Sorti à la base en début d’année 2020 sur PS4, XBOX One et PC, Journey to the Savage Planet (que l’on va appeler JttSP pour faire plus court) a eu la bonne idée de sortir sur notre belle console sans prévenir qui que ce soit. Par expérience, cela n’augure rien de bon, si ce n’est un jeu/portage bâclé ou sorti trop prématurément. En est-il question avec le titre de Typhoon Studios, qui est aussi leur tout premier jeu? Réponse tout de suite.
La menace AR-Y 26
La société Kindred a pour but d’envoyer des centaines, voir même des milliers d’explorateurs à travers l’univers pour trouver une planète viable et pour pouvoir la coloniser à long terme. Vous faites partie de ces explorateurs, restez en phase de sommeil pendant 6 ans lors de votre envoi. Jusqu’à arriver sur la planète sobrement nommée AR-Y 26. Muni de votre combinaison spatiale, du minimum syndical, et d’une IA nommée E.K.O pour vous aider dans votre périple – bien que celle-ci soit un temps soit peu chipie et lanceuse de vannes – vous allez devoir explorer chaque recoin de cette planète à la faune et flore atypiques, dérangées (dérangeantes aussi) pour apporter les preuves à Kindred que celle-ci est habitable, et non déjà habitée. Enfin, c’est ce qui était prévu lors de votre envoi sur AR-Y 26.. E.K.O va détecter des signes de vie intelligente qui ne proviennent pas des créatures animales que vous allez rencontrez au fur et à mesure de votre périple. S’ensuit alors une enquête plus approfondie pour Kindred, dont son directeur vous demandera en personne (enfin en visio plutôt) de trouver les réponses suivantes: Qui habite ici? Cette planète est-elle hostile? Qu’est-ce qui se trouve dans cette étrange tour qui n’apparaissait pas sur les radars avant que vous soyez envoyé ?
L’attaque des oiseaux-globes
Mais trêve de bavardage et surtout de spoiler. C’est à vous de trouver toutes ces réponses. Nous, on vous apporte celle que vous vous posez tous: JttSP est-il un bon jeu? Nous répondrons tout de suite même si l’on sait que vous avez déjà regardé la note finale tout en bas du test: oui et non. Le soft se targue de qualités certaines, il n’est pas dénué de points négatifs. Commençons par le bon. Parlons gameplay. JttSP est un jeu d’exploration à la première personne. Nous éviterons de dire FPS car, même si la plupart du temps, vous allez dézinguer la faune locale avec votre blaster, il s’agit ici surtout d’explorer cette planète. Comme dit plus haut, vous êtes largué avec peu de choses. Votre arme à feu, qui sera la seule véritable arme de tout le jeu, vous devez la crafter vous-même au début de l’aventure. S’ensuit alors de la découverte des paysages que comportent AR-Y 26: toundra hivernale, falaises escarpées, grottes sinueuses et autres endroits glauques vous attendent. Premier constat, les différents paysages sont très beaux, bien que la Switch ne rende pas hommage à la réalisation du soft, mais nous y reviendrons. Vous allez donc devoir explorer de fond en comble cette planète, et certains gadgets et objets seront disponibles au fil de votre épopée pour vous aider à avancer, ou atteindre des endroits impossibles d’accès auparavant, à la manière d’un Metroidvania. Vous devrez aussi scanner tout ce que vous voyez pour obtenir des informations sur la planète, sur Kindred ou sur tout autre chose que compose l’univers de JttSP. Le Kindrex, une encyclopédie où sont regroupées toutes les infos de vos scans est disponible dans le menu pour en apprendre davantage.
Les derniers gadgets
Votre arsenal vous sera d’un grand atout, car c’est dans l’exploration que réside la force du jeu. Bien que vous ayiez des missions principales à réaliser dans un ordre précis, quelques objectifs annexes vous seront donnés, avec récompenses à la clé. La plupart de vos gadgets, vous allez devoir les fabriquer vous-même en trouvant le matériel alien adéquat. Ainsi, vous vous retrouver bientôt avec un grappin, un jetpack pour faire un double saut, des bombes grenades ou bombes électriques.. Tout un ensemble d’objets qui vous sera d’une aide précieuse, autant dans l’exploration que dans les joutes. Si dans la grande majorité, les créatures sont inoffensives, d’autres seront hostiles à votre présence. À vous de trouver le moyen d’en venir à bout rapidement. Sachez d’ailleurs que lorsque vous mourez, vous laissez vos matériaux à l’endroit (ou à côté) de votre trépas. Vous pouvez tout de même aller les retrouver, et même enterrer votre corps (E.K.O est capable vous «imprimer» via une machine de votre vaisseau lorsque vous mourez), pour voir ainsi apparaître une tombe avec le numéro de votre mort.
Concernant les quêtes, elles se découpent en quatre tranches: les principales sont celles liées à l’histoire, les secondaires vous permettent de trouver des améliorations de votre arsenal. Les expériences scientifiques vous permettent de débloquer de nouvelles compétences sur votre arbre dédié. Les missions globales sont les missions à long terme, comme trouver tous les brownies alien, qui augmentent vos points de vie et votre endurance, découvrir tous les messages vidéo ou tous les bidons de carburant pour pouvoir quitter cette planète. Car oui, vous aviez assez d’essence pour venir, mais pas pour repartir. Merci Kindred! Pour pouvoir améliorer vos compétences, en plus des matériaux que vous vous trouvez en tuant des créatures, vous allez devoir utiliser des minerais alien, disséminés ici et là à travers la planète.
L’ascension de Kindred
L’exploration se fait autant horizontalement que verticalement. Si le soft se pare d’un aspect No Man’s Sky assez flagrant par rapport au thème abordé – l’exploration spatiale donc -, il en est rien concernant la construction de son univers. Toute la map a été conçue par les développeurs, et non développée procéduralement. Ça en coûte certes à la rejouabilité, mais ça rend le level design plus poussé, pensé pour guider le joueur à travers son aventure tout en lui laissant certaines liberté. Et ça, c’est le gros plus de JttSP! C’est au joueur de découvrir comment se rendre à tel point, de trouver tous ces collectibles à défaut d’avoir l’upgrade demandé. Rien que pour ça, nous recommandons le jeu à tout le monde.Autre point positif et non des moindres : la possibilité de jouer à deux, en co-op en ligne. Nous n’avons malheureusement pas pu tester cette fonctionnalité, faute de compagnon avec qui jouer. Mais alors, pourquoi n’est-il pas un coup de cœur pour autant? Nous avons ce sentiment que le jeu méritait d’aller encore plus loin, malgré une durée de vie abordable, environ une quinzaine d’heures pour finir le jeu à 100% pour les amateurs d’exploration. Non, en fait, c’est un manque d’ambition, ainsi que quelques défauts évidents qui nous empêchent de crier au chef d’œuvre.
A Journey To The Savage Planet Story
Le plus gros point noir pour cette mouture Switch, c’est la partie graphique. Que ce soit en mode TV ou Portable, le jeu souffre d’un downgrade visuel frappant, et pourtant évident face aux consoles concurrentes. On s’en doutait un peu, mais on ne s’attendait pas à un tel effondrement de la qualité visuelle. Le jeu n’est pas moche en soi, du tout, les panoramas sont satisfaisants à regarder. Ce sont ces quelques ralentissements quand il y a trop d’informations à l’écran, les ennemis qui apparaissent au loin sont comme ralentis, comme s’ils étaient animés en slow-motion jusqu’à ce qu’on se rapproche. C’est vraiment dommage car comparé à d’autres titres plus gourmands, JttSP à les épaules pour proposer quelque chose qui tient plus la route.
Pareil pour la partie sonore. Déjà, peu de pistes musicales sont présentes. Bon rien à déplorer pour un jeu de ce genre. L’ambiance sonore est assez bien conçue et accompagne à merveille le joueur dans l’exploration de la planète, mais ce sont les quelques dérapages sonores qui font mal aux oreilles. Il arrive des fois qu’un bruit ou qu’un son se fasse entendre plus qu’un autre d’un coup, sans réellement savoir pourquoi. Et puis, les piaillement des oiseaux-globes, les créatures basiques que l’on rencontre sur toute la planète sont, passé quelques minutes, insupportables. Par contre, un gros pouce levé pour le doublage en VF québecois, qui, en plus d’être réussi, est hilarant. On ne se lasse pas de l’humour de E.K.O et des différentes vidéos postées dans votre vaisseau quand vous vous y rendez.
Conclusion
Journey to the Savage Planet n’est pas un mauvais jeu, loin de là. Il a ses qualités (l’exploration, le level design, le bestiaire loufoque, les différentes façons d’interagir avec la faune ou de vous rendre dans un endroit..) ainsi que ses défauts (le downgrade graphique en priorité, un scénario pas très convainquant malgré une écriture de l’univers bien menée), et pourtant nous ne pouvons que vous le conseiller pour passer un bon moment. Le coup de cœur n’est pas là, faute à un manque d’ambition certain et d’une qualité de portage douteuse. Si deuxième épisode il doit y avoir, nous ne pouvons qu’espérer qu’il soit à la hauteur de nos attentes et qu’il surpasse le premier jet de cette aventure spatiale atypique.
LES PLUS
- Exploration et level design aux petits oignons
- Univers bien construit et atypique
- Possibilité de jouer en co-op en ligne (option non testée)
- Durée de vie de l’aventure convenable
- Les panoramas de la planète
- La VF et l’humour qui fais mouche
LES MOINS
- Portage de mauvaise qualité, graphiquement parlant
- Scénario bateau
- Musiques répétitives
- Ces @£%§ ?# de cris d’oiseau-globes !
Journey to the Savage Planet est un bon jeu, loin de là. ca veut dire quoi ?
C’est corrigé merci.
J’espère me tromper en disant ça mais j’ai l’impression qu’avec the Outer Worlds et Journey to The Savage Planet, la Switch se heurte à un plafond de verre d’un point de vue technique… On pouvait déjà le voir avec le portage de the Witcher mais, maintenant, ça risque d’être de plus en plus flagrant ! Avec Doom Eternal, le futur nous dira si j’ai eu tort avec ce commentaire mais, malheureusement, je crains le pire… !
Quand on voit tes commentaires, on à l’impression que c’est un soulagement pour toi de dire ça. Ce n’est pas la console qui est pas assez puissantes, c’est le portages qui est fait par les mauvais dev. Quand tu vois ce que la console est capable de faire, en first comme en tier, on voit direct que c’est un souci de temps ou de talent d’optimisation. Enfin, sauf si on veut voir autre chose à tout prix.
Non, je te rassure, ce n’est pas un soulagement et j’espère que tu as raison… Après, sauf erreur de ma part, le portage de the Outer Worlds a été fait part Virtuos Gammes ; je ne pense pas qu’il y ait un problème de talent…