En l’absence de World of Tank sur la switch, le terrain des jeux de chars d’assaut reste vierge de toutes traces de chenilles. Battle supremacy, jeu à l’origine sorti sur IOS en 2014, a donc toutes les chances de s’imposer sur la portable de Nintendo lorsqu’il débarquait en 2018. Mais avait-il bien les armes pour ça ?
Battle Supremacy est donc un jeu de tank qui se déroule dans le cadre très lucratif des jeux vidéo de la seconde guerre mondiale. Après un simple, mais conventionnel, affichage du logo du développeur, vous vous retrouvez directement sur l’écran d’accueil. Tel Kim Jong-un, vous pourrez y faire défiler les vingt chars jouables du jeu qui comptent parmi eux les modèles les plus célèbres comme le Sherman ou le Panzer. Chacun se différencie selon sept critères qui vont des dommages à la vitesse en passant par la maniabilité ou encore le blindage du véhicule. Tous ces paramètres ne sont pas figés, et grâce à votre avancée dans la campagne, vous obtiendrez des points à dépenser dans l’une des cinq pièces d’un tank : moteur, canon, chenilles, armure ou radar afin d’améliorer les caractéristiques de votre char.
Nous évoquions le mode campagne, parlons-en. Elle se déroule en 8 actes sur les champs de bataille des grands théâtres de la guerre mondiale : le Pacifique, la Russie, l’Afrique et bien sur la France. Le premier acte fera office de didacticiel si tant est que vous en ayez besoin car les commandes sont à la portée de tous. Stick gauche pour diriger le tank et stick droit pour viser avec le canon.
On sent bien là les origines du jeu avec une jouabilité adaptée aux portables qui semple ne pas avoir beaucoup évoluée sur Switch. Les trois à cinq missions qui vous seront proposées dans chaque acte auront des objectifs qui dans le texte sont tous différents : escorter un véhicule, défendre un village, etc, mais la finalité restera bien souvent la même : anéantir votre adversaire. Et malheureusement, tout cela sans le moindre contour de scénario. Les phases de combats lors de ces missions sont assez molles et vous comprendrez très vite que pour éliminer votre adversaire, il suffira de suivre les étapes suivantes : tirer, se cacher et recharger. Vous pouvez bien sûr foncer dans le tas mais l’IA aura la fâcheuse tendance à se focaliser sur vous malgré la présence de vos alliés en ligne de front.
Seule échappée à cette routine, les quelques stages qui vous amènent à contrôler un autre engin de guerre : bateau, avion ou encore voiture. Quel regret alors de constater que le soin apporté à ces véhicules pour leur conduite n’a pas été le même que celui des tanks. Là où vous ressentirez bien la lourdeur typique du char blindé dans chacune de ses manœuvres, l’avion par exemple, est d’une maniabilité inhabituelle qui vous donnera presque la possibilité de faire demi-tour sur place.
La déception vous poursuivra aussi au niveau des graphismes. Les environnements, au nombre de quatre, essayent de coller aux différents lieux visités de façon assez caricaturale comme la neige pour la Russie par exemple. Très simplistes et grossiers, le peu d’éléments de décor en 3D tels que les maisons, les arbres ou barrières n’enrichissent pas vraiment votre expérience. Certes, certains sont destructibles, mais ne vous attendez pas à des destructions de bâtiment aussi détaillées que dans un battlefield. Par moment, quelques vaches mettront un peu de vie dans votre solitude militaire mais hormis cela, le terrain de jeu reste peu animé. Encore une fois, l’hérédité du jeu de smartphone se fait sentir et les niveaux vous sembleront façonnés dans le même moule, même si la topologie changeante, essayera de vous leurrer à ce sujet.
A côté de la campagne, Battle supremacy vous offre d’autres modes de jeux hors ligne comme le chacun pour soi, le roi de la montagne ou le parcours libre, tout un ensemble de modes de jeux absent des parties en ligne alors qu’il aurait pu motiver les joueurs à s’y affronter. À l’heure où cet article fut rédigé, il n’était pas possible de trouver âme qui vive sur les serveurs. C’est d’autant plus dommage que lorsque vous mettez à disposition la personnalisation d’obus (ralentisseur, inflammable, perforant…) et la peinture des tanks, c’est bien pour en susciter le besoin lors de combats online.
Conclusion
Vous l'aurez compris, Battle Supremacy ne signe pas le traité de paix avec les fans de jeux de chars d'assaut. Il n'a pas connu les évolutions primordiales pour sortir de sa nature : un jeu passe temps, avec quelques musiques entraînantes, adapté du smartphone tel quel. On patientera jusqu'à une éventuelle sortie de World of Tanks sur Switch.
LES PLUS
- L’originalité sur Switch de jouer des tanks
LES MOINS
- Les graphismes et la jouabilité hérités du smartphone
- Le mode en ligne désertique
- Pas de scénario
C’est moche ‘-‘
c’est pénible ces portages en provenance des smartphones sans aucune adaptation pour la Switch