Il aura fallu attendre 20 ans pour que le jeu édité par Square sous la direction de Yoshinori Kitase pour la Playstation revienne enfin sur le devant de la scène. Épisode rarement cité dans les classements des opus préférés des joueurs de cette grande saga, il est temps aujourd’hui de remettre la main dessus et de voir ce que cela vaut !
Retour dans une contrée lointaine
Sorti après un épisode mémorable et avant un autre très apprécié, Final Fantasy 8 passe souvent inaperçu et a été peu apprécié par les fans à l’époque. La faute à un environnement moins « fantastique » et à une aventure très humaine. En effet, exit les petits personnages à grands chapeaux ou ceux arborant fièrement des oreilles de lapins : tous les protagonistes avec lesquels vous aller pouvoir faire équipe sont des humains avec leurs qualités et leurs défauts. Vous accompagnerez une équipe d’aspirants soldats menée par Squall Leonhart, fraichement diplômé de la Balamb Garden University, dans une aventure sur plusieurs continents, mais ferez aussi des voyages dans le temps (via des flashbacks) avec des brides d’histoire qui vous seront dévoilés au fur et à mesure afin de tisser un scénario captivant de bout en bout.
Globalement, l’histoire est plus approfondie que lors des opus précédents, et ce grâce à une modélisation des personnages qui gagne en réalisme et qui transmet ainsi mieux les émotions.
Mécaniques de jeu
Comme pour tout J-RPG, il vous faudra constituer une équipe que vous entraînerez afin de faire acquérir de nouveaux pouvoirs ou capacités aux personnages. Les combats se font donc au tour par tour, et il faut choisir à chaque fois quelles actions accompliront les 3 protagonistes envoyés au combat. Il sera possible d’utiliser des attaques, des objets mais aussi de la magie et mieux encore : il sera possible d’invoquer des « G-forces », sortes de créatures mythiques aux attaques dévastatrices.
L’association de ces G-forces avec un personnage influence les statistiques, que ce soit concernant l’attaque, la défense, les capacités spéciales… Il est donc nécessaire de bien réfléchir aux combinaisons possibles. Votre compagnon mythique gagnera en niveau, donc en puissance, au fur et à mesure des victoires remportées. Il pourra aussi apprendre de nouvelles capacités qui rendront le personnage plus puissant, diminuera le temps d’attente d’invocation, etc…
Pour ce qui concerne la magie, les sorts ne s’apprennent pas en fonction du niveau du protagoniste. Il lui faudra voler des sorts sur les créatures que vous rencontrerez ou auprès de sources, et les stocker afin de pouvoir ensuite les utiliser avec parcimonie, au risque sinon de se retrouver à sec de magie à balancer sur l’ennemi. Cette nouvelle capacité qui permet de voler prend une ampleur importante dans l’univers de Final Fantasy 8, car il est impossible de pratiquer la magie sans, mais elle réserve aussi quelques surprises : en effet, certaines G-forces ne peuvent être obtenues qu’en les volant à vos ennemis par exemple.
Il est aussi possible d’utiliser les Limit Breaks lors des combats, attaques spéciales puissantes et uniques, disponibles aléatoirement lorsque la santé du personnage passe en dessous de la barre des 33% de point de vie maximal. Certaines de ces attaques sont interactives, et nécessiteront que vous appuyiez sur un bouton au bon moment ou que vous produisiez une combinaison de touches dans le bon ordre.
A chaque combat gagné, vos personnages remportent des points d’expérience (XP) qui se cumulent et leurs font augmenter leurs niveaux. Ces combats sont de deux types : ceux imposés par la trame du scénario, et les aléatoires lors de vos déplacements sur la carte du monde.
Jeu, set et cartes
Sauver le monde étant une tache qui pèse sur les épaules, nos protagonistes aiment à s’adonner au Triple Triad, un jeu de cartes bien pensé et qui titille avec savoir la collectionnite aiguë ! Des cartes sont disponibles un peu partout au cours de l’aventure, et ce via différents biais (vol, dons, trouvailles …). Chaque carte représente un personnage ou un monstre, et possède 4 valeurs pour chaque côté de la carte. A chaque partie qu’il est possible de lancer en appuyant sur une touche lorsque l’on rentre en contact avec un PNJ, il vous est proposé de composer un deck de 5 cartes parmi celles que vous possédez, puis de commencer la partie en posant vos cartes au tour par tour sur un tapis. En fonction de la valeur de la carte à coté, au-dessus ou en dessous de la vôtre, celle-ci reste votre ou passe dans le camp de l’adversaire. A la fin de partie, celui qui a le plus de cartes dans son camp gagne la partie, et les récompenses varient en fonction des règles de chaque partie.
Qu’apporte cette version remaster ?
Outre des graphismes retravaillés et remis au goût du jour, la nouvelle version de cet opus apporte quelques nouveautés appréciables, telles que la possibilité de supprimer les combats aléatoires lors des déplacements ainsi que l’option « combats faciles » qui permet d’utiliser plus régulièrement les Limit Breaks et surtout de ne plus attendre les contraintes du tour par tour afin de lancer les attaques. Il est donc possible de lancer des attaques à la suite et donc de spammer les ennemis. Les combats gagnent en rapidité d’exécution, même si tout le sel du tour par tour est de fait supprimé ! Il est à noter aussi la possibilité d’accélérer la vitesse par 3, et ainsi de ne plus avoir à profiter/subir les cinématiques d’invocation des G-Forces lors des combats et d’abréger les combats ainsi que les déplacements sur la carte. Cependant, le rendu visuel accéléré est rapidement lassant et a tendance à donner le mal de mer. Il est donc conseillé de ne l’utiliser que lors des phases de déplacements, même si là encore vous aurez plus l’impression de voir un manchot courant sur la banquise qu’un personnage de RPG déambulant dans une ruelle.
Sur l’ensemble de l’aventure, vous serez portés par les musiques de base, qui étaient déjà formidables à l’époque et qui n’ont pas pris une ride ! Le rendu graphique reste le même, que l’on utilise la console en version salon ou en version portable : un effet de flou persiste tant au niveau des décors que des personnages. De plus, il est regrettable que le portage s’accompagne de grosses bandes noires de chaque côté de l’écran sans qu’un effort n’ait été réalisé afin de nous faire vivre l’aventure en 16/9. Et mœurs évoluant oblige, la nudité de certains personnages (La G-force Ondine, entre autre) a été masquée et certains décolletés se font moins plongeant.
Conclusion
En conclusion, ce remaster est un excellent prétexte pour replonger dans l'univers très riche de cet épisode et repartir ainsi à l'aventure avec ces héros si humains qui ne cessent d’évoluer au cours de l'histoire. Et pour les personnes qui n'ont pas eu l'opportunité d'y jouer à l'époque, il est ainsi possible de découvrir un excellent jeu qui aura marqué à sa façon l'histoire de la saga des Final Fantasy.
LES PLUS
- Une aventure riche
- Des paysages superbes
- Un environnement foisonnant et vivant
- Une prise en main intuitive
- La bande son
- Le Triple Triad !
LES MOINS
- L'effet flou des décors
- La censure concernant la nudité des personnages
- Les bandes noires sur les côtés de l'écran
Merci Square de nous avoir re-offert tous ces final fantasy