Initialement développé pour être le quatrième opus de la série Resident Evil, le premier Devil May Cry sort sur l’eShop Nintendo Switch. Dante, le célèbre chasseur de Démon arrive sur la console de Nintendo. Pas de Devil May Cry HD Collection en vue, Capcom nous livre seulement le premier opus. Pas de sortie boîte non plus mais un simple portage. A quoi faut-il s’attendre ?
Dirigé par Hideki Kamiya à l’époque (Ōkami, Bayonetta, The Wonderful 101…), Devil May Cry est sorti en 2001 sur PS2 et s’est clairement démarqué parmi les beat’em all. Le jeu a presque 20 ans et pourtant, il en demeure toujours aussi jouissif. Commençons par évoquer le scénario qui n’est pas la meilleure partie du jeu mais on voit dès la cinématique d’intro que le ton est donné. Issu de l’union d’une humaine et d’un démon nommé Sparda, notre héro Dante utilise ses capacités surhumaines pour mener une guerre contre les forces des ténèbres et sauver l’humanité de la damnation, rien que ça. Ce personnage charismatique évolue sur l’île de Mallet où il va y affronter le Prince des ténèbres, Mundus et ses légions de sbires maléfiques. L’univers est posé, Dante montre tout de suite son charisme et sa classe légendaire, ce qui nous permet de vite être happé par le jeu.
Notre héros débute l’aventure avec une épée, la Force Edge et deux pistolets nommés Ebony & Ivory. Très vite, on débloque une épée de foudre, Alastor, puis des gantelets de flammes, Ifrit, et ensuite l’épée qui porte le nom de son père, Sparda. Les combats à l’épée sont dynamiques pour le corps à corps et la armes à feu permettent des dégâts à distance et aident vraiment pour les ennemis aériens. Certaines armes sont plus puissantes que d’autres dont le fusil, assez cheaté. La cerise sur le gâteau c’est la transformation de Dante en démon pour davantage de dégâts. Le titre nous donne accès à différentes épées et armes mais également à de nombreuses techniques permettant de réaliser des combos. De petits messages apparaissent lorsque vous attaquez un ennemi comme des “cool” ou “bof”. On récolte en jeu des sphères rouges permettant d’acheter plus de techniques.
Devil May Cry tente de varier son gameplay avec des phases aquatiques ratées car la caméra est mal placée et des moments de plateformes déroutant. Il vous faudra un moment avant de maîtriser les sauts. Le plus gros problème du jeu est toujours présent : la caméra. Elle est fixe et on ne peut rien faire. Le jeu change de vue régulièrement et on se retrouve à pester contre les angles de vue choisis. Donner un côté cinéma c’est bien, mais laissez-nous avoir la main dessus. Lors du premier run, la difficulté sera croissante et il y aura des passages où vous allez vous y reprendre à plusieurs fois, notamment contre les boss. Cependant, une fois le jeu fini, une nouvelle difficulté se débloque avec le mode Dante must Die (Dante doit mourir) et là, ce n’est plus la même, car des ennemis présents bien plus loin dans le jeu vous accueilleront dès le début.
Les boss du jeu sont disséminés au cours des niveaux et certains seront plus coriace que d’autres, en revenant à la charge plusieurs fois. Le premier vrai boss que l’on rencontre est Phantom, une énorme araignée/scorpion avec des attaques de feu. Quand on pense en avoir fini, voilà qu’il nous surprend en réapparaissant lors des premières missions. Ils ne sont pas nombreux, il y en a cinq mais certains transpirent la classe comme le Chevalier Noir. Chacun ayant des attaques différentes, à distance, au corps à corps ou dans les airs. Côté bestiaire, c’est varié avec des spectres, marionnettes, lézards, esprits… Le plus terrible, c’est lorsque l’on revient dans une salle et que tous les ennemis ont réapparu. Avec plus d’une vingtaine de mission, comptez entre six et huit heures pour le boucler. Certaines missions sont très courtes (10 min) et elles s’enchaînent relativement vite.
Évoquons cette version Switch plus en détail. Comme il s’agit d’un vulgaire partage, rien n’a été corrigé, pas même cette fichue caméra. Mais ce n’est pas tout puisque le titre propose des cinématiques et menus en 4:3 dont le rendu est décevant. Graphiquement le jeu a quand même vieilli avec des textures baveuses mais le gameplay et l’ambiance prennent le dessus. Vous pouvez jouer au Joy Con mais avec le Pro Controller, ce sera bien plus confortable. Pour 19,99€, on aurait espéré quelques nouveautés et optimisations de la part de Capcom. L’écran tactile n’est pas mis à profit non plus. Nous n’avons cependant pas boudé notre plaisir, les musiques sont travaillées avec des notes d’électro, du classique et du rock. Le jeu devait être Resident Evil 4 à la base, on retrouve certains éléments de la série d’horreur comme les portes à ouvrir avec des clés, des énigmes ou des salles accessibles plus tard.
Conclusion
Devil May Cry reste un incontournable du genre et encore aujourd’hui il parvient à nous surprendre grâce à son système de combat. Le gameplay nerveux et fluide pour l’époque impressionne encore de nos jours avec ses combos, la transformation en démon de Dante et les attaques aériennes. Cependant, le jeu a vieilli et les soucis de l’époque sont toujours là avec une caméra insupportable à cause de laquelle il arrive souvent de ne même pas voir les ennemis que l’on attaque. Des cinématiques et menus en 4:3 vraiment pas terribles graphiquement. On est content de jouer avec Dante, toujours aussi classe et charismatique, mais c’est un vulgaire portage sans nouveauté ou ajustement. On terminera sur la question qui fâche : pourquoi Capcom n'a pas sorti la compilation HD des trois premiers épisodes de la série ?
LES PLUS
- Devil May Cry jouable partout
- Gameplay toujours aussi bon
LES MOINS
- L’horrible caméra
- Les cinématiques et menus en 4:3
- Aucune nouveauté
- On veut la HD Collection…
Pour répondre à la question qui fâche, simplement que Capcom applique un business-model lamentable sur Switch entre les jeux full-démat vendus plein but et les épisodes stand-alone officiellement déclaré n’ayant aucune chance de voir les suites, le tout vendu à 75% du prix de la collection HD sur n’importe quel autre store démat (et en plus hors promos comme ce fut le cas dernièrement). Bref, un éditeur à éviter et, qui plus est, qui a fait du chantage aux consommateurs au début de la commercialisation de la Switch. La culture de la médiocrité selon moi.