17.500€. L’équipe atteint son objectif de justesse et le titre était prévu pour une sortie en mars 2016 sur PC. Sauf que Ink Stains Games ont bien pris les backeurs pour des couillons et a finalement sorti le jeu un mois après la fin de la campagne Kickstarter sur Steam, ce qui voulait donc dire qu’il était prêt depuis le début. Les développeurs n’ont même pas utilisé cet argent pour les paliers suivants avec des DLC prévus. Super ambiance donc, et quelques années plus tard, le jeu est porté sur l’eShop Nintendo Switch et il contient bien entendu la traduction française déjà présente sur PC.
12 is Better Than 6 nous propose d’incarner un fugitif mexicain se nommant Juan, ancien forçat luttant pour sa survie et sa liberté dans les États-Unis des années 1870. On se réveille dans une mine en tant que prisonnier qui doit casser des cailloux. A la première occasion, on tue les gardes et on part chercher des réponses. Il y a quelques dialogues ponctués d’insultes grossières, on se demande si c’était nécessaire et l’histoire sert seulement pour le contexte du jeu. 12 is Better Than 6 se présente donc comme un jeu de tir à défilement vertical ou l’on se déplace en vue de dessus pour dézinguer tous les ennemis passant par là. Pour se faire, il y a deux approches, la première en mode infiltration au couteau. Pour celle-ci, cela marche bien quand il n’y a pas plus de deux ennemis à l’écran, sinon on se fait vite tuer. La seconde avec une arme de type carabine, fusil de chasse à double canon, revolver et mitrailleuse lourde. Mais l’une des particularités du gameplay est la recharge de ses armes. car il faut appuyer sur la gâchette gauche pour ouvrir son arme et ensuite sur Y pour ajouter les balles manquantes. Pour tirer c’est presque la même chose : on sort son arme avec la gâchette gauche, on vise avec le stick puis on tire avec la gâchette droite. Autant vous dire que ces combinaisons on l’air simples mais que vous allez mourir très souvent dans le jeu.
Les niveaux se parcourent très vite, il faut quatre heures pour terminer le jeu qui mise beaucoup sur le die & retry. La difficulté est bien présente et va vite vous faire rager. Vous prenez une balle, c’est fini, mais il en va de même pour vos ennemis. On peut briser des vitres, looter des maisons, balancer de la dynamite pour varier un peu le gameplay. L’une des autres spécificités du jeu vient du fait qu’il arrive fréquemment de ne plus avoir de munition. Pas de problème alors, vous pouvez à tout moment récupérer l’arme de votre adversaire précédemment refroidi et vous en servir. Malheureusement, si on finit par s’habituer à la prise en main et à la recharge des armes, le jeu accumule les soucis.
On peut commencer par parler de la caméra qui parfois se barre où elle veut mais surtout dont le champ de vision est bien trop limité pour anticiper l’arrivée des ennemis. Ensuite, l’intelligence artificielle des ennemis ne vole pas haut non plus. Au moindre coup de feu, ils vont tous se jeter sur nous sans même se mettre à couvert. Il arrive même, par moment, qu’ils se tuent entre eux. Le point fort du jeu se trouve dans sa direction artistique en noir et blanc, laissant apparaître uniquement le sang des ennemis. Les environnements désertiques du Far West sont dessinés à la main. On passera par des saloons de bas étage et de luxueux cabarets, vous rencontrerez des colonies indiennes et des caravanes de marchandises. Et bien sûr, n’oubliez pas de vous attirer des problèmes partout où vous allez ! Cependant, les graphismes desservent la lisibilité du gameplay car il est difficile de distinguer les zones où l’on peut se mettre à couvert à cause d’objet mal pensé et un level-design peu inspiré. La bande-son du jeu est entraînante et plutôt réussie. La dernière mise à jour du jeu a l’air de corriger quelques soucis mais cela n’empêche pas de rester coincer entre des murs par moment ou de se taper quelques ralentissements.
Conclusion
Au vu des premières images du jeu, on pourrait être tenté par cette direction artistique en noir et blanc. Malheureusement, cela lui cause plus de tort qu'autre chose, avec une lisibilité de l’action entravée par des objets ou ennemis mal dessinés. 12 is Better Than 6 est un jeu qui sonne assez creux au final et quand on connait son historique, on n’est pas étonné. Si le gameplay est intéressant et dynamique, il aurait mérité davantage d’optimisation, que ce soit au niveau de la caméra, de l’IA, du level-design ou encore des nombreux bugs. L’histoire se révèle grossière et sans intérêt, la faute à un personnages sans grande prestance. C’est donc assez difficile de le recommander, même s’il n’est pas inintéressant pour autant.
LES PLUS
- Sympa graphiquement
- Le système de rechargement
- Bonne bande-son
LES MOINS
- Court et creux
- Des soucis de lisibilité
- Une caméra mal calibrée
- Une IA débile
- Des bugs gênants