Ah la grande question des suites… Dans le cinéma comme dans le jeu vidéo quand quelque chose fonctionne, tout le monde veut une suite pour le meilleur ou pour le pire. Mais dans le cas des jeux vidéo, la suite est censée faire quoi ? Améliorer la jouabilité, proposer de plus beaux graphismes, des musiques plus mélodieuses, des modes de jeu plus nombreux ? Dans le cadre des jeux sportifs, on peut y ajouter une mise à jour de la base de données des athlètes, pour les motards, une mise à jour des équipements avec les changements de sponsors et autres modifications cosmétiques. Mais au final, s’il manque un de ces ingrédients que se passe-t-il ?
Et pour quelques cylindres de plus
Avec TT Isle of Man – Ride on the Edge 2, on entre de plain-pied dans la problématique des suites qui arrivent moins d’un an après la sortie de leur prédécesseur. Attention, c’est uniquement le cas sur la console Switch, pour les autres consoles de salon le premier épisode était sorti bien avant. Qu’est-ce qui a bien pu changer en profondeur dans le jeu en un laps de temps assez court ? Les graphismes ? Oui, ils restent beaux, mais les changements ne sont que minimes. Le son ? Pas vraiment tant la musique rock qui accompagne les menus ou le rendu du bruit des moteurs, n’offrent pas de changements majeurs. Par contre on peut choisir le volume du bruit du vent et du bruit d’ambiance, c’est à dire les spectateurs qui nous encouragent quand on traverse les villages par exemple et ça c’est un premier changement appréciable.
Plus on avance dans le jeu, et plus on prend conscience que c’est tout un tas de petites choses qui ont été améliorées. Si on se penche sur l’affichage, on a toujours le compteur de vitesse, mais de nouveaux voyants ont fait leur apparition dans le jeu, on voit en direct la température de nos pneus et de nos freins, et mine de rien c’est plutôt utile. C’est dans le mode carrière que le jeu se démarque le plus de son prédécesseur. Les menus sont plus beaux, moins austères. C’est plus fluide, c’est plus clair et au final c’est nettement plus agréable. Le jeu semble donc meilleur en tous points quand on le lance. Mais à la première chute, on se rappelle que diriger sa moto était déjà une tannée dans le premier épisode, et que de ce côté-là, ça n’a pas vraiment changé.
Plus dure sera la chute
Une accélération trop appuyée au départ et c’est la chute. Un coup d’œil à ce qui se passe sur le côté de la route et c’est la chute. Un freinage trop tardif à l’arrivée d’un virage en épingle et c’est la chute. Le véritable exploit dans TT Isle of Man – Ride on the Edge 2, ce n’est pas tant la victoire que la fierté de réussir un circuit ou une portion de circuit sans tomber une seule fois. Maigre consolation, l’effet de chute est très joli, l’écran passe en noir et blanc, sans doute pour atténuer la douleur et la dureté du bitume… S’il y a une leçon à retenir dans TT Isle of Man – Ride on the Edge 2 comme dans tous les jeux de courses de moto, c’est que si les freins avants et arrières correspondent à des boutons différents, il y a une raison. A bon entendeur !
Si les chutes restent nombreuses, il faut quand même noter que la physique du jeu a été modifiée. Les motos semblent plus lourdes et répondent bien mais de façon moins immédiate que dans le premier épisode. En clair, si l’on s’entraîne suffisamment, on a beaucoup moins de dérapages intempestifs ou de sorties de routes incontrôlées.
Sinon, quand on se balade dans les menus, on a droit aux classiques dans les modes de jeu : carrière, course solo, contre-la-montre, conduite libre et tutoriel. Les départs des courses se déroulent soit en “mass start”, c’est-à-dire tous les coureurs sur le ligne de départ, soit en solitaire avec des départs échelonnés. Pour être complet avec la description du titre, le jeu propose six vues différentes pour suivre son coureur, à la troisième personne, en vue cockpit, et en vue casque notamment.
La chevauchée fantastique
Outre le circuit mythique de l’île de Man, une course de choix fait son apparition dans TT Isle of Man – Ride on the Edge 2, c’est le circuit entier d’Irlande avec toutes ses déclinaisons et variations. Cela permet de s’entraîner et de gagner des améliorations pour ses motos. Une nouveauté a été introduite qui s’appelle “les avantages”. On choisit un avantage avant une course parmi quatre catégories : mécaniciens, ingénieurs, assurance et influence et on se retrouve avec des pneus chauffés pour le départ ou avec un boost d’argent ou de notoriété en cas de victoire. C’est un petit plus bien trouvé et qui change notre vision de la course à venir et de notre carrière plus généralement car il va falloir savoir quand et où bien utiliser ces avantages.
Toute la gestion de la carrière est facilement accessible. On signe avec une écurie, on nous donne des objectifs et on gagne ensuite des récompenses. Le calendrier nous montre toutes les courses disponibles sur les mois à venir avec un code couleur selon leur difficulté : vert, bleu, rouge. Bien sûr, le but ultime est d’accéder le plus rapidement à la catégorie reine : le Tourist Trophy. Comme il n’y a pas que la simple victoire qui importe, gagner en réputation pourra par exemple permettre de gagner une invitation. Entre chaque course, une voix off nous prodigue des conseils sur ce qu’il est possible de faire ensuite et ce qu’il serait préférable de faire pour nous.
Conclusion
Avec une conduite plus lourde, on a le sentiment de mieux maîtriser notre moto, et on se sent vraiment progresser au fur et à mesure des courses. Bien sûr, la difficulté reste élevée mais le challenge en vaut la peine, et les améliorations entre le premier TT Isle of Man et le second sont réelles et vraiment bienvenues. TT Isle of Man - Ride on the Edge 2 proposera un très bon challenge à ceux qui n’y ont pas encore joué et il donnera des heures de plaisir à ceux qui ont joué au premier et qui se sentent prêts à rechausser leurs bottes de motard et à remettre leur casque.
LES PLUS
- Les sons en jeu : les moteurs, le vent
- Le sentiment réel de progression
- Le mode carrière complet
- Un vrai challenge pour les amateurs
LES MOINS
- Les chutes difficilement évitables
- Des graphismes biens mais sans plus