Un jour, Joker décida d’infiltrer Super Smash Bros Ultimate avec sa lettre d’invitation au casting envoyé par Sakurai. Dès lors, les fans n’ont cessé de fantasmer de voir un jeu important de la série Persona arriver sur Switch. Le premier dans la ligne de mire de ces fantasmes fut le récent Persona 5 The Royal, mais Atlus prend les fans de court en annonçant finalement Persona 5 Scramble: The Phantom Strikers sur Switch. Ce spin-off est disponible uniquement au Japon à ce jour, mais cela n’a pas empêché Joker et les Voleurs Fantômes d’infiltrer nos Switch. Nous avons pu les accompagner dans leurs péripéties afin de provoquer plusieurs Métanoïa à travers le Japon et vous faire part de tout ça ici.
La suite de Persona 5 arrive sur Switch !
En lançant la partie, on admire une cinématique puis l’on est projeté directement sur une phase de gameplay comme dans le premier Persona. Les nouveaux ne comprendront pas grand-chose, ils ne sauront même pas qui leur parle et la situation qui se joue. Ils sauront uniquement qu’il faut taper plein d’ennemis et suivre cette première joute qui fait office de léger didacticiel sur les bases : coup faible, coup fort, utilisation de Persona et Show Time. Une fois le Show Time déclenché, la scène se termine. On reviendra sur ces éléments, mais c’est à partir de là que les explications sur le contexte arrivent.
Pas mentionné d’entrée de jeu, on vous resitue : Persona 5 Scramble se déroule 6 mois après que les Voleurs Fantômes ont provoqué la Métanoïa du député japonais (personnage fictif) Shido Masayoshi puis combattu un dieu né des désirs tordus de l’humanité. Les fameux Voleurs Fantômes laissent désormais les adultes réguler par eux-même le monde. Ces derniers n’ont d’ailleurs plus accès aux fameux Palaces, ces lieux qui sont une représentation du cœur perverti d’une personne. Ils ont combattu la divinité à l’origine des plus gros maux et reprennent progressivement leur vie d’étudiant chacun de leur côté.
Les vacances d’été approchent, Sakamoto Ryuuji décide de contacter chacun des membres afin d’organiser un petit évènement et en profiter pour se retrouver, même brièvement. Ainsi à la fin du mois de juillet, Takamaki Anh, Kitagawa Yuusuke, Niijima Makoto, Sakura Futaba, Okumura Haru, le chat Morgana et le protagoniste se retrouvent à leur ancienne planque, le Café Leblanc tenu par le tuteur de notre héros Sakura Soujirou. Pour ceux qui se posent des questions concernant certains personnages du récent Persona 5 Royal, sachez que cet opus est une suite du Persona 5 d’origine. On pourrait le prendre comme une suite alternative. Il est donc normal de ne pas voir de nom comme le Dr Maruki ou encore Yoshizawa Kasumi, personnages inédits de Royal, apparaître.
Dans cette continuité, la question légitime est : doit-t-on avoir fait Persona 5 pour faire Persona 5 Scramble: The Phantom Strikers ? En soit, vous pouvez très bien faire ce spin-off sans avoir fait le précédent opus et l’apprécier. Certains liens et évènements entre les personnages sont expliqués en aparté ou durant la progression principale. La différence entre un nouveau joueur et un connaisseur viendra surtout du plaisir des retrouvailles puis celui de se lancer dans une nouvelle aventure avec ce casting attachant. Les nouveaux apprendront à les connaitre à travers ce nouvel opus et finiront sans aucun doute par succomber au charme du groupe formé par les Voleurs Fantômes.
On ose dire que les nouveaux finiront même par vouloir faire le précédent jeu à coup sûr. Mais revenons à Scramble et à nos retrouvailles avec nos amis. En off, on apprend que la police semble face à une étrange affaire d’individus aux comportements changeant drastiquement du jour au lendemain. La suspicion tombe sur le fameux groupe de Voleurs Fantômes, pourtant plus en activité depuis quelques temps. La police décide de suivre cette piste et de garder un œil sur ce groupe de jeunes individus. Nos héros, eux, ne pensent qu’à organiser un simple barbecue. Pourtant, les choses évolueront soudainement de manière différente pour eux.
Notre protagoniste sort rassembler les ingrédients à Shibuya avec Ryuuji et Morgana. En cette journée ensoleillé, l’idole Hiiragi Alice inaugure l’ouverture d’une boutique de vêtements à son image. La foule est rassemblée sur la place et nos 3 héros curieux se mêlent à la foule. Hiiragi Alice semble distribuer des cartes de visite aux personnes dans la foule et n’oublie pas notre cher héros. Cette carte de visite présente également un mot de passe afin de devenir ami avec l’idole sur la fameuse application EMMA. C’est une application smartphone fictive, d’aide à tout faire.
Des vacances d’été à travers le Japon !
Vous ne savez pas quels ingrédients acheter pour votre barbecue ? EMMA répond par commande vocale, c’est une I.A. ultra perfectionnée. Elle est capable de vous dresser une liste des produits les plus tendancieux, les lieux où les acheter au meilleur prix et le plus proche de vous. Elle apprend à vous connaitre pour s’adapter à votre vie et vous servir au mieux. Une application et une I.A. de “rêve” si l’on puit dire. Pourtant, en entrant le mot de passe “Wonderland” de Hiirage Alice, EMMA nous parle d’un itinéraire trouvé et une drôle de connexion s’effectue.
En vous épargnant plus de détails, les simples retrouvailles autour d’un barbecue se transforment en une exploration d’un Shibuya ténébreux. Nos héros sont surpris de voir qu’ils peuvent de nouveau accéder à un monde psychique grâce à EMMA. Ils feront la connaissance d’une étrange I.A., Sophia, qui possède comme une forme physique dans ces mondes psychiques nommé “jail”. Puis vient le tour des présentations avec l’inspecteur Hasegawa Zenkichi. Celui-ci enquête sur l’étrange et récent phénomène de “Métanoïa” d’individus se produisant certes à Shibuya, mais surtout en vérité sur tout le Japon.
Plus que de réellement soupçonner les Voleurs Fantômes d’être à l’origine de ces phénomènes, le flair de Zenkichi le pousse à croire que collaborer avec eux permettra de mettre un terme à ces affaires. Sophia et Zenkichi sont les 2 nouveaux personnages inédits de cette suite s’intégrant parfaitement dans ce casting, avec leur propre histoire et développement dignes des autres protagonistes de Persona 5. Le barbecue entre potes se transforme du coup en un véritable tour du Japon afin de résoudre cette affaire de “Métanoïa”. Au menu, exploration des jails, joutes avec des ombres et surtout avec les “King” qui sont les maîtres des lieux.
Ce voyage vous mènera à travers Shibuya au début, mais vous irez également vers les villes de Sendai et Sapporo au nord du Japon puis on vous laisse surtout la surprise des autres zones du jeu. Un véritable voyage à travers le Japon sur au moins une bonne cinquantaine d’heures en prenant votre temps et plus pour les plus perfectionnistes. Pour ce qui est désormais un Action RPG, c’est une durée de vie énorme avec une histoire véritablement bien écrite. On a toujours des personnages torturés par divers traumatismes et problèmes de société.
À vrai dire, il semble surtout que l’histoire tente à la fois de développer une nouvelle fois des personnages dont le développement a déjà été finalisé, mais en utilisant leur précédente expérience afin de mener de nouveaux torturés, ayant vécu des situations semblables aux leurs, vers la rédemption. Cela permet également à ceux qui ne connaissaient pas Persona 5 de resituer chacun des personnages. Toutefois, il faut reconnaître que ceux qui connaissaient Persona 5 auront une impression de “calque” des problématiques entre le précédent jeu et ce Persona 5 Scramble.
Toutefois, les rebondissements à la Persona 5 sont toujours nombreux à mesure que l’on progresse en se détachant de nos héros et en se rapprochant de Sophia et de Zenkichi. L’histoire regagne en intérêt et chacun sera pleinement satisfait. C’est d’ailleurs cette écriture très dense et très “Persona-like” qui pourra rebuter les éventuels joueurs qui pensaient avoir affaire à un A-RPG plus traditionnel et classique. Si les fans seront ravis de lire encore et encore puis retrouver ce petit monde, les autres auront l’impression que Persona 5 Scramble souffre d’un très gros problème de rythme avec une aventure inégalement hachée entre action et grosse phase de lecture.
Une aventure hachée avec une bande dans un camping-car
Beaucoup se souviennent que le studio Koei Tecmo est aux commandes de ce spin-off de la série. Plus précisément, c’est la team Omega Force, connue pour les jeux Warriors, qui est derrière. Et on s’imagine très facilement une sorte de Dynasty Warriors avec un “skin” Persona. Toutefois, avec ce qu’on vous disait précédemment sur la présence d’un scénario très dense et important, on est en réalité plus proche d’un mix entre Dragon Quest Heroes et un jeu Persona. Pas de menu principal avec plusieurs modes de jeu et des personnages à choisir pour ensuite évoluer sur une mission.
Nous sommes ici non pas sur un Persona Warriors, mais un Persona 5 Scramble, avec une histoire linéaire où l’on enchaîne progressivement les missions qui se présentent à nous. Les fans de Persona sont habitués à une aventure rythmée entre exploration d’un autre monde et vie d’étudiant réelle. Sans que cela soit lié à une horloge réelle comme dans un Animal Crossing, on passe tout de même chaque journée du jeu à aller en cours, s’amuser avec ses amis après les cours, voire même passer des examens scolaires. Dans Persona 5 Scramble, il n’est pas question de passer une nouvelle année scolaire, mais simplement les vacances d’été avec nos héros.
On joue ainsi surtout une aventure condensée sur le seul mois d’août. Pas de cours ici ni de véritable séparation des journées en différents cycles, si ce n’est “midi” et “soir”. Lorsque l’on sort d’une exploration de jail, cela ne signifie pas que la journée se finit, le scénario seul régule le passage des journées désormais. Les relations entre les personnages ne répond plus au système de confident, mais à un système de niveau de “Band”. Le niveau de Band est un niveau de relation globale entre les personnages. Selon les choix et les réponses que vous donnerez à vos amis dans certaines scènes, cela peut plus ou moins influencer sur le nombre de points de Band remportés.
En montant de niveau de Band, vous remportez des points spéciaux à attribuer sur de nouvelles compétences actives ou passives. Il y a de nombreuses capacités que vous pouvez débloquer et renforcer. Tout monter au maximum demandera énormément d’investissement. Bien qu’il n’y ait pas le même type de progression des journées que d’autres jeux Persona, on a la possibilité en dehors du monde cognitif d’explorer des zones du Japon : explorer un quartier de Tokyo ou encore un quartier de Sendai, faire ses emplettes, mais surtout acheter de nouvelles recettes et des ingrédients pour mijoter des plats.
En revenant au camping-car, vous pouvez cuisiner des plats à utiliser durant vos explorations pour vous soigner. La cuisine a des effets et attributs plus importants que le précédent jeu, on ne peut que recommander de prendre le temps de mijoter des plats avant de partir dans les donjons. De plus, la première fois que vous cuisinez un plat, vous remportez quelques points de Band, ce qui n’est pas négligeable. Le camping-car fait office de nouveau QG des Voleurs Fantômes. Vous pouvez même y effectuer des achats via la boutique en ligne de Sophia, notamment les achats d’équipements ayant directement une influence sur les stats de vos personnages. En progressant dans l’histoire, vous accéderez également à un menu de requêtes à effectuer.
Vos relations avec les autres personnages ainsi que votre niveau de Band influence sur ces requêtes. Il arrivera qu’un de vos potes vienne vous demander un service. À vous de choisir de les effectuer ou non, mais comme vous n’avez désormais plus de limite de temps, rien ne vous coûte de les faire. Les récompenses sont variées et la seule chose que vous perdrez à les effectuer, c’est du temps. Il y a même des quêtes qui peuvent être faites et refaites. Ce sont souvent des quêtes annexes en mode Fedex, certaines sont toutefois originales avec de gros challenges dignes d’un connaisseur de la série Persona.
Mission Start : infiltration de jail
Koei Tecmo étant aux commandes, Persona se transforme en un Action RPG grâce à Persona 5 Scramble. Après avoir fait vos préparations en ville, il est temps d’infiltrer les jails qui sont une version sombre et hostile des lieux. Pour ceux qui ont fait le jeu précédent, c’est une sorte de nouveau “Palace”, à cela près que la zone s’étend sur plusieurs quartiers d’une ville. Les joueurs qui s’attendent à un gameplay Warriors avec skin Persona se rendront rapidement compte de leur erreur de jugement. Nous ne sommes pas sur une carte avec des bases à conquérir, mais une ville divisée en plusieurs quartiers.
Cette division peut ressembler à un Monster Hunter et d’autres jeux du même type, avec une grande aire de jeu divisée en plusieurs zones explorables. Chaque zone est gardée par quelques ombres hostiles, contraste non négligeable avec un Warriors classique dans lequel les zones sont simplement infestées d’une armée d’ennemis. L’histoire vous impose une route à suivre ou encore des mécanismes à activer pour progresser dans le jail, comme dans Persona 5. Ceci ne vous empêche pas de vous écarter légèrement de l’objectif par pur fun, pour faire de l’argent, gagner en expérience ou que sais-je encore.
Surtout qu’en débloquant les requêtes, vous aurez d’autres objectifs annexes possibles. Contrairement au premier jeu, même en ayant terminé un jail et en ayant avancé dans une autre région du Japon, il sera possible à tout moment d’explorer un jail terminé, voire même via certaines requêtes de rebattre les boss. En revanche, en avançant, si vous quittez par exemple Sendai, il ne sera pas possible de revenir dans le Sendai réel pour faire des emplettes d’ingrédients nécessaires à certains plats. Pas d’inquiétude, la boutique en ligne de Sophia peut vous proposer quelques ingrédients en vente.
Mais revenons à notre exploration de jail. Les fans reconnaîtront certaines mécaniques d’infiltrations tandis que les nouveaux seront impressionnés par le caractère stylé du gameplay. On parle bien d’infiltration, nous sommes des Voleurs Fantômes, on s’infiltre dans la psyché des gens et on leur dérobe quelque chose d’important afin de changer leur alter ego du monde réel. Dans Persona 5 Scramble, on explore des jails gardés par des King afin de dérober les souhaits que ceux-ci ont volé à leur entourage. Prudence est de mise et la fameuse jauge de vigilance de 0 à 100% de Persona 5 est de retour.
Les ombres se déplacent tranquillement dans les jails. Vous pouvez parfois vous cacher derrière des rambardes ou des murs afin d’échapper à leur champ de vision et progresser. Vous pouvez utiliser les lampadaires d’une ville pour prendre de la hauteur ou encore glisser sur des câbles électriques reliant deux bâtiments. De nombreux mécanismes d’exploration parfois loufoques mais souvent toujours dans l’ambiance Voleur Fantôme afin de vous aider à progresser dans la plus grande prudence en évitant les ombres. Chaque zone possède également un vulgaire checkpoint sur lequel vous aurez accès à un menu pour réorganiser votre groupe, se déplacer à un autre checkpoint ou sortir du jail.
Pour arriver jusqu’au King, l’histoire vous amènera toujours à explorer une aire afin de désactiver un certain mécanisme protégé par 3 objets à l’origine de la distorsion du cœur du King. Une fois le mécanisme déjoué, on infiltre le repaire du King afin de sécuriser une route jusqu’aux souhaits dérobés et protégés par un ultime mécanisme lié à un traumatisme vécu par l’alter ego réel du King. Une fois ce traumatisme vaincu, on peut finalement revenir dans le monde réel, envoyer une carte de visite afin de matérialiser les souhaits dérobés dans les jails pour les dérober après avoir vaincu le King. Un processus différent mais également familier aux fans de Persona 5.
Un peu de Person-Action
On vous parle d’infiltration, mais il va sans dire que ceux qui sont fans d’Action RPG et ceux qui connaissent les jeux Koei Tecmo seront tous tentés de foncer dans le tas sur toutes les Ombres des jails. Pourtant, les fans de Persona seront ravis de savoir que Koei Tecmo aura su faire en sorte d’adapter leur formule Action tout en conservant la dureté d’un jeu Persona. Pour ceux qui seraient tentés de foncer tête baissée comme dans un bête Warriors, le retour de bâton arrivera très vite avec un bel affichage de l’écran de game over et une possibilité de reprendre au combat ou à la dernière sauvegarde.
On vous avait résumé très tôt la base du gameplay mais reprenons cela. Chaque jail est infiltrable avec un groupe de 4 personnages incluant toujours le protagoniste au nom de code Joker. Chacun des Voleurs Fantômes est jouable, mais vous n’en dirigez qu’un en remettant le contrôle des autres à l’I.A. Vous pouvez changer la composition du groupe durant les infiltrations, mais nullement en combat. À vous de veiller à avoir le meilleur groupe avant chaque affrontement. À ce propos, lorsque vous infiltrez un jail, vous pouvez vous cacher derrière des obstacles ou encore monter dessus.
Lorsqu’une ombre est à proximité de là où vous êtes planqués, elle ne vous repèrera pas immédiatement et une icône d’action X apparaît sur elle. En appuyant sur le bouton, votre protagoniste fonce dessus et lui arrache le masque de manière stylisée, ce qui a pour effet de démarrer un affrontement sans transition. C’est durant ces affrontements que l’esprit Warriors se reconnaitra. Une fois le masque tombé, l’ombre se désintègre et laisse place à tout un bataillon d’ennemis. À vous d’enchaîner vos attaques faibles avec des attaques plus puissantes pour déclencher des combos d’attaques.
Les Badges de Band dont on vous parlait plus tôt peuvent vous aider à débloquer de nouvelles compétences et actions de combat. Outre cela, plus vous utilisez un personnage et plus vous débloquerez également de nouvelles attaques pour affiner vos combos. Lorsque vous attaquez et encaissez des coups, une jauge de Show Time se remplit ; une fois pleine vous pouvez déclencher une grosse attaque sur toute l’aire de combat, similaire aux attaques spéciales dans un Warriors avec toute la mise en scène stylisée d’un Persona. Vous pouvez également utiliser la gâchette ZR pour esquiver.
C’est à cela que se résument les ressemblances avec le gameplay Warriors, pour le reste Koei Tecmo a repris bon nombre de mécaniques de Persona 5 pour les retranscrire dans cette formule Action. Le fameux Baton Pass, ou changement de personnage, se fait via la croix directionnelle, un personnage étant affilié à une direction, et le changement se fait directement avec une belle animation stylisée. En maintenant L, vous dégainez une arme de tir et l’action ralentie. À vous d’ajuster la visée et tirer avec R. La gâchette ZL correspond au “troisième œil” durant les explorations, utile pour repérer des choses invisibles.
Enfin, lorsque vous maintenez le bouton R, l’action se fige totalement et vous avez accès au menu de votre Persona. À vous de sélectionner une compétence de votre Persona consommant des PV ou des PM. Chacun des héros possèdent leur propre Persona et donc leur propre compétence unique pouvant changer drastiquement l’issue des combats. Seul Joker possède, comme le précédent opus, la capacité de se lier à plusieurs Persona. Autre moment où l’action se fige totalement, lorsque vous appuyez sur start pour utiliser des objets.
Persona et faiblesses
Et c’est là que se trouve le fameux retour de bâton dont on vous parlait. Vous pourriez très bien vous contenter de juste taper et faire vos combos, mais les ennemis, surtout les boss ou les ombres les plus puissantes, ne broncheront pas sous vos offensives. Leur niveau de vie ne baissera que très lentement et vous pourriez prendre une éternité à en venir à bout si tant est que vous arrivez à esquiver toutes leurs offensives. C’est là qu’entre en jeu les mécaniques de faiblesses et résistances propres à Persona. L’analyse des ennemis a plus que jamais d’importance dans cette collaboration de Koei avec Persona.
Chaque ennemi possède son tableau de résistance et de faiblesse que vous pouvez exploiter grâce à vos Persona. Certains sont résistants aux attaques de foudre, d’autres annulent complètement les dégâts physiques, tandis que certains absorbent carrément les offensives de glace pour les convertir en PV. Et cela marche à l’envers, chacun de vos héros possèdent leurs résistances et faiblesses liées à leur Persona, tandis que Joker peut modifier cela en plein combat en switchant de Persona. C’est-à-dire que vous pouvez et devez exploiter cette mécanique à votre avantage.
Cependant, l’ennemi peut en faire de même et par exemple employer une capacité de glace sur Anh, alias Panther, qui y est totalement sensible, sa Persona étant Carmen et ayant une affinité avec le feu. Elle se prendra une attaque lourde et si ses PV ne sont pas directement à 0, elle tombera temporairement à terre sans possibilité d’agir et à la merci de tous. Comme dans un jeu Persona de base, l’issue d’un combat dans ce spin-off peut être vite déterminé via cette mécanique. Sachant que les ennemis sont désormais un bataillon entier, finir à terre est souvent synonyme de mort très proche.
On peut alors penser que sillonner entre l’action et le temps figé lors de la sélection de Persona peut hacher le rythme dynamique des combats. Mais il n’en est rien, surtout face aux ennemis les plus puissants qui possèdent plus ou moins de boucliers de protection. Ces boucliers de protection permettent à ces ennemis de réduire considérablement les dégâts que vous infligez et il n’y a qu’en exploitant leur faiblesse que vous infligerez des dégâts considérables sur leur protection. Une fois qu’un bouclier est démoli, vous devriez voir apparaître le fameux “One More” de Persona afin d’enchaîner avec une puissante offensive.
Ce “One More” n’est pas forcément une offensive du personnage que vous contrôlez, vous pouvez utiliser le “Baton Pass” sur un de vos alliés pouvant lui aussi exploiter la faiblesse de l’ennemi et profiter encore plus de ce “One More”. On parle des gros ennemis, mais utiliser cette mécanique de résistance et faiblesse sur des ennemis normaux n’est pas une mauvaise idée, vous déclencherez également des “One More”, voire directement un “Braquage”, cette fameuse offensive super puissante et stylisée dans laquelle tous vos alliés lancent carrément une mêlée générale infligeant de gros dégâts sur une large zone.
Les gros ennemis et boss sont simplement régis par ce système de protection à plusieurs boucliers, leur permettant d’encaisser beaucoup plus et de pouvoir prendre l’ascendant sur vous à n’importe quel moment d’un combat. Toutefois, en arrivant à bout de tous leurs boucliers, vous ferez apparaître une grosse icône de “Braquage” et cela vous permettra de lancer comme un “Super Braquage” avec une animation encore plus stylisée montrant bien la puissance de l’offensive. Celle-ci entame une bonne quantité de vie ennemie mais ne marque pas forcément la fin d’un combat. Restez sur vos gardes car une fois ce “Super Braquage” effectué, l’ennemi récupère tous ses boucliers.
Buff, debuff et gestion de PM
On répète ainsi le processus en lançant nos combos avec, de temps à autres, une action Persona pour enchainer avec un “One More”, un “Baton Pass” puis un “Braquage”. Le tout est dynamique et inédit pour une expérience Persona. D’autant plus que Koei Tecmo a vraiment fait un effort de mise en scène pour reproduire fidèlement tout le côté stylisé de Persona 5 et attirer l’œil des fans et des amateurs. Cet effort et ce côté explosif participe à donner du dynamisme à tous ces affrontements. À vous d’utiliser toutes les possibilités offertes pour venir à bout de ces affrontements qui peuvent s’avérer devenir une véritable épreuve.
Certains se disent qu’il n’y a en fait rien de difficile et qu’il s’agit en fait d’utiliser simplement ses Persona et spammer les faiblesses. Mais là encore, l’idée est défaillante car la consommation des PM sur ce spin-off est doublée par rapport au jeu original. Ainsi, utiliser des Persona est une bonne chose, mais il faut garder un œil sur ses PM qui fondent rapidement. Cependant, utiliser le “Baton Pass” durant un “One More” vous permet d’utiliser une offensive puissante sans dépenser de PM. Autrement, utilisez des objets afin de regagner des PM mais ils ne sont pas infinis.
Une autre possibilité existe : certains combos vous permettent d’employer vos Persona sans dépenser de PM. Cependant, l’attaque a des effets moindres que le passage par le menu de Persona. Sur un autre axe, une expérience Persona se joue également sur le buff et le debuff de ses personnages et des ennemis. Les PM fondent à l’utilisation de vos Persona mais il reste néanmoins non négligeable de profiter des buff et debuff. Aussi, Sakura Futaba, alias Navi, est toujours là pour envoyer du soutien en plein combat. Elle joue d’ailleurs cette fois-ci un rôle plus important directement sur le champ de bataille parfois, mais on vous laisse découvrir tout cela.
De l’action donc, mais également beaucoup de réflexion et de stratégie à adopter dans ce Persona 5 Scramble. Une expérience qui se veut véritablement digne d’un jeu de la série Persona même en se transformant en jeu d’action. D’ailleurs, étant aussi un RPG de la série Persona, chaque combat remporté vous donne de l’expérience et vos protagonistes peuvent monter de niveau et voir leurs caractéristiques augmentées. Notez dans le cas de Joker, son niveau est différent selon la Persona qu’il utilise. Sa progression est à la fois similaire tout en étant différente du reste de l’équipe.
D’ailleurs, le personnage de Lavanza est de retour pour aider Joker à traverser une nouvelle “Catastrophe”. En vainquant des Persona, il arrive que leur pouvoir reste latent sous forme de masque que Joker peut ramasser et les amener à se battre avec lui. Lavenza vous permet d’accéder à la fameuse Velvet Room afin de faire progresser vos Persona moyennant des Points Persona ou encore tout simplement d’accéder à la fameuse mécanique de “Fusion de Persona” afin d’obtenir de nouvelles créatures toujours plus puissantes.
Une belle expérience à chargement
Une bonne partie des mécaniques de Persona 5 sont bien là, pour le plus grand plaisir des fans qui pourront s’en donner à cœur joie. Koei Tecmo a véritablement su s’imprégner du titre d’Atlus pour délivrer la meilleure expérience d’action pour un Persona. Et ce qui est encore plus fort, c’est que le titre tourne sur un bon 30 fps stable en TV comme en portable. Certes, d’autres jeux de collaboration sur Switch provenant de Koei Tecmo tournent mieux que Persona 5 Scramble, mais le travail de portage PS4 à Switch n’est pas mauvais. Nous n’avons pas forcément relevé de chute de framerate contraignante.
Le développeur a également fait son possible avec son moteur Cel-shading 3D afin de reproduire le rendu de Persona 5 d’Atlus. La Switch semble faire de son mieux pour ne pas trop amocher le rendu avec tout de même en TV quelques scintillements, de l’aliasing et du pop. En portable, la petite résolution cache certainement mieux ces imperfections. Toutefois, toutes les animations stylisées, que ce soit en combat comme en dehors, nous permettent également d’apprécier le jeu en détournant carrément notre regard de ces imperfections et nous concentrer sur le meilleur.
Pour citer un exemple, en dehors des combats, vous passerez certainement de bonnes minutes sur le menu du jeu. Certes, c’est un peu le bordel dans le classement des objets. Mais l’animation du menu est tellement stylé sur chacune des catégories de celle-ci, que l’on s’amuse à simplement naviguer dedans et l’on oublie tout le reste. En ville, c’est les onomatopées et bulles de dialogue des PNJ qui attirent notre regard. Pour ceux qui n’aiment pas se promener, vous avez toujours la possibilité de voyager rapidement.
Tout semble parfait à la seule chose près que les temps de chargement de Persona 5 Scramble sont infernaux. Que ce soit au lancement du jeu, ou lorsque vous effectuez un “voyage rapide” ou encore durant vos explorations dans les jails à chaque fois que vous changez de zone. L’expérience est déjà très hachée entre les longues phases de dialogue et les phases de jeu. Sans parler du fait qu’il y a également beaucoup de scènes et de dialogues dans les jails, ajoutez en plus les 15-20 secondes de chargement à chaque fois et l’on obtient certainement quelques heures de chargement qui font partie de nos heures de jeu.
Heureusement que techniquement tout le reste tient plutôt la route, que le doublage soit de qualité et que la bande sonore soit tout aussi divine. Une bande son que l’on peut écouter dans le jeu ou en dehors. Beaucoup de thèmes sont de bons arrangements de Persona 5 avec un côté rock propre à la série Warriors et correspondant bien au côté action du jeu. À côté de cela, il y a également de nombreux thèmes inédits et de nouvelles chansons toujours interprétées par Lyn, à commencer par l’intro du jeu. À ce propos et pour conclure dessus, l’intro est en animation japonaise et le jeu propose également quelques autres scènes sympathiques, voire stylées, à certains moment clé du jeu.
Conclusion
TAKE YOUR HEART! À vous tous, amateur du JRPG ou simple adorateur du jeu d’action. Il est probable que les expériences que vous ayez vécu et que vous vivrez soient empreintes d’imperfections. Toutefois, le véritable péché sera celui de ne pas faire face à celle-ci et de désirer la fuir plus que tout. Nous viendrons prochainement dérober ce désir demeurant profondément dans vos cœurs afin de vous éveiller à l’expérience Persona 5 Scramble et vous permettre de l’apprécier comme l’une des meilleures du genre sur Switch. Signé : Les Voleurs Fantômes. P.S. : il faudra faire preuve de patience avant que l’on débarque hors du Japon.
LES PLUS
- La réalisation à la Persona pleine de style
- De belles cinématiques en animation
- Une bande sonore qui rock
- Les phases d’infiltrations de jail
- Les combats Persona 5 en mode Action !
- De l’action, de la stratégie et du challenge !
- Durée de vie énorme pour un A-RPG
- Le plaisir des retrouvailles avec le casting Persona 5
- Voyager autour du Japon avec de “vrais potes”
- Un scénario toujours dense et bien écrit
- Zenkichi et Sophia
- Doublage de qualité
- Un très bon A-RPG fluide à faire en TV et portable !
LES MOINS
- Du pop et de l’aliasing
- Quelques thèmes en ville moins marquants
- Énormément de lecture qui peut hacher le rythme
- Parfois de la lecture “pour rien”
- Avec en bonus de longues phases de chargement
- Peut-être trop difficile pour ceux qui foncent dans le tas
- Dommage, Royal n’est pas pris en compte
- Patience avant sa sortie occidentale
Il me tente bien celui la, ça va être une découverte cette série pour moi.