S’il y a bien une série de jeux qui vient à l’esprit des joueurs en premier lorsque l’on parle de Beat’Em Ups c’est bien Streets of Rage (ou Bare Knuckle pour les puristes). Une licence iconique qui aura marqué les années 90 et l’esprit des joueurs Megadrive, la dernière entrée de cette série qui était donc Streets of Rage 3 est parue en 1994, depuis plus aucune entrée dans la série principale n’a vu le jour.
C’est donc 25 ans plus tard grâce à l’envie et au talent des petits français de chez Dotemu (épaulés dans le développement par Lizardcube et les canadiens de Guard Crush Games) que SEGA, les ayants droit de la licence ont accepté de laisser aux studios la responsabilité du développement de la 4ème entrée dans la série des Streets of Rage. Un retour modernisé dans la plus pure tradition et le respect du produit d’origine qui aura déployé un casting AAA sur tous les fronts pour le plus grand bonheur des nostalgiques ainsi que des nouveaux joueurs.
Retour dans les rues
Streets of Rage 4 se passe 10 ans après les évènements du 3ème opus, nous retrouvons nos classiques protagonistes du premier opus, à savoir Axel Stone, Blaze Fielding ainsi que Adam Hunter (qui est déblocable plus tard dans l’histoire). 2 nouvelles têtes font également leur apparition sous les traits de Cherry Hunter, la fille d’Adam qui est une jeune guitariste jouant dans un groupe d’électro-rock progressiste, et enfin Floyd Iraia, un maçon ayant perdu ses bras dans un accident de travail qui aura reçu de la part du Dr. Zan, dont il est devenu l’assistant, une paire de bras mécaniques.
L’histoire reste assez simpliste dans l’ensemble, elle se résume globalement à une recherche des jumeaux Y. les enfants de Monsieur X. qui est le principal antagoniste de la trilogie originale, ces derniers tout comme leur père cherchent le pouvoir et veulent contrôler la ville avec leur équipe de malfrats à qui vous irez inculquer des notions de justice à grands coups de phalanges dans la mâchoire.
Dès votre arrivée dans les menus vous remarquerez que seuls 2 modes seront disponibles, un mode Duel sur lequel nous reviendrons plus tard, ainsi que le fameux mode Histoire, celui-ci vous contera l’aventure que vous devrez vivre avec les 5 protagonistes principaux au travers de douze niveaux tous très différents les uns des autres.
Chaque niveau garde une structure somme toute très similaire avec des vagues d’ennemis vous assaillant alors que vous tentez de vous frayer un chemin jusqu’à l’autre bout de la zone, tous se terminant avec un combat de boss ainsi qu’une cinématique étoffant le lore de Streets of Rage.
Les différents décors et ennemis témoignent d’une très grande variété, pour des niveaux qui seront amenés à être rejoués encore et encore. L’introduction de nouvelles mécaniques sur les ennemis ainsi que la diversité des lieux apportent un vent de fraîcheur sur un genre qui a pour réputation d’être un peu trop répétitif.
Vous pourrez ainsi vous retrouver dans une prison, sur un métro, dans une galerie d’art ou encore un commissariat. Chaque niveau apportant son lot d’ennemis uniques pour lesquels vous devrez développer de nouvelles stratégies afin de déceler leurs patterns d’attaques et subir le minimum de dégâts.
Toujours concernant ce mode histoire, au total 5 niveaux de difficulté sont disponibles pour le compléter, allant de Facile, Normal, Difficile, Très difficile à Mania pour les plus férus de challenge. Chaque niveau doit être terminé avec un compteur de vie fixe selon votre difficulté et en cas d’échec l’intégralité du niveau doit être recommencée. Pour assister les plus novices il est possible de sacrifier un pourcentage de votre score en échange de vies supplémentaires pour vous faciliter la tâche.
Au total la complétion du mode histoire pour la première fois pourra vous occuper environ 2 à 3 heures selon la difficulté, une durée de vie au dessus de la moyenne pour le genre.
Faire du neuf avec du vieux
Au niveau du gameplay de nouvelles mécaniques ont été intégrées amenant beaucoup de modernité au titre tout en conservant un certain respect du matériau d’origine, vous avez donc une large palette de coups à disposition, il est possible de donner des coups simples avec “Y”, un double tap vers l’avant permet de donner un coup plus puissant, lors d’un saut il est possible d’envoyer un coup aérien et une pression simultanée du saut et “Y” permet d’asséner un coup en arrière. Il est également possible de maintenir la touche enfoncée pour donner un coup plus puissant qui enverra valdinguer vos ennemis pour les faire rebondir contre les murs par exemple.
Les prises sont également de la partie avec “A” vous permettant de saisir un adversaire pour le projeter ou encore de vous basculer à l’opposé pour vous servir de lui comme bouclier humain. Les armes sont toujours présentes aussi, cet opus ajoute également la possibilité avec ces dernières de les lancer et les rattraper après un rebond sur un ennemi.
L’une des nouveautés de cet opus vient des coups spéciaux, comme dans les précédents jeux les coups spéciaux déclenchables avec “X” vous coûtent de la vie en échange, si vous restez immobile le coup servira de contre-attaque vous rendant brièvement invulnérable, le coup en avant aura une variante ainsi que le coup sauté. La subtilité avec ces coups spéciaux est que votre barre de vie aura une jauge verte symbolisant le coût que l’attaque vous aura pris, tant que vous restez en combo il est possible de récupérer cette vie. À vous donc de maintenir vos combos en enchaînant attaques simples et coups spéciaux sans perdre de vie, c’est un astucieux système de risque/récompense qui vous poussera à être créatifs dans vos enchaînements.
L’autre nouveauté vient des attaques étoile, un collectible qui peut se ramasser dans les niveaux et que vous pourrez cumuler, les attaques étoile sont une sorte d’Ultra qui balaie une bonne partie des ennemis à l’écran et leur enlève une quantité conséquente de vie.
Parmi tous les ajouts l’un des plus importants et probablement celui apportant le plus de dynamisme au jeu est la possibilité de juggle, en effet les ennemis envoyés dans les airs ne restent pas insensibles aux attaques pendant leur envol, il vous est donc possible de jongler avec eux et étendre vos chaînes de combo au maximum pour scorer le plus possible. Le système de combos dépend de deux facteurs, le temps séparant deux coups et le fait de ne pas se faire toucher par vos adversaires. D’ailleurs en multijoueur le compteur de combos est partagé avec tout le monde ce qui permet de vraiment se donner à fond tous ensemble pour marquer le maximum de points.
Autre coup de génie du studio la diversité des personnages permet de vraiment les distinguer les uns des autres, en effet chaque personnage dispose d’une palette de coups qui lui est intégralement inédite et de statistiques propres. Par exemple Cherry Hunter est le seul personnage capable de sprinter si l’on double tape une direction, Floyd Iraia quant à lui est un gros bourrin très puissant qui enverra les ennemis valdinguer mais se déplace très lentement, Adam Hunter peut dash… Chaque attaque étoile est aussi différente pour chaque protagoniste.
Une véritable lettre d’amour à la licence
Concernant le reste du contenu du jeu, une fois l’histoire terminée il vous restera encore de quoi faire !
A commencer par le choix du niveau, un mode qui vous permettra à votre guise de refaire chaque niveau du jeu dans la difficulté que vous souhaitez, vous pourrez ainsi retravailler votre score et vous comparer aux leaderboards en ligne et avec vos amis ayant le jeu mais également viser une note de “S” sur tous les niveaux.
Le mode Arcade quant à lui vous propose le challenge ultime de faire l’intégralité des 12 niveaux du jeu avec un seul crédit, c’est un défi très corsé qui est réservé aux plus aguerris tant il peut être frustrant au vu de la difficulté du jeu.
Le mode Combat de Boss vous propose de faire un boss rush des 12 boss présents dans le jeu à la suite, un défi tout aussi compliqué d’autant plus que vous n’aurez pas de vie supplémentaire dès le départ.
Enfin comme cité plus haut le mode Duel qui est un mode PvP vous permettant de vous distribuer des bourre-pifs entre amis sur 8 maps différentes que ce soit en combat chacun pour soi ou en équipe.
Important à noter mais le jeu est jouable uniquement à 2 joueurs maximum en Online et jusqu’à 4 en local sur la même console !
Tous ces modes sauront vous occuper de très longues heures sachant que des surprises attendent les joueurs, en effet 12 personnages “Rétro” tirés des précédents opus du jeu et conservant le gameplay qu’ils avaient à l’époque sont à débloquer. Pour se faire vous disposerez d’une jauge de “Score Global” qui progressera au fil de vos parties pour atteindre différents paliers, à chaque palier atteint vous verrez un nouveau personnage rejoindre votre roster. Les personnages rétro disposent d’un look pixel art en contraste avec le style animé du jeu ainsi que les bruitages d’époques. Un très très bel hommage ainsi qu’une brillante idée pour apporter encore plus de rejouabilité et durée de vie pour un roster complet de 17 personnages ! Du jamais vu pour un Beat’Em Up !
Comme dit en introduction le jeu cache derrière son développement un véritable casting AAA.
Tout d’abord mentionnons les graphismes, le travail réalisé pour passer du pixel art à de véritables animations est titanesque, puisqu’il s’agit de dessins réalisés à la main par le même studio qui est à l’origine de la version remasterisée de Wonder Boy: The Dragon’s Trap.
Le rendu est extrêmement détaillé et de qualité, de plus au niveau des performances le jeu affiche un solide framerate de 60FPS imperturbable en toutes circonstances que ce soit en portable ou en docké.
Dans les options du jeu il vous est d’ailleurs possible d’appliquer des filtres Retro ou encore Retro + CRT pour donner un côté old school au jeu, vous pouvez aussi personnaliser les détails de l’environnement ou de l’arrière plan pour épurer encore plus le rendu visuel à votre guise.
Enfin comment ne pas passer à côté de la bande-son qui est ô combien incroyable ! De plus le line-up de musiciens qui ont travaillé sur le titre est légendaire puisqu’il s’agît des compositeurs des bandes-sons originales des premiers jeux à savoir Yūzō Koshiro (Streets of Rage 1, 2 & 3, Ys I & II, Sonic the Hedgehog, The Revenge of Shinobi, Shenmue I & II, Super Smash Bros. Brawl for 3DS and Wii U & Ultimate, ActRaiser 1 & 2 …) ainsi que son acolyte Motohiro Kawashima (Streets of Rage 2 & 3, Shinobi II, Batman Returns …).
D’autres compositeurs guests sont présents, venant de plusieurs horizons vidéoludiques comme les compositeurs de Hotline Miami (Scattle & Das Mörtal) ou d’autres légendes comme Yoko Shimomura derrière les Kingdom Hearts.
Les nouveaux remixes sont toujours dans la veine des musiques électro que l’on aurait pu connaître au travers des premiers opus et cerise sur le gâteau il est également possible dans les options de cocher “Retro Musics” pour écouter les OST des 2 premiers Streets of Rage.
Conclusion
Streets of Rage 4 est un retour en grande pompe d’une saga légendaire à qui l’on doit de grandes évolutions dans le genre du Beat’Em Up. Si l’on aurait pu s’attendre à un retour risqué comme cela peut arriver dans tout média, que ce soit les suites de trop pour les films ou un mauvais album pour un artiste, ici ce n’est absolument pas le cas. Le travail réalisé par les équipes de développement témoigne clairement d’un amour inconditionnel pour la série et un souci de bien faire pour respecter le matériau d’origine. Les nouvelles touches apportées au gameplay donnent un souffle de fraîcheur sur le genre sans pour autant affaiblir le socle solide sur lequel il repose. Ajoutés au contenu proposé par le jeu les différents modes, ou même le vertigineux roster de 17 personnages tous uniques les uns par rapport aux autres viennent gommer un défaut inhérent aux Beat’Em Ups qui est la durée de vie et la rejouabilité ce qui est un tour de force. Streets of Rage 4 risque déjà de s’imposer de nouveau et reprendre son trône parmi les jeux d’arcade en 2020.
LES PLUS
- Des graphismes extrêmement soignés
- Une bande-son au top réalisée par des artistes aux excellents portfolios
- Un gameplay dynamique et jouissif
- Un roster important de 17 personnages tous uniques
- Les anciennes versions des personnages jouables avec leurs graphismes et sons rétro
- Les différentes options de personnalisation de l’image et de la bande-son pour un côté rétro
- Quelques modes de jeu permettant de varier les plaisirs
- Une galerie d’artworks, indispensable dans le genre
LES MOINS
- Multijoueur en online limité à 2
- La difficulté au-delà du mode normal peut paraître très frustrante par moments
- Peut s’avérer répétitif au bout d’un moment
Je l’attends de pied ferme pour ce WE
Bonjour la commu,a deux joueur sur une même console,peut on jouer au joycon?
Hello Didoo, oui ! C’est tout à fait possible 🙂
perso, j attend avec une grosse impatience le prochain titre de dotemu – parcequ entre wonder boy et strret of rage …ils sont excellents !
Hâte de mettre les mains dessus ! Merci pour le test 🙂
Que de souvenir sur les premiers épisodes, et aussi sur Golden Axes avec mon frère sue MD !!!
*sur