Certaines choses n’ont guère d’autres choix que de se répéter encore et encore… le réveil matin qui s’égosille pendant un rêve formidable, les dimanches avec les déjeuners de famille à rallonge parsemés de quelques embrouilles politiques qui s’enveniment jusqu’au dessert, les craquages sucrés sous les effluves de la boulangerie d’en face pendant un douloureux régime… ou encore le retour d’une prophétie à l’origine de la propagation de monstres par dizaines et de la plongée en plein désespoir du commun des mortels… face à la prophétie de Mormo qui déglingue tout sur son passage, les repas de famille chez belle maman sont plutôt sympatoches, n’est ce pas ? Et puis, elle est quand même bonne sa tarte aux pommes…
Développé par Onebitbeyond et édité par Devolver Digital, The swords of Ditto propose une immersion dans un univers coloré avec l’audace de mélanger plusieurs genres célèbres du jeu vidéo : à la fois roguelite, RPG, et Zeldalike… les développeurs ont eu de brillantes idées pour mettre au point un jeu original, graphiquement réussi et pourvu d’une bonne rejouabilite pour qui apprécie le genre et accroche à cette histoire. Partons pour l’univers haut en couleurs de Ditto.
Votre aventure débute avec fracas : à peine l’œil ouvert sur un monde nouveau et inconnu, qu’un Jiminy cricket, format bousier (!), vient vous tenir la causette pour vous raconter brièvement la terrible prophétie qui accable le village de Ditto depuis bien trop longtemps. Tous les cents ans, un valeureux guerrier (qui… vous ?) se saisit de l’épée afin de terrasser la terrible Mormo, sorcière aux allures de Miss Tick, afin de laisser le village vivre en paix au cours des dix prochaines décennies (10×10 = 100, le compte est bon !). Un cycle infernal qui ne parvient malheureusement pas à s’arrêter, puisque malgré la victoire du héros, Mormo revient encore et toujours avec l’unique idée en tête : semer désespoir et infamie dans ce monde à sa merci.
Mais vous êtes là ! Petit héros au physique gringalet, comme si vous sortiez des jupons de maman, tandis que votre copain le bousier vous accompagne prestement à l’épée afin que vous puissiez enfin faire quelque chose pour le monde. Quand faut y aller…
Vous y découvriez alors pour la première fois Ditto : charmant village avec ses habitants plus ou moins courageux et sympathiques (plus ou moins). Quelques boutiques agrémentent les lieux, et nul doute que vous irez bientôt faire quelques emplettes… mais d’abord, l’épée. On ne fait pas attendre un bousier qui s’impatiente !
En garde chevalier !
Vêtu de votre plus beau costume de chevalier, vous voilà prêt, épée en main à terrasser la moindre malheureuse bestiole qui oserait se mettre devant vous. Le temps presse : Mormo apparaîtra dans quelques jours à peine (en fonction de la difficulté choisie, du mode détente jusqu’au mode héroïque en passant par un mode intermédiaire) et vous devez être prêt pour la terrasser.
La prise en main est simple. L’épée s’avère légère et efficace, coupant, taillant et réduisant en pièces tout ce qu’elle trouve, ou presque. À l’instar de notre Link fétiche, vous êtes libre de vous ruer sur toutes les touffes d’herbes, poteries et autres appels à la dégradation virtuelle, pour en extraire la moindre pièce qui y serait cachée. Et croyez-nous… vous allez en faire du désherbage…!
Un second bouton vous permet de réaliser une roulade svelte et rapide. Efficace pour la défense, elle vous permettra de vous extirper avec aisance d’un combat un peu trop au corps à corps à votre goût… ou encore de parcourir la carte un peu plus rapidement. Et ça, ça ne sera pas du luxe !
Le bouton X quant à lui est paramétrable. En effet, il vous est possible de configurer jusqu’à 4 objets (sélectionnés avec la croix directionnelle) afin d’y accéder facilement. Une prise en main indispensable afin d’avancer sereinement dans l’aventure.
Enfin, le menu regroupe l’ensemble des informations relatives à votre héros, ses caractéristiques, son inventaire, mais aussi les quêtes en cours, et une carte bien pratique. C’est bien entendu dans ce menu que vous pourrez personnaliser votre personnage et plus particulièrement ses autocollants. Ses autocollants, oui oui… The swords of Ditto regroupe de nombreuses références à l’enfance et vos objets en font clairement partie intégrante !
Quand l’enfance vient s’immiscer dans la performance :
L’univers du soft rappelle sans équivoque l’univers de l’enfance et toutes ses facettes douces et sucrées. Les graphismes du jeu sont riches en couleurs, les personnages tous mignons ainsi que tous les ennemis (les limaces étant nos préférées, bien que les petites souris s’avèrent toutes aussi charmantes), et les décors mimi tout plein ! Les musiques sont chatoyantes, festives ou tristounes selon les circonstances en cours… mais toujours cohérentes avec votre aventure. Les PNJ, enfin, s’avèrent tout aussi colorés et nul doute que certains vous feront sourire, allant chercher votre âme d’enfant qui sommeille gentiment en vous.
Cookies et autres douceurs seront vos meilleurs alliés pour recharger vos batteries et retrouver toute l’énergie nécessaire pour poursuivre cette quête périlleuse.
Autocollants et jouets seront, quant à eux, indispensables pour avancer dans l’aventure. Si les premiers peuvent s’apparenter à des bonus plus ou moins profitables que vous incorporer à votre équipement, les jouets quant à eux, sont de véritables atouts armés, indispensables pour débloquer l’ensemble des capacités offertes sur l’île. En effet, certaines zones ne pourront être déverrouillées si vous n’avez pas en votre possession le jouet adéquat…
Plus c’est long… plus c’est bon !
Dans les faits, késkonfait dans ce jeu ?
Eh bien amis gamers, soyez rassurés : pas mal de choses. Votre objectif consistera globalement à lever cette terrible malédiction, mais y parvenir demandera un certain effort, et quelques répétitions inéluctables. Parcourant différentes contrées, passant du cimetière à la plage, sans oublier la place du village ou les steppes sauvages, de nombreuses zones seront parsemées de différentes grottes et autres cavernes susceptibles de vous offrir un monticule de pièces et de trésors en tout genre. Afin d’y avoir accès, il vous faudra néanmoins avoir suffisant d’expérience, avoir acquis certains objets, ou encore un soupçon de jugeote pour mener à bien les menues réflexions demandées par le jeu (rien de bien affreux, toujours ces éternels interrupteurs et autres pics qui viennent et repartent ainsi que les classiques portes à déverrouiller).
À force de ténacité, certains donjons vous donneront accès à des épreuves plus difficiles (quoique toujours très accessibles) afin de rendre Mormo moins puissante. Libre à vous de vous faciliter la tâche finale en anéantissant ces différents axes de puissances de Mormo (ses ancres pour être plus précis) ou bien de partir la fleur au fusil pour la rencontre finale… chez NT, nous avons préféré être prudents et avons détruit à chaque session chacune des ancres !
Vous avez bien lu : chaque session. En effet, The swords of Ditto ne se termine pas une fois Mormo vaincue. Il convient de recommencer encore et encore cette tâche prestigieuse afin de pouvoir espérer mettre un terme à la terrible malédiction chapotant le village de Ditto. Afin de rendre l’ensemble moins redondant, gardez à l’esprit que le soft repose sur le principe du roguelite : votre aventure sera donc toujours différente de la précédente. La difficulté aussi… à chaque nouveau réveil du héros, il vous faudra reprendre à bras le corps votre mission depuis le début… mais il se pourrait bien que certains aspects soient conservés et nul doute que votre acharnement à progresser dans l’histoire sera synonyme de nouvelles trouvailles… nous ne vous en dirons pas plus !
Soulignons aussi que cet aspect roguelite est aussi présent au sein des sanctuaires et autres donjons, ainsi les ennemis seront variables, et plus ou moins coriaces.
L’aspect chronométré du jeu pourrait bien rebuter quelques joueurs… il est vrai qu’il peut être assez agaçant de voir s’afficher chaque jour le temps qu’il reste avant l’affrontement final… et vous ne pourrez y échapper. Dès le commencement de votre aventure, les cartes sont posées et vous avez clairement le chrono dans la conscience… mais sachez que vous avez largement le temps de fouiner la carte (qui est loin d’être immense…) et certaines rencontres pourraient vous aider à grappiller de précieuses journées…
Le monde à Mormo non dénué de défauts :
Tout n’est pas rose dans la contrée de Ditto ! En effet, il est fort probable que la lenteur de votre personnage vous fasse grincer des dents, et cela dès le début de l’aventure. Pourquoi ne pas lui avoir conférer de petites pointes de vitesse…? Les roulades peuvent vous aider… mais bon…! C’est une astuce et non une véritable accélération.
Aussi, soulignons que le soft n’est pas exempt de bugs… message d’erreur, freeze… rôdent dans les parages et peuvent gâcher le plaisir d’atteindre les sommets de la tour de Mormo.
Enfin, si le soft reprend quelques principes du roguelite, ce dernier n’est guère employé à sa juste valeur et une certaine redondance s’installe au fil des différentes renaissances. Certains joueurs impatients pourraient bien délaisser le soft sans en découvrir toutes les facettes par lassitude d’un monde finalement pas si grand, d’un monde finalement pas si différent, d’un monde finalement un peu trop redondant.
Tous pour un et un pour tous !
Capacité appréciable du soft : la possibilité de jouer à deux en local ! Attrapez votre Joy Con et partagez cet univers avec votre âme sœur, votre meilleur ami ou même votre neveu/nièce qui sera ravie de pouvoir s’immiscer dans ce monde haut en couleurs !
Comme la grande majorité des softs en multi, The sword of Ditto ne fait pas exception à la règle et jouer à deux est terriblement fun. Si la difficulté n’est déjà pas si grande, à deux c’est du gâteau ! Il vous sera même possible de ranimer votre compagnon tomber au combat… en échange il faudra donner un peu de vous même (la moitié de sa vie tout de même ! Mais vous assisterez alors à un joli câlin entre les deux compatriotes de galère !), mais avec quelques cookies et donuts dans le sac, ça ne vous posera pas franchement de problème !
The Sword of Ditto : Mormo’s curse est disponible sur l’eshop de la Nintendo Switch pour le prix honorable de 15 euros environ.
Le saviez vous ?
Onebitbeyond est un tout nouveau studio de développement de jeu vidéo puisqu’il a été fondé en 2015 par Jonathan Biddle. Ce nom ne vous est peut être pas inconnu… puisqu’il s’agit de l’ancien directeur créatif de Curve Digital !
Conclusion
Malgré quelques défauts certains, dont des bugs et une certaine répétition au fil des heures, The swords of Ditto est un soft particulièrement réussi, attachant, avec des graphismes colorés et un univers particulièrement sucré qui séduira petit et grand. Disposant d’un mode de jeu adaptable aux compétences de chacun (facile au difficile), tout le monde peut se lancer avec joie dans cet aventure... petite cerise sur le gâteau : la possibilité de jouer à deux en local !
LES PLUS
- Graphismes trop choubidou !!
- Univers enfantin trop choubidou !!
- Bonne jouabilité
- Mode deux joueurs disponible et fun
- Bonne rejouabilité...
LES MOINS
- ... malgré des répétitions qui pourraient décourager les plus impatients
- Présence de bugs
- Personnage assez lent...