Cochonne de l’espace munie d’une trompe, nous allons devoir aspirer toutes les balles de tennis qui ont envahi les stations orbitales d’une lointaine, très lointaine galaxie ! Vous savez celle peuplée d’hommes gâteaux et de cloportes tennismen, de tacos géants et de sushis rampants. Nous avons comme copine une huitre avec plusieurs yeux, qui en plus de faire de bonnes blagues, nous régurgite de précieuses perles à chaque succès… Voilà, vous êtes prévenus : bienvenue, mesdames, messieurs, dans l’univers complètement farfelu de Pig Eat Ball.
Tout en intriguant les jeunes joueurs curieux, Pig Eat Ball va parler au retro gamer, qui se rappellera avec joie les jeux micros d’antan ou les jeux d’arcade des années 80 à base de labyrinthes et de puzzles. Pig Eat Ball va même faire de discrètes citations à d’anciennes gloires du genre, comme ce niveau hommage à Q*Bert (@!#?@!) avec ses serpents sauteurs et ce sol en damiers qui change de couleurs.
Le jeu convoque surtout l’antédiluvien Chip’s Challenge (sur Lynx ou sur PC) avec sa vue du dessus et ses énigmes sans cesse renouvelées par d’excellentes idées de gameplay comme celle d’aspirer des balles à travers une grille, lesquelles sont, mais c’est bien sûr, sur un labyrinthe de tapis roulants. Et côté contenu, il tient la comparaison avec les jeux d’antan avec ses 200 niveaux !
Bon, va falloir aspirer des balles jaunes sur 200 niveaux !!! Soyez rassurés, les objectifs des niveaux varieront, en déclinant cet objectif sibyllin. On aura donc droit à la simple collecte de balles au battle contre des concurrents, à la course contre-la-montre en passant par la survie en évitant ennemis et pics.
Il y aura quelques surprises bien entendu. Les idées et les contraintes de gameplay seront là, comme le fait de grossir en se gavant de ces petites balles jaunes… Et de pouvoir vomir ces mêmes balles pour mincir et passer des passages bien étroits. On pourra aussi foncer pour décaniller les obstacles et ennemis ou se servir de bumpers pour survoler des murs infranchissables. Entre chaque série de niveaux, dans notre hub spatial, on aura le loisir de rechercher des items (genre la moustache qui a la classe, le cœur supplémentaire ou la baguette magique) qui, en guise de bonus, nous faciliteront bien la tâche ensuite.
Le petit stress que certaines épreuves génèrent (surtout celles avec un timer) est contrebalancé par l’absence de game over. L’option easy nous est même proposée dès lors que l’on perd trop de vies sur un niveau. Le jeu s’avère très agréable à parcourir, fun, avec des médailles pour nous inciter à refaire les niveaux, mais il s’installe aussi une petite routine par moment. Peut-être que le jeu aurait mérité un challenge plus relevé et moins de niveaux pour un rythme plus resserré. M’enfin, Pig Eat Ball est le genre de jeu à savourer sur de courtes sessions. Idem pour les parties à plusieurs (jusqu’à 4) en mode battle. Un mode multi sympathique mais pas aussi dément et prenant que promis, les joutes se résumant trop souvent à la grosse pagaille à l’écran. On perd surtout de vue la complexité des labyrinthes du mode solo.
Avec son style graphique à l’ouest, volontairement outrancier, ses musiques décalées, ses couleurs délavées et sa galerie de personnages tous droit sortis d’un cartoon déglingué, Pig Eat Ball a le mérite de détonner face à la concurrence. On peut ne pas aimer ce parti-pris et crier que tout ceci est fort bien laid, que l’originalité n’est pas une excuse pour faire du grand n’importe quoi. Or c’est bien cette loufoquerie (avec une pincée de mauvais goût) qui donne au jeu son supplément d’âme. Et puis, aussi étonnant que cela puisse paraître, Pig Eat Ball parvient à imprimer la rétine avec des boss gigantesques et bariolés et des niveaux surchargés en éléments mobiles.
Conclusion
Détonnant comme un cornichon faisant du surf sur une tranche de bacon, Pig Eat Ball ravira les retro gamers de tout poil qui se rappelleront des vieux jeux d’antan mêlant puzzles et labyrinthes. Il plaira aussi aux joueurs curieux (des bonnes choses), même si à la longue, une petite routine peut s’installer en parcourant l’ensemble de ces 200 niveaux. Le mieux est de le savourer, avec du ketchup et du cheddar fondu, sur de petites sessions.
LES PLUS
- Un jeu barré, un !
- 200 niveaux !
- D’excellentes idées
- Des boss spectaculaires
LES MOINS
- Mode multi décevant
- Peut lasser à la longue