Sorti à l’origine sur XBox 360 en novembre 2008 (avec ses 2 DVD), The Last Remnant nous fait la surprise de sortir sur Switch lors de l’E3 2019 de Square Enix. Directement disponible avec une version remasterisée, Square Enix commence à exporter de plus en plus de ses jeux sur notre console préférée, pour notre plus grand plaisir !
Pas de blabla
Le scénario se résume très facilement et nous est expliqué par une excellente cinématique dès les toutes premières minutes de jeu. Pas de blabla ni de texte interminable mais quelque chose d’efficace et de saisissant. Un jeune garçon du nom de Rush est à la recherche de sa soeur. Errant dans la forêt, il se retrouve face à un gigantesque champ de bataille opposant deux camps. Croyant voir sa soeur au loin, il fonce au milieu du conflit sans se poser de question. Malheureusement, la personne qu’il trouve n’est pas celle qu’il recherche et une énorme explosion retentit.
Rush survit miraculeusement et se retrouve contraint à expliquer sa présence sur cette bataille. Le dirigeant vainqueur, se trouvant être le roi de la nation d’Athlum, semble connaître les parents de Rush et se montre enclin à l’aider à retrouver sa soeur. Vous vous retrouverez à la capitale où toutes les informations et rumeurs seront sources d’espoir pour notre jeune héros. Bien que le scénario soit un peu bateau, il reste efficace et offre une ligne directrice qui ne perd pas d’intérêt en cours de partie.
Le coeur du jeu : des combats stratégiques
Nous sommes sur un RPG assez classique qui se découpe en plusieurs phases de jeu, alternées par de nombreuses saynètes et cinématiques qui vous en feront apprendre davantage sur l’histoire et l’univers du jeu. Vous alternerez entre différentes phases d’exploration où vous pourrez évoluer librement dans différents décors extérieurs et villes. Les villes vous permettront de faire vos achats et reventes d’objets en tout genre tandis que vous affronterez monstres et ennemis en vous aventurant à l’extérieur. Les zones à explorer restent relativement petites à parcourir afin de garder le joueur concentré sur l’histoire. Ces passages “rapides” accentuent cependant un peu trop les temps de chargement qui ont tendance à être fréquents. Heureusement que ceux-ci sont assez courts pour ne pas être handicapants et ne pas gâcher l’immersion. Et côté immersion, vous allez être servi !
Même si l’exploration est intéressante (voire capitale), le coeur du jeu se situe sur ses combats. Dynamiques, rythmés et stratégiques, ils vous offrent une recette réussie avec des actions en tour par tour. La prise en main est un poil complexe pour des débutants car riche en éléments et ce dès le début du jeu. Vous êtes à la tête d’une à plusieurs Unions. Chaque union se compose d’une à plusieurs Unités. Plus vous progressez, plus vous pourrez contrôler d’unions et d’unités. Les unions possèdent des points de vie et des points d’action qui sont la somme des points cumulés par chaque unité qui y est présente. Lors de chaque tour, vous devrez donner des ordres à vos unions afin qu’elles engagent le combat face aux unions ennemies qui fonctionnent sur le même principe. Votre objectif est donc de faire tomber les PV des unions ennemies à 0 avant les vôtres. Vous engagez un combat lorsqu’une de vos unions attaque une union ennemie. Vous pouvez également décider d’attaquer une union ennemie avec plusieurs de vos unions, ce qui mène à des attaques sur le flanc qui infligent plus de dégâts. Cependant, cela vaut aussi pour vous et il sera judicieux de vous éparpiller pour éviter de subir des assauts par derrière inutiles. Il existe des principes d’interception lorsque votre union engage une union ennemie qui avait déjà une cible en ligne de mire. Toutes ces actions influent sur une jauge de moral située en haut de l’écran. Plus vous réalisez d’attaques sur le flanc et d’interceptions, plus celle-ci monte en votre faveur. Elle augmente également à chaque union ennemie qui est défaite. Mais attention, il en va de même pour l’ennemi car cette jauge est commune. Elle peut donc également pencher en votre défaveur. Plus la jauge est de votre côté, plus vous infligerez de dégâts et moins vous en subirez mais l’inverse fonctionne aussi. Il faudra donc être vigilant dans vos choix de placements et d’attaques pour garder un moral au plus haut et éviter les coups bas.
Chaque union propose des actions en fonction des unités qui y sont présentes. Par exemple, si vous avez des mages dans une union, celle-ci sera capable d’utiliser des arts mystiques tandis que des guerriers pourront utiliser des arts du combat. Libre à vous de créer les unions qui vous semblent les plus efficaces mais il est fort utile de trouver un bon équilibre au début du jeu pour progresser plus facilement. Ces actions spéciales appelées “Arts” consomment des points d’action (PA). En fonction de vos unités, vous n’en aurez pas toujours à disposition au début des combats mais ceux-ci se génèrent graduellement au fur et à mesure que le combat dure. Vous pouvez retrouver le montant de PA gagnés à chaque tour dans le menu des unions. En dehors des Arts, vous aurez parfois la possibilité d’interagir avec certaines unités lors d’une attaque ou d’une défense. Il vous faudra alors appuyer sur le bon bouton au bon moment pour déclencher une amélioration du coup suivant. Une attaque infligera plus de dégâts tandis qu’une défense mènera à une esquive ou une riposte. Vous pourrez néanmoins si vous le souhaitez choisir de laisser ces actions se faire automatiquement via le menu pour être sûrs de ne pas les rater.
Malgré toutes ces actions, les combats sont dans leur ensemble automatiques une fois les ordres lancés. Les esquives et blocages sont basés sur les statistiques de chaque unité. Vous pourrez donc rater une grosse attaque si la cible a un taux d’esquive élevé. Cela fait partie du charme des RPG et participe également à votre frustration. Ce côté aléatoire peut aussi vous mener à de cuisantes défaites juste parce que vous avez loupé une attaque à un moment crucial. Cependant, l’aléatoire ne fait pas tout et il ne faudra jamais hésiter à remettre en question sa stratégie pour éviter de répéter les mêmes erreurs.
Pour en finir avec les combats, un dernier aspect est à prendre en compte et se joue lors de vos explorations. Les ennemis apparaissent directement sur le terrain et entrer en contact avec eux ne sera jamais à votre avantage. Pour toujours avoir le dessus, vous devez initier le combat en appuyant sur la touche ZR au moment où l’humeur du monstre surbrille en rouge (signalé par une petite info-bulle au dessus de sa tête). Grâce au pouvoir du héros, vous pouvez brièvement ralentir le temps et ainsi provoquer plusieurs monstres à la suite. Une même pression de ce bouton avant la fin de votre pouvoir vous permettra d’affronter tous les monstres que vous avez provoqué dans un seul et même combat. Si cela peut paraître dangereux (et ça l’est), une victoire lors de ces combats vous octroiera bien plus de bonus et d’objets que si vous aviez déclenché tous ces combats les uns après les autres. A vous de voir quelle tactique vous préférez mais surtout jusque combien d’ennemis maximum vous êtes capables de gérer sans mourir. Le gros avantage de ce jeu est qu’il vous pousse à l’appât du gain. En effet, à la fin de chaque combat, toutes vos unions et unités voient leurs PV et PA restaurés à leurs valeurs initiales. Pas de besoin de craindre un manque de potions ou d’objets de résurrection, le jeu est généreux sur cet aspect. En contrepartie, les combats ne sont pas toujours simples et adopter de bonnes stratégies sera important. A la fin de certains combats, vous aurez l’occasion de capturer des monstres. Ces derniers peuvent se revendre à bon prix mais vous pourrez également choisir de les dépecer pour en récupérer des matériaux parfois rares. A vous de trouver le bon compromis car vous ne pourrez pas toujours les capturer (encore la faute à l’aléatoire).
Tout beau, tout propre
La remasterisation est clairement époustouflante et nous offre un rendu magnifique, que ce soit le jeu en lui-même ou encore les cinématiques. Etant donné que le jeu commence par une cinématique qui dure bien quelques minutes, vous êtes directement plongés dedans et c’est fort agréable ! A côté de ça, l’ambiance sonore est adéquate et les nombreux thèmes musicaux font plaisir aux oreilles. Cependant, certaines bandes-son sont assez répétitives, notamment pendant les phases de dialogues et risquent d’être un poil désagréables à la longue. Mais cela sera vite oublié une fois replongé au coeur de l’aventure et des combats. Le jeu est entièrement doublé en anglais mais bien heureusement sous-titré en français. Les personnages ont des personnalités plutôt riches et intéressantes ce qui est complété avec ce doublage de qualité. Avec une durée de vie avoisinant les 30 à 40 heures si vous restez concentrés sur la quête principale uniquement, ce remaster est à un prix plus qu’intéressant.
Conclusion
Bien que le jeu n’ait pas énormément marqué son époque lorsqu’il est sorti, il reste néanmoins un très bon RPG. Cette version remasterisée lui offre une peau neuve et surtout une portabilité grâce à la Switch. Graphiquement très propre avec un système de combat riche et intense ainsi qu’une durée de vie plus que raisonnable, The Last Remnant Remastered est un gage de qualité à petit prix. Il recèle tout de même de petits défauts qui pourront faire fuir certains lorsqu’on les met bout à bout. Toutefois, ceux qui sauront passer outre y trouveront leur bonheur.
LES PLUS
- De nombreuses saynètes et cinématiques
- Narration et fil rouge impeccables
- Système de combat riche et intéressant
- Stratégie poussée aux petits oignons
- Graphiquement bien retravaillé
LES MOINS
- Scénario néanmoins un peu bateau
- Certaines zones d’explorations un poil petites
- Temps de chargement courts mais nombreux
- Musiques parfois trop répétitives
- Issue des combats quelques fois aléatoires
encore un jeu auquel je n’avais pas pu jouer à sa sortie, et qui me tente vraiment beaucoup sur Switch…. merci pour ce test qui donne envie
Oui ça m’a donné envie aussi
Oui et non, la version Switch est techniquement médiocre comparé au même remaster sorti sur PS4. Framerate aux fraises,image sombre, textures crades et beaucoup de loadings. Le seul vrai intérêt est la côté portable et encore le petit écran rend la lecture des textes difficile.Portage assez décévant pour ma part.
Merci pour ton commentaire.
Cependant, nous ne réalisons pas de test pour comparer le jeu aux versions des autres consoles.
L’avis qui a été rédigé ne s’est fait qu’en se basant sur le ressenti sur Switch uniquement.
Très bon test mettant en valeur la qualités stratégiques du jeu’c’est à dire le core du jeu sa justification même d’existence ici ce n’est pas son nom son histoire fantasiesque ou ses graphismes dragonnesques…. Mais bien la stratégie qui est mise en valeur et donc la réflexion l’immersion et par la notre valeur voilà enfin une quête digne de ce nom