Après une sortie fin décembre sur Steam et Apple Arcade, Mosaic débarque sur consoles de salon avec une version Nintendo Switch (et Xbox One). Un jeu développé par les créateurs d’Among the Sleep, Krillbite Studio et édité par Raw Fury. Dès son annonce sur console, le jeu nous avait tapé dans l’œil de par son côté sombre, sa direction artistique et les thèmes qu’il abordait comme la solitude. Nous nous sommes plongés dans cette expérience surréaliste, en sommes-nous ressortis indemne ? Que vaut ce portage sur Nintendo Switch ?
Dans Mosaic, vous menez une vie solitaire, monotone et répétitive. Vous incarnez un jeune homme au nom inconnu, se réveillant chaque matin pour aller travailler dans une mégacorporation au sein d’une ville surpeuplée en constante expansion. Chaque matin, votre alarme sonne, il faut trouver la force de se lever, se préparer et partir travailler. Votre téléphone sonne sans cesse, vous rappelant qu’au-delà de cinq retards votre contrat sera résilié. Votre compte en banque est dans le rouge, vos amis vous ont lâché à cause de votre enfermement et chaque matin, vous vous questionnez sur ce que vous faite. Votre vie n’a aucun sens, jusqu’au jour où des choses étranges commencent à se produire. L’expérience Mosaic se présente ainsi avec une partie exploration et une autre orientée production.
Lorsque que vous explorez la ville, vous avancez au même rythme qu’une foule anonyme, en route pour une journée interminable et de longues heures supplémentaires. Le jeu est un walking simulator où il suffit simplement d’avancer et d’interagir avec des points d’intérêts. Dis comme ça, cela peut paraître ennuyeux mais la mise en scène est plutôt bonne. On est en mode métro, boulot, dodo avec en prime un isolement urbain très fort. Dans l’ascenseur, le métro, les escaliers, tout le monde s’écarte. L’angoisse de trouver de nouvelles factures dans notre boîte aux lettres est présente. Les seules distractions proviennent de notre téléphone comprenant quelques applications pour jouer, faire des rencontres ou encore investir en achetant des bitcoins. Malheureusement, les applications deviennent vite inutiles car très peu développées.
La monotonie de nos routines et de nos distractions quotidiennes s’installe et sans aller plus loin dans l’histoire, le soft reflète énormément notre société d’aujourd’hui avec des grandes villes froides. Ses phases d’explorations sont principalement de la contemplation des environnements urbains afin de faire prendre conscience au joueur du monde qui l’entoure. L’un des reproches que l’on peut faire au titre étant la lenteur du personnage. C’est voulu, mais parfois il marche vraiment trop doucement et ça en devient presque fastidieux. Cependant, les thèmes qu’il aborde sont intéressants comme l’isolement, la solitude, l’impression d’être noyé dans ses tâches quotidienne. Cependant, le message final du jeu sans spoiler est finalement décevant, on s’attendait à mieux et certains reprocheront à Mosaic d’être ennuyeux mais il traite justement ce thème-là donc ce n’est pas si simple.
Il est vrai que le gameplay est très limité avec cette partie exploration et la seconde partie production n’est pas des plus passionnante non plus. On est au travail à devoir effectuer un mini-jeu consistant à construire un édifice. L’objectif est d’utiliser des ressources pour atteindre le haut de la tour et grimper ensuite les jalons. Parfois, il faudra contenir des virus et optimiser ses ressources pour plus de productivité. Malheureusement, les développeurs ont voulu rester dans l’ambiance du jeu à savoir un travail ennuyeux et rebutant. Au final, ses mini-jeux sont réellement ennuyeux car c’est toujours le même combat. Les quelques choix au niveau des dialogues n’auront aucune incidence. Il n’y donc aucune difficulté majeure et le titre se termine en seulement trois heures.
Mosaic est posé sur des rails côté scénario et le joueur ne pourra jamais en sortir. Pourtant, le titre dispose d’une direction artistique travaillée, à la fois sombre avec quelques touches de couleur par moment. Le design du monde et des personnages rappel fortement State of Mind. La bande-son est correcte sans plus avec ses bruitages ambiances et certaines mélodies accompagnant parfois des scènes surréalistes, cela fonctionne vraiment bien au casque. Malheureusement le portage accuse de gros ralentissements tout au long du jeu et ça casse un peu l’expérience. Il serait bon de patcher ça rapidement car c’est trop souvent que nos déplacements se freeze.
Conclusion
Mosaic n’est pas un mauvais jeu mais le titre de Krillbite Studio manque de moyen clairement. Vendu 17,99€ pour seulement trois heures de durée de vie, il ne parvient à marquer le joueur. Le titre est certes convaincant en termes de direction artistique et ambiance sonore grâce aux thèmes qu’il va aborder mais trop de choses ne vont pas. La fin est quand même utopique, le gameplay ennuyeux et trop lent avec des dialogues sans conséquences. En prime, le portage nous est servi avec de gros ralentissements tout au long du jeu.
LES PLUS
- Une direction artistique sombre et réussie
- Les thèmes de l’isolement, la solitude, la dépression
- Les métaphores employées
- L’ambiance générale
LES MOINS
- La lenteur des déplacements
- De nombreux ralentissements
- Les mini-jeux peu passionnants
- Le message final bancal
- Un peu cher vis à vis de la durée de vie
3h, c’est court.
Faut attendre une promo et le prendre à 5€ environ et ça passe.
Sinon, oui, c’est court O_O