Parmi la pléthore de simulations vidéo-ludiques, qui pullulent depuis la fin des années 2000, il y en a qui s’imposent d’elles-mêmes. Si les Farming Simulator, les Euro Truck Simulator, et leur ribambelle de clones ou parents proches peuvent paraître convenus, on sent venir petit à petit la fin de règne, la mode passer doucement mais sûrement, et glisser fatalement vers les simulations exotiques, à l’image de Goat Simulator ou encore des Surgeon Simulator, qui sont plutôt des prétextes à délirer joyeusement avec un pote d’un côté et une bouteille de Grimbergen de l’autre, mais assez loin de la définition de simulation. Sans doute né d’une envie de retour à la simulation pure et dure, et d’une private joke, le jeu PC Building Simulator est arrivé. Et au fond de nous on savait que ce jour arriverait.
Développé par Claudiu Kiss et The Irregular Corporation, et édité par ce dernier, PC Building Simulator vient répondre à un certain besoin de la communauté des gamers pour leur permettre de faire ce qu’ils n’auraient jamais pu faire dans la vraie vie : ouvrir un ordi pour en changer les composants. Le jeu étant sorti en 2018 en accès anticipé sur PC, on pouvait sourire et se demander en quoi l’expérience de manipuler des composants informatiques virtuels pouvait dépasser le “plaisir” d’ouvrir sa propre machine pour en améliorer le contenu, sachant que dans un monde où le PC gamer est bien souvent un PC monté “à la carte”, la plupart des joueurs sont amenés à mettre un jour ou l’autre les mains dans le cambouis (ne serait-ce que pour dépoussiérer un peu, n’est-ce pas 😉 ). Aujourd’hui, le concept peut paraître un peu plus pertinent, moins private joke devenue jeu vidéo (à l’instar d’un Goat Sim) en sortant sur Nintendo Switch, une console qui n’a rien à voir avec un PC et qui se situe bien loin des préoccupations de maintenance et de performances d’un joueur PC. Un jeu indépendant comme un autre, certes un peu exotique mais qui a, sur le papier, tout un tas d’arguments pour vous divertir.
Dès le premier écran, PC Build Sim vous montre ses GROS arguments, en étalant en un seul écran la très longue liste de ses partenaires, son principal atout crédibilité. Grands fabricants de processeurs, de cartes graphiques, de blocs d’alimentation, de boîtiers, de cartes mères, de mémoire, de solutions de stockage, ils sont presque tous là, les AMD, les Intel, les Nvidia, ASUS, Gigabyte, les MSI, Cooler Master, etc. Sorte de caution de la qualité du jeu qui sans ces alliés de prestige n’aurait sûrement jamais arraché plus qu’un sourire amusé et un peu méprisant de la communauté gamer.
Au menu, trois modes de jeux : Carrière, Comment créer un PC, et Création libre. Les deux derniers parlent d’eux mêmes et font figure de tutos, nous allons donc nous intéresser essentiellement au mode carrière, là où se situe le vrai plaisir de ce PC Building Simulator.
Vous reprenez la boutique de votre oncle, ou plutôt le local de réparation informatique, un endroit à arpenter à la première personne, assez petit, avec un couloir d’entrée, et le mobilier nécessaire pour faire votre travail, qui évoluera au fil du jeu. Les missions vous parviennent par mail, sur votre ordinateur de travail, décrivant le problème à régler. La première mission du mode carrière vous met dans le bain, et fait office de tuto rapide (presque trop rapide). Une simple désinfection de virus vous est proposée, à la portée d’un enfant de 8 ans. Si vous acceptez le dépannage, la tour à réparer vous arrive sous forme de colis, que vous devrez prendre dans le couloir et poser sur votre bureau de travail.
Après le branchement du matériel (clavier, souris, écran et alimentation), le jeu vous explique comment procéder, en allant chercher les outils nécessaires à la réparation. Ici une clé USB contenant un antivirus devra être introduite dans la tour, qu’on devra allumer, avant de lancer le programme concerné, attendre le diagnostic, puis tout éteindre, vérifier qu’on n’a pas oublié de pièces d’origine sur la tour et la déposer à la réexpédition. Chaque job vous rapporte de l’argent qui servira à payer votre loyer ou encore commander du matériel. En fin de journée, un check de vos mails s’impose pour étudier et accepter de futurs travaux, qui s’ajoutent automatiquement à votre agenda, et vous pouvez quitter le local.
Vous avez le choix entre reprendre le lendemain ou sauter un jour de travail en restant chez vous (séquence non jouable, ne rêvez pas) et par conséquent perdre de l’argent. Une nouvelle journée commence encore une fois par la lecture de vos mails où plusieurs nouveaux chantiers vous sont proposés, un cran de difficulté au dessus, tel que le changement de carte graphique, le nettoyage d’un PC un peu trop poussiéreux ou un problème de disque dur. Des missions qui demandent plus de manipulations mais aussi plus de réflexion et de sens pratique puisqu’il vous faudra prioriser vos réparations pour perdre le moins d’argent possible, passer commande chez vos fournisseurs sans vous tromper dans les composants et en gérant la rapidité de la livraison. Plus vous progresserez dans le jeu et plus vous pourrez améliorer l’atelier, avec un second bureau et même la possibilité de changer le nom de l’entreprise.
Le jeu est conçu pour vous laisser un maximum d’actions à faire en temps réel. Seules les actions trop répétitives ou laborieuses sont automatisées ou zappées, et quelques détails viennent faciliter le gameplay, comme le curseur qui se place automatiquement sur l’endroit que vous venez de cibler. Malgré tout, la manipulation des différents éléments peut devenir lassante manette en main, surtout quand il s’agit de poser ou retirer chaque vis du capot ou de chaque carte PCI, en plaçant vous-même le curseur au bon endroit, encore et toujours. Pour le fun, on repassera. En mode tablette, les développeurs ont heureusement eu la bonne idée d’intégrer des commandes tactiles, facilitant à peu près toute l’ergonomie du jeu !
La difficulté du jeu se trouve finalement dans la compréhension des objectifs et l’apprentissage de la mécanique d’un ordinateur, et vous n’aurez pas à vous soucier d’un compte à rebours, ou à des enjeux de manipulation. Simplement à respecter les étapes apprises au préalable via les tutos et le mode libre accessible via le menu principal.
Graphiquement, le jeu n’a aucune ambition de marquer avec une patte visuelle et se révèle très quelconque ; certainement le prix à payer pour accueillir autant de logos réels dans son contenu. De gros polygones côtoient des textures approximatives, quand il y en a, mais permettant une assez bonne fluidité aussi bien sur TV qu’en mode portable (on vous conseille grandement ce dernier mode pour profiter des commandes tactiles).
Un conseil pour la route : prévoyez votre propre playlist en fond sonore. Le jeu comporte 10 pistes originales, gérables dans un player sur votre ordinateur de travail, mais qui tournent vite en rond. Dans un jeu qui vous demandera concentration et patience, la musique est importante, et elle n’est clairement pas le point fort de ce PC Building Simulator.
Conclusion
S’il a pu faire parler de lui en tant que bizarrerie vidéo-ludique, il faut reconnaître que l’ambition des développeurs à créer la simulation ultime de montage de PC a porté ses fruits, y compris dans ce portage sur Nintendo Switch. Qu’on le considère comme simulation de montage d’ordi, de gestion d’entreprise spécialisée dans l’informatique ou de premiers tutos de dépannage informatique, les trois fonctionnent bien. On regrettera simplement de ne pas avoir de souris dans la main pour prendre plus de plaisir à explorer les entrailles low poly, mais les commandes tactiles sauvent l’ergonomie du jeu.
LES PLUS
- un concept audacieux, surtout sur Switch
- jeu en français
- bonne courbe de difficulté
- commandes tactiles
LES MOINS
- peu inspiré et soigné visuellement
- partie musicale répétitive (10 titres)
- commandes au stick un peu fatigantes
- un peu cher (17,99€)
Il semble relativement complet et intéressant.
Avoir signé des marques est un gros plus.
Maintenant … J’ai pas envie de me retrouver au boulot, en faisant un loisir
Il ne me donne pas du tout envie , déjà que je ne suis pas une fan des simulator , alors celui-là x))) même pas en rêve XD
Vous vous trompez, c’est un chef d’oeuvre ! Oups trompé de page. ^^
XDDD Il y aurait eu anguille sous roche 😀
Pas intéressée. Je ne savais même pas que ce genre de jeu pouvait exister mdr
a quand la simulation de fonctionnaire ?
Ou d’élevage de brebies