Le genre du Rail Shooter est bien particulier et Star Horizon en épouse fièrement (enfin, au moins, il tente d’en épouser) tous les contours. Nous sommes dans un shoot où notre parcours en trois dimensions est précalculé. Pas d’exploration possible, nous sommes littéralement sur des «rails».
Comme dans StarWing, on pourra toutefois contrôler notre vaisseau dans ce cadre très restreint. Cette contrainte de mouvement permet au joueur de se concentrer sur l’évitement d’obstacles ou de projectiles (ici, on a droit à une esquive) et sur la visée pour abattre une myriade d’ennemis.
Pour l’histoire, on va dire que Star Horizon est dans ce qu’il se fait de plus générique en matière de SF. C’est du Star Wars, sans grain de folie. Nous sommes un pilote de la gentille Fédération et nous combattons les troupes des méchants rebelles. Avant de changer d’avis, sur un coup de tête… ou pas. À défaut d’être original, Star Horizon nous permet de faire des choix durant les missions, l’écran se gèle alors et nous questionne dans un temps limité: fédération ou rébellion? Aider nos amis ou continuer la mission? Défendre cette pauvre mine de Quartz vénusienne ou l’abattre froidement à coups de missiles? C’est agréable. Dommage toutefois que certains objectifs de mission manquent de clarté in game. Saurez-vous où se cachent les fameux brouilleurs à détruire?
Graphiquement, le jeu est à l’image du scénario: générique. Heureusement, quelques batailles en mouvement, avec de titanesques planètes en fond, parviennent à flatter l’œil. Mais les textures des gros vaisseaux, que l’on surplombe, rappellent celles que l’on trouvait dans les vieux jeux PS2, et manquent un peu de superbe. Les musiques en sourdine et l’ambiance sonore dans son ensemble ne sont pas extraordinaires. Petit manque de peps à cet endroit, en dépit de cette douce voix féminine qui nous accompagne (la cousine de Skylar ?). Notons l’astucieux petit son qui va nous avertir que nos soutes d’armes se sont remplies. Indispensable lorsqu’on a les yeux rivés sur la masse d’ennemis qui nous assaillent.
Issu du monde étrange des jeux Smartphone, on retrouve un gameplay qui simplifie beaucoup les commandes. Notre viseur est énorme par rapport à la taille de l’écran, et même par rapport à la taille de notre vaisseau (lequel est déjà bien imposant). Pas besoin de précision. Il suffit d’avoir les ennemis dans ce cadre bien grand et bien large pour tirer avec justesse. En lockant les ennemis, comme dans After Burner ou Panzer Dragoon, on a droit à une belle salve de missiles guidés. Autre arme spéciale, une puissante torpille qui va tout droit, sans réfléchir, détruira tout sur son passage. Ces deux armes se rechargent plus ou moins lentement avant qu’on puisse les réutiliser. C’est souvent l’affaire de quelques secondes. Malheureusement, le succès des missions dépendra (trop) souvent de ces quelques secondes.
Même en facile, le jeu va vite nous faire comprendre que ce n’est pas notre skill qui fera l’affaire, mais bien les upgrades, à acheter dans le hangar entre chaque mission, qui nous permettront de progresser. Certaines missions sont en effet d’une difficulté infernale et de manière incompréhensible (pourquoi celle-ci et pas celle d’après). Elles sont pensées de la sorte pour nous obliger à refaire les premières missions. L’idée est bien entendu de gagner de l’argent et de nous le faire dépenser dans un tout nouveau et rutilant canon ou un vaisseau plus résistant. Notre vitesse de recharge ou notre puissance de tir augmentant, la mission pénible deviendra in fine une formalité.
Pourquoi pas dans un RPG ou un Rogue-like mais dans un Shoot’em up, ce système de «grinding» paraît artificiel. Nos réflexes et notre entraînement deviennent vite secondaires pour passer ces quelques missions.
Et refaire les premiers niveaux pour gagner des sous peut devenir rébarbatif. Car même si les objectifs parviennent à être variés, et changent grâce au scénario, nous permettant de bifurquer sur des portions de niveau alternatives, le plus grand défaut de Star Horizon reste son manque de peps généralisé.
Certaines séquences de batailles et d’évitements (notamment celle qui ressemble à la scène sur l’Etoile Noire dans Star Wars) sont réussies. Le jeu tente des parcours dynamiques. En effet, on ne va pas tout droit, ça bouge, on monte, on descend, et il y a beaucoup d’ennemis… Mais ça manque de vitesse supraluminique, d’accélérations et de plongeons vertigineux dans le vide intersidéral. Le jeu manque de séquences mémorables, qui nous scotchent littéralement au point de vouloir les refaire à tout prix. Ce qu’un antique Starblade (1991) ou même le très décrié Chaos Control (1993) font pour nous faire écarquiller les yeux, Star Horizon ne le fait qu’à moitié. La mise en scène est là, mais elle est trop timorée pour un rail shooter, qui est le genre forain par excellence.
Conclusion
Même s'il est loin d'être désagréable et parvient à nous distraire avec son scénario à choix multiples, Star Horizon peine à convaincre totalement. Sa durée de vie est artificiellement gonflée, puisque le jeu nous oblige à refaire les missions pour cumuler de l'argent, la faute à des achats indispensables. Mais surtout, il manque de pêche et de vitesse dans sa mise en scène, ce dynamisme furieux qui imbibe le genre si précieux du rail shooter.
LES PLUS
- Un rail shooter !
- Quelques batailles réussies
- De bonnes séquences d'évitement
- Les choix multiples
LES MOINS
- Univers générique
- Pics de difficulté incompréhensibles
- Le grinding
- Manque de peps
- Quelques objectifs peu clairs
! AVERTISSEMENT ! Ce n’est pas précisé dans le test, mais il semblerait que la version que j’ai testé sur Switch soit buggé, avec des éléments manquants, m’empêchant notamment de terminer une des dernières missions. Soyez donc sur vos gardes, si jamais vous craquez pour ce titre.
Très bon test. Je rajouterai la visé des laser vraiment ratés on touche que ce qui est lock, le côté shooter est presque trop présomptueux pour ce jeu.