Après avoir réussi un tour de force en créant leur propre GTA-like sur un kit de développement NES, Vblank Entertainment offre une suite spirituelle à son premier succès qu’était Retro City Rampage. Cette fois-ci, le style graphique en 8-bits double sa capacité pour afficher du 16-bit très travaillé et nous propose le cadre idyllique de Hawaii où vous devrez composer entre braquages de magasins, vols de voitures et toutes sortes de business malhonnêtes afin de vous enrichir.
Transats, noix de coco et cocktails molotovs
Hawaii… Le soleil et les plages, un cadre idyllique pour se la couler douce, ce dont ne se prive pas l’antihéros et protagoniste principal du jeu, un “PDG” qui a toujours vécu des revenus de ses entreprises sans se soucier de quoi que ce soit. Seulement voilà, son business de vieux médias marchait du tonnerre jusqu’à ce qu’un jour, l’action chute terriblement face à l’arrivée du streaming et des nouveaux moyens de consommer du contenu mis en avant par son grand concurrent, Featherbottom.
Voici l’histoire qui vous attends et en tant que grand entrepreneur, vous devrez trouver un moyen de remonter la pente et de faire couler votre rival, même si cela implique de se lancer dans des activités criminelles. L’histoire n’a en soi aucune réelle profondeur mais a le mérite de nous plonger dans des échanges comiques ridicules et de lancer des piques à la société de consommation. Vous assisterez ainsi à la vie d’un businessman âgé qui ne comprends rien aux nouvelles technologies mais qui y voit quand même assez le potentiel en termes de business pour en tirer un maximum de profits.
Au total 3 protagonistes sont jouables et interchangeables à tout moment : le PDG qui a l’air d’un vieux mafieux avec une bonne bedaine, son fils Scooter, un vrai punk qui joue aux jeux vidéos toute la journée et qui aspire à être DJ et enfin le bras droit du boss, un gangster qui n’hésite pas à se salir les mains.
L’utilisation de Hawaï comme univers permet une certaine variation dans les décors, il sera ainsi possible de se balader dans la jungle tropicale, en ville ou découvrir des villas touristiques avec des piscines sur les toits, sans compter les habitants qui se baladant en chemises hawaïennes à fleurs. L’attention au détail est assez flagrante et malgré une présentation visuelle en 16-bits, on arrive à voir de la vie dans l’environnement , les citoyens peuvent s’arrêter pour prendre des selfies, les feuilles des arbres bougent avec le vent et les flammes se répandent sur les batîments et les alentours (si vous planifiez de déclencher un incendie). La taille de la map est approximativement 3 fois supérieure à celle de Retro City Rampage et vos diverses balades en voiture seront bercées par une bande-son dont les titres, répartis sur plusieurs radios, jouent un chiptune très propre avec tout de même pas mal de synthwave, ambiance néon oblige.
Gangster tycoon
Au niveau du gameplay, le jeu fonctionne comme son predécesseur, lui même inspiré des premières itérations de la fameuse saga de Rockstar. L’action va se passer en vue du dessus et vous avez la possibilité de sauter, de conduire des véhicules, de frapper, dechanger d’arme ainsi que de changer de personnage à tout moment. Le tir fonctionne de 2 manières différentes et pour les puristes, il sera possible de viser librement avec le stick droit. Sinon, la touche “Y” vous fera automatiquement tirer en verouillant la cible la plus proche pour vous permettre d’esquiver des balles tout en ayant une précision infaillible. Les armes vont du pistolet au fusil d’assaut M16 en passant par des battes de baseball, bâtons de police et même des armes plus bourrines comme un lance-flammes ou un lance-roquettes, il y en a pour tout le monde et en quantité suffisante pour se lancer dans de véritables carnages. Les armes pourront se ramasser assez facilement en mission ou bien être achetées dans les diverses armureries qui peuplent l’île. De même les véhicules sont assez variés, que ce soit des voitures, des motos, des camions, des monster trucks ou des pédalos amphibies, vous disposez d’une très grande mobilité sur la carte, en plus d’un système de métros qui vous permettra de relier instantanément deux endroits totalement opposés géographiquement.
L’élément principal du gameplay restera bien sûr l’argent et sera le moteur principal du jeu. Pour en générer encore plus, un système d’acquisition de propriétés est présent et chacune de vos acquisitions seront en réalité un business qui génèrera des revenus quotidiens (en temps in-game). Vous pourrez par la suite investir et acheter des “multiplicateurs” qui auront pour effet d’augmenter vos gains significativement. Pour faire l’acquisition d’une propriété vous devrez semer la terreur et c’est sûrement la partie la plus fun du jeu. Ce que le jeu appelle “shakedowns” sera donc une liste d’activités diverses et aléatoires vous permettant d’acheter une propriété et ces missions peuvent couvrir un large éventail, comme par exemple saccager l’intérieur d’une boutique pour effrayer le staff, éliminer des membres de gangs qui protègent le lieu, raser la tête du vigile ou bien même effrayer les clients.
Si la mécanique est très fun et vous pousse à rapidement acquérir un maximum de propriétés pour pouvoir produire du cash et vous verser un salaire, vous découvivrez vite que la progression est un peu trop rapide. En effet, il n’existe pas vraiment de malus possible pour vos propriétés, ce qui est bien regrettable puisque vos améliorations sont donc garanties à vie et vous ne pourrez jamais gagner moins d’argent que ce que vous générez. On aurait apprécié des facteurs aléatoires comme des gangs qui essaient de reprendre une de vos propriétés et contre lesquels il aurait fallu se battre pour maintenir vos revenus. Cela va aussi rendre quelques activités annexes très anecdotiques, comme par exemple saboter un camion de livraison, qui ne vous rapportera pas assez par rapport à vos business pour que vous vous penchiez dessus.
La police est autre élément peu exploité qui, à moins de vous voir vraiment écraser un piéton ou rentrer dans leur voiture, ne va pas vraiment réagir. De plus, une jauge d’intensité de la police est certes présente mais cette dernière augmente bien trop lentement, ce qui laisse globalement une impression de simplicité au jeu dans vos déplacements et vous pourrez donc librement écraser des piétons et foncer dans des barrières sans avoir de gros risques.
Plusieurs modes de jeu sont disponibles, tous tournant autour du même principe. Le mode histoire qui comme son nom l’indique vous proposera de suivre les aventures du PDG et de sa reconquête financière face à son grand rival. Ce sera le mode principal du jeu dans lequel il y aura un réel sens de la progression et une centaine de missions principales accompagnées de pleins d’activités annexes.
Un mode free roaming est également de la partie si vous souhaitez juste jouer pour le fun. Dans ce mode, vous êtes propriétaire de l’intégralité de l’île et disposez de ressources infinies et de toutes les armes. Enfin, il y a un mode “Arcade Challenges” dans lequel vous aurez différents défis comme marquer le plus de points possibles avec chaque type d’arme ou causer le maximum de destruction en un temps donné.
Conclusion
Shakedown Hawaii est une suite spirituelle bien plus aboutie que Retro City Rampage. Cependant, les nouveautés introduites sont à la fois bienvenues mais aussi problématiques. Le fait de générer de gros revenus avec la possibilité d’acquérir des propriétés pourra rapidement vous détourner des activités annexes du jeu dont les gains seront rapidement risibles (à moins de vraiment les faire pour le fun, rien ne vous en empêche), de plus une police trop peu présente et facilement esquivable viendra réduire la difficulté globale du jeu. Mais il ne faut pas s’arrêter à ces maigres défauts, le GTA-like de Vblank Entertainment réussit tout de même à offrir une expérience vraiment fun sur laquelle il est possible de s’amuser, soit avec l’histoire du jeu et son humour potache qui critique ouvertement la société, soit en faisant tout simplement ce que vous voulez dans cet open world en 16-bits aux possibilités nombreuses.
LES PLUS
- Un GTA-like à l’ancienne sur Nintendo Switch
- Très rapidement fun
- L’humour omniprésent dans les cinématiques qui vous fera décrocher un sourire de temps en temps
- Le sentiment de liberté à tout instant
- Le côté gestion avec l’acquisition de propriétés
- Les missions de Shakedown pour acquérir les propriétés
- Une excellente durée de vie et rejouabilité
- Le mode Free Roam si vous n’avez pas envie de vous prendre la tête
- Le style graphique en 16-bits très réussi
LES MOINS
- L’inutilité de la police
- Impossible de perdre des propriétés ou de gagner moins d’argent
- Séléction de plusieurs personnages pas utile en soi
- Les missions assez courtes