Il y a des mots qui semblent être devenus des labels aujourd’hui : indépendant ou Pixel-Art sont des termes en vogue, glorifiés par des jeux aux succès phénoménaux. Si beaucoup s’y cassent les dents, nombre de jeux répondant à ses deux catégories sont bien moins ambitieux et se concentrent sur des expériences de jeu plus accessibles et à des tarifs eux-aussi, totalement abordables. Une chance, car c’est exactement d’un jeu de ce genre que nous allons parler : Akane, premier né du studio Brésilien Ludic Studios créé en 2017 et accouchant du titre en 2018. Son portage sur Switch, quant à lui, n’aura pas tardé non plus à voir le jour puisqu’ilest sorti à la mi-2019, peu de temps avant les grandes vacances. À la fois peu cher (moins de 5€ sur l’eshop) et très léger (326Mo), il se classe dans la catégorie des indispensables des trajets de vacances ou des salles d’attente. Mais pour autant, est-il à placer entre toutes les mains ?
Tranche, Taille, Coupe ! Si le jeu se passe de tutoriel et de cinématique d’introduction en ne nous donnant qu’un vague « Tokyo 2121 » suivi d’une très courte introduction tout en anglais, il n’en demeure pas moins très instinctif dans ses commandes de base. Un clique sur A pour lancer la partie vous fera outre-passer les objectifs de mission qui ne sont visibles que sur le menu du jeu ou sur le menu Pause pendant votre partie. Vous commencerez donc par utiliser votre Sabre, puisqu’il est la chose la plus intuitive : bouton A pour trancher et faire gicler l’hémoglobine, Bouton B pour parer, et c’est tout. Cette impression de vide que vous ressentez déjà à la lecture n’en est pourtant rien en jeu. On découpe les Yakuza avec assez de plaisir tout en remarquant le travail en Pixel-Art somptueux ! Les morts sont diverses, mais l’ensemble de ce qui est à l’écran est remarquable ! Vous perdrez peut-être alors, une ou deux vies à regarder les animations ici et là, que ce soit « en » ou « hors » carte de jeu. En effet, celle-ci n’est pas un bête cube avec du vide autour à la Captain Toad ou avec un brouillard de guerre façon STR.
Pour reprendre vraiment à la base du synopsis, votre personnage, une femme nommée Akane, va livrer son dernier combat face à la mafia japonaise et emporter un maximum de Yakuzas dans l’au-delà avec elle. En gros, c’est un jeu sans fin, au sens littéral. Le but ici, comme dans tout bon Hack’n’slash, est d’enchaîner les parties en remplissant les différents objectifs pour engranger de l’expérience. Ses objectifs iront du traditionnel kill de ‘X’ unité d’un certain genre au fait de terminer un certain nombre de fois votre partie sans mourir. C’est donc un Hack’n’slash qui suit précisément son genre : si vous ne mourez pas, vous continuez avec des hordes d’ennemis contenant plus de Yakuza puissants et le boss, qui apparaît après chaque vague de cent Yakuzas vaincus et qui sera lui aussi plus difficile à tuer. Lorsque vous remplissez ces objectifs, vous débloquez de nouveaux équipements, de nouveaux katanas, de nouvelles armes à feu, etc. Ca reste très simple mais aussi très efficace comme concept.
Cependant, on déplorera assez vite une certaine redondance liée à un cruel manque de variété. Votre affrontement se déroule sur un square commerçant de Tokyo entouré de bâtiments à néons très retro-futuristes et au sud grillagé, avec quelques junkies regardant votre combat. Personne n’appellera la police pour vous et vous ne pourrez d’ailleurs jamais passer outre le grillage pour rejoindre d’autres maps : cette place sera la seule zone d’affrontement du jeu… De plus, vous avez en guise d’adversaires des Yakuzas qui attaquent au sabre avec seulement deux looks vestimentaires vraiment différents. Ces derniers sont uniquement de 3 type différents : le yakuza avec armes à feu, le « Tank », sorte de colosse pouvant encaisser plusieurs coups, et le cyber Yakuza, pour lequel il faudra trouver un point faible. Enfin, le boss, votre rival. que l’on pourrait considérer comme fin au jeu une fois vaincu, s’il fallait trouver une fin à un jeu qui n’en est pas pourvu.
C’est mieux au niveau de la bande son, un peu plus complète et parfois pertinente. Malheureusement, certains passages musicaux semblent presque hors de propos et aurait été mieux utilisés dans des phases de Gameplay différentes. Cela donne donc un rendu assez mitigé, du très bon au très moyen.
Bref, une carte, un boss, trois types d’ennemis et des musiques en dents de scie. Sur le papier, ce n’est pas très alléchant. En jeu, c’est un peu différent bien que très répétitif, d’autant qu’on atteint assez vite les trois ou quatre Runs sans mourir, en ayant donc pour seuls objectifs d’achever de débloquer quelques items ou de scorer, ce qui n’a clairement pas l’intérêt d’une borne d’arcade de bar ou d’un jeu en ligne, consultable par tous.
Pourtant, la frustration du manque de contenu sur les points abordés est finalement positive : elle montre ce que le jeu offre de qualité et ce dont on veut encore plus ! Il serait donc mal-opportun de passer à côté du titre qui dont le Gameplay, reste très nerveux et très addictif qui apportera une sensation de satisfaction lorsque vous parvenez à améliorer votre score. Mais pour cela, il faudra parvenir à manier vos compétences. Car oui, niveau GamePlay, vous vous en doutez, il n’y a pas que le katana dans la vie. Vous aurez aussi accès à différentes réalisations de Dash, de courtes accélérations ultra rapides qui pourront évoluer avec votre équipement en durée d’utilisation, vous permettant de passer au travers de hordes d’ennemis toujours plus importantes tout en décapitant sans retenue.
Car oui, sans ses courtes accélérations, vous verrez vite la petite particularité de physique du jeu, s’approchant d’une certaine forme de réalisme. Votre personnage qui, en plus de sa barre de fatigue ne lui donnant pas un nombre de coups d’affilé illimité, se voit pourvu d’une sorte de fatigue très réaliste qui n’est pas représentée par une barre, mais par des actes. Lorsque vous attaquez dans un groupe d’ennemi trop dense et important, votre personnage ne va plus attaquer aussi vite ni avancer aussi aisément, et ce sera synonyme de mort, puisque le moindre coup vous tuera instantanément. En contrepartie, le moindre de vos coups tuera aussi instantanément les ennemis, sauf les tanks, et aucun de vos coups ne pourra tuer plusieurs ennemis. D’ailleurs, enchaîner plusieurs ennemis assez rapidement fera monter une barre d’« adrénaline » vous permettant, de manière quelque peu compliquée, de cibler plusieurs ennemis pour un ultra Dash dans lequel vous tuerez tout ce qui était sur la ligne que vous aurez au préalable tracés ! Cette technique s’améliore avec un Dash suprême où vous viendrez à bout de tous les ennemis à l’écran.
Si ce dernier reste simple d’usage, le précédent est vraiment difficile à manier et n’est pas bien adapté au jeu sur console. On se rappelle alors au bon souvenir contextuel du jeu, d’abord sortit sur PC, et uniquement compatible au combo clavier/souris ! Ce problème de maniabilité se fera aussi ressentir sur les armes à feu, mais de manière bien moins dérangeante. Le coup de main, un peu déroutant par rapport à ce qui est d’ordinaire, reste néanmoins facile à prendre et les armes à plusieurs balles rendent la chose encore plus facile. À l’inverse, le super Dash sera, je vous rassure, maîtrisable au prix d’un certain nombre de morts même s’il ne vous permettra jamais de scorer autant que vous le souhaiteriez. On aurait alors aimé un petit ralenti pour pouvoir mieux manier cette technique sans finir dans un mur et ce, en ne touchant pas le moindre ennemi, ou une option tactile pour plus de précision et de réactivité. On y perd donc vite quelques vies, à moins d’abandonner l’idée de super dasher ! Fort heureusement, il y a un mode Tutoriel, si tant est, bien sûr, que vous compreniez l’anglais.
Conclusion
Les défauts d'Akane n’en rendent pas moins le titre vraiment plaisant. Le titre ne conviendra pas pour se reposer la cervelle après une trop longue journée, mais plutôt pour passer le temps lors de courtes parties intenses dans les transports ou même dans un lieu plus intime. Ses effusions de sang ne sont jamais vraiment dérangeantes et sont d'un light-gore assumé, limite Kill-Bill-esque. Graphiquement, vous avez là un Hack'n'Slash reprenant les codes de Party Hard. L'univers visuel est vraiment cohérent, les animations complètes et fournies, c'est très beau, très tape à l’œil et si l’intégralité du gameplay avait été pensé pour consoleet si le contenu rendu plus important, on serait vraiment sur un incontournable de la console ! De là à en faire un jeu totalement oubliable : clairement pas. Si vous êtes prêt à lui passer l'absence de VF, avec tout au plus 5 lignes d'objectifs nécessaire à la bonne utilisation du jeu, si vous lui pardonnez quelques approximations dans certains contrôles pensés pour les PC-iste et si vous cherchez un jeu pour passer le temps sur de courtes parties, alors ce n'est plus la peine de chercher : Akane est fait pour vous. Dans le cas contraire ou si vous êtes à cinq euros prêt, il vaudrait mieux passer votre chemin et porter votre attention sur un autre jeu plus abouti et à la durée de vie plus massive. Le catalogue Switch est assez fourni pour trouver plus rentable.
LES PLUS
- Graphismes travaillés
- Difficulté maîtrisée et maîtrisable
- Son prix
- Addictif mais pas chronophage
LES MOINS
- Narration trop faible
- Uniquement en anglais
- Manque terriblement de contenu
- Maniabilité de certaines attaques pas repensée pour console
- On fait vite le tour des mécaniques de jeu
mouais, pas folichon en sommes …
Non en effet, pourtant le potentiel est là pour faire bien mieux !