Avec Dragon Sinker, ExE Create a voulu rendre hommage aux bons vieux JRPG qui ont fait la vie belle aux consoles 8 bit dans les années 80-90. Le titre, édité par Kemco, a débarqué depuis quelques temps sur Nintendo Switch, après un passage sur 3DS et smartphone. Suivez-nous, il est temps d’enfiler son armure de plaques, prendre son arme préférée et allez explorer un nouveau monde heroic-fantasy !
A la manière d’un vieux Final Fantasy, l’histoire commence par un combat terrible avec un dragon. Vous dirigez une équipe de trois personnages et vous prenez la raclée de votre vie face à Wyrmvarg; bien entendu votre première défaite fait partie du scénario. Pour le reste de l’histoire, vous repartirez en quête de détruire ce vil dragon, à travers une aventure où vous ferez moult rencontres et nous reviendrons sur ce point en abordant le gameplay. Sachez que si l’aventure parait bateau au premier abord, surtout pour les vieux de la vieille qui ont écumé tous les classiques de la NES et de la SNES, le scénario monte en puissance progressivement et personne ne sera déçu.
Au cours de votre long voyage, vous vous baladerez dans la pampa, visiterez des grottes et ratisserez des donjons. Dans la plus pure tradition des JRPG, vous devrez effectuer un maximum de combats aléatoires afin de faire monter votre niveau d’expérience pour vous et votre (vos) équipe(s) afin de devenir de plus en plus balèze pour pouvoir affronter les vilains qui montent eux aussi en puissance au fur et à mesure que le scénario progresse. Bien entendu les combats apparaissent de façon aléatoire, sont vus de côté, à la façon des premiers FF et se déroulent au tour par tour. Pour les moins patients, il y a la possibilité de traiter les combats en automatique, laissant libre cours à la console et vous plaçant en observateur lors de vos rencontres hostiles et hasardeuses.
Dans Dragon Sinker, suivre la trame de l’histoire principale c’est bien mais faire des quêtes annexes, c’est mieux. Effectivement, un des aspects intéressants de son gameplay se trouve dans la possibilité de recruter des personnages pour vous accompagner afin de créer d’autres équipes, de trois ou quatre personnes, et avec lesquelles vous pouvez permuter à tout moment (sauf en combat). Ces nouveaux comparses se joindront à vous après que vous ayez effectué quelques taches ou services pour eux. Au total, ce sont douze personnages que vous pourrez rameuter à votre cause. Au départ, votre personnage principal est un prince humain, ensuite, vous pourrez rencontrer, entre autres, un moine, un nain et sa femme, un maitre d’armes, une elfe et son chaperon. Un système de loterie vous permettra également de recruter un chat, un gorille et même un hibou.
A la façon d’un FFV, il existe dans Dragon Sinker, un système d’apprentissage de métiers pour spécialiser vos personnages. Vous aurez le choix parmi Guerrier, Mage, Barde, Danseur, Chasseur, Boulanger, Villageois, Chevalier, Revenant, Marchand, Voleur et bien d’autres. Chaque métier à une compétence de base et d’autres compétences qui s’ajoutent chaque fois que vous augmentez votre level métier. Vous pouvez changer le job d’un personnage quand vous le souhaiterez, cependant il faudra de nouveau faire monter son rang pour ce nouveau métier et vous ne pourrez plus utiliser les compétences du précédent. Enfin, lorsqu’un personnage maitrise un job (rang 10), il conserve la compétence de base de celui-ci et peut donc se lancer dans une nouvelle reconversion professionnelle. Vous l’aurez compris, si vous souhaitez pousser le système, vous pourrez donc faire apprendre toutes les compétences de base à tous les personnages recrutés que vous le souhaitez (sauf pour les animaux).
Graphiquement voulu retro à souhait, Dragon Sinker a l’apparence d’un jeu 8 bit. En mode nomade cela passe très bien; en revanche, si vous jouez en mode dock sur une télévision, il faudra un petit temps d’adaptation aux gros carrés de pixels. Les décors sont à la fois variés et classiques pour le genre, avec les biomes habituels. Côté bestiaire, nous aurions aimé un peu plus d’imagination de la part des développeurs qui usent un peu trop du changement de couleur des ennemis pour signifier qu’ils sont plus forts que leurs congénères, multipliant ainsi le staff de méchants sans trop en inventer d’autres. Coté bande son, le old school est aussi de la partie avec des très belles mélodies chiptunes complètement dans la veine des anciens JRPG. Rien d’étonnant, puisque c’est Ryuji Sasai (Xak, Mystic Quest, Final Fantasy Legend III, Rudra no hiho) qui a notamment travaillé sur des OST pour Square de 1991 à 1998 mais aussi sur la B.O de l’anime les Mystérieuses Cités d’Or dans les années 80. Bref, l’OST est puissant dans son genre et accompagne l’aventure avec splendeur.
Le jeu n’est pas difficile, pour peu que vous farmiez de l’expérience régulièrement. Concernant vos points de vie, il est possible à tout moment (sauf en combat) d’utiliser un récupérateur en appuyant simplement sur le bouton R (et c’est gratuit). Les boss ont des mécaniques facilement assimilables et le jeu regorge d’objets bien utiles sur la map et dans les boutiques. La durée de vie de Dragon Sinker dépendra de vous. L’histoire principale peut se terminer en quelques heures cependant plus d’une vingtaine de quêtes secondaires vous sont proposées, il existe des donjons cachés et une fin peut en cacher une autre ! Enfin, quatre DLC sont disponibles sur l’eshop mais ils n’apportent pas grand-chose à l’expérience de jeu tout en étant à un prix élevé mais, si vous souhaitez obtenir des objets permettant d’augmenter votre XP et vos job points, jusqu’à 300% à chaque gain mais aussi être soignés de tout types de maux à chaque fin de combat avec un HP/MP full recovery, vous pourrez toujours dépenser, au total, pas loin de dix-sept euros (avec effets de chaque DLC cumulables en prime).
Conclusion
Même si graphiquement (surtout en mode TV) le jeu pourra paraitre tel de la bouillie de pixel, surtout pour les profanes, la bande son de grande qualité et le scénario profond leurs feront rapidement oublier cet aspect. Dragon Sinker représente une belle aventure pouvant aller d’une dizaine à une vingtaine d’heures de jeu, suivant les motivations de chacun à remplir toutes les quêtes secondaires et obtenir une maitrise de tous les jobs par tous les personnages recrutés tout au long du jeu. Dragon Sinker ne sera pas une surprise si vous l’avez déjà joué sur 3DS et/ou smartphone mais si n’y avez jamais posé les doigts dessus et que vous êtes nostalgique des bons JRPG du siècle passé, c’est un titre à ne pas manquer.
LES PLUS
- + Un Scénario progressivement complexe
- + Le Système de jobs
- + Une Bande son digne des classiques
- + Constituer/alterner les équipes
- + Pouvoir sauvegarder à tout moment
- + La possibilité de pourvoir parfois orienter ses réponses dans les dialogues entre personnages.
LES MOINS
- - Graphismes retro mais pas dans leur meilleure forme
- - Bestiaire trop peu fourni
- - Pas de traduction française