Comme chaque année, à la période d’halloween, la peur et les friandises sont de rigueur. Vous vous ambiancez lumières tamisées devant un film d’épouvante ou un jeu d’horreur, interrompu par votre sonnette qui n’a de cesse de retentir, actionnée par pleins de petits monstres en manque de glucides. Malheureusement, concernant le thème horrifique, il arrive régulièrement que le divertissement proposé soit plutôt moyen. Remothered: Tormented Fathers est-il un bon compagnon pour votre soirée ou un navet de plus qui rate son effet ?
Rosemary, j’ai perdu mon baby
Vous incarnez Rosemary Reed qui se rend dans le manoir peu accueillant de Mr Richard Felton afin d’enquêter sur la disparition de sa fille adoptive prénommée Céleste. Vous êtes accueillie par Gloria, l’infirmière qui s’occupe de Richard, vous présentant en tant que docteur de l’institut Santa Margherita dans lequel le vieil homme était un patient. Mr Felton accepte de s’entretenir avec vous pensant que vous êtes là pour parler de sa santé, mais lorsque celui-ci apprend vos véritables intentions avec la photo d’une petite fille que vous lui avez mis sous le nez, la situation dégénère et vous êtes invité à quitter les lieux. Une fois dehors, vous attendez patiemment le soir que Gloria s’en aille pour vous immiscer dans la demeure afin d’y mener votre enquête. Vous vous retrouvez enfermée dans cette immense maison et l’horreur peut alors véritablement commencer, habitée par un Richard Felton errant nu sous son tablier avec des bottes en plastique et une faucille à la main, prêt à vous attaquer s’il vous croise.
Le scénario est l’une des principale réussite du jeu de Stormind Games. L’histoire est prenante avec de nombreux rebondissements et un aspect psychologique de chaque personnage très travaillé. Vous allez devoir résoudre de petites énigmes volontairement vagues dans leur description afin de vous faire tourner un peu en rond dans le manoir avec à vos trousses un Mr Felton complètement dingue qui chantonne tout en se promenant dans les couloirs. Vous allez devoir jouer au chat et à la souris durant toute l’aventure en ayant trois possibilités : vous cacher dans des armoires, sous des divans ou derrière des meubles ; user de diversions via des objets que vous trouverez (bouteilles, réveils, radio…) ; vous défendre avec un objet de défense (couteau, ciseaux…) lorsque vous vous faites attaquer et que vos points de vies sont au plus bas.
La vulnérabilité au service de l’immersion
Remothered dispose d’un gameplay simple, accessible mais un peu daté dû à la rigidité du personnage. Au vu de la situation, le déplacement est plutôt lent car vous marchez sur la pointe des pieds pour faire le moins de bruit possible, vous avez la possibilité de vous accroupir (pression sur le joystick gauche) ou de courir (“R”) mais le footing est à utiliser de préférence lors d’une fuite suite à un repérage de l’ennemi car vous serez alors très bruyant. L’ouverture des portes diffère selon votre posture : marche normale et la porte s’ouvre normalement, accroupis, vous entrouvrez la porte afin de voir si la pièce est sécurisée, en courant et vous l’enfoncez, histoire de ne pas perdre un temps précieux lorsque vous êtes pourchassé. Tous les éléments du décor utilisables sont marqués par un petit point blanc qu’il faudra mettre au centre de l’écran pour pouvoir interagir ou examiner, en appuyant sur “B”. Il peut être assez compliqué, dans l’empressement, d’interagir rapidement avec le décor avec un système qui est souvent paresseux. Placer une diversion (“Y” et “ZR” pour la lancer) est très utile pour se rendre à un endroit précis et être sûr que personne ne vous tombera dessus. Les endroits du manoir sont parfois sombres mais pour y remédier, Rosemary a une lampe de poche (pression sur le joystick droit) qui augmente les probabilités de vous faire repérer.
Lorsque l’ennemi vous repère, vous avez la possibilité de l’esquiver avec « A » seulement si vous avez assez d’endurance. Ni l’endurance, ni les points de vie ne sont indiqués à l’écran, il faut vous fier à la respiration et à l’état physique de votre personnage. Lorsque vous arrivez au minimum de votre santé et que l’ennemi vous attaque une ultime fois, vous allez soit mourir dans une scène violente et gore digne d’un meurtre de Michael Myers, soit pouvoir utiliser, si vous en avez une, une arme de défense en effectuant un petit QTE, ce qui vous fera gagner du temps pour fuir. Lors de votre fuite, vous pourrez vous cacher mais votre chasseur pourra se poser juste devant vous et vous devrez alors garder votre calme afin de ne pas vous faire repérer en gardant un point dans un cercle via le joystick durant quelques secondes. Il n’est en aucun possible d’attaquer les ennemis, ce qui crée réellement un stress permanent dû à votre impuissance, un peu comme dans Outlast. Vous pouvez régénérer votre santé via des miroirs qui vous serviront aussi de points de sauvegarde. Et il n’est que trop conseillé de sauvegarder souvent, sous peine de recommencer une grande partie de ce que vous avez fait, la mort étant présente à chaque instant.
Les graphismes ne font pas la qualité d’un jeu
Techniquement, le jeu éprouve un sacré retard avec des textures grossières pour beaucoup d’éléments et de l’aliasing durant toute l’aventure, en portable comme en docké. Le choc est de taille lorsque la cinématique d’introduction se termine et que vous arrivez aux premières secondes de gameplay. Le titre varie entre le moche et le passable en jeu, les cinématiques étant plus agréable à l’oeil. Mais ce petit couac technique ne casse en rien l’immersion sublimée par une bande son de qualité. Que ce soient les sons ambiants, la musique, les bruits de pas, la respiration de Reed ou les voix des ennemis, tout est mis en place pour un sentiment d’oppression et de stress permanent et vous n’éprouverez aucun mal à vous mettre dans la peau de l’héroïne, d’autant plus que le son 3D est assez précis pour savoir où se trouve l’ennemi avec un bon home cinéma ou un bon casque.
Sinon, quelques bugs graphiques concernant certaines portes que vous tenterez d’ouvrir mais qui resteront fermées, ou inversement, ont été constatés. Dans ce cas, la seule façon de les ouvrir étant de les défoncer en courant, ce qui n’est pas très discret et donc plutôt gênant. Un autre bug est apparu vers la fin de l’aventure : à chaque mort, le jeu restait bloqué dans la partie et il fallait retourner au menu principal pour relancer sa sauvegarde. Pour terminer sur une touche plus positive, sachez que la version Switch bénéficie d’un artbook qui se déverrouille une fois le jeu terminé, c’est toujours bon à prendre.
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Conclusion
Remothered: Tormented Fathers est définitivement un excellent compagnon de soirée pour halloween ou pour les amateurs de sensations fortes. Fort de son ambiance oppressante, de son gameplay stressant qui vous rend totalement impuissant face à l’ennemi et sa bande son de qualité, le titre de Stormind Games vous plonge en immersion totale dans un scénario bien ficelé qui donne envie de progresser afin d’en connaître plus sur la personnalité tourmentée de chaque protagoniste qui ne cesse d’évoluer, et ce malgré une technique dépassée. Pour le prix de 29.99€, vous avez environ 8 heures de sueurs froides et de jump scare garantis.
LES PLUS
- Ambiance oppressante et stressante
- Bande son de qualité
- Scénario captivant
- Personnages torturés aux multiples personnalités
- Un bon survival horror
LES MOINS
- Les graphismes qui rappellent la Gamecube pour certains éléments
- La visée peu précise pour interagir avec les objets
- Si vous avez des problèmes cardiaques, Remothered n’est pas fait pour arranger les choses
est-ce qu’on peut trouver un lien de parenté entre ce jeu et la série Silent Hill ?
Non pas du tout tu peux plutôt le mettre dans la famille d’outlast. Tu ne peux pas attaquer juste te défendre pour pouvoir te sauver et te cacher.