Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, la vie est remplie de surprises. Vous pourriez avoir la stupéfaction de gagner une somme d’argent qui ferait de vous la personne la plus riche au monde et voir les choses en grand. Amoureux d’art et de belles choses, vous achetez le château de Chambord et entre autres choses les plus belles toiles de Léonard de Vinci ainsi que la Vénus de Milo. Votre esprit s’est bel et bien égaré lors de votre visite au Louvre et vous allez finalement rentrer chez vous des rêves pleins la tête. Mais rassurez-vous, les développeurs de Larian Studios ont décidé de mettre de l’art dans le creux de vos mains pour une somme très abordable avec le portage Switch de Divinity: Original Sin 2, un RPG encensé par les joueurs et la critique.
Annoncé lors du Nintendo direct du 5 septembre 2019 et disponible dans la foulée sur l’Eshop (pas de version boîte à la sortie), Divinity: Original Sin 2 va ravir à coup sûr les amateurs de RPG dans une “Definitive Edition” qui grandit encore le contenu déjà exhaustif du titre d’origine. Avoir joué au premier épisode n’est pas une nécessité car l’histoire se déroule 1000 ans après celui-ci. Vous incarnez un “Ensourceleur” qui se trouve emprisonné sur un bateau qui vous emmène à Fort Joie, une île qui s’apparente à une prison, sur ordre de l’évêque Alexandar qui est convaincu que les utilisateurs du pouvoir de la Source sont responsables des maux de Rivellon, le monde que vous allez explorer. La Source attirant les monstres du Néant, le bateau se fait vite attaquer et va finir par couler. Alors que vous commencez à vous noyer, une voix vous dit que votre heure n’est pas encore arrivée car il vous reste une tâche très importante à accomplir et vous réussissez à rejoindre la côte de Fort Joie. L’épopée peut débuter.
Qu’il s’agisse des quêtes principales, des innombrables quêtes secondaires dans la grande majorité intéressantes, de la quête personnelle de votre personnage ou des dialogues avec les PNJ, tout est extrêmement bien écrit. Il faut savoir que Larian Studios a embauché près d’une dizaine de scénaristes pour la globalité de l’histoire qui se traverse de multiples manières et en totale liberté. Le côté roleplay est très important, tout ce que vous faites a un impact, et selon la race que vous aurez choisi, vos actes et vos choix de dialogues, les gens que vous rencontrerez réagiront de manière totalement différente. Le premier grand choix qui s’avère compliqué est le choix ou la création de votre héros. En effet, il est possible soit de choisir un des protagonistes préparés aux petits oignons par les développeurs, soit d’en créer un de toute pièce. Dans le premier cas, vous aurez le choix entre plusieurs individus avec chacun leurs traits, aptitudes et talents prédéfinis, ainsi qu’une histoire (racontée par le personnage lui-même) avec une quête spécifique à accomplir. Pour la seconde option, vous avez un ample choix pour la création de votre avatar, tant physiquement que dans ses caractéristiques, qui donnera naissance à des personnalités totalement différentes. Peu importe votre choix, dans Divinity: Original Sin 2 rien n’est définitif et vous pourrez orienter votre personnage vers des traits différents et totalement librement en évoluant dans l’histoire.
Il faut savoir que vous aurez l’opportunité de jouer avec d’autres races lors de votre partie en recrutant jusqu’à 3 PNJ contrôlables par vous-même ou par 3 amis en ligne. La version Switch se voit amputée, pour des raisons techniques et pour garder la fluidité du jeu, de la possibilité de jouer en coopération locale. La liberté est de mise aussi pour la coopération en ligne : chaque personne peut faire sa petite vie de son côté en parlant avec qui il veut, en participant ou non aux combats ou interagir avec l’environnement comme il l’entend, quitte à ruiner une couverture ou mettre le désordre dans un village, ce qui peut donner des moments de franche rigolade entre potes. Il vous est possible de défier vos amis en PVP dans le mode arène afin de vous venger pour le désordre qu’ils ont osé mettre dans votre partie.
Avec une telle profondeur de jeu, il fallait une jouabilité à la manette qui ne gâche pas le plaisir, et on peut dire que les développeurs ont réussi leur coup. Bien que la jouabilité se veuille aisée, il vous faudra un petit temps d’adaptation afin de naviguer à votre aise dans les différents menus. Les déplacements en phase d’exploration se font librement avec le stick gauche, tandis que vous contrôlez l’orientation ainsi que le zoom de la caméra avec le stick droit. Vous pouvez choisir votre personnage actif en restant appuyé sur “ZL”, accéder à la barre de raccourcis (entièrement personnalisable) en pressant simplement “Y”, lorsque vous êtes entouré de nombreux personnages ou objets il vous suffit d’utiliser “L” ou “R” pour sélectionner précisément celui qui vous intéresse. L’accès aux nombreux menus se fait en maintenant “ZR” enfoncé et se présente sous la forme d’une roue qui vous permettra d’accéder entre autres à votre inventaire, votre équipement, aux fiches du personnage, à l’artisanat ou au journal. La phase de combat au tour par tour ne sort pas des sentiers battus et colle aux classiques du genre (XCOM ou encore pour votre Switch : Mario et les lapins crétins) avec du case par case, de la gestion de points d’actions et de sources, et une bonne connaissance sur la synergie des éléments qui est très vaste et peut amener des conséquences inattendues. Une caméra tactique est disponible pour avoir une meilleure vision de l’environnement en combat. Vous avez la possibilité d’esquiver de nombreux combats avec des petites phases d’infiltration où vous vous transformez en buisson et devez avancer doucement afin de ne pas vous faire repérer par vos ennemis.
Posséder un tel jeu sur Switch n’est pas sans concession de la part des développeurs, mais hormis le multi local, elles ne sont que techniques et pas forcément handicapantes. Malgré la présence d’aliasing et de clipping plus ou moins prononcé selon les lieux, le jeu s’en sort plutôt correctement et est même plutôt joli… en portable. En mode TV les défauts sont forcément plus visibles et le jeu est légèrement plus flou qu’en nomade ce qui ne suffit pas pour cacher certaines textures qui s’affichent parfois grossièrement. Ces sacrifices techniques étaient obligatoires sur la portable de Nintendo afin de garder une fluidité constante et le pari est réussi pour la quasi totalité du jeu, à l’exception de quelques passages avec beaucoup d’effets pyrotechniques. Le fait de voyager dans de nombreux lieux très variés et très colorés en n’ayant jamais l’impression de déjà vu lors de la visite d’une nouvelle contrée, ajouté à la très grande qualité du jeu font que les quelques défauts techniques passent au second plan. Une chose importante dans ce type de jeu et qui frôle ici l’excellence est la bande originale signée Borislav Slavov, qui est une composition orchestrale collant parfaitement à l’ambiance du titre de Larian Studios et différente selon le contexte dans lequel vous vous trouvez. Tantôt joyeuse, tantôt mélancolique, la musique arrive à faire ressentir tous les sentiments que les développeurs ont voulu véhiculer lors de la traversée de l’histoire. Vous aurez la possibilité de choisir entre différents instruments de musique qui modifieront la bande originale lors des combats et de certains moments du jeu.
Deux derniers points mais pas des moindres: premièrement, Larian Studios donne la possibilité aux joueurs PC possédant le jeu de poursuivre leur partie sur Switch ou inversement grâce à un système de sauvegarde via un cloud. Les sauvegardes ne sont compatibles qu’entre ces deux plateformes, il n’est donc pas possible de reprendre une partie commencée sur PS4 ou XBOX. Deuxièmement, du contenu additionnel sera mis à disposition gratuitement tout au long de l’année par les développeurs.
Conclusion
On dit que la perfection n’existe pas, mais Divinity: Original Sin 2 s’en rapproche très fortement. Une histoire principale passionnante, accompagnée d’une bande originale qui est sans doute une des meilleures de ces dernières années, à traverser avec une liberté déconcertante et un rythme maîtrisé sur la centaine d’heures (voire plus) qui saura vous tenir en haleine et lors de laquelle l’ennui ne se montre jamais. Un jeu qui vous met devant vos responsabilités : tous vos actes auront des conséquences pour la suite de votre aventure. Larian Studios a su faire un portage manette qui, après un petit temps d’adaptation, s’avère ergonomique et plutôt intuitif pour ce genre de jeu. Prendre le titre en défaut est très compliqué et le seul bémol est son côté technique sur Switch (surtout en mode TV) qui a été sacrifié au profit de la fluidité. Un indispensable pour tout fan de RPG, auquel vous pouvez jouer n’importe où, dites au revoir à votre vie sociale!
LES PLUS
- Durée de vie colossale
- Contenu titanesque
- Une liberté totale dont tout acte a des conséquences
- Un multijoueur jusqu’à 4 joueurs en ligne
- L’histoire riche et passionnante avec une écriture de qualité
- La bande originale du feu de dieu
- Les PNJ tous intéressants
- Jouabilité à la manette bien pensée...
- La sauvegarde cross plateforme entre Switch et PC
- Grosse rejouabilité grâce aux histoires et objectifs personnels de chaque personnage prédéfini et des nombreux choix à faire
LES MOINS
- … mais qui demande un petit temps d’adaptation
- Graphiquement parfois brouillon sur la TV
- Pas de version boite
On a là, un des tous meilleur RPG sur la switch
Allez y, il est top
bravo pour l’intro, elle envoie du rêve !
sinon ce jeu me faisait très envie, je suis convaincu ! adieu le peu de vie sociale qui me restait…
Merci pour les compliments sur l’intro ! Et désolé de te priver du reste de ta vie sociale en t’ayant convaincu
« Qu’elles soient bonnes ou mauvaises, la vie est remplie de surprises. »
Tout est dit !
Ce jeu me donne envie 🙂
Merci pour ce test !
Merci à vous pour votre retour !
Excellent jeu, mais ce portage permets t-il de jouer à 2 (ou plus) sur la même console ou/et en online ?
« Il faut savoir que vous aurez l’opportunité de jouer avec d’autres races lors de votre partie en recrutant jusqu’à 3 PNJ contrôlables par vous-même ou par 3 amis en ligne. La version Switch se voit amputée, pour des raisons techniques et pour garder la fluidité du jeu, de la possibilité de jouer en coopération locale ».
Désolé, c’était bien écrit dans le test…. Dommage pour le multi en local mais logique….
Wouuuuu une excellente note ! Pas étonnant 🙂
maintenant pour ce studio, au boulot pour nous sortir Balgur’s gates 3 sur la switch egalement