Après Carcassonne, c’est au tour de Pandemic d’arriver sur notre petite console hybride. Asmodee Digital se lance avec brio dans la transposition de jeux de société en jeux vidéos, à la fois sur PC mais aussi sur smartphone. Son catalogue déjà bien rempli commence à s’exporter petit à petit sur la Switch, pour notre plus grand plaisir.
Qu’est-ce que c’est Pandemic ?
Pandemic est un jeu de collaboration où le monde fait face à une épidémie planétaire où quatre terribles maladies menacent la survie de l’humanité. Votre objectif est donc de trouver les quatre remèdes avant qu’il ne soit trop tard. Chaque maladie est représentée par une couleur, chacune correspondant à l’une des quatre régions du monde. Avant que les joueurs ne commencent la partie, différentes villes du monde reçoivent chacune un certain nombre de cubes de maladie. Ceux-ci indiquent où l’épidémie a commencé et incitent fortement les joueurs à gérer ces endroits en premier.
Très bien, et comment on sauve le monde ?
Chaque joueur bénéficie des plusieurs actions mais ne peut en réaliser que quatre durant son tour. Il peut se déplacer d’une ville à une autre si elles sont reliées entre elles, retirer un cube de maladie sur une ville contaminée ou encore construire une station de recherche selon les règles de placement imposées par le jeu. Les stations de recherche vous serviront pour créer vos remèdes et vous aideront aussi à vous déplacer plus vite. Au début de la partie et à la fin de chaque tour, chaque joueur reçoit des cartes indiquant une couleur et un nom de ville. Ces cartes peuvent être utilisées pour se déplacer ou peuvent être échangées entre les joueurs en suivant des règles spécifiques. Cependant, le but principal de ces cartes est d’en regrouper cinq d’une même couleur sur un seul et même joueur. Si vous vous trouvez dans une station de recherche, en défaussant cinq cartes d’une même couleur lors de votre tour, vous pourrez créer le remède de la-dite couleur. Des cartes évènements viendront également vous épauler dans votre objectif afin de ralentir ou mieux appréhender l’évolution des épidémies.
Ca a l’air facile !
Eh bien non ! Autant avec le jeu de société que son jumeau en jeu vidéo, gagner une partie est extrêmement difficile ! Le jeu n’a aucune pitié et l’aléatoire des cartes piochées ne vous aidera en rien. Chaque joueur ne peut posséder que 7 cartes en main maximum ce qui rend les échanges parfois compliqués. De plus, la fin de partie peut être provoquée de 3 manières différentes et l’une d’entre-elles se produit souvent bien plus tôt que prévu ! Et pour être vraiment sournois, plus il y a de joueurs, plus la difficulté augmente sans que vous ne vous en rendiez compte (les cartes sont davantage réparties et le nombre de tours augmente avant qu’un même joueur ne rejoue).
Ca donne pas très envie tout ça…
Détrompez-vous ! Il existe quand même un bon équilibre avec les six rôles que pourront incarner les joueurs. Le médecin, la scientifique, le chercheur, le répartiteur, l’expert en opérations et la spécialiste en quarantaine vous feront profiter de bonus et d’avantages afin de lutter contre les épidémies. Pour ne citer qu’un seul exemple, le médecin peut retirer tous les cubes de maladie d’une ville en une seule action (au lieu de 3 actions s’il y avait 3 cubes). Chaque rôle a ses avantages et les différentes associations possibles combiné à l’aléatoire des cartes rendra chaque partie différente. Le challenge est de taille mais n’est pas irréalisable ! Cependant, certains rôles sont vitaux pour le bon déroulement d’une partie. Ainsi, vous ne pourrez pas vous passer du Scientifique ni du Chercheur si vous souhaitez gagner.
La difficulté du jeu est également déterminée par le nombre de cartes Epidémie que vous ajoutez au paquet de jeu. Ces cartes sont le coeur du jeu et seront sources de rebondissements inattendus. Lorsqu’une carte Epidémie est piochée, de nouvelles villes (piochées par dessous le paquet de jeu) sont contaminées puis placées dans la défausse. Ces villes reçoivent immédiatement 3 cubes maladie. Ensuite, toutes les cartes qui avaient été piochées et défaussées (hormis la carte Épidémie qui est retirée du jeu) sont remélangées et remise au-dessus de paquet de jeu. Ainsi, les villes qui avaient déjà été touchées par l’épidémie peuvent à nouveau être tirées et contaminées. Le nombre de cartes Épidémie que vous ajoutez au paquet de jeu permettra de déterminer en grosse partie la difficulté que vous affronterez.
D’accord, mais du coup, quand est-ce qu’on parle du jeu sur Nintendo Switch ?
Justement, nous y voilà ! Par rapport au jeu de société classique, Pandemic sur Switch est très simple d’utilisation et se veut intuitif. Les règles sont accessibles facilement à n’importe quel moment depuis le menu Pause, les actions réalisables sont facilement compréhensibles et le jeu vous indique même parfois quelle action faire en la marquant en surbrillance si elle est importante. Les déplacements se font facilement et vous indiquent directement sur la carte le nombre d’actions qui seront consommées en pointant une ville. Quelques fois, plusieurs trajets sont possibles et seront indiqués par un petit liseré orange. En utilisant ZL ou ZR, vous pourrez changer de trajet et prendre celui qui vous correspond le mieux (surtout pour utiliser une carte ville ou non).
L’autre avantage de la version Switch et que vous pouvez jouer à 5 joueurs (ou avec 5 personnages en solo) contre seulement 4 avec le jeu de société (tel qu’indiqué dans les règles de base, sans extension). Il vous faut cependant 5 manettes (les joy-cons suffisent) pour affecter les rôles à tout le monde. De plus, la version Switch allège aussi la règle de la prise de rôle aléatoire. Vous pouvez ici choisir quels rôles vous allez prendre pour votre partie, ce qui augmente également vos chances de gagner. Pour finir, quelques brefs tutoriels vous sont proposés pour bien prendre en main les principales mécaniques du jeu ainsi que le fonctionnement des six rôles.
Concernant les graphismes et la musique du jeu, nous serons assez brefs puisque l’essentiel ne se concentre pas sur ces points. Tout deux sont plus que corrects et font en sorte que l’expérience est agréable pour les yeux et les oreilles. Des interfaces simples et des bruitages minimalistes viendront accentuer l’ambiance sobre et posée proposée par le jeu, ce qui est idéal pour un jeu de société.
Nous ne remonterons que deux petits points “négatifs”. Tout d’abord, la cinématique de lancement du jeu est vraiment bien faite : immersive et efficace. Cependant, quand vous souhaitez la passer, on se rend compte qu’il s’agit d’une vidéo e-Shop qui se met en pause si vous appuyez un bouton. Pas très grave en soi mais un peu déroutant la première fois où cela se produit. Le deuxième point concerne les déplacements sur la carte. Toutes les actions sur le jeu sont faisables avec les touches directionnelles sauf les déplacements où vous devrez utiliser le stick directionnel. Le petit bémol est que la sélection de villes est parfois difficile car le stick ne vous permettra pas toujours d’aller dans la bonne direction du premier coup et c’est un peu frustrant quand cela se répète plusieurs fois d’affilé.
Conclusion
L’arrivée de jeux de société sur Switch est vraiment plaisante car le côté portable se fait de plus en plus omniprésent. Si vous aimez emmener des jeux de société chez vos amis, la Switch le fera pour vous, le poids de la boîte en moins. Sur télé ou en portable, la jouabilité de Pandemic est excellente, efficace et les règles sont vraiment bien intégrées et expliquées. Attention cependant à la difficulté du jeu qui est fidèle au jeu de base mais qui pourra en rebuter quelques uns. Gagner une partie sera un vrai challenge ! En tout cas, Pandemic sur Switch est une agréable surprise et une bonne réussite. Retenons qu’Asmodee Digital a encore de nombreux jeux à nous faire découvrir et nous avons hâte de les voir sur Nintendo Switch !
LES PLUS
- La portabilité d’un jeu de société
- Prise en main simple et intuitive
- Accès facile aux règles
- Simplification de quelques règles
- Augmentation du nombre de joueurs à 5
LES MOINS
- La difficulté du jeu de base
- Quelques soucis avec les déplacements au stick