Il était une fois une petite fille vivant dans la campagne slave qui n’avait plus de maman. Il lui restait son père qui décida de se remarier mais celui-ci pris pour épouse une méchante femme. Cette dernière exécrait sa belle fille et n’hésitait pas à la maltraiter. Souhaitant se débarrasser d’elle, la marâtre décida de l’envoyer auprès de sa sœur pour qu’elle lui demande une aiguille et du fil afin de se faire une chemise. La petite fille maligne n’étant pas dupe de cette soudaine gentillesse alla demander conseil à sa tante paternelle. La mise en garde ne se fit pas attendre « ma nièce, sa sœur n’est autre que Baba Yaga la dévoreuse d’enfants » Elle lui donna de précieux conseils afin d’échapper à la sorcière si elle tentait quoique ce soit.
« Tu rencontreras un chat qui te crèverait les yeux, donne-lui un bout de jambon ; des chiens voudront te dévorer, jette-leurs du pain. Il y a dans son jardin un bouleau qui voudra te fouetter les yeux avec ses branches, noue un ruban autour de son tronc. Tu verras une grosse barrière qui grince et qui voudra se refermer toute seule, mets de l’huile sur ses gonds. »
Avec ses précieux conseils, la petite fille parti vers la maison de Baba Yaga et la trouva en train de tisser sur son métier à filer la laine. Heureuse de voir la petite fille, elle l’accueilli avec bienveillance et l’installa sur sa chaise pendant qu’elle alla chercher le fil et l’aiguille pour la chemise que sa nièce demandait. Heureuse de la situation la petite fille commença à tisser juste au même moment elle entendit l’ogresse demander à sa bonne de préparer un bain bien chaud pour soigneusement la laver et la manger au dîner. Paniqué la petite fille cacha sa peur pour que Baba Yaga ne se doute de rien afin de mieux lui échapper. Sans faire de bruit, elle commença sa fuite mais un chat lui bloqua le passage ses griffes sortaient pour lui crever les yeux. Elle lui jeta le morceau de jambon et demanda de l’aide pour échapper à la sorcière.
« Prends ce peigne et cette serviette, et sauve-toi. Baba-Yaga va te poursuivre. Colle l’oreille contre la terre, si tu l’entends approcher, jette la serviette, et tu verras ! Si elle te poursuit toujours, colle encore l’oreille contre la terre, et quand tu l’entendras sur la route, jette le peigne, et tu verras ! »
La petite fille le remercia et appliqua tout les conseils que sa tante lui a donné pour chaque obstacle qu’elle rencontra.
Elle courut le plus vite possible, pendant ce temps le chat prit sa place sur le métier à tisser, Baba Yaga mit du temps à se rendre compte de la supercherie, elle rentra dans une colère noire, furieuse de voir que sa négligence a profité à une petite fille, elle parti à sa poursuite. Soucieuse d’être mangée, la petite fille colla l’oreille au sol et entendit Baba Yaga arriver. Elle jeta le chiffon soudain une rivière se dressa entre elles. Baba Yaga ne se sentant pas vaincue alla chercher ses meilleurs bœufs pour boire l’eau jusqu’à la dernière goutte. La petite fille courut encore plus loin elle et entendit de nouveau la sorcière alors elle jeta le peigne et là une forêt épaisse fit son apparition. La dévoreuse d’enfants essaya d’en scier les troncs avec ses dents mais elle n’y arriva point… La petite fille arriva enfin chez elle, son père était inquiet, il lui demanda où elle était alors elle lui expliqua toute l’histoire. Furieux il alla tuer sa femme. La petite fille et le père vécurent heureux sans aucune menace de Baba Yaga.
Baba Yaga a de multiples facettes dans les légendes slaves. De méchantes en bienfaitrices, elle est une puissante sorcière manipulatrice qui ne faut pas contrarier. Hélas dans notre histoire, un royaume dirigé par un Tsar va s’en mordre les doigts de l’avoir méprisé. Elle lança une malédiction pour cet affront « À son trône je veux imposer souffrances et malheurs conjugués… Le juste Tsar l’épreuve n’a pas réussi. Comme les autres, il n’était pas gentil. Il m’a dit : vieille peau, va au loin ! Alors que je demandais un peu de pain. Et alors que ses gardes m’emmenaient, une malédiction élaborée je prononçais : Oh je vais partir mais attendez bien cela, votre traitement des autres vous reviendra ! Celui qui est affligé par la malchance sera là quand le trône sentira le rance ! Mais si vos ordres devaient causer sa mort, d’un château de sable vous hériterez le sort ! »
Le Tsar inquiet chercha dans tout son royaume l’homme dépourvu de chance. Il trouva Ivan, un forgeron malchanceux, tout ce qu’il fabrique se casse et n’étant pas gâté par la nature, une main lui manque. Le forgeron manchot est la bête noire du Tsar. Il convoqua Ivan et le missionna à accomplir des quêtes des plus farfelues afin que celui-ci ce tienne loin de son château. Ignorant le vrai but de ses quêtes et pourquoi lui a été choisi, Ivan ne peut qu’accepter les ordres de son Tsar au risque de ne plus remettre les pieds sur ses terres.
Il sera aidé de Baba Yaga et de ses trois amies, la tisseuse, la lectrice et la fileuse. Tous les 4 veilleront à ce qu’Yvan accomplisse ses quêtes, celles du Tsar, des habitants et quelques autres personnages qu’il rencontrera sur des terres hostiles au plus charmantes. Des ennemies se dresseront sur sa route, des humains comme des bêtes et des créatures mystiques. Il est loin de se douter du danger qui rôde, pour lui la malchance et la chance n’existe pas ce n’est qu’un mythe… Il ne faut pas oublier sa grand-mère qui est là pour le soutenir et veiller à ce qu’il trouve une épouse… Yvan est assez bien entouré dans son malheur il trouve le moyen d’en faire sa force. Ne se laissant pas abattre par sa main en moins, il la remplace en un outil de défense qui lui va être plus que nécessaire dans ces nombreux périples que lui réserve les terres slaves.
« La forêt nocturne, craindre tu devras, caressant sa tresse, Yaga est là. Il y a un crâne sur une pique devant chez elle, aucunes histoires à son sujet n’est pareille. Elle conseille parfois, voire procure de la magie et d’autres fois vous pousse dans le four… quelle tragédie ! »
Yaga est un action/rpg avec des éléments aléatoires, à l’humour noire avec un style artistique puisant dans la culture slave. Développé par le studio indé Breadcrumbs Interactive il est sorti en automne de cette année sur toutes les plateformes. Le jeu aux légendes slaves nous met dans la peau d’Ivan le malchanceux, un forgeron qui n’a rien demandé, se retrouve malgré lui dans une machination qui va le conduire à vivre des moments difficiles voir terrifiants ! Accompagné de musiques originales, notre héros part à l’aventure sous l’oeil attentif de la sorcière manipulatrice Baba Yaga. Ce jeu aura t-il de la chance ou sera-t-il frappé de malchance ?
Le jeu démarre sur la malédiction du Tsar, en convoquant Ivan il lui demande ce qu’il lui est arrivé à son bras. Il raconte son récit qui fait d’office de tutoriel, un gameplay très simple à prendre en main. La touche Y pour utiliser notre marteau de forgeron et ainsi frapper les ennemis, B pour esquiver sous forme de roulade assez rapide. Nous avançons pour faire face à une vielle femme, Likho, une sorcière affamée, qui ne rêve que de manger Ivan. Notre forgeron s’engage dans un combat où il perd sa main et se fait maudire. À bout de force, le sang coulant à flot il s’évanouit pour se réveiller dans sa chambre, sans savoir ce qu’il s’est passé et mettant fin à la première partie du tutoriel. Le Tsar n’en revient pas de sa malchance, il nous confie notre première quête qui a pour but de lui offrir une force incommensurable sinon c’est le bannissement !
Sur chaque échange avec les différents personnages nous avons la possibilité de choisir nos réponses affectant la personnalité et les actions d’Ivan. Personnalité agressive en envoyant paître tout le monde, en sage qui répond avec courtoisie et intelligence, en benêt du village donnant une partie humoristique, en homme cupide « mon aide n’est pas gratuite ». Toutes nos décisions ont un effet sur l’histoire, notre popularité, notre physique et mental ainsi que sur la malédiction que Likho nous a jeté lors du combat. Plus nous sommes maudit et moins nous avons de chance de garder notre équipement et loot durement collecté. La malchance se déclenche lorsque nous utilisons des objets magiques, en se faisant bénir, en réagissant à certains dialogues…
Les armes se fabriquent, de différents types, marteau, griffe d’ours, fourches à chaîne… Celles-ci peuvent être améliorées avec les loot trouvés au sol, les ennemis, les coffres ou grâce à l’aide d’un corbeau étonnant. Les effets des composants varient en fonction de l’arme, une base première et 3 autres éléments apportant des bonus non négligeable. Toutes les armes se fabriquent à l’atelier du forgeron qui est dans un sous-bois aussi lieu de départ et d’arrivée de chacune de nos quêtes. Il ne faut pas oublier qu’Ivan est manchot, son moignon est aussi équipé d’arme de défense, pouvant rendre jaloux Azog Le Profanateur ou Capitaine Crochet ! Pour compléter sa panoplie du parfait aventurier, certains objets serviront à protéger notre forgeron rondouillard traînant un peu la patte. En effet aux premiers abords nous pourrions trouver le personnage un peu lent et spammer la toucher B servant à esquiver par des roulades et ainsi gagner en rapidité. Don’t worry, cela est normal car avec un peu de chance nous trouverons des objets qui amélioreront sa rapidité. Mais cela peut aussi être de notre faute si Ivan n’est pas rapide. Sur chaque départ nous avons la possibilité de choisir à quel moment on part ou sous quelles conditions, le ventre vide affectant la volonté, le ventre plein ralentissant ses mouvements, la nuit les ennemis sont affaiblis…
Il n’y a pas de tableaux de compétences, une barre d’expérience se rempli lorsque nous nous battons et elle augmente plus vite en étant malchanceux. En fin de mission ou dès notre mort définitive, avec la barre d’xp pleine, les 4 sorcières nous demandent ce que l’on a appris nous laissant choisir nos améliorations parmi 3 propositions aléatoires. Les parties ne peuvent être sauvegardées pendant une mission en cours, nous avons en général 2 vies et dans le meilleur des cas 3 vies en fonction de certains choix. Notre mort définitive nous fait perdre une partie de notre équipement, donnant une certaine frustration lorsque certains tableaux aléatoires sont riches en difficulté. Combattre en mode bourrin n’est pas souvent la meilleure méthode, mettre en place une tactique peut-être la meilleure solution car on ne peut échapper aux combats. Ainsi nous évitons de recommencer le niveau dès le début en recréant de nouvelles armes n’ayant pas forcément les mêmes éléments. Notre barre de vie est sous forme de volonté de combattre et le bouclier c’est l’endurance qui correspond à notre forme physique.
Yaga par son côté obscur donne de bonnes histoires burlesques et dramatiques. Son humour, sous des dialogues bien écrit, apportent une touche de poésie. Le choix qui peut être très surprenant c’est la bande-son. Un mélange de pop folk slave, de ballades légères, de fantastiques, agrémentent à merveille ce conte. Disponible sur la page de l’éditeur de Yaga, VersusEvil. Nous pouvons continuer de profiter de cette découverte de la musique slave et revivre les quêtes de notre forgeron malchanceux
Conclusion
Yaga est une très bonne découverte, un jeu indé soigneusement dessiné, qui nous immerge dans le folklore slave en nous faisant incarner un héros inattendu. Sa dose d’humour arrosé de mélodrame et de malchance apporte un dynamisme au jeu. La difficulté ne pouvant être choisie, les niveaux se font non sans mal avec quelques moments rageants à cause de son côté die and retry. Vendu à 24,99 euros sont prix est compensé par sa rejouabilité pour connaître les différentes fins et apporter de nouveaux choix. Environ une douzaine d’heures pour terminer une première version de l’histoire.
LES PLUS
- Variété des ennemis
- Plusieurs tableaux
- Le style
- La musique
- L’originalité du héros
- Les légendes
- Sous-titré en français
- Les succès
- L’interface
LES MOINS
- Quelques bugs faisant recommencer le niveau
il me tente grave celui là
J’aime bcp et le test confirme moi choix :p