Pawarumi est un shoot them up vertical créé par le studio Bordelais Manufacture 43. Le développement du jeu, qui a démarré sur les fond propres des membres du studio, a bénéficié par la suite d’une petite campagne Kickstarter, d’un soutien du CNC ainsi que de la région Nouvelle-Aquitaine, ce qui a permis, entre autre, à nos petits frenchies, d’aller se confronter à leur public cible durant la phase de test : les gamers Japonais. Le studio a pu faire essayer son bébé dans les salons connus du Soleil Levant et récolter des retours très positifs avant de produire le jeu. Et si nous allions voir ce que donne ce shmup aux mécaniques si familières à Ikaruga et qui a séduit l’Asie ?
Pawarumi est un nom inventé de toute pièce inspiré des mots Quechua « Phaway » (voler) et « Rumi » (roche), faisant ainsi référence à la fois aux trois formes de vaisseaux de pierre que vous avez à votre disposition pour parcourir le shoot them up futuriste mais aussi, à son univers précolombien. L’histoire contée sous forme de cinématiques flashback sur les premiers niveaux du jeu est centrée sur Axo, une femme pilote aux commandes de Chukaru, le plus puissant engin d’un monde Néo-Aztèque où le Conseil joue les tyrans et dont notre protagoniste veut se venger. La suite, vous la découvrirez en terminant le jeu.
Si Pawarumi sera souvent comparé a l’immense Ikaruga, c’est parce que son gameplay s’y prête fortement. Chukaru (le vaisseau, pour ceux qui ne suivent pas) est équipé de trois armes chacune symbolisée par un animal, une couleur et matérialisée sur trois boutons de votre manette. Tout d’abord, vous avez le Jaguar, en rouge, qui est une arme qui lock les ennemis pour leur envoyer une salve de missiles. Ensuite, vous avez le Serpent, en vert, qui crache une sorte de fouet laser, large en base et plus resserré en pointe, permettant de blaster plusieurs ennemis à bout portant ou de concentrer le tir sur un seul ennemi plus lointain. Enfin, le Condor, en bleu, qui est le gros rayon laser capable de pulvériser plusieurs ennemis à la fois. Vous l’aurez donc compris, sur une même partie, il faudra utiliser telle ou telle arme en fonction des adversaires et de leurs patterns. Mais ce serait trop basique si l’on s’arrêtait là. La puissance du système de jeu de Pawarumi tire son essence dans un concept très ancien : le Shifumi!
Effectivement, vous remarquerez que vos ennemis portent fatalement une des trois couleurs énoncées plus haut et suivant l’arme/couleur que vous utiliserez sur eux, vos bénéfices seront différents. Il s’agit de la mécanique Trinity. Vous avez tout d’abord le Crush (bleu>vert>rouge>bleu) qui double les dégâts, le Drain (bleu>rouge>vert>bleu), qui lui, vous permet de recharger votre attaque spéciale qui n’est ni plus ni moins qu’un bonne grosse salve de bullets qui ravage tout ce qui se trouve à l’écran et enfin, le Boost qui est activé lorsque vous touchez un adversaire ou un objet ennemi (comme une tourelle) de la même couleur que votre arme et qui permet de recharger votre bouclier qui sera fortement entamé à chaque impact et qui surtout, représentera votre seule vie dans le jeu. Pour être plus clair sur ce dernier point, lorsque votre bouclier tombe à zéro, c’est le game over assuré. Il n’y a pas de continu et il faudra recommencer depuis le début pour ensuite espérer mener votre bonhomme de chemin jusqu’au dernier boss. La Trinity apporte donc une dimension stratégique de haut vol avec laquelle il faudra jongler pour naviguer entre les armes selon que vous voulez survivre ou hi-scorer, et pour les plus téméraire, bien sur, les deux. Pour finir, la mécanique s’assimile très vite à tel point qu’on ne réfléchit même plus pour appuyer sur le bon bouton et c’est vraiment appréciable.
Sur le plan artistique, le jeu a été bien travaillé, quitte à sacrifier le 60 fps (pour du 30) afin de garder une esthétique soignée. Les mouvements de caméra ne manqueront pas de vous surprendre, voir de vous demander, sur certains tableaux, une adaptation dans votre skill. Les graphismes, eux, sont très corrects, on sent bien le coté lisse et propre de Unity et niveau style, l’ambiance méso-américaine est très présente avec pas mal de clins d’œil et de codes liés au genre. Bref, c’est plutôt beau et fluide. Les otakus du shoot râleront sur le choix du 30fps, car cela peut avoir un impact sur le scoring mais soyez rassuré, le studio bosse sur un patch.
La bande son n’est qui pas en reste non plus. Composée par Gergory Desmurs (OST de Wakfu, Dofus) qui a réalisé la douzaine de pistes du jeu, les codes du shump sont respectés avec du bon gros Heavy-Métal et de la Trance Goa toujours à la sauce précolombienne pour rester dans le thème. C’est seulement en toute fin de jeu que, pour des scènes qui s’y prêtent bien, deux tracks sortent du cadre des styles évoqués précédemment ; une musique épique à l’orgue accompagné de chœurs et une autre, plus mélodramatique. Un vrai régal ! Chaque piste est soigneusement modelée, mixée pour un rendu d’excellent niveau.
Nous n’allons pas vous le cacher, Pawarumi est un de ces shump difficiles et exigeants. Vous aurez certes la possibilité de choisir entre trois niveaux de difficultés progressifs mais les choses sont déjà corsées dès le mode easy où vous n’aurez que quatre niveaux à parcourir, et encore plus corsés dans les modes normal et difficile (vraiment dur) sur lesquels il faudra aller au bout de cinq levels qui ne seront pas traversés dans le même ordre suivant le mode choisi et qui comporteront chacun leur propre fin alternative. Sachez que même si vous êtes néophyte mais que vous êtes de tempérament à ne rien lâcher, vous progresserez à chaque partie car le jeu est très maniable et non-punitif. En revanche, Pawarumi n’est pas le jeu par lequel il faut commencer pour s’initier au genre si vous baissez facilement les bras.
Conclusion
La Nintendo Switch commence à avoir un bon gros catalogue de shoot them up et il n'est pas facile de se démarquer dans ce miasme de jeux qui sortent toutes les semaines. De part sa direction artistique soignée et réfléchie, Pawarumi fait la différence en rendant hommage aux grands shoots d'arcade de la fin des années 90 tout en apportant une mécanique de jeu originale qu'il est possible d'adapter en fonction de l'objectif que l'on se donne chaque fois que l'on se lance dans l'aventure, ce qui a l'avantage de garantir une bonne rejouabilité pour une traversée, au final, de cinq niveaux seulement. Comme le genre l'impose, il n'est pas forcément donné à tout le monde de rouler sur le game et de s'arracher à grand coups de high-scores, mais la difficulté progressive permettra même aux moins aguerris d'essayer d'arriver au bout. Et pour terminer, petite cerise sur le gâteau, une version physique est bien prévue pour la console hybride de Big N, mais aucune date n'est encore annoncée.
LES PLUS
- Mécanique Trinity
- Les enjeux de n'avoir qu'une seule vie
- L'Ambiance gaming Néo rétro de la fin du siècle dernier
- Mélange des genres science fiction et Aztèque
LES MOINS
- Scénario sympa mais pas vraiment poussé.
- Le 30 fps qui freinera les afficionados du Scoring.
Il a l’air plutôt sympa ce jeu ‘-‘
j’aime pas trop le design de l’ensemble, mais a part ca, ca a l’air sympa
Hello,
Un patch est sorti, le jeu fonctionne maintenant à 60FPS 🙂