Warparty (Nintendo Switch) – Le test

“Chère Maman, cher Papa,
La colonie se passe bien, je me suis fait un tas d’amis et même si on travaille dur, on rigole beaucoup quand même.

Quand nous sommes arrivés, il n’y avait qu’une grande habitation. Nous avons alors dû récolter des ressources pour pouvoir construire de nouvelles huttes, mais aussi des fermes, des casernes et une maison de guérisseur. C’est très utile une hutte de guérisseur, car on se blesse pas mal ici. Hier un grand s’est éloigné du camp et il a été attaqué par des petits dinosaures. Oui, des dinosaures ! Personne ne nous l’avait dit, mais il y a plein de dinosaures de toutes les tailles par ici. On a quand même bien rigolé quand Maxence a voulu monter sur un tricératops en se prenant pour un cavalier. Il n’a pas tenu très longtemps et il s’est fait mal en tombant sur les fesses. L’avantage avec les dinosaures te dirait Alceste, c’est qu’une fois qu’on en a tué un, on récupère de la nourriture, et c’est plutôt nourrissant le dino ! Demain, on va aller se battre contre les deux autres clans de la colo. Nous on est les Vithara, on est les meilleurs ! On apprend à dresser les dinosaures. Les autres, c’est les Nécromas, ils aiment les trucs de morts et les zombies, et il y a les Sylvestres qui sont plutôt des babas cools un peu cradoques. Le temps passe lentement au camp, tu me manques et j’espère qu’on va rapidement trouver ces fichus artéfacts dont les chefs nous parlent tout le temps pour enfin écraser les deux autres camps. Je t’aime, ton Nicolas”

Qu’il est loin le temps béni des colonies de vacances. A cette époque-là, on lisait “le Petit Nicolas” et on faisait des parties interminables de Age of Empires. C’était il y a plus de vingt ans, sur des PC d’un autre âge, avec des personnages qui se cachaient derrière les constructions et qu’on ne retrouvait jamais (les plus anciens savent de quoi je parle…). Warparty est un STR ou jeu de Stratégie en Temps Réel, un genre de jeu dans lequel il faut développer un empire en partant d’un tout petit village composé d’une hutte et de quelques villageois. Ces villageois récoltent des ressources qui permettent de créer de nouveaux bâtiments, de générer des combattants et de partir en guerre contre ses adversaires. Les STR ont très souvent posé leurs décors dans un cadre historique (Age of Empires, Civilization, the Settlers), ou un cadre futuriste (la série Starcraft), ou encore un cadre d’heroic fantasy (la série Warcraft), mais Warparty n’entre pas dans un de ces trois cas. Warparty propose de débuter dans un monde préhistorique (et un peu fantastique quand même) rempli de dinosaures et de héros aux pouvoirs magiques.

Tout commence par un tutoriel, bien utile dans ce genre de jeu pour débroussailler un peu ce qui nous attend. Les premiers niveaux nous permettent de comprendre comment gérer son peuple ou quelles constructions sont disponibles, mais avant toute chose, il vous faudra d’abord choisir entre trois factions : les Nécromas, qui sont des nécromanciens, adeptes de l’ancien art Go’n, les Vitharas, qui sont retournés à leurs instincts primaires pour ne faire qu’un avec la nature et vivre en harmonie avec les animaux et enfin, les Sylvestres, qui sont les sages, spécialistes du soin et vivant en harmonie avec la nature. Le choix de sa faction déterminera l’angle de progression de sa tribu. Dans tous les cas, le démarrage d’une partie de STR est toujours très lente, on a des villageois au compte-goutte, on arrive laborieusement à créer une ferme, puis une caserne, puis une hutte supplémentaire, Warparty n’échappe pas à cette règle immuable. On progresse lentement dans le jeu, ce qui n’est pas un mal, car il faut du temps pour s’habituer à jouer avec une manette et des combinaisons de touches.

Les développeurs ont prévu un système de choix multiples en forme de cercle. On sélectionne un ouvrier, on appuie sur la gâchette gauche, et tous les bâtiments que l’on peut construire apparaissent. On peut construire ceux que l’on a débloqués auparavant, et on ne peut construire un bâtiment qu’uniquement si on possède les ressources nécessaires. Une fois que les ressources augmentent, on peut se permettre de créer des guerriers. Si on développe une écurie, on aura des guerriers chevaucheurs de dinosaures, ce qui est plutôt classe. Enfin, plus on se développe, plus on acquiert de compétences et de pouvoirs spéciaux. Ces pouvoirs se débloquent notamment en prenant possession de zones particulières, des cercles de pierre disséminés sur la carte. Ensuite, on pourra déclencher la foudre ou invoquer des zombies par exemple selon la faction que l’on aura choisie.

Graphiquement, le jeu est propre. Un zoom léger est disponible pour mieux repérer ses personnages ou, au contraire, pour avoir une vue plus globale sur la carte. Niveau sonore, la musique d’ambiance est suffisamment sobre pour ne pas rendre fou à la longue. Les bruitages sont corrects mais sans plus. En ce qui concerne les modes de jeux, outre l’indispensable tutoriel, Warparty propose un mode scénarisé de campagne classique qui permettra de mieux comprendre les us et coutumes des différentes tribus. L’intérêt de faire les campagnes réside aussi dans le fait de pouvoir choisir son niveau de difficulté selon cinq paliers, de très facile à très difficile. On peut donc découvrir les histoires du jeu en prenant peu de risques et y revenir ensuite pour le challenge. Le mode survie demandera de tenir le plus longtemps possible face à des hordes d’ennemis. Le mode escarmouche contre l’IA permet de personnaliser sa partie en choisissant sa carte, le type de ressources, le nombre de villageois, la présence ou non du brouillard de guerre, le nombre de tribus adverses et le niveau de difficulté. Bref, de quoi passer des heures et des heures de jeu quand on aime les STR et que l’on possède la Switch.

Grâce à Warparty, j’ai très envie de regoûter aux joies des parties endiablées de Age of Empires en y jouant avec une souris, ce qui est quand même plus pratique.