Hotline Miami Collection (Nintendo Switch) – Le test

Devolver Digital est un éditeur que l’on ne présente plus sur Nintendo Switch. Parmi les nombreux titres sortis, on compte Crossing Souls qui respire les années 80, The Red Strings Club à l’ambiance cyberpunk ou encore le très rythmé Ape Out et en en oubliant des dizaines d’autres très qualitatifs. Mais après toutes ses sorties, il y en avait quand même une licence qui revenait sans cesse chez les joueurs et qui déchaînait toutes les passions. Hotline Miami et Hotline Miami 2: Wrong Number ont longtemps été réclamés et ils sont finalement arrivés sur l’eShop. Les deux jeux sortis en 2012 et 2015 ont été développé par le studio suédois Dennaton Games. On s’intéresse aujourd’hui de près à ce portage Nintendo Switch. Préparez-vous à un cocktail explosif…

Hotline Miami

Ce premier opus nous plonge en 1989 à Miami où nous incarnons un homme dont nous ne connaissons pas le nom. Il reçoit régulièrement des messages sur son répondeur et se rend dans divers lieux pour dézinguer tous les criminels de la mafia russe. Au début de chaque niveau, on peut s’équiper de masques d’animaux qui confèrent différents pouvoirs comme la discrétion, la rapidité, plus d’armes, plus de dégâts… Le jeu se joue en vue de dessus et un niveau se termine uniquement quand vous avez tué tout le monde. Oui, le jeu est sanglant, intense, violent et s’adresse à un public averti. Pour progresser, vous pouvez compter sur vos points pour commencer puis tous les objets qu’il est possible de saisir : armes de poing, armes à feu, sabre, casserole ébouillantée, bouteille cassée, canne de billard… Il vous suffit d’appuyer sur L afin de vous emparer d’une arme puis sur R pour donner un coup. ZL/ZR permettent de viser et locker un ennemi.

Les commandes sont assez simples à exécuter sans pour autant être faciles à maîtriser. En effet, l’une des particularités de Hotline Miami vient du fait que les ennemis sont très très vifs. Si vous êtes trop lent ou imprécis, vous êtes tués tout de suite. Le titre a donc une très forte dimension die & retry et il arrive de recommencer des dizaines de fois un étage avant de pouvoir avancer. Le level-design est composé de différentes pièces, salles et couloirs où le moindre coup de feu fait rappliquer toute la bande. Par la suite, d’autres ennemis comme les chiens feront leur apparition ou des boss plus résistants. Hotline Miami est composé de plusieurs actes divisés en chapitres. C’est le jeu idéal pour de courte session, chaque chapitre étant assez rapide à terminer mais pouvant vite s’éterniser si vous ne parvenez pas à tuer tout le monde. Si l’IA ne vous laisse aucune chance à cause de son côté imprévisible lors de chaque tentative, elle n’est pas non plus très intelligente et il faudra apprendre à en profiter.

Le titre permet la réalisation de combo qui augmente votre score, comptabilisé en fin de niveau. Plus il est élevé, plus vous débloquerez d’armes et de masques. Ce qui intéressant lorsque l’on réalise son premier run, c’est que l’on ne peut pas foncer dans le tas. Il faut toujours prendre le temps de réfléchir car l’improvisation peut vite tourner au vinaigre. On a souvent tendance à vouloir jouer bourrin mais par moment, l’élimination en toute discrétion avec un petit tranchage de gorge est très utile et silencieuce. Grâce à sa direction artistique rétro pixélisée à base de couleur flashy, le titre est encore joli aujourd’hui. Sa bande-son synthwave est un régal grâce à des artistes comme Perturbator, M.O.O.N., Jasper Byrne et bien d’autres encore. Cela colle parfaitement à l’ambiance explosive et rythmée du jeu. Quelques petits bugs assez frustrants et connus se sont manifestés. Il arrive parfois que notre personnage ne réponde pas ou qu’un ennemi tourne en rond, ce qui oblige à recommencer le niveau.

Hotline Miami 2: Wrong Number

Ce second opus sorti en 2015 arrive avec un scénario plus travaillé qui se matérialise notamment dans l’apparition de dialogues entre divers protagonistes. On contrôle désormais plusieurs personnages avec des histoires différentes et on a toujours diverses zones à nettoyer, 25 au total. Par contre, fini les masques à choisir en début de niveau, on en débloque cependant toujours pour de nouvelles capacités imposées au joueur. En vérité, Hotline Miami 2: Wrong Number reprend à fond la recette du premier opus mais le jeu est à la fois plus dense et apporte de petites nouveautés dans son gameplay. On découvre des niveaux plus grands, avec plus d’ennemis et de nouveaux pièges. Certains niveaux seront plus abordables en infiltration avec une arme de poing, d’autre seront plus ouverts avec notamment des vitres à travers lesquelles les ennemis vous repèrent très vite. Il y a toujours ce côté caméra restreinte qui oblige le joueur à ne pas foncer dans le tas car un chien peut sortir de nulle part et vous tuer.

C’est du die & retry pur et dur jusqu’à trouver la bonne approche et avoir un peu de réussite aussi dans vos tirs. La possibilité de locker sa cible est toujours présente, il arrive certes de paniquer et se faire dépasser par la situation mais le jeu est tellement bon, rapide, rythmé et frénétique que l’on y revient avec plaisir. Malheureusement concernant l’IA, aussi vive soit-elle, elle dispose des mêmes faiblesses que dans le premier jeu et on parvient vite à les exploiter. Il suffit parfois d’être patient et d’observer leurs déplacements pour en profiter mais cela ne plaira pas à tous. La courbe de difficulté est assez aléatoire également, on est par moment confronté à un niveau sans pitié avant de poursuivre plus facilement à l’étage suivant. Et comme le premier jeu, des bugs bien connus sont présents comme les chiens qui tournent sur eux-mêmes. Mais cela reste minime, d’autant que le jeu brille sur sa fin, sans rien spoiler.

Graphiquement, c’est le même jeu mais avec bien plus de détails. Certains n’aimeront pas la direction artistique assez basique jusque dans la modélisation des têtes mais si l’ambiance rétro des années 80/90 vous branche, vous allez adorer. Et puis, il y cette bande-son… Déjà très efficace dans le premier jeu, il y a cette fois encore plus de morceaux et de nouveaux artistes. En plus de ceux cité plus haut, ajoutons Magna, El Huervo, Magic Sword ou encore le très bon Mitch Murder. La bande-son est en parfaite adéquation avec les quelques mises en scène et le gameplay nerveux, cela nous donne le bon rythme. Cette bande-son est aussi qualitative que celle de Furi, un pur régal à réécouter par la suite. Terminons sur deux ajouts liés à cette version Switch : la possibilité d’utiliser l’écran tactile pour déplacer la caméra en mode portable, pas hyper recommandé, et celle de secouer les Joy-Con pour achever un ennemi. Anecdotiques, mais cela a le mérite d’exister.