Qui n’a pas été comparé, au moins une fois dans sa vie, à une autre personne ? Une comparaison que l’on ne demande pas forcément mais que les gens effectuent suite à un jugement trop hâtif dû à des similitudes et qui peut amener une concurrence malsaine ainsi que des conséquences néfastes pour l’un ou l’autre. Cela est aussi valable pour l’art, le cinéma, la technologie et bien évidement le jeu vidéo. Et Terraria ne déroge pas à la règle : un jeu bac à sable avec du minage, du coupage de bois, du craft, du loot, du combat et de la construction; autant d’aspects qui lui ont longtemps valu, à tort, le titre de Minecraft 2D.
UNE COMPARAISON MINIMALISTE
Être considéré comme un clone en 2D d’un tel jeu à succès qu’est Minecraft aurait pu porter préjudice au titre d’Andrew Spinks, alias « Redigit », le principal développeur de Terraria ainsi que le patron du studio de développement RE-LOGIC. Mais il n’en fut rien, bien au contraire, puisque le titre sorti initialement en 2011 sur PC est au coude à coude avec le titre de Mojang ainsi que Skyrim dans la catégorie du jeu sorti avec succès sur le plus grand nombre de plateformes que ce soit pc, consoles ou smartphones. Cette réussite est due à la profondeur du jeu, avec un contenu gargantuesque, et une orientation plus accès sur le combat et l’exploration que sur la construction, ce qui marque une réelle différence avec Minecraft.
Une fois au menu du jeu, vous avez accès au lancement de la partie en solo ou en multijoueur, à un didacticiel pour vous apprendre les bases, aux “Réalisations” qui sont des succès déblocables en accomplissant des actions dans le jeu et enfin les réglages qui vous permettront de paramétrer plusieurs critères du jeu. Il est à noter que dans la section “contrôles” des réglages vous avez, en plus des 2 réglages prédéfinis, la possibilité de configurer toutes les commandes à votre guise. Une fois le mode de jeu choisi, vous devez créer votre personnage (il est possible d’en créer plusieurs) qui sera utilisable dans n’importe quel monde, que ce soit en solo ou en multi. Vous avez le choix de créer aléatoirement votre avatar ou de modifier vous-même ses cheveux, ses yeux, sa peau, ses vêtements ainsi que son genre. C’est à cet écran aussi que vous avez accès au choix de la difficulté. Tout ceci validé, il est temps de baptiser votre terrarien puis de créer et nommer un monde. La seule possibilité que vous avez pour ceci est de choisir sa taille (petite, moyen ou grand) : effectivement, les mondes de Terraria sont générés de manière procédurale. Il est temps de commencer l’aventure en vivant l’expérience normale du jeu ou en activant le mode expert qui accroît la difficulté mais aussi la qualité des butins.
BIENVENU TERRARIEN !
Vous voilà téléporté dans votre nouvel univers équipé d’une épée, d’une pioche et d’une hache, le tout en cuivre, que vous retrouvez dans votre inventaire rapide en haut à gauche de l’écran et dans lequel vous naviguez avec les gâchettes “L” et “R” dans la configuration des commandes prédéfinie qui est la “Sélection de Redigit”. Vous débutez toujours en surface et en compagnie d’un PNJ qui vous apprend quelques bases pour bien entamer votre périple. La première chose à faire, si vous voulez survivre, est de couper du bois afin de vous construire un abri avant la nuit qui est beaucoup plus dangereuse au niveau des ennemis, surtout avec l’équipement de base. Pour ce faire, il faut sélectionner votre hache puis vous déplacer avec le stick gauche en direction d’un arbre pour ensuite choisir l’endroit de l’arbre à couper avec le curseur qui vous sert de visée et en utilisant le stick droit puis en appuyant sur “ZR” pour effectuer une action. Vous pouvez, en pressant le stick gauche, activer la sélection automatique ou manuelle lors de laquelle une grille apparaît qui se trouve être plus précise à l’utilisation. Un rappel des principales commandes est présent en bas à gauche de l’écran. Il vous faut ensuite construire un établi pour accéder à de nouvelles constructions. Il faut alors ouvrir l’inventaire avec “X” puis se rendre dans l’artisanat avec les gâchettes “L” et “R” et sélectionner l’établi à la droite duquel il y a les matériaux nécessaires pour sa construction.
FAIRE CE QUE VOUS VOULEZ QUAND VOUS LE VOULEZ
Une fois cette abri créé, il est temps de partir à l’aventure à la recherche de nouveaux matériaux afin d’augmenter vos possibilités de craft. Le monde est divisé en 2 parties : la surface qui propose différentes zones (forêt, glacière, désert… ) et qui contiennent pour chacune d’elles des monstres différents, et le sous sol, beaucoup plus vaste, où vous passerez la majorité de votre temps dans Terraria. Plus vous vous enfoncez dans les profondeurs de la carte, plus les ennemis seront redoutables, mais plus le loot sera gratifiant et les minerais de qualité. Il faudra pratiquer votre descente par étape, car sans un équipement adéquat, vous aurez vite fait d’y laisser votre peau. Miner n’aura jamais été autant chronophage et gratifiant que dans Terraria. Vous êtes libre de creuser et de créer des galeries où vous voulez et dans le sens que vous voulez, la seule limite que le jeu vous pose étant la limite de la carte que vous apercevez en pressant le bouton “-” et qui vous donne l’impression d’être dans une fourmilière. La liberté est la devise de ce jeu : aucune contrainte ne vous est posée, c’est à vous de créer votre histoire.
Combattre des créatures n’est pas non plus une obligation mais les confrontations sont presque inévitables au vue du nombre d’ennemis, d’autant plus nécessaires pour récupérer des objets ou des matériaux qui ne sont disponibles que sur des ennemis. Si vous choisissez d’affronter tous ces affreux monstres, il vous suffira de vous équiper d’une des nombreuses armes du jeu (avec attaque physique ou magique) et d’utiliser le bouton action “ZR”, en faisant attention une fois la nuit tombée ! Le point négatif de ce côté est une IA un peu limitée qui, couplée au nombre parfois excessif d’ennemis, rend le combat plutôt hasardeux. Des barres de vie et de mana sont présentes en haut à droite de l’écran, il est possible d’agrandir celles-ci en utilisant sur l’établi des étoiles ou des cœurs que vous trouverez lors de vos expéditions. Si des ennemis vous blessent ou si vous faites une mauvaise chute non mortelle, il vous suffit d’attendre et votre santé va se régénérer toute seule. Si vous êtes en situation d’urgence, des potions de soin sont à votre disposition pour vous soigner plus rapidement. La seule chose qui se retrouve logiquement limitée par le choix de la 2D par rapport à la 3D est la création, sans pour autant bloquer votre imagination. Cela est compensé par la possibilité de loger des PNJ dans des appartements que vous avez préalablement construits et que vous pouvez leurs attribuer. Il est possible aussi, sous certaines conditions, que certains d’entre eux aménagent dans un de vos logements libres et vous vous retrouvez rapidement avec un véritable petit village. Les PNJ auront une influence sur votre partie car ils vous apporteront soins, objets, magie et j’en passe.
UNE DURÉE DE VIE INFINIE
Étant un jeu créé à la base pour le PC, le portage console avec sa jouabilité à la manette est toujours compliqué dès qu’il s’agit de gérer un curseur, encore plus dans Terraria où il faut gérer en plus le déplacement du personnage. Redigit a effectué un excellent travail en proposant par défaut un gameplay à la manette plutôt malin et intuitif mais qui demande tout de même un certain temps d’adaptation. Il manque cependant un peu d’ergonomie dans l’inventaire, mais tout cela peut être amélioré selon vos préférences puisque la configuration des commandes peut être personnalisée. Tout comme la version WII U l’offrait avec son gamepad, cette version Switch propose des commandes tactiles qui rendent la construction et la navigation dans l’inventaire beaucoup plus intuitive et rapide qu’à la manette. Elles permettent aussi de zoomer/dézoomer la carte et de la faire défiler. Il faudra par contre toujours utiliser le stick gauche pour se déplacer.
Graphiquement, le style 16 bits en 2D choisi par les développeurs est réussi avec une bonne diversité des environnements, ce qui permet d’accroître le nombre de matériaux différents et apporte une physique différente d’un jeu en 3D. Le gros point noir du soft se trouve par contre dans la bande son. La boucle musicale est assez courte et surtout de qualité assez médiocre, ce qui malheureusement, provoque très rapidement une lassitude. Mais pas d’inquiétude, il est possible de baisser le son de la musique pour laisser place aux effets sonores qui collent avec le style.
Conclusion
Plus orienté exploration et combat que construction, avec des mondes générés de façon procédurale, des dizaines et des dizaines d’objets, d’armes, d’armures, de monstres, de boss, de minerais, de nombreux PNJ à loger, de donjons à explorer, son univers en 2D avec pour seules limites les bords de map ainsi que votre imagination et sans oublier son multijoueur jusqu’à 8 joueurs, Terraria offre une expérience de jeu d’une durée de vie illimitée unique et captivante tant sur TV qu’en portable que vous n’êtes pas prêt de lâcher de si tôt. Un investissement de 29.99€ que vous ne regretterez pas.
LES PLUS
- Durée de vie incalculable
- Contenu titanesque
- La liberté permise
- Un multijoueur jusqu’à 8 joueurs
- Colle parfaitement au concept de la Switch
- Le bestiaire et les donjons
- Les PNJ
- Toutes les surprises qui ne sont pas présentes dans ce test
LES MOINS
- La musique
- L’IA dans les choux
- Des combats parfois brouillons
- Chronophage