Sorti en 2014 sur PC, The Talos Principle s’offre une Deluxe Edition sur Nintendo Switch grâce à Devolver Digital qui soutenait déjà le projet à l’époque. Ce titre mélangeant puzzle et réflexion en monde ouvert a été développé par les créateurs de la série Serious Sam plutôt habitués aux FPS, avec Tom Jubert (FTL, The Swapper) et Jonas Kyratzes (Infinite Ocean) au scénario. Nous nous sommes confrontés aux centaines d’énigmes du jeu et une chose est sûre, notre cerveau a chauffé !
Dans The Talos Principle, vous incarnez une intelligence artificielle douée de conscience se retrouvant dans un monde en ruine. Une voix va vous guider tout au long de l’aventure, à savoir celle d’Elohim que l’on présume être un dieu car il nous surnomme “mon enfant” en permanence. Dès le départ, ce dernier nous dit que nous pouvons explorer le monde qui nous entoure à notre guise mais que, sous aucun prétexte, nous ne devons pénétrer dans la tour. Il faut dire qu’au début du jeu, ce ne sont pas les énigmes qui manqueront mais votre curiosité vous emmènera peut-être dans des endroits interdits.
Avec de nombreux indices parsemés dans le monde, le joueur devra découvrir les messages audios ou inscriptions laissées sur les murs. Des ordinateurs sont aussi disséminés un peu partout afin d’en apprendre davantage sur ce monde, et une IA viendra parfois discuter avec vous, ce qui entravera votre recherche d’information. Il faudra répondre à certaines questions pour tenter d’accéder à plus d’informations. Quoiqu’il en soit, le scénario de The Talos Principle reste très énigmatique, discret et bien écrit. Il pousse ainsi le joueur à en apprendre plus bien que ce que le cœur du titre résidant dans les puzzles pourrait le faire croire.
Elohim vous demandera de trouver les Sigils, des objets sous forme de tetrominos avec à la clé la vie éternelle, rien que ça. Concrètement, le début du jeu nous introduit à un premier monde avec des ruines antiques afin de nous initier à son gameplay. Puis par la suite, trois autres mondes A, B et C sont déblocables si vous résolvez suffisamment de puzzles. Ses mondes sont en réalité des hubs dans lesquels se trouvent des environnements ouverts avec à l’intérieur des énigmes à résoudre. Lorsque vous terminez un défi, vous obtenez une sorte de Tetris de couleur qui, une fois cumulés, débloqueront de nouveaux objets ou permettront d’avoir accès à d’autres endroits de la carte.
Il faut bien comprendre dans quelles conditions les développeurs nous mettent. Dans chacune des zones, vous êtes libre de faire les niveaux que vous voulez, d’y revenir plus tard si c’est trop complexe et ainsi éviter de rester bloqué des heures sur un passage, ce qui est très astucieux. Vous entrez dans un niveau labyrinthique et l’objectif est donc de récupérer le Tetris, avec parfois une étoile en plus pour les niveaux les plus durs. Avec tout un tas d’objet acquis et imposés ensuite dans le niveau, vous allez devoir trouver comment ouvrir la grille ou la porte contenant ce Tetris.
Au début vous disposez d’un brouilleur permettant de désactiver les systèmes électroniques comme les portes, tourelles, robots en mouvement. En partant de là, vous allez ainsi composer comme vous pouvez pour vous frayer un chemin. Si vous mourrez tué par une tourelle ou un ennemi, vous recommencez le niveau du début. Très vite, vous avez accès à des connecteurs et c’est ici que le jeu monte d’un cran et prend tout son sens. Ces derniers permettent de relier des lasers entre eux pour ouvrir des portes. Il y a également des cubes pour surmonter des obstacles, bloquer des ennemis ou encore sur-élever son brouilleur ou connecteur.
On dispose également d’un ventilateur et un enregistreur pour se dédoubler. A partir de là, on nous donne accès des éléments de gameplay très intéressants qui seront mélangés dans les niveaux. On peut avoir un brouilleur, deux connecteurs et un cube pour atteindre le Tetris. En termes de level design, ce qu’on réussi à faire les développeurs est assez incroyable. On se retrouve avec des niveaux labyrinthiques avec de multiples ouvertures, portes, grilles fermés, ennemis à contourner. La résolution d’un niveau peut prendre quelques minutes comme des heures de recherche.
Cependant, la courbe de difficulté n’est jamais frustrante car on peut y revenir plus tard. Si vous accrochez au jeu, la magie opère très vite dès que vous avez compris à quoi vous avez affaire. Prenons un exemple. Lorsque l’on se retrouve avec trois connecteurs, deux lasers de couleurs différentes qui partent dans je ne sais combien de direction pour arriver à ouvrir plusieurs portes en même temps mais qu’en plus, les lasers ne peuvent pas se croiser vous obligeant à ruser et apprendre à contourner les obstacles, le jeu devient complexe, addictif et intelligent. Certains niveaux dont ceux avec les étoiles peuvent véritablement devenir très difficiles.
On expérimente tout le temps, on recommence, on revient sur nos pas puis d’un coup c’est l’éclair de génie et on comprend comment résoudre le niveau. On pourrait y voir un aspect prise de tête mais finalement, il n’en est rien, c’est même très relaxant comme jeu. Vous êtes immergé dans des ruines gréco-romaines, égyptiennes et décors médiévaux dont l’ambiance est calme et reposante. La bande-son est d’une justesse incroyable et bercera votre aventure. Si l’aventure principale se boucle en 20h, il faudra bien plus pour le 100%. On vous encourage vivement à retourner dans les niveaux non terminés car même s’il paraissait trop dur à un moment donné, vous parvenez à les terminer avec de l’apprentissage.
Vendu 30€, il arrive qu’un bon nombre de jeu indépendant ne soit pas attractif vis à vis de leur durée de vie. Et bien nous l’affirmons sans détour, The Talos Principle vaut largement son prix de par la richesse du jeu avec 120 énigmes captivantes. En plus de ce qu’il est, un jeu d’énigmes et de réflexion, c’est avant tout une très belle expérience si vous prenez la peine de vous y intéresser. Il n’est en aucun cas nécessaire de suivre un chemin tout tracé, le jeu vous offre la liberté de l’appréhender comme bon vous semble et la courbe de difficulté est bonne et accessible.
En plus du jeu de base, cette édition ne porte pas le nom Deluxe sans raison puisqu’elle embarque le DLC Road to Gehenna. Cette extension prend place après les événements de The Talos Principle. Dans ce dernier, on incarne Uriel, un messager d’Elohim. L’écriture et l’ambiance sont toujours soignées avec de nouveaux casse-têtes à terminer et de nouvelles étoiles à obtenir. Comptez entre sept et dix heures pour en venir à bout, soit presque un nouveau jeu au final. La difficulté monte d’un cran tout en restant abordable mais il faut avant tout avoir fait le jeu principal car le DLC reprend toutes les mécaniques de ce dernier.
Conclusion
The Talos Principle réussit le tour de force de nous proposer un jeu de réflexion complexe qui va vous retourner le cerveau mais jamais vous frustrer. L’ambiance est tellement soignée, calme et reposante que l’on prend plaisir à résoudre ses énigmes. Ces dernières, à la fois complexes et intelligentes, ne cesseront de vous étonner dans la manière de les appréhender. La direction artistique est travaillée même si on sent que le jeu a vieilli aujourd’hui. La bande-son est juste parfaite, à la fois discrète et posée. Après Serious Sam, les développeurs changent complètement de registre mais c’est un pari réussi avec un jeu de réflexion et de science-fiction philosophique qui va bien au-delà de l’hommage à Portal. A noter que ce portage Nintendo Switch comprend quelques ralentissements quand on se met à courir ou bouger la caméra trop vite.
LES PLUS
- Écriture et narration soignée…
- Énigmes bien pensées et réalisables
- Les mécaniques de gameplay intelligentes
- Excellente durée de vie
- Du challenge avec les étoiles
- Ambiance calme et reposante
- Inclus le DLC Road to Gehenna
LES MOINS
- … auxquelles tout le monde n’accrochera pas
- Des ralentissements à prévoir
- Forcément moins beau aujourd’hui
bon tet, ca donne envie de tester
Vas-y, prend le, il est excellent sur PC et dispo sur Switch 😛
il y passera… un jour… juste lui trouver un moment parmi les autres dans le planning